Je maudissais les pieds de Savannah. Bien que la jeune blonde essayait de me donner le moins de coup possible, elle me donna le coup de grâce qui me fit tombé sur les fesses. Décidant qu'il était tant de m'enfuir, histoire d'éviter de redessiner ma peau de bleu. Arrivé dans les escaliers, Maelys, la dernière rousse de la maison s'y trouvait. Lui souriant poliment, elle m'arrêta pour me parler d'un tableau. Me grattant la tête en plissant les yeux, histoire de me concentrer sur ce qui attiré son regard, je resta médusé de n'avoir jamais remarqué une telle œuvre d'art. « Ce n'est pas poétique. Ce n'est pas macabre non plus. L'artiste a voulu faire comprendre que le monde dans lequel on vit est bien triste. Il est doué. Que ce soit pour le choix des couleurs et des formes, tout est parfait. » lui dis-je, frôlant la peinture d'un air pensif, absorbé par ce chef d’œuvre. La peinture était ma passion depuis si longtemps que parler de ça était ordinaire à mes yeux, mais Maelys devait me trouver bizarre, du coup je me tourna vers elle en souriant et haussa les épaules. « Ou alors c'est juste un tableau macabre. » concluais-je.

Les mots de Maelys me fit rire, elle était marrante comme fille. « Je suis antiquaire, alors il m'arrive parfois de devoir retaper certaines peintures et j'aime bien vendre parfois mes propres tableaux lorsque je l'ai trouve correcte. » lui dis-je, d'un ton neutre. Je n'étais pas une vraie artiste, mais j'aimais la peinture ça c'est sûr. Elle me parla ensuite de Cupidon et son idée donnait froid dans le dos, je regarda donc partout autour de moi après une caméra que je découvris au dessus de nos têtes et attrapa la main de Maelys que je serra dans la mienne. « Vous avez vu Cupidon grâce à vous, c'est le coup de foudre. Maelys et moi on s'aime à la folie, donc vous pouvez ranger vos flèches, mais merci d'y avoir pensé. » dis-je alors tout haut, en direction de la caméra avant de regarder Maelys et de me mettre à rire. C'était idiot.

Antiquaire ? Wow, c'était sacrément intéressant, ça ! Je lui adressai un regard impressionné. « Tu es la première antiquaire le moindrement attirante que je rencontre ! Je croyais honnêtement que c'était que les vieux qui faisaient ça ! Ça doit être sacrément intéressant, comme travail ! » lancais-je, vraiment intriguée. J'aimerais bien voir un de ses tableaux, un jour, et peut-être même que je t'en achèterais un. À regarder Yasmeen et à l'écouter discuter, cela ne me surprendrait même pas que son travail soit superbe. Je n'étais pas artistique dans l'âme, mais cela m'avait toujours fasciné d'une certaine manière. Je sursautai lorsqu'elle prit ma main, l'air soudainement affolée. Je l'observai les yeux ronds avant d'éclater d'un rire très, très sonore. Quel comique ! Je l'adorais déjà ! Je décidai de jouer le jeu. « Oui, rangez votre arme, Cupidon ! Que ferais-je sans Yasmeen, vous vous rendez compte ? Oh, Yasmeen, tu es si extraordinaire ! » lancais-je avant de me coller à elle, la serrant dans mes bras. « Tu sais que tu sens très bon ? Et j'aime la couleur de tes yeux » dis-je tout bonnement après l'avoir lâché, sans cesser de ricaner tout bas.

« On me l'a déjà dit au moins cent fois. C'est vrai que ce boulot peut être vue comme ennuyant, mais quand on aime l'art et l’Afrique autant que moi, on ne peut que adorer ce boulot, dit is vir seker » lui dis-je, terminant ma phrase avec quelques mots en Tsonga. Puis lorsque je fis croire à Cupidon que Maelys et moi étions en couple, elle joua le jeu tout en se serrant contre moi, ce qui me fit rire à mon tour. Les compliments qu'elle me fit ensuite me firent tout autant rire. « Et toi, tu es si ... Si ... Si rousse. » lui dis-je, la lâchant finalement pour me remettre à rire, oubliant presque que tout les candidats étaient encore endormi.

Je rigola à la manière dont Maelys reprenait mes mots. Elle l'avait dit avec l'accent anglais ce qui donnait une touche rigolo au mot prononçait en eux même, puis elle me demanda si c'était de l'africain. je secoua la tête positivement avant de me reprendre. « Enfin non, pas vraiment. C'est du Tsonga, une langue particulièrement parlé en Afrique du Sud. » lui dis-je, sourire au lèvre. Au moins ça ferait de la culture générale en plus si elle n'était pas au courant. Elle me demanda ensuite de lui traduire quelques mots et fière de pouvoir le faire, je fis mine de réfléchir quelques secondes avant de reconduire mon regard vers elle. « wat dit is vroeg. » lui répondis-je le plus simplement du monde.