Le SPA. Une pièce qui allait lui manquer lorsqu'il sortira de cet hôtel. Bon certes, il n'y avait été que deux fois, très bien entouré même - avec Savannah lors de la première semaine et avec Charlie lors de sa venue dans le nid - mais, c'était une pièce comme les autres. Et puis la chaleur qui régnait dans le sauna ou encore dans l'eau du jacuzzi était une chose que le russe préférait. N'ayant rien d'autre à faire, il se mit donc en maillot de bain, s'empara d'une serviette qu'il enroula autour de sa taille, le temps de traverser le nid et d'arriver à la pièce souhaitée. « Il y a quelqu'un ? » dit-il, presque gaiement, la tête passée à travers l'embouchure de la porte. Visiblement, personne n'avait eu la même idée que lui. Tant mieux. Il se précipita donc pour y entrer, posa sa serviette et s'assit sur celle-ci, attendant que le temps passe. Au début, rien. Enfin si, la chaleur été bel et bien présente, mais personne à l'horizon. Mais c'était à ce moment là qu'il voulait quelqu'un l'interrompe. Déjà, il allait dormir. Et puis merde, il faisait chaud, enfin, certaines personnes arrivaient parfaitement à s'habituer à cette chaleur constante mais le beau venait de Russie, et là-bas on voyait plus d'ours polaires que de girafes - ou pas. Bon d'accord, ce n'était pas la Sibérie, mais les étés n'atteignaient que très rarement les trente degrés. Bref. C'est lorsqu'il vit la porte face à lui s'ouvrir qu'il eut un léger sourire. Andrea. La belle Andrea. Toute une histoire, entre les deux. Malgré tout ce qui avait pu se passer dans leur relation, il l'appréciait. Il l'aimait, même. Pour elle, ce n'était qu'un connard, au vu de ce qu'il avait dit la dernière fois, mais elle était tellement plus qu'une 'amie' pour Vadim : c'était une personne qui comptait pour lui, qu'il souhaitait revoir à l’extérieur parce qu'elle était exceptionnelle. Cependant, elle ne semblait pas avoir remarqué qu'il était là. Pourtant, la pièce était petite et il suffisait d'un furtif coup d'oeil pour remarquer qu'un candidat y était ou non. Il décida cependant de ne pas révéler sa présence, elle allait bien le voir un jour ou l'autre. Et ce jour ou l'autre était maintenant. Désolée pour son argent. Hm. Il ne savait pas trop quoi y répondre. « Euh.. Merci. J'imagine. » Il se contenta de lui sourire par la suite. Par contre, elle, elle ne faisait rien. Même pas un bonjour. Rien. C'était donc ça, ce qu'ils étaient devenus l'un pour l'autre ? « Parce que tu m'intrigues. C'est tout. » répondit-il, assez sèchement. Bon d'accord, il avait abusé, mais méritait-il ce traitement de sa part ? Mais il n'allait rien dire, elle allait bien voir par elle même qu'il était déçu.

« Visiblement tu ne me connais pas. C'est pas en me demandant de m'excuser que je vais le faire, et puis, d'où je t'ai insultée ? Je veux dire, j'ai juste dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. T'as bien vu la réaction de Catalina, elle était d'accord avec moi. Et je peux te dire que ce n'était pas la seule. Alors ouais, je t'ai peut-être blessée, mais au moins tu sais ce que je pense de tout ça. Et que tu sois contente ou non, ça ne changera pas. Point. » Il hésitait entre pleurer de rire ou pleurer tout court. Il savait qu'il y avait des caméras, mais il ne s'était jamais douté qu'il y aurait eu des quelconques caméras cachées. Parce que ouais, la réaction d'Andrea lui avait fait rire. Oui, c'était ridicule. Ils valaient tous les deux plus que de s'engueuler pour des broutilles pareilles. Mais non, visiblement, elle voulait lui prendre la tête. Mauvaise idée. Elle s'était donc levée, et lui, il ne pouvait s'empêcher de la regarder dans les yeux. Elle avait bien changé. Le petit bout de femme fragile à qui il avait accroché au début de l'aventure avait évolué. Et pas forcément dans les bon sens. Soit. Elle s'excusa donc, il se contenta de sourire. Il n'allait rien lui dire, non, il n'avait pas envie de renfoncer le couteau dans la plaie, ils n'en avaient pas besoin, autant l'un que l'autre. Cependant il fut assez surpris lorsqu'elle s'assit à ses côtés, lui qui aurait plutôt misé sur son départ de la pièce. Malgré ça, il y avait un silence pesant, et, avec ce qu'Andrea allait dire, il aurait préféré le garder longtemps, ce silence. « Non. » Ce n'était pas parce qu'il ne voulait pas lui faire plaisir en la frappant, c'était juste qu'il n'en avait pas envie. D'autant plus qu'il n'avait pas le droit, et puis, merde, il l'aimait. Bon certes, leur amitié n'était pas des plus roses ces derniers temps mais il aimait cette jeune femme qui l'avait touché au début. « Non, je ne vais pas te frapper. Je n'en n'ai pas envie. » La connaissant, elle allait sans doutes s'en aller, triste qu'il ne l'ait pas fait. Mais c'était pour son bien.