SKYLER;

Franklin se lavait systématiquement en fin d'après-midi, ou en début de soirée. Jamais le matin, à l'inverse de la moitié des candidats. D'ailleurs, il devait être vingt-deux heures, lorsqu'il s'essuya activement, après une douche qu'il n'avait pas particulièrement apprécié. L'eau, c'était pas vraiment son kiffe. Habillé d'un simple maillot de bain, et d'une serviette, il s'installa devant les lavabos pour se brosser les dents. Il était seul, et en profita pour se trifouiller le nez, se regarder de plus près, et faire le pitre devant le miroir. Obnubilé par ses cheveux, il les tripatouilla une dizaine de minutes. C'était d'un séchoir dont il avait besoin à cet instant, pensait-il, sans même prêter attention à la brunette qui venait d'entrée dans la pièce. À vrai dire, Franklin était connu pour avoir la tête dans les nuages, constamment. Finalement, elle faisait tellement de bruit, qu'il arrêta toute activité, et se mit à la détailler, de haut en bas, comme il savait si bien le faire. Elle était ma-gni-fique. Pourtant, c'était peut-être la première fois qu'il la rencontrait au sein du nid, du moins, il ne se rappelait pas l'avoir déjà vu. Lui, et sa mémoire de poisson rouge. « T'es pas dans le Grand salon avec les autres, jolie orchidée ? » lança-t-il, très subtilement. Voilà, elle allait sûrement le prendre pour un gros lourdaud.

La journée avait été fortement longue pour moi, j'avais passé celle-ci à nettoyer les environs de mon lit. Détestant la crasse et me sentant oppressée par la poussière, j'avais vite compris que si je voulais respirer, je devais TOUT nettoyer. C'est donc ce que j'avais décidé de faire aujourd'hui afin de pouvoir passer une bonne nuit dans une chambre bien propre. Trois heures, voilà le temps que j'avais mis pour que tout soit parfait, évidemment cela ne m'avait pas aidé à être plus en forme et j'avais bien vite dû me rendre à l'évidence que ce soir je ne me coucherais sans aucun doute pas aussi tard que les autres soirs. Pas de trois heures du mat' pour moi, quitte à être cataloguée de mamie où je ne sais quoi d'autres venant de la bouche de certains candidats. Avant de me coucher, je tenais tant de même à faire un détour par la salle de bain afin d'entrer propre dans mes draps de lit, entrant dans la pièce sans vraiment prêté attention à qui il y avait ici, je partis immédiatement en direction de tout mon nécessaire de toilette. Bien entendu, farfouiller dans tout cela faisait un bruit d'enfer qui attira la curiosité de l'autre candidat. C'est au son de sa voix que je me retournais vers ce dernier, candidat que je ne connaissais absolument pas. L'avais-je seulement déjà vu? Certainement pas. Ou peut-être que si. Bref. Sa technique de drague était plutôt vieux jeu pour un si jeune garçon mais il était toujours plaisant d'entendre un compliment. Parce qu'une orchidée, c'est joli non ? « Désolée, moi je suis plutôt Cendrillon aujourd'hui. »lui avais-je alors fait remarqué en souriant faiblement. « Au fait, qu'est-ce que tu fais ici ... à cette heure ? »

Les nominations avaient eu lieu quelques heures plus tôt, et Franklin n'avait pas voulu rejoindre le reste des candidats dans le Grand salon. Sûrement parce qu’il s'en fichait pas mal, et qu'il ne s'était senti aucunement concerné par tout ça. Pourtant, il souhaitait savoir qui avait nominé qui. Et, cette candidate, qui l'avait rejoint dans la salle de bain, n'éviterait pas très longtemps la question. Franklin curieux, à peine. « Désolée, moi je suis plutôt Cendrillon aujourd'hui. » Cendrillon, cendrillon, pourquoi cendrillon, cogita-t-il, inutilement. « C'est une connasse Cendrillon. » Mort de rire, il continuait d'admirer son reflet dans le miroir. « Ça s'voit pas ? » Fit-il, sans aucune animosité. Il était trempé, de la tête aux pieds, et à moitié nu, donc sa question lui avait paru un peu dérisoire. Enfin, il n'allait pas se plaindre. C'était bien la première fois qu'on s’intéressait un minimum à lui dans ce jeu. Alors, il se mit à lui sourire, pour ne pas paraître trop fermé. « Dit, c'est à toi la serviette hygiénique que j'viens de trouver ? » Lança-t-il, tout à fait banalement. La serviette hygiénique, cette fameuse serviette qu'il avait dénichée dans les toilettes quelques minutes plus tôt. Fallait toujours que sa tombe sur lui. D'ailleurs, il en riait encore, tiens. « Vous, les filles, vous êtes de sacrées dégueulasses quand même. » Rangeant sa brosse à dents dans sa mini-trousse, il passa l'une de ses mains humides sur son visage. « Sinon, toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Une fille aussi belle que toi, devrait être en bas, en train d'chasser le mâle. »

« tu dois te tromper de Cendrillon»Lui avais-je fait remarquer en fixant mon reflet dans le miroir de cette salle de bain. En effet, cette princesse était un peu l'un de mes modèle lorsque j'étais gosse alors ... Je l'admets que la question que je lui avais posé ensuite n'avait pas été la plus intelligente au monde. C'était évident, il devait comme tous les candidats venant ici,faire sa toilette « Si, désolée ... question stupide» avouais-je alors les joues légèrement plus rouges et plus chaudes que d'habitude. Sans aucun doute la honte de cette question idiotes. Celui-ci me posa ensuite une question assez bizarre ... Y'avait vraiment des gens qui laissaient traîner leurs serviettes !? Carrément burk si vous voulez mon avis. Maniaque comme j'étais, faire cette chose une fois dans ma vie avait une probabilité de zéro pour cent. Mes parents m'ont bien élevée moi. « Non, j'aime pas les serviettes ... ça fait effet pampers. Moi je mets des tampons, plus discret » Et voilà que je parlais de mes règles avec un parfait inconnu, voilà quelque chose qui ne ressemblait pas du tout à la skyler de l'extérieur. Oh non. « La fille qui a laissé traîner ça ne doit pas être la plus élégante de cette maison. » Avais-je enchaîner en grimaçant de dégoût. Même si la plupart des filles de cette maison semblaient totalement charmantes ... il était possible qu'elles cachent bien leur jeu de petite cochonnes,et pas dans le sens pervers de la chose. Deux compliments à la minute ... Et bèh c'est pas tous les jours que j'entends ça. Même si je suis canon mais bon. « Dis moi, tu es payé au compliment ? quoi qu'il en soit, merci. » « Je ne chasse pas le mâle, c'est le mâle qui me chasse tu sais. »

Cendrillon était une conasse, d'ailleurs s'il ne voulait pas autant paraître pour un emmerdeur, il lui aurait sûrement donné des tas de milliers de raisons. Mais, c'était inutile. « Pour moi, toutes les filles sont des conasses de toute manière. » dit-il, avec un large sourire. Maintenant, il passerait pour le machiste de l'émission. Alors que pas du tout. Seulement, il avait une opinion des femmes très particulière, très personnelle même. « Si, désolée... question stupide. » C'était surprenant, cette fille était tellement, simple, sobre, comparée à l'autre perche pulpeuse là, comme il l'appelait (Hivana). « Non, je n'aime pas les serviettes... ça fait effet pampers. Moi je mets des tampons, plus discret » Il la regarda d'un air bizarre. Franklin ne s'était pas attendu à cette réponse, non vraiment pas. « Euh, ouais, j'sais pas, j'ai jamais essayé. » Affirma-t-il, en se mettant à rire, fort. Fallait toujours qu'il passe pour un abruti. « Faudrait que j'teste les tampons, un jour. » Pensa-t-il, à voix haute. Comment une chose pareille avait pu traverser son esprit. C'était un sacré tordu quand même. « Qu'elle se rassure, j'suis pas l'plus élégant non plus. » Rajouta-t-il en réponse à sa remarque. « Dis moi, tu es payé au compliment ? quoi qu'il en soit, merci. » Modeste, en plus. Ça cachait forcément quelque chose de pas net là-dessous. « Regarde-toi dans l'miroir. J'invente rien. » Fit-il en lui indiquant la glace, d'un geste vif de la main. Mais, c'était assez rare d'entendre sortir d'aussi jolis compliments de la bouche de Franklin. Son truc à lui, c'était plutôt la casse, les bonnes vieilles vannes et tout le reste. « Ouais, t'es du genre sainte-nitouche, toi, pas vrai ? »