ft. VADIM

J'avais été aussi discrète qu'une souris pendant le prime. J'étais arrivée en retard, avait pris place et n'avait même pas ouvert la bouche. Je n'avais pas eu envie de me mêler des nombreuses querelles qui s'étaient déroulées. J'avais écouté, tout simplement. Mais étrangement, une fatigue intense s'était emparée de moi et j'avais juste le goût de me reposer. M'étant levée relativement tard, j'avais mangé un bon petit déjeuner et était partie à la recherche d'un petit coin tranquille. Errant dans la maison, j'avais finalement trouvé la pièce de la suite Casanova étrangement déserte. Souriant, je m'étais étendue sur le premier lit que j'avais trouvé, balançant par terre quelques vêtements qui le juchait et m'étais étalée en étoile, fermant les yeux, balayant mes cheveux rebelle de mon visage. Il faisait tellement chaud... Tellement chaud que mon immense t-shirt était de trop... Et ce, malgré le fait que je ne portais pas de pantalons. Mais pas de soucis, si quelqu'un venait à entrer dans la chambre, mon chandail me recouvrait jusqu'à la mi-cuisse. Et il faisait si chaud, je n'allais pas m'habiller par simple pudeur. Non, de toute manière, ici, cela n'existait pas vraiment. Relâchant un grand soupir, je semblais attendre quelque chose qui ne venait pas. Puis, j'entendis quelques pas et une silhouette se posta près du lit. J'ouvris un œil et reconnus Vadim. Avec un sourire, je me redressai sur mes coudes et lui lançai d'un ton bien amusé : « Tu as la langue sacrément pendue. »

Vadim rejeta ses cheveux blonds de devant ses yeux, pour apprécier le spectacle : une petite rousse était en train de se pavaner dans le nid, seulement vêtue d'un chandail et d'une petite culotte, une chose qui eut le don de faire sourire le russe. Elle était sexy, la petite Maëlys, véritablement sexy. Bref. N'aillant rien de mieux à faire que de la suivre, il le fis, se retrouvant, finalement dans sa propre chambre. La voyant se poser sur un lit - celui de Vadim plus précisément - il toqua quelques peu à la porte, pour la "réveiller" avant qu'elle ne dise qu'il avait la langue bien pendue. Il était vrai que le jeune russe parlait beaucoup, souvent en mal, mais c'était son caractère et il fallait faire avec. Passant sa tête par dessus l'embouchure de la porte, il lâcha, gaiement. « Et toi tu es rousse. » Ce n'était pas pour la blâmer, loin de là, il aimait bien les rousses, même si ça ne courrait pas les rues dans le pays dont il venait. Et puis, la plupart des filles ici étaient brunes ou blondes, et être rousse était un plus, non ? Il s'avança finalement, s'asseyait au bout du lit sur lequel elle était posée.

Je me demandais bien comment les gens faisaient pour supporter cette chaleur ; personnellement, si je l'aurais pu, je me serais promené complètement nue. Je détestais l'humidité au plus haut point et cette chambre était bizarrement la plus agréable de la maison niveau température. Je laissai échapper un rire à la réplique de Vadim. Il savait être assez méchant mais il me faisait bien rire, il savait détendre une atmosphère c'était évident. Et puis il disait ce qu'il pensait et je n'avais strictement aucun problème avec ca, bien au contraire, je l'avais toujours encouragé. « Qu'est-ce que tu as tant avec les rousses, petit Vadim ? » Enfin, il n'était pas vraiment petit, mais j'aimais bien donner des petits surnoms qui n'avait aucun rapport. Il s'asseya sur le lit et déplacai mes jambes pour lui faire un peu de place. Il est vrai que j'avais presque pris la totale superficie du lit en m'étalant dessus, mais j'avais l'impression d'émener des ondes de chaleur tellement il faisait humide et je détestais la sensation. « Oh, euh, j'espère que ce n'est pas ton lit ? J'ai jeté des boxers par terre et je ne suis pas sûre qu'ils étaient totalement propres » dis-je en pointant la couverture. Je blaguais, évidemment, mon ton de voix amusé me trahissait, mais il semblait que c'était facile de jouer la comédie un peu avec Vadim.

Il aimait bien Maëlys, même s'ils n'avaient pas eu beaucoup d'occasion de se côtoyer, voire même très peu mais elle lui semblait sympathique et simple. Elle ne lui paraissait pas hypocrite, comme la plupart des habitants de ce nid qui, pour lui, n'étaient que de misérables faux-culs, pas capable de dire en face ce qu'ils pensaient, contrairement à Vadim qui lui, n'hésitais pas à dire tout ce qu'il avait sur le cœur, quitte à se mettre la plupart des habitants à dos. La vérité, c'est mieux que le mensonge, pas vrai ? Il sourit à sa première réplique. Boarf. Il n'avait rien de particulier, c'était juste une particularité. Des rousses, c'était... rare ? « Petit ? Tu n't'es pas regardée ! » Son sourire s'agrandit avant qu'il ne reprenne. « Disons qu'en Russie, y'a pas beaucoup de rousses, les filles là-bas sont blondes le plus souvent. Le côté grand nord, tout froid et tout, j'imagine. » Il passait une main dans ses cheveux alors qu'elle demanda si c'était son lit. Si ça l'était, en effet. « Et de les laver ne t'ait pas venu à l'esprit ? » Il arqua un sourcil avant de hocher positivement la tête, répondant donc que c'était bien le sien. Puis, il posa une main sur sa nuque, hésitant. Il avait une question à lui poser, une question qu'on lui avait sûrement posé auparavant mais elle le turlupinait grandement. Finalement, il se jeta à l'eau. « J'ai une question. Ne le prends pas mal, je ne te juge pas mais, est-ce que ton couple avec Lennon est une stratégie ? Pour faire du buzz ? » Il espérait qu'elle ne le prenne pas mal. Après tout, elle était en petite culotte, et sur son lit, en plus, elle pouvait bien lui répondre gentiment !

Il arqua un sourcil à sa remarque. Beaucoup ? Elle devait être trois ou quatre, tout au plus. Et Maëlys défendait, maintenant, et fièrement, les couleurs des rousses, après le départ d'Adélaïde. Mais elle était tellement mieux que cette dernière, il n'y avait aucuns doutes là dessus. « Les blondes de mon pays sont beaucoup plus belles que les thons qui séjournent ici. » Il esquissa un sourire, avant de poser sa main contre son menton. Ce qu'il venait de proférer était vrai, les russes étaient sacrements plus sexy que toutes les blondasses décolorés qui n'ont rien d'autre à faire que de se pavaner tels des catins dans une émission de télé-réalité. Mais bon, Maëlys semblait tellement loin de tout ça. Cependant, elle refusait littéralement de laver les caleçons qui étaient, jadis, posés sur son lit. Quelle garce. Il afficha un léger sourire avant de rouler les yeux vers le plafond. « Tu mens.. » Il affichait maintenant un large sourire avant qu'elle n'entame le dossier "Lennon". Il s'en fichait, de leur soit-disant couple, jusqu'à ce que Lennon soit sur la blacklist du russe, depuis le dernier prime. Mais quel connard ! Il savait qu'il était manipulateur et qu'elle se faisait baratinée comme jamais. Ou alors c'était le contraire, et dans ce cas, c'était bien joué. « Fais attention tout de même. » Stratégie pour qu'ils restent : c'était sur et certain. Mais il n'allait pas intervenir, non, après tout, la jeune femme était grande et si elle voulait faire du buzz pour rester le plus longtemps possible, c'était son problème..