Cette semaine était une sorte de bonus pour moi. Je n’avais absolument pas prévu de rester, mais finalement je ne regrettais pas mon choix. L’aventure était bien mieux sans la pression du jeu, des résultats, des secrets, du téléphone rose… Et puis j’avais retrouvé Lylou et Shannon, deux personnes que j’affectionnais tout particulièrement, et qui mine de rien m’avaient manqué au sein de cet hôtel. C’était bien mieux lorsqu’elles étaient là. Il y avait aussi une autre femme qui avait une grande place dans mon cœur, Andréa. Nous étions censés quitter le jeu, et au final, on se retrouvait encore là. Sauf que comme ce n’était pas prévu, elle m’avait enfin remit cette fameuse lettre. Qu’elle n’avait heureusement pas tenté de récupérer encore une fois en me voyant rester. Je l’avais conservé précieusement dans ma valise. Et jusqu’à la veille au soir, j’avais réussir à tenir bon, à ne pas l’ouvrir. Jusqu’à ce que la tentation soit trop forte. Juste un coup d’œil je me suis dit. Pour au final la parcourir entièrement, jusqu’au dernier mot. Et là comment dire… J’en restai pantois. J’ai du la relire dix fois au moins pour m’assurer que je ne délirais pas. J’en connaissais quasiment le contenu par cœur à présent. En tout cas je comprenais mieux maintenant pourquoi elle n’avait pas voulu que je la lise alors que nous étions tous deux dans cet hôtel. Mais je ne regrettais certainement pas de l’avoir fait. Ça m’a tellement perturbé que je n’en ai quasiment pas dormi de la nuit. Je réussis à fermer les yeux aux alentours de 5h du matin. Pour être réveillé quelques heures plus tard par…de l’eau en pleine tronche. Ah pour sur là c’était radical, j’étais plus que réveillé. Je découvris une Andréa rieuse, à califourchon sur moi, apparemment fière de son coup. Voilà qu’elle sautillait légèrement sur moi. A au moins ça faisait plaisir de la voir ainsi joyeuse. « Je préférais quand même la première fois, quand t’essayais de m’impressionner. » dis je un sourire aux lèvres. Avant de passer mes mains sur ses hanches pour la pousser et la faire s’assoir à côté de moi. « Allez bouge de là, sinon je risquerais de déchainer les enf..» Je ne finis pas ma phrase, me rendant compte de ce que je venais de dire. A croire que les mots s’étaient imprégnés dans ma tête. Et moi qui espérais lui cacher jusqu'à notre sortie, oups. Je fis une légère grimace. « Je suis désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai essayé de résister pourtant tu sais… mais c’était trop tentant. »

Je passai une main dans mes cheveux, histoire de les remettre un peu en place après cet affront. Mais ouais ses répliques cultes de film me manquaient ! C’était comme si je regardais la télé à travers elle, trop cool non ? Mais bon valait peut être pas mieux la lancer… Après le disque risquerait de s’enrayer. « Non ça ira finalement. » dis je en souriant. Puis lorsque je balançai ma petite phrase, aux apparences anodines, Andréa tilta immédiatement. Les traits de son visage se décomposèrent et elle me frappa à l’épaule, assez fortement à l’inverse de d’habitude. « Aïe ! Mais t’es violente ! » Elle s’était aussi écriée, en espérant que ça ne réveille pas les autres habitants. Remarquez il ne me semblait pas qu’il y ai grand monde. Soit déjà levés, soit ils s’étaient couchés ailleurs. Fallait dire qu’on n’était plus très nombreux non plus. Une forme sous une couverture bougea au loin quelques instants, mais c’était tout. Je ressentais une douleur au niveau de l’épaule, mais bon ce n’était pas non plus insupportable, loin de là. Quand même je devrais avertir la production pour maltraitance, pauvre de moi. Bon d’accord je l’avais peut être mérité. Andréa était en train de réagir excessivement, rougissant, pour finir par se cacher sous un coussin, décrétant qu’elle resterait là-dessous. La drama queen était de retour J’esquissai un sourire face à la situation, c’était assez comique non ? Un peu quand même… Et honnêtement je n’étais pas désolé en fait d’avoir lu la lettre avant l’heure. Bien au contraire. Je m’allongeai à ses côtés, pris un coussin, et me le mit sur la tête. « Menteuse ! Ça n’a rien de sympa ! » J’essayai de dédramatiser la situation. Je me redressai alors, et lui enlevai le coussin du visage. « Allez sors de là tu vas étouffer. Ça serait dommage, après je serais obligé de te faire du bouche à bouche pour te réanimer » Quoi que pas si dommage que ça (a). « C’est pas la fin du monde…Je peux même faire comme si je n’avais rien lu si tu veux. » De qui me moquais-je ? « Bon en fait non mais… Ah au fait t’avais raison. Je risque de ne plus passer entre les portes maintenant »

Mais c'est qu'elle plus elle était contente de m'avoir fait mal, non mais je vous jure ! Cruelle la demoiselle. Peut être que j'allais faire une hémorragie interne, on savait pas, un peu de compassion s'il vous plait. Elle déclara alors qu'un bouche à bouche serait vraiment horrible. Ouais genre, on me la faisait pas à moi ! En tout cas maintenant elle arrêtait de se cacher, on était en progrès. Bien qu'en revanche elle continuait de me martyriser, cette fois se servant du coussin comme d'une arme, me frappant avec.  « Oui mais d'une adorable pauvre cruche » dis je en souriant. Baaam, nouveau coup. Le pire c'est que j'en venais presque à apprécier. Finalement elle lâcha son arme, avant d'avoir une sorte d'illumination. Mouais, mauvais signe. A juste titre puisque voilà qu'elle désirait que je prenne la parole, que je m'exprime moi aussi à cœur ouvert. En face à face. Non mais elle n'avait pas le droit de jouer la contre attaque !  « En fait je crois que j'arriverais à faire comme si de rien n'était... » Non c'était trop tard ? Rhooo tant pis.  « J'ai déjà fait la déclaration la plus touchante de l'univers, ça ne suffit pas ? » Oui oui j'aimais bien reprendre ses propres mots – bon en les exagérant peut être un peu, quoi que. Et là pauvre elle n'était pas au bout de ses peines, dans la mesure où je la connaissais quasi par cœur. Je repris plus sérieusement cette fois ci.  « Tu es vraiment sure de vouloir savoir ce que j'en pense ? Les murs ont des oreilles. » Histoire de lui rappeler que nous étions filmés, et que cela aurait de grandes chances d'être diffuser prochainement lors du prime. Parce que si je venais à parler, ça serait dévoiler en partie publiquement ce qu'elle avait écrit, pas sur que c'était ce qu'elle désirait. Et non non je n'essayais pas du tout de me défiler

Évidemment je ne la considérais pas du tout comme une cruche. C'était plus histoire de l'embêter qu'autre chose. Et puis quoi, je l'avais qualifié d'adorable non ? Pas ma faute si elle ne savait pas apprécier les compliments à leur juste valeur (a). Elle conservait son coussin à portée de mains, histoire de le dégainer dès que je disais une bêtise. Autant dire que cela arrivait souvent. J'allais commencer par croire qu'elle y prenait goût la vilaine. Elle finit par concéder que je pourrais écrire une lettre. Mouais sauf que ça ne changeait rien puisqu'il fallait quand même que j'évoque ce que j'avais penser de tout ça.  « Une lettre ? Moi ? Mais je ne sais pas écrire... » C'est surtout comment rivaliser avec la sienne ? Elle avait clairement le sens de la formule. Bon maintenant c'était l'heure de vérité.  « Tu sais bien que jamais je ne pourrais te détester » Pas même lorsqu'elle avait couché avec Caleb.  « Une personne douée d’un sens commun exceptionnel à un jour avoué... » J'esquissai un sourire.  « D'accord, d'accord j'arrête » En attendant elle pouvait constater que ses mots étaient gravés dans ma mémoire, si ça ce n'était pas un signe. Cette fois je repris plus sérieusement, enfin prêt à avouer ce que je ressentais.  « C'est moi le fleur bleue dans l'histoire alors...comment cela ne pourrait pas me toucher ? Ça m'a ému, bien plus que tu ne peux te l'imaginer. J'ai dû la relire quinze fois pour tout te dire, je te jure je suis une vraie midinette. » Oui bon excusez moi, il fallait toujours que je place au milieu des phrases plus légères.  « Je sais pas comment te dire, j'ai ressentis un mélange de... joie, de tristesse, de regret.... » Tristesse pour certaines points, lorsqu'elle évoquait à quel point elle s'en voulait elle même, ou le passage Lylou.  « Mais le sentiment qui prédomine c'est la joie, dans le fond j'ai toujours rêvé que tu me fasses une telle déclaration. D'un autre côté... » Et oui, il y avait toujours un mais, sinon ça serait trop beau.  « Ça m'effraie parce que j'ai peur que tout ce que tu me laisses, ne se révèlent être que de faux espoirs » Je savais désormais ce qu'elle ressentait pour moi, mais c'était assez flou en ce qui concernait Caleb. Après tout, n'était elle pas rester une semaine de plus pour lui ? Que devrais je en conclure ? Sa lettre laissait entrevoir un futur mais était ce vraiment le cas ? Et puis c'était bien beau des mots, mais ça ne restait que des mots. C'étaient les actions qui comptaient au final. En tout cas, elle ne pourrait pas dire que je ne m'étais pas montré sincère envers elle.

« Est-ce que c’est gonflé ? » Rhoo mais elle n'avait pas bientôt fini avec ça ? Bien qu'être son médecin personnel ne me dérangeait pas. Je pris les deux mains qu'elle me tendit, et nope, rien à signaler. Je secouai la tête pour lui signaler que tout allait bien, en revanche je n'avais pas envie de lui rendre ses mains. Comme cela serait probablement le seul contact qu'on aurait en ces 4 murs, j'avais bien le droit d'en profiter non ?  « Que veux tu, tes mots sont restés gravés dans ma mémoire, ou plutôt dans mon cœur. » Elle finit par récupérer ses mains malheureusement. Je l'écoutai parler, je comprenais parfaitement pourquoi elle aurait préféré que je ne la lise qu'une fois à l'extérieur. « Bien sur que je te crois. A moins ce que tu joues la comédie à merveille, mais sans vouloir t'offenser je ne te pense pas si bonne actrice que ça » dis je en souriant avant de reprendre.  « Je sais que t'es restée pour lui, et bien que j'aurais préféré que ça ne soit pas le cas, je peux le comprendre. » Après tout j'étais resté pour Lylou, bien que ça n'avait strictement rien avoir, elle ne m'avait pas supplié en pleurant hein. Et tout était clair entre nous. J'avais accepté qu'elle puisse avoir des sentiments envers lui, qu'elle se soucie de lui...Bien qu'honnêtement ça me dépassait toujours quant à savoir ce qu'elle lui trouvait.  « Je sais bien que ce n'est pas ici qu'on arrivera à quelque chose » Par égard pour Lylou, mais surtout Caleb. Aussi incroyable que cela puisse paraître je me souciais légèrement de sa personne. Bien que lui en avait rien à carrer de moi ou de mes sentiments. Je pouvais aisément me mettre à sa place, et éprouver de la compassion, ouais.  « Toutes ces choses que tu as dîtes, le restaurant, le cinéma...on pourra toujours les faire. Si tu en as toujours envie bien sur. » Une perspective qui me plaisait bien.  « T'as de la chance, je suis extrêmement patient. » Bien que j'aurais voulu qu'elle me prouve tout de suite ses dires, mais je saurais prendre mon mal en patience.