Se retrouvant sur le toit, puisque ces jambes l'y avaient conduite, elle fût soudain prise d'un doute. Maelys venait-elle d'avoir une crise cardiaque et était allongée, morte sur le sol ? Ou était-elle juste allongée sur le sol ? Non, elle n'avait pas mieux à penser. A croire qu'elle s'intéressait à la jeune femme... non, pas tellement. Toutefois, elle alla vers la rouquine... qui ne semblait que moyennement contente de la voir. Voilà qui fait toujours plaisir.
Elle posa ses fesses à quelques mètres d'elle, assise en tailleur. Elle n'avait pas envie de mettre le feu aux poudres – étonnamment. Elle avait plus ou moins compris que tout cela avait à voir avec ce qu'elle avait dit durant le prime. Mais si la rousse n'avait aucun doute sur son couple, elle aurait totalement passé outre les pensées de la blondinette, elle n'en aurait rien à faire de ce que les autres peuvent penser. Si elle réagissait ainsi, c'est bien qu'elle devait avoir des doutes. Catalina n'y était pour rien, si elle avait fait remonter des incertitudes, qui devaient être là depuis le début. « Tu ne sembles pas très ouverte à la conversation » lui fit-elle remarquer simplement.

Elle n'avait pas l'air sympathique ? Les avis différaient à ce sujet. Certains pensaient qu'elle était un ange, d'autre une garce et certains n'en pensaient rien. Que voulez-vous, elle ne peut pas faire l'unanimité. « Peut-être parce que je le suis pas. » sourit-elle. Elle n'a jamais dit qu'elle l'était, de toute façon. Mais là n'était pas le propos. Le fait est que la petite Maelys semblait prête à se rebeller, ou du moins, à lui parler comme une grande, utilisant un ton sarcastique. « Tout ce que je pense avoir découvert de toi, c'est que tu es incroyablement naïve. » dit-elle à son tour. Elle avait cette image de la rousse dans sa tête, celle d'une fille naïve, douce et sûrement trop gentille. Chose qui lui ferait défaut dans un jeu comme celui-ci, c'était sûr.

Catalina se retourna pour se positionner sur le ventre, appuyée sur les coudes, les jambes se baladant dans l'air, le menton posé sur ses mains. Elle regarda longuement la jeune femme. Cette conversation devait forcément avoir lieu, autant le faire maintenant, plutôt que d'attendre plus longtemps. « Oui, je pense que Lennon se sert totalement de toi, qu'il te manipule. On est dans un jeu. J'ai, non seulement, tous les droits de dire ce que je pense, mais en plus de ça, c'est totalement légitime de ma part de penser qu'il puisse être un manipulateur. Si tu as des doutes, j'y peux rien, c'est toi qui doute, c'est toi qui doit faire quelque chose à ce propos. » déclara-t-elle froidement. Si Lennon n'était pas vraiment le manipulateur, que plusieurs semblaient voir en lui, très bien, elle avouerait son erreur. Mais en attendant, rien ne semblait prouver le contraire. Et elle avait envie de voir un menteur en lui.

Et hop, bonjour le moulin à paroles. Elle commença à déblatérer sur... un peu tout. Son caractère – ne pas se croire naïve devait sûrement la rendre encore plus naïve – sa relation avec Lennon, pour finir par plus ou moins critiquer Cat'. Eh bien, eh bien, cela faisait beaucoup d'informations en peu de temps et elle avait fait de son mieux pour ne pas détacher son attention de la conversation... Ou plutôt du monologue de Maelys. « C'est vrai qu'il a de jolis yeux. » lâcha-t-elle dans le vide après son petit speech, plus dans l'esprit de la provoquer qu'autre chose. Bien qu'il avait effectivement, des yeux pas trop mal. Elle soupira et releva la tête vers la jeune femme, la fixant de son regard inquisitrice. « T'as raison, je dois être incroyablement jalouse de voir un amour si fort, naitre dans un jeu de télé-réalité en quoi... ? deux petites semaines. Je crois qu'on a trouvé la source du problème, je ressens une immense jalousie. Peut-être qu'on pourrait se partager Lennon ? Un soir avec toi, un soir avec moi ? » ironisa-t-elle. Nop, ce n'était pas un soucis de jalousie. Elle se posait des questions, c'est tout. S'ils étaient heureux tous les deux, tant mieux pour eux. Et peut-être finirait-elle par être le dindon de la farce à force de chercher des choses là où il n'y avait rien.
Oh, et elle avait des amis. Juste pour le préciser.

D'accord, d'accord, elle avait capté. Maelys croyait dur comme fer que leur couple était vrai. Et Catalina pensait le contraire. Une divergence d'opinions, ça arrive. Si la jeune rousse voulait croire que Lennon n'avait que de bonnes attentions envers elle, très bien, qu'il en soit ainsi. Mais l'italienne se ferait un plaisir de lui dire « je te l'avais bien dit » lorsqu'elle se retrouverait sur le sol, comme une merde, avec son petit cœur brisé. Parce que, clairement, c'était inévitable. « Je comprends qu'on puisse tomber amoureux. Enfin, éventuellement, en dehors de ce jeu, c'est pas impossible. Je m'en fous pas mal que vous soyez en couple ou non, je n'ai fait que soulever un point qui me semblait intéressant durant le prime. Si tu crois en lui, très bien pour toi, crois en lui. » souffla-t-elle, détachée. Elle n'était pas une briseuse de couple et ne faisait pas tout ça pour avoir la joie de dire qu'elle les avait séparé. Elle la prévenait, tout simplement. Elle savait la conversation qu'elle avait eu avec le jeune homme, en tout début de jeu, elle s'en rappelait très bien. C'est vrai, il aurait très bien pu lui mentir comme elle l'avait fait, cependant ça ne changeait pas qu'elle trouvait cette histoire bizarre. Qui irait officialiser un couple après si peu de temps ? Surtout à la télé, c'était stupide, ils devaient bien se doute qu'ils auraient tout le monde sur le dos après... M'enfin. Au moins, ça ajoutait quelques histoires au Nid. Il en fallait bien quelques unes pour faire bouger tout ça.