Que tout le monde se rassure, elle avait fini par se rappeler le prénom du « nouveau ». Zayne était, cette semaine, l'esclave de tout le monde. Et autant que ça se sache, depuis le début de l'aventure, elle n'arrêtait pas de parler d'avoir un esclave alors forcément, c'était PAR-FAIT. Et depuis de longues minutes, elle le cherchait à travers toute la maison, juste pour l'emmerder à lui demander de faire des trucs. Elle arriva finalement sur le toit, dernier endroit qu'elle n'avait pas fouillé. Et enfin, elle le trouva, allongé sur l'herbe, probablement en train d’espérer que personne ne viendrait. « Zaaaaaaaaaayne. » chantonna-t-elle en arrivant près de lui à pas de souris. Elle s'assit à côté de lui et fit plusieurs battements de cils, comme pour se rendre irrésistible. « Je vais avoir besoin de toi. » dit-elle en souriant excessivement. Elle profitait totalement du fait qu'il avait un espèce de handicap. En même temps, si tout le monde le laissait tranquille, ça serait vraiment trop simple et pas digne du dilemme qui avait été posé à Lylou durant le prime.

Elle était bien contente d'entendre que bien des gens avaient eu besoin du jeune homme durant les trois derniers jours. Elle n'était pas la seule à en profiter, c'était très bien comme ça. Il lui demanda alors ce qu'elle voulait. Elle fit mine de réfléchir, laissant échapper un « Hummm » pensif. Elle allait devoir lui demander quelque chose de bien intéressant, histoire de marquer le coup. C'est donc pour cela qu'elle le laissa mijoter un peu, pour éventuellement lui faire peur, rien qu'un bout. « Alors, déjà, je veux un bisou, là. » commença-t-elle en désignant sa joue. Quoi, c'était gentil de demander un petit baiser, non ? « Ensuite, je dirais pas non à un petit massage de main. Oh et je veux que tu me racontes ta meilleure blague. » ajouta-t-elle en s'asseyant en tailleur puis en allongeant ses mains vers lui. « Et cela va de soit, ce soir, tu vas me préparer un bon petit repas. » finit-elle, souriante. Elle n'exagérait pas du tout, ce n'était pas grand chose ce qu'elle lui demandait. C'était vraiment que des petites choses, pas très créatives, mais qui méritaient tout de même d'être demandées, juste pour s'amuser.

Le bisou, c'était fait. Le massage de mains, c'était en cours. La blague aussi, c'était fait. Et le dîner était en cours de préparation – mentalement parlant du moins. Zayne était donc le parfait petit esclave. Catalina ne se sentait absolument pas puissante dans la présente situation. Qu'il lui obéisse à doigt et à l'œil était bien moins amusant qu'elle l'aurait cru. Justement parce que c'était trop facile de lui faire faire tout et n'importe quoi.
Bref, revenons à cette fameuse blague. Une plaisanterie sur les blondes, bien sûr. Toutes n'étaient pas stupides au possible. C'était un sacré stéréotype. Et malheureusement, certaines continuaient d'alimenter le cliché, en restant des espèces de nunuche sans matière grise. Mais soit, ce n'était qu'une blague. « Je n'arrive même pas à noter ta blague, tellement elle est... » Elle tâcha de trouver un mot pour décrire cela, mais n'en trouva pas et préféra abandonner, laissant sa phrase en suspens, pour s'attaquer à cette histoire de menu. « Je veux quelque chose de léger, de savoureux. J'ai pas tellement d'exigences, j'ai juste envie de manger un repas équilibré. » énonça-t-elle. Elle n'était pas spécialement friande de restauration gastronomique, elle voulait juste quelque chose de bon. Et d'équilibré, ça serait parfait. Puisqu'elle ne mangeait pas toujours très sainement dans cet hôtel. « Surprend-moi. » conclut-elle, toujours en parlant du menu, en appréciant son massage.

Catalina n'était pas le genre de fille qui obtient tout ce qu'elle veut en un claquement de doigt. Beaucoup diraient que c'est une pourrie gâtée en voyant la fortune de sa famille, mais c'était loin d'être le cas. Elle s'est toujours battue pour avoir droit à ce qu'elle voulait. Si bien que le fait que Zayne respecte parfaitement sa part du marché, réalisant tout ce qu'on lui disait sans broncher, n'était pas bien amusant. C'était bien trop simple. « J'aurais pas dit ça comme ça, mais d'accord, si ça peut te faire plaisir. » lui accorda-t-elle lorsqu'il tenta de terminer la phrase de la blonde, concernant sa blague.
Elle avait passé commande pour le dîner et elle avait d'ailleurs hâte de voir ce qu'il pourrait bien lui cuisiner. En attendant, il lui demanda s'il pouvait faire autre chose pour elle. Eh bien, s'il demandait... « Raconte-moi ce qui t'es arrivé de plus délirant l'année de tes onze ans. » lui ordonna-t-elle en disant le premier truc qui lui passait par la tête. Elle n'avait pas grand chose à lui faire faire. Elle n'allait pas lui demander d'aller courir nu à travers la maison ou d'aller embrasser une fille dont il ne connaissait même pas le nom... Quoique, elle avait peut-être des choses amusantes à lui demander, finalement.

Danser devant la Reine ? D'accord, elle avouait, ça devait être plutôt sympa à faire. Certes, en étant jeune, on se rend peut-être pas compte de l'importance que ça peut avoir, d'avoir un tel privilège. Ça n'en restait pas moins un bon souvenir, elle supposait. Par contre, du rock acrobatique ? Elle voulait voir ça. Il faudrait absolument qu'elle l'oblige à lui montrer les quelques notions qui lui restaient. « Pas mal. » accorda Catalina, qui, elle, n'avait pas la chance d'avoir ce genre de souvenirs. D'ailleurs, en parlant de ses souvenirs, il lui retourna la question. Elle réfléchit, recherchant l'époque où elle avait encore deux couettes de chaque côté de la tête ( véridique ) et tenta de trouver la chose la plus folle qu'elle avait faite durant cette année-là. Plus ou moins en tout cas. « A mes onze ans, j'étais encore naïve, insouciante et ennuyeuse à souhait. Alors, je dirais... le jour où j'ai donné mille euros à deux types dans la rue en leur disant de venir foutre le bordel dans ma maison, le soir même. » A cette époque, elle n'avait pas vraiment compris tout ce que ça pouvait impliquer, cette histoire. Tout ce qu'elle savait, c'est que ça énerverait ses parents. Elle tourna la tête vers la caméra la plus proche et s'adressa à celle-ci. « Maman, papa, oui, le cambriolage, cette année-là, c'était ma faute. » Elle fit un petit sourire mesquin avant de reporter son attention sur le jeune homme, qui venait de terminer son massage. « Merci. » dit-elle simplement.