On était déjà dimanche, le temps passait si vite. Savannah n'arrivait pas à dormir plus, elle se leva en douceur, laissant Yasmeen profiter de leur lit commun. La blondinette saisit ses vêtements, et fila à la douche, profitant que les candidats dorment encore pour rester longuement sous la douche, laissant l'eau chaude couler un bon moment, elle finit enfin par sortir, avec de certains regrets. L'autralienne déjeuna en solitaire, puis partit chercher son mp3. Preferant rester seule vu que la moitié des candidats étaient encore dans les bras de Morphée, la blonde se rendit sur le balcon, un silence apaisant regnait. Au lieu de s'asseoir sur une chaise, la jeune femme prefera s'asseoir sur la rambarde, tenant en équilibre au dessus de la piscine -l'adrénaline surement-, elle mit en marche son engin, la musique se déversait dans ses oreilles. Deux ou trois chansons plus tard, une main se posa sur son épaule, faisait hurler Savannah, qui faillit en perdre l'équilibre. La blonde descendit de la rambarde, pour voir celui qui avait faillit la faire plonger dans la piscine. C'était Quinn. « Tu viendrais pas d'essayer de me tuer, là ? » demanda Savannah, encore sous l'émotion.

Les candidats entamaient doucement leur quatrième semaine d'aventure. Quinn n'arrivait pas à se décider s'il trouvait que le temps passait vite ou au contraire lentement. Sûrement un peu des deux, selon son humeur et la situation. Là, tout de suite, il avait l'impression que les jours avaient filés à la vitesse de la lumière. Cinq juin. C'était l'anniversaire de sa mère, aujourd'hui. C'était la première fois qu'il le passait loin d'elle. Bien que peu sentimental, le jeune homme n'avait jamais eu qu'un parent, et il avait reporté l'amour qu'il aurait du éprouver pour son père à sa mère.
Bref, comme mû d'un instinct indéfinissable, Quinn se réveilla assez tôt ce matin. À peine sept heures, et il était déjà hors de son lit. Il s'était rapidement douché et habillé, après être discrètement sorti de son lit afin de ne pas réveiller Skyler, et s'était isolé quelques temps dans la bibliothèque. Puis, entendant des bruits de pas feutrés dans la maison, il se demanda qui pouvait être aussi matinal que lui. Après avoir traîné quelque peu dans le nid, il sortit sur le balcon, où il aperçut une silhouette blonde. Il reconnut Savannah, mais n'alla pas vers elle immédiatement, vaguement choqué qu'elle puisse ainsi s'asseoir les pieds dans le vide sur la rambarde sans avoir peur. Avec prudence, il s'approcha, et l'interpella en posant ses doigts sur son épaule. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle ait si peur, et il manqua d'avoir une crise cardiaque en entendant son cri et en la voyant glisser. Elle se retourna, ses traits encore déformés par l'émotion. Quinn lui lança un regard désolé, presque aussi secoué qu'elle. « Désolé ! Je croyais que tu m'avais entendu ! » Il se garda bien de s'avancer encore plus du balcon. « Je serai ton esclave jusqu'à la fin de mes jours pour me faire pardonner. » Il eut un petit sourire contrit. Ce n'était qu'une boutade, mais rien que le dire en riant le dégoûtait au plus haut point. « Je peux savoir ce qui t'a pris d'aller te percher là-dessus ? Les méduses ne volent pas, tu sais » ajouta-t-il avec un faux air autoritaire.

La blonde eut réellement peur, elle s'était déjà imaginé entrain de basculer, de tomber dans le vide, pour attérir dans l'eau de la piscine. Une chute énorme. Heureusement que la blonde avait eu le réflexe de s'accrocher à la rambarde pour se retenir, sinon elle y passait. Quinn semblait avoir eu aussi peur qu'elle. Il venait de lui parler, mais elle n'entendait rien -elle essayait néamoins de lire sur ses lèvres- , elle avait presque oublié qu'elle avait toujours sa musique et son ipod en marche. Elle retira rapidement les écouteurs de ses oreilles. « Je ne pouvais pas t'entendre. » dit-elle, en éteignant en même temps son balladeur pour le fourrer dans la poche, les écouteurs emmellés comme à son habitude. « Il te faudrait plus d'une vie pour te faire pardonner. Mais aujourd'hui je suis d'humeur généreuse, je te pardonne. » dit-elle avec sa face d'ange. Savannah haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi lui répondre, elle s'était perchée sur la rambarde pour la vue, et peut-être pour tester son équilibre face au danger. « Ah bon ? Pourtant cela serait classe, une méduse qui vole. » dit-elle avec un sourire, se remettant doucement de sa frayeur. « Mais je te jure, que la vue est saisissante d'ici. » répondit-elle.

Ce n'est que lorsque Savannah lui sourit que Quinn remarqua les écouteurs coincés dans ses oreilles. Lui-même avait quasiment H24 son iPod dans sa poche, voire même dans ses oreilles. Lui qui s'affirmait impardonnable, le voilà pardonné instantanément. La proximité du vide lui enlevait cependant toute envie de plaisanter, alors il se contenta de lui rendre son sourire. « C'est trop d'honneur. » Il avait l'air un peu mal à l'aise, debout à une distance respectable du balcon. Tant pis. Hors de question qu'il s'approche plus. Il rit en l'écoutant répondre. Cette histoire de méduse allait la suivre encore longtemps, pas de doute là-dessus. « Je t'en fabriquerai une pour ton anniversaire. Je t'avais dis que j'étais ingénieur en aérospatiale ? » Quinn sentait le danger à plein nez, à tel point que ça le faisait grimacer. Cette barrière ne lui disait rien qui vaille. Et dans le genre je raconte n'importe quoi lorsque je suis sous pression, Quinn, c'est le plus fort. « Je te crois sur parole. » Coucou, je suis une couille molle. Au lieu de se mettre à sa hauteur, le jeune homme marcha jusqu'à une chaise, qu'il traîna vers Savannah, avant se se laisser tomber dessus. « Tu veux que je te dise un secret ? Quand j'étais gosse, je me suis fait abuser par une barrière... » dit-il d'une voix blanche.

Quinn ne semblait pas réellement rassuré par sa proximité avec la barrière. Savannah venait quand même de reprendre sa possition initiale, c'était à dire au dessus du vide. c'est que la petite blonde aimait le danger fallait dire. Elle calculait les mettres qui la séparaient de la piscine, et il n'y en avait pas tellement en fait. Reposant son attention qur Quinn qui lui répondait à propos de cette fameuse méduse volante. La jeune femme leva les yeux au ciel. « Mais mon anniversaire c'est dans longtemps, j'en veux une toute de suite. » dit-elle l'air faussement capricieuse, bien que son anniversaire n'était que dans quelques semaines. Rien que l'idée de prendre une année de plus déprimait la jeune blonde. Elle aurait bientôt vingt-cinq ans, c'était assez démoralisant et la Savannah avait du mal à s'y faire. Le jeune homme ne voulait pas s'asseoir à côt' d'elle. Mais c'est que quinn aurait peut-être la peu du vide ? Il s'assit finalement sur une chaise non loin de la blonde toujours perchée. Apparemment le jeune avait eu un incident avec une barrière. « Il faut toujours vaincre ses peurs. Tu me racontes ? » demanda t-elle en souriant, balançant ses pieds dans le vide.

Cette fichu blonde avait beau se moquer des réflexions et conseils avisés de Quinn, signe qu'elle les avait parfaitement entendus, elle ne l'écouta pas pour autant. Oh que non. Elle n'en fit qu'à sa tête, et retourna se percher hors d'atteinte. « Seulement si t'es gentille. D'ailleurs, ça te fait quel âge ? trois, quatre ? » répondit-il en souriant à nouveau. Cette fille avait sur lui des vertus apaisantes, un truc incroyable. Ou alors, il était juste très, très tôt. En réalité, Savannah était même plus vieille que lui. Bizarre. Elle n'en avait pas l'air. Faut dire qu'on lui répétait assez qu'il faisait plus que ses vingt-deux ans à peine atteints. « Il était une fois un gosse revenant de l'école. Peu prudent, le voilà qui se fit kidnapper au détour d'une ruelle, par une bande de sombres barrières en fer forgé. Il hurla, hurla, se débattit, mais rien n'y fit, il était trop jeune pour se défendre seul » raconta-t-il d'une voix neutre. Bien sûr, c'était faux, il ne s'était jamais fait abuser par qui que ce soit. Pour lui, c'était de l'humour. De l'humour comme il aurait put en faire sur des petits poneys ou sur une mèche de cheveux qui part en couille sur la tête d'une fille. Mais il savait que des fois, il était le seul à trouver ça drôle. « C'était pas drôle, désolé » ronchonna-t-il, les sourcils froncés. C'était fou. Il n'avait jamais parlé de son vertige à quiconque, et voilà qu'en moins de deux semaines, il allait l'avouer à deux personnes, et accessoirement, à tous les téléspectateurs. Il s'en serait donné des claques. Elle l'invita d'un sourire avenant, mais ça ne l'empêcha pas de ne pas bouger d'un cil. « Je préfère pas. Vaincre ma peur je veux dire. Je réagis bizarrement quand j'ai peur » précisa-t-il en rigolant, pour se donner bonne contenance.

La blonde reprennait son équilibre. Assise sur la fine barrière, balançant ses pieds dans le vide, elle était dans une position dangereuse. Savannah essayait de tester une des ses hypothèses, était-elle moins maladroite lorsqu'elle se retrouvait en danger ? La réponse était oui. « Oui, c'est ça j'ai quatre ans. Je suis encore une enfant pure et innocente. » répondit-elle avec un air faussement angélique. On avait presque envie de croire la blondinette. « J'aurais bientôt vingt-cinq ans. On dirait pas. Je suis une génie coincée dans le corps d'une gamine. » répondit-elle amusée. D'un point de vue objectif, la jeune femme ne faisait pas son âge. Et cela était plutôt un inconvénient, comme par exemple la seule fois où elle était sortie en boîte de nuit, juste avant de participer à FLover on lui avait demandé sa carte d'identité. Extrement genant pour la demoiselle. Quinn enchaina avec sa fameuse histoire qui n'en n'était pas une, y avait mieux. « C'est pas grave. C'est le matin, t'es encore un peu rouillé. » déclara t-elle avec un fin sourire. Et bien non, Quinn ne voulait pas affronter sa peur, appélée ..vertige ! « Aller, un peu de courage. Et puis si tu tombes, c'est dans l'eau. » répondit la jeune femme qui n'était pas séreiuse. Elle ne comptait pas le ofrcer après tout.

« Pure ? Tout ce qui s'est passé entre nous n'a donc aucun sens pour toi ? » s'exclama-t-il, d'un air peiné. Il aurait bien accompagné ses paroles d'une petite tape dans l'épaule de la jeune fille, mais vu sa position par rapport au vide, il préféra s'abstenir. Puis de toute façon, il aurait été bien incapable de s'approcher plus que ça. « Merci de me soutenir, Sav, je savais que je pouvais compter sur toi ! » L'emploi du surnom était venu naturellement. En même temps, pourquoi ses parents lui avaient-ils attribué un prénom aussi long, hein ? Elle lui sourit. Il lui sourit en retour, puis détourna les yeux. « Je suis une poule mouillée, que veux-tu... » Ouuh, le beau jeu de mots involontaires ! Il s'interrompit, sourit à nouveau, secoua la tête. « Enfin, non, pas mouillée. Dis-moi plutôt de quoi, toi, tu as peur. Si tu me dis des méduses, je te préviens, je pleure de rire. » Et pour confirmer ses dires, il rigola dans sa barbe.


(nul et en retard )