feat. savannah

Alice aux Pays des Merveilles. C'est assez étonnant, mais j'aime ce livre. Nan nan, vous n'avez pas le moindre problème de paranoïa, je lis bel et bien un bouquin. Me taire durant une semaine était assez ennuyant en fait, aucunes conversations ne m'étaient autorisées tout comme je n'avais pas le droit de me mettre à sauter partout au travers du nid en chantant ce qui me passait par la tête. Du coup, j'étais obligée de m'occuper comme je le pouvais, en lisant, en passant mes journées dans la salle aux milles et une merveilles pour essayer de trouver des pistes sur les secrets des candidats ou, en dernier recours, en rangeant ce qui traînait et en passant un coup de balai ici et là. Actuellement, j'étais captivée par Lewis Carroll bien qu'en tournant la page, je me rendais compte que je venais de terminer de lire les aventures de la petite Alice. Je me levais donc, reposant le bouquin là où il était à la base, et quittais la bibliothèque. Mon ventre gronda, signe que je commençais à avoir faim. Après un arrêt dans la cuisine, j'attrapais de quoi me caler deux minutes et eut une pensée soudaine pour la pauvre Savannah, qui, comme moi était victime des dilemmes de Cupidon. J'attrapais un plateau, oui, j'étais d'ailleurs étonnée qu'il y en ait, à croire que tout avait été calculé avant que la saison ne commence, puis le remplissait de quelques trucs que, j'imagine, la demoiselle serait contente qu'on lui apporte. Pain, canette de coca, bouteille d'eau, une assiette de tomates en vinaigrette que je venais de lui faire ainsi qu'une pomme et un yaourt, c'est ce que j'y mettais, précisément. Puis une fois le plateau garni, je me rendais aux toilettes, frappant avant d'ouvrir et de sourire à la blondinette.

Savannah dessinait, et oui, on lui avait apporté un carnet et un stylo, c'était Yasmeen qui s'était occupée de tout cela. La blondinette était en pleine inspiration, si l'on pouvait dire cela, en même temps elle n'avait rien d'autre à faire ici, dans cette petite pièce munie d'un seul cabinet, les toilettes. Bref, la jeune femme était à la limite du désespoir. Enfermée dans cette pièce, qui n'était la plus grande de la maison. Savannah avait de grandes pensées meurtrières envers Cupidon, qu'elle pensait sadique. Mais le jeu restait le jeu, et la petite blonde comptait bien respecter les règles qu'on lui avait imposé, c'est à dire une semaine d'enfermement aux toilettes. Certes, il y avait mieux mais bon.
L'estomac de la blonde gargouillait, il lui restait plus qu'à choper un candidat qui passait par là et à le forcer à lui raporter à manger, mais elle n'eut pas besoin car deux secondes après on toqua à la porte, c'était Hivana, munie d'un plateau. Savannah lui souria, et la serra dans les bras. « Tu sais que je t'adore maintenant ? » lui demanda la jeune blonde, amusée et reconnaissante. Puis elle se souvint que Hivana avait l'interdiction de parler, les deux jeunes femmes avaient été les martyres de notre cher Cupidon. Savannah lui tendit son carnet et son stylo. Certes on lui avait interdit de parler, mais pas d'écrire.

Je déposais le plateau sur le couvercle des toilettes, à défaut d'avoir mieux, et presque aussitôt, la blondinette me prit dans ses bras, certainement contente que je lui apporte de quoi se rassasier. Ca ne devait pas être super de vivre enfermée ici. D'ailleurs, je me demandais comment elle arrivait à dormir là-dedans. Cupidon était sadique, c'était certain, par contre, il n'était pas très malin. Ben oui, si il avait voulu l'être il aurait enfermé Vadim, pas Savannah. Bon, j'avoue qu'il y avait peu de chance que le Russe tienne plus de trois heures enfermés dans les toilettes mais ça nous aurait quand même fait quelques heures de calme dans le nid. La remarque de Savannah me fit sourire, et elle me tendit un carnet ainsi qu'un stylo pour que je puisse lui répondre, sachant que c'était mon seul moyen de lui communiquer ce que je pensais. Je la remerciais d'un mouvement de tête puis lui écrivis. Tout le monde m'adore chérie, tu devrais le savoir. Je lui fis lire en souriant, histoire qu'elle comprenne que je plaisantais, même si j'imagine qu'elle avait saisi. Je retournais le carnet dans mon sens, ré-écrivant. Tu veux que j'aille te chercher quelque chose d'autre ? De quoi lire ? Une couverture ? demandais-je à la demoiselle, puisque j'étais là autant me rendre utile.

Hivana posa le plateau qu'elle venait juste de remplir pour la blonde, la prisonnière. La brunette pouvait être pleine de bonnes intentions. Heureusement que certains candidats s'occupaient d'elle, sinon elle pourrait toujours mourrir de faim, de soif. Cupidon aurait au moins pû lui donner un candidat pour qu'elle ait un compagnon de cellule, si l'on pouvait dire, au moins elle aurait appréçier et se serait sentie beaucoup moins seule cette semaine. La blonde lut ce qu'Hivana venait de lui écrire suite à sa précédente remarque, et la jeune femme ne put s'empécher de rire, en hochant la tête. Mais la candidate n'avait apparament pas fini, elle voulait s'exprimer, elle lui demanda si elle pouvait se rendre utile, en lui apportant un couette par exemple. « Non merci, de toute façon je n'ai pas la place ici. » répondit-elle en désignant de ses petits bras l'espace clos dans lequel elle se trouvait. « Tu supportes ta semaine sans paroles ? Tu crois que cela s'oublie vite ? C'est possible d'oublier comment savoir parler ? » demanda la jeune femme, en fronçant legèrement les sourcils, réflechissant. Finalement Hivana n'avait pas chance aussi.