shannon

Plus les jours passaient, et plus je commençais à me sentir nostalgique, de l'émission, des lieux, mais surtout des candidats, des bons moment que j'avais passé ici en leur compagnie. Si je devais effectuer un bilan de mon aventure, je ne retiendrais que les bons, et il y en a avait quelques uns. Je déambulais comme une âme en peine dans la maison m’empreignant de chaque pièce jusqu'à ce que je me retrouve dans le salon, cet immense piano à queue allait me manquer. C'était stupide mais me poser devant ce piano, effleurer les touches d'ivoire, entendre chaque note, fouler les pédales, bref il arrivait toujours à m'apaiser de toute les façons. Jouer de la musique avait toujours eu des vertus apaisantes sur mon état d'esprit, si bien que tendu jusqu'à la moelle, je m'étais installé devant les touches, soulevé le couvercle et m'étais laissé à l'imagination, tandis que les premières notes d'une chanson que j'appréciais tout particulièrement résonnait dans la pièce. Someone like you. J'avais entendu la porte s'ouvrir si bien que j'avais arrêté de jouer brusquement, levant les yeux vers l'embrasure de cette dernière et aperçus Shannon. C'était assez étrange lorsqu'on on savait que la première fois que nous avions réellement parlé tous les deux nous nous étions retrouvé dans la même configuration. Je lui souriais, me remémorant qu'à ce moment, les choses n'étaient pas aussi compliqué. « Salut... » Je posais mes coudes sur le couvercle, et ma tête entre mes mains. C'était assez étrange, je ne savais pas trop quoi dire de peur que la discussion ne s’envenime comme ça avait l'habitude d'être le cas ces dernières semaines, et en toute honnêteté j'étais las. « La boucle est bouclée. » avais-je simplement murmuré en rappel de notre première rencontre au sein du jeu justement.

Il s'était passé tellement de choses durant cette aventure, beaucoup de choses, certaines plus roses que d'autres. Et parmi ces choses, il y avait ma relation avec Shannon. Si tout s'était déroulé pour le mieux, trop bien sûrement. Si bien que ça nous avait valu la découverte de notre lien, mais à vrai dire, nous avions été ensemble si longtemps que certains automatismes étaient réapparues si bien que notre secret n'avait pas tardé à tomber. A ce moment, malgré la souffrance et les rancœurs, personne n'aurait pu prédire que notre relation allait être aussi chaotique. Seulement, c'est arrivé presque soudainement, dans ma tête c'était parfaitement calculé, ceci dit j'étais loin de me douter que cette vengeance, n'allait pas changer grand chose. Bref, c'était inutile de ressasser les évènements, ce qui était fait, était fait. Néanmoins, je ne pouvais m'empêcher d'être étonné du sourire qu'affichait Shannon à mon égard, elle n'était pas partie sous les meilleurs hospice me concernant. Je lui répondis tout de même, alors que je l'observais s'installer à mes côtés, une tasse entre les mains. Silencieux, elle devint plus douce encore quant elle posa sa main sur mon épaule, amicalement. Je devais d'ailleurs la dévisager un peu trop, pourtant c'était simplement que je ne m'y attendais pas du tout, sa question me fit soupirer, presque malgré moi. « Pour être honnête j'ai connu mieux. » Je détestais me plaindre, ni même qu'on me prenne en pitié pour une quelque conque raison, néanmoins, elle me connaissait assez bien pour deviner que ça n'allait pas tant que çà. « Toi tu rayonnes en tout cas, c'est assez rassurant, ça signifie que le retour à la réalité n'est pas si terrible. » Je riais avant de reprendre mon sérieux. « Tu as pu te rassurer sur la santé du bébé ? Il va bien, j'espère ? Tu as pu voir un médecin ? »

J'étais rancunier, à vrai dire c'était un énorme défaut, j'avais tendance à ressasser les mauvais souvenir pendant un moment. J'étais même capable de sortir une phrase plusieurs années après ou faire payer à une personne qui m'avait fait énormément souffrir juste pour le plaisir. La vengeance est un plat qui se mange froid s'appliquait très bien à ma personnalité. Si bien qu'il me fallait pas mal de temps pour mettre les choses de côtés, ce qui était profondément stupide sachant que le passé était le passé. Après tout ce qu'il s'était passé, j'appréciais toujours Shannon, elle avait tellement représenté à mes yeux que tirer un trait sur elle était presque impensable, néanmoins je l'aurais fait. Si elle n'était pas tombé enceinte, je n'aurais certainement plus jamais eu aucun contact avec elle. C'était à y repenser aussi bien pour elle que pour moi. Seulement, nous étions lié à jamais avec ce bébé en route, par conséquent, si nous voulions que cet enfant grandisse dans les meilleures conditions, nous devions mettre tous nos ressentiments de côtés. Et vu l'attitude de Shannon envers moi, il semblerait qu'elle avait commencé à mettre de l'eau dans son vin. « Entre autre, je suis content d'être arrivé là où j'en suis là n'est pas la question mais quitter ce nid, tout ces gens, c'est étrange. Et puis ... » Oui bon j'allais revoir certaines personnes, les personnes que j'appréciais le plus notamment, néanmoins cette sensation ne me quittait guère. Mais ce n'était pas tout. « Et puis il y a le bébé, plus les jours passent et plus je me dis qu'on a sûrement fait une erreur... Enfin te méprends pas j'suis ravi, et maintenant qu'il est là j'vais assumer, m'en occuper, l'aimer. C'est simplement qu'il ne va pas venir au monde dans de très bonnes conditions et je culpabilise un peu. » J'avais la sensation de lui briser son rêve en partie du moins, il était clair que je devais être au moment où elle a apprit sa grossesse la dernière personne avec qui elle souhaitait fonder une famille et je la comprenais. Elle me racontait ensuite qu'elle avait été ravie de retrouver l'extérieur. « J'ai envie de rentrer chez moi c'est sûr, et puis retrouver ma soeur, mais je pense que ça va être étrange les premiers jours, d'être seul dans cette grande maison. » Enfin seul, je n'allais pas l'être si longtemps puisque Vadim allait venir me rejoindre mais en attendant, je le serais et les premiers jours risquaient d'être délicats. Je finissais tout de même par sourire, alors qu'elle affirmait que le bébé se portait bien. « Tant mieux. J'ai hâte de connaitre son sexe en tout cas, enfin rassure moi, tu le veux toi aussi. » Je la regardais en fronçant légèrement les sourcils, curieux de naissance, je ne pouvais pas m'imaginer devoir attendre neufs mois pour le savoir, enfin huit mais c'était un détail. Il fallait que je m'organise pour lui faire une chambre chez moi et bien que ce soit une couleur naturelle, je n'avais pas envie d'entrer dans la norme en peignant la chambre en jaune ou en vert. « Lui parler, hum oui. Mais n'écoute pas c'est entre ton utérus et moi. » Je ne faisais que ça parler, par contre parler à un ventre à peine arrondis c'était étrange sachant qu'il ne se manifestait pas encore . « bonjour mon petit ange, tu dois sûrement être entrain de dormir, et tu vas sûrement te moquer de moi quand tu verras ces images dans quinze ans. Mais Mais ta maman veut que je te parle, et tu apprendras un jour qu'il ne faut pas contredire une femme enceinte et encore moins ta maman. Bref. Tu vas sûrement pas m'entendre très souvent, et j'suis désolé mais tu dois savoir que malgré cela je t'aime déjà beaucoup, et que quoi qu'il arrive je serais là pour mon petit bébé. Tu pourras même t'en assurer toi même dans quelques temps, oui je suis conscient que tu t'en souviendras pas mais peut importe, je ne vais pas cesser de te le rappeler compte sur moi. » Je m'étais penché légèrement vers le ventre de Shannon, découvrant celui-ci pour être au plus prêt du petit embryon qui grandissait de jour en jour. Je me rendais compte que j'allais sûrement manquer certains moments importants et ça me crevait le coeur, néanmoins il fallait faire si bien que je me redressais finalement le sourire aux lèvres.

Spoiler:

Tout ce que Shannon me disait j'en étais conscient, néanmoins, c'était plus fort que moi, la fin de l'aventure approchait et c'était étrange voilà tout, si bien que je hochais la tête alors qu'elle parlait. « Je sais bien, c'est ce qui m'empêche de déprimer totalement ! » Un rire s'échappa d'entre mes lèvres, alors qu'elle me regardait ensuite comme si j'avais dit une chose impardonnable. Je respirais sentant l'énervement monter, tandis que j'essayais de me calmer, les conflits étaient à présent terminé. Elle baissait les yeux tandis que je les relevais à mon tour, calme. « Je sais que t'es heureuse, je le suis aussi là n'est pas la question. Ne me dis pas que si c'était à refaire tu le referais, pas avec moi en tout cas. » C'était impossible qu'elle désire à ce point un enfant surtout avec moi, non quoi qu'elle dise je ne le croyais pas, elle hurlait à qui veut l'entendre que ce bébé était une occasion de recommencer une nouvelle vie, personnellement je ne le voyais pas du tout de cette manière, non au contraire, elle était lié à moi obligée de me voir assez fréquemment pour les vingt prochaines années au moins. Je ne disais pas cela pour être désagréable ou quoi que ce soit, c'était juste une question de bon sens, tout simplement. « Elle t'appréciait beaucoup, j'imagine qu'elle sera ravie de te revoir, d'autant que c'est pas comme si elle vivait à des milliers de kilomètre de chez toi ! » Lançais-je amusé, non au contraire étant donné qu'elle ne vivait qu'à quelques minutes de chez moi et que nous résidions tous dans la même ville. « J'ai jamais supporté l'attente tu le sais bien, non au contraire plus tôt je serais et mieux ce sera. » Je souriais toujours, alors qu'elle confirma mes dires si bien que je n'ajoutais rien, nous étions d'accord de toute façon. J'avais ensuite pris la parole m'adressant ainsi au bébé, alors que j'avais demandé à Shannon de ne pas répondre, ce qui était particulièrement absurde mais soit. Après mon petit discours elle me remercia, je lui souriais en guise de réponse, alors qu'elle ajouta que j'allais devoir le faire tous les mois. Mon sourire s’affadissait quelque peu, lorsque je parlais d'erreur ou de regrets c'était bien à ce sujet, mais ne fit aucun commentaire pour entacher la joie de la jeune femme. « Le rendez-vous est prit, et je le ferais avec plaisir. » Tandis que mes yeux se posa sur le piano, je souriais avant de la regarder à nouveau. « Tu lui fais écouter de la musique ? C'est important. Je jouais souvent pour Cassie lorsqu'elle était enceinte et elle me disait que ça apaisait son bébé, c'est peut être un peu tôt mais ça me tient à coeur et comme... Enfin, comme je pourrais pas le faire, j'aimerais que tu t'en charges. » J'avais un rapport particulier avec la musique, je tenais ça de ma mère qui m'avait transmit sa passion et depuis sa mort, j'avais l'impression que jouer me rapprochait un peu d'elle si bien que je tenais à partager cela avec ce bébé.

« Je suis d'accord, c'est juste que dans une situation comme celle-ci, les choses sont beaucoup plus compliqué à présent... » Ce que je disais c'est qu'il n'était pas simple de refaire sa vie avec un enfant à charge, le problème ne se posait pas pour moi, même s'il était vrai que cette attache compliquait bien les choses. De toute façon le problème n'était pas là puisque quoi qu'on pouvait en dire ou en penser cet enfant allait être là, et nous allions l'aimer point final. Puis alors que j'exprimais le fait que revoir Cassie n'était pas un problème vu la proximité de leurs appartements respectifs, elle énonçait le contraire, rajoutant même qu'elle allait sûrement déménager. « Pourquoi t'as changé ton cabinet de place ? Enfin ce que je voulais dire c'est que c'est pas comme si tu vivais en Alaska, c'est facile ... » A vrai dire j'ignorais où elle résidait à présent, ni même où elle désirait emménager. Néanmoins tout ce que j'espérais c'est qu'elle ne quitte pas l'état tout simplement. « En ce qui me concerne j'suis content de ne pas avoir déménagé... » En réalité, l'idée m'avait effleuré l'esprit une bonne centaine de fois, refusant de rester dans cette maison où nous avions partagés tant de choses, seulement j'étais qu'à quelques minutes de chez ma soeur et c'est ce qui avait freiné mes ardeurs, à la place de ça, je m'étais contenté de détruire ce qui me rappelait la jeune femme. Je riais face à sa remarque. « Non ça va, je le suis pas à ce point ! Je pourrais attendre le moment opportun. » De toute façon ce n'était pas comme si mon impatience aiderait le médecin à connaître plus rapidement le sexe de l'enfant. « Très bien, tu te chargeras de la partie chiante à souhait quant à moi, je m'engagerais à lui parfaire sa culture musicale. »