Le jeu avait officiellement commencé il y a quelques jours, et la belle ne se lassait clairement pas de toutes les activités que le lieu offrait. Entre pièces aménagés pour satisfaire le confort des candidats ou choses naturelles que l'on pouvait trouver à l'extérieur, tout était réuni pour passer de merveilleuses vacances. Car oui, pour Wendy, tout ceci, Fake Lover, ce n'étaient que des vacances. Payées. Enfin, pour les quatre derniers candidats. Et autant dire qu'elle comptait, très clairement, faire parti de ces finalistes. Avec son frère et son partenaire, si possible. En parlant de partenaire, il était passé où, celui-là ? Elle ne lui avait même pas parlé. Enfin si, un peu, mais tout de même. Elle avait donc cherché partout, se demandant bien ce que pouvait faire Dion à cette heure ci. Ne le trouvant nulle part, elle abandonna ses recherches et décida d'aller se poser sur les rochers qu'elle avait aperçu il y a quelques jours de ça. Et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant son partenaire posé sur l'un des rochers. Un sourire étira ses lèvres alors qu'elle se dirigea toujours vers ce jeune homme qui était toujours aussi inconnu pour elle que les autres candidats. Arrivée en face de lui, elle ne pouvait s'empêcher de jouer sur l'humour. « Tu te rends compte que, si je te pousse, je deviens célibataire ? Cette horreur ! » Elle grimaça quelques peu avant de s'asseoir sur les genoux du jeune homme. Il n'y voyait sûrement aucune objection, ce n'était pas comme si ils dormaient ensemble, erhm. Au pire il pourrait la pousser sur un rocher, qu'elle se fracasse le crâne et, de ce fait, tout le monde serait content. Sauf elle, ça va de soi. « Bon allez, parle-moi un peu de ta vie.. Dion. parce que je suis pas venue pour écouter le bruit de vagues, je déteste ça. » Elle avait un peu buté sur son prénom, car elle ne s'en souvenait pas parfaitement, ce qui était totalement normal au vu du nombre d'autres candidats présents dans ce nid. Ce serait mentir de dire qu'elle ne s'était pas souvenu de son prénom en pensant à la fameuse chanteuse qui portait le même nom. Une mauvaise chanteuse en plus, mais ça, c'était une autre histoire. Elle attendait alors patiemment que son camarade ne lui en dise un peu plus sur sa vie, parce qu'ils allaient, qui sait, passer de longues semaines ensemble.

Certains délices sont faits pour être appréciés seuls. Comme le bruit de la mer. Le vent doux et marin. Délicat et parfumé. J’adorais ce cadre, la beauté du lieu, et encore plus la sérénité qui s’en dégageait. Je n’étais pas quelqu’un de serein, loin de là même, je vivais avec palpitation, comme dans mes romans. Seulement cette atmosphère avait tout l’air d’être sorti d’un roman à l’eau de rose. Le genre de scène où la jeune fille regarde par delà l’horizon, attendant le changement, son aimé, son destin. Un sourire niais était accroché à mes lèvres alors que je me faisais des films, digne d’une vision romanesque d’une adolescente de quinze ans. Ca ne me dérangeait pas, quel mal il y a d’être une fille et d’avoir quinze ans ? Aucun. Sauf que j’étais un garçon et que j’avais vingt ans … Oui, vu comme ça j’étais presque ridicule. Ou juste mignon. Et je préférais mille fois plus me dire que j’avais l’air mignon. Les personnes mignonnes sont toujours appréciés, n’est ce pas ? Tout du moins je l’espérais intimement.
Enfin, j’en étais là dans mes pensées, en train de me dire aussi que la solitude commençait sérieusement à me peser, et déjà prêt à rentrer et à traquer le moindre individu dans le nid pour discuter, quand, comme un miracle, j’entendis des bruits de pas. Je me retournais pour voir ma partenaire se rapprochant de moi. Je riais avec éclat de sa constatation, pas du tout effrayé qu’elle ait ce genre d’idée. Alors que j’allais répliquer, elle vint s’asseoir sur mes genoux. Naturellement, je laissais mes bras entourés sa taille. J’étais déjà enchanté d’être avec quelqu’un sans grande manière. Parce que s’il y avait bien quelque chose qui me frustrait, c’était les gens peu tactiles. Mon prénom avait semblé être un obstacle, et ça me fit sourire comme un idiot. J’étais si fier de mon prénom que ça en devenait très … puéril. « Moi j’adore ça, le bruit des vagues. On se croirait dans un roman d’amour, tu sais quand la fille attend l’amour de sa vie qui est parti sur la mer, ou quelque chose comme ça. » J’avais sûrement des étoiles dans les yeux, et je devais passer pour un fêler, mais il n’y avait aucun souci à ça. « De ma vie alors ? J’habite à Dublin depuis presque toujours, j’ai un grand frère. Deux parents, ahahah, pas de chien pas de chat, quoique peut-être un jour … Bref ! Je fais des études de littérature. Je sais, ça parait féminin ou quelque chose comme ça, mais j’accepte très bien ma partie féminine. » Je lui fis un sourire amusé, conscient de lui donner plein de raison de se moquer de moi, mais n’ayant pas vraiment conscience que les moqueries peuvent être blessantes parfois. « Et toi, Wendy ? Une vie intéressante ? Digne d’un polar, avec des meurtres, des secrets de famille, du sang sur les mains ? » J’inventais encore, me faisant des films tout seul, mais friand de ce genre d’histoire, même si elles étaient totalement fausses.

Autant dire que la personne dont Wendy devait être la plus proche était Dion, car, depuis vendredi -le début, soit- ils avaient été mis en tant que partenaires. Il ne devait pas se douter une seule seconde que sa vie avait été mise en danger.. Le pauvre. Etre avec Wendy était une horreur, et dormir avec elle l'était encore plus. Mais il avait du comprendre qu'il était trop tard pour changer, ah. Et qu'il n'avait jamais eu l'occasion de changer. Elle se doutait bien qu'il allait craquer, un jour ou l'autre; sous la pression qu'elle infligeait aux autres, jours et nuits. Ne répliquant visiblement pas lorsqu'elle s'était assise sur ses fins genoux, le jeune homme n'hésita pas à enrouler ses bras autour de la taille de la belle. Dion s'avérait être le genre de garçon sensible, du moins c'était comme ça qu'elle le percevait, alors qu'elle ne le connaissait pas plus que ça. Soit. Elle arqua un sourcil lorsqu'il avoua aimer le bruit des vagues et tout un tas de choses intéressantes. « Dion, tu es sur que ça va ? » Fit-elle, sur ton d'humour et de -légère- moquerie. Elle aimait bien taquiner les gens, bien sur la moitié d'entre eux ne comprenaient même pas que tout ça n'était que de l'humour et qu'en réalité, c'était plutôt affectif. Du moins pour la plupart, ha. Ravie de savoir qu'elle allait en apprendre un peu plus sur la vie de son partenaire -chéri-, elle tourna légèrement sa tête en sa direction, souriant de plus belle. Irlandais, donc. Le nid devait en être rempli, ce qui n'était en soi pas une mauvaise chose. En fait, sa vie, elle s'en fichait, sauf sur la fin, ce qui l'avait amusée. « T'es gay ? J'ai toujours rêvé d'avoir un meilleur ami gay ! » Et c'était vrai. Bon, d'accord, elle allait peut-être un peu vite, peut-être qu'il n'était pas gay, et ils n'étaient clairement pas meilleurs amis. Mais il savait, au moins, une chose sur sa vie. Du moins, sur ce qu'elle voulait. Pas grand chose, en soi. Passons. Il lui retourna -bizarrement- la question et elle ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Du sang sur les mains, il ne manquait plus que ça, hm. « Wendy, vingt-cinq ans, Paris. Le reste, tu le découvriras, chéri. » Elle avait remarqué qu'il était, un peu, 'timide', c'est donc pour le bousculer un peu qu'elle avait placé le mot chéri, rien de plus. Se tournant encore un peu plus, elle lui siffla légèrement : « j'espère qu'on restera. » Ce serait dommage de s'arrêter, maintenant.

Au début, c'est-à-dire le premier jour où nous nous sommes rencontrés, j’avais eu peur d’elle, autant le dire. Enfin, pas peur, pas forcément, mais je m’étais inquiété sur sa personne. Être le partenaire d’une chieuse, voyez vous, ce n’était pas forcément le pied. Mais finalement, j’étais allé trop vite dans mon jugement. Et même si elle ne semblait pas être une fille très agréable dans le sens traditionnel du terme, elle était totalement naturelle, et bien que sarcastique – enfin tout du moins ce que j’en savais – elle me mettait assez à l’aise. J’avais clairement besoin dans mon entourage de personne qui s’en faisait peu pour leur comportement. Et elle semblait totalement correspondre à ça. J’en étais ravi. Pour l’instant, tout du moins, sûrement que je ne réalisais pas que ce genre de personne avait de gros et réels défauts. Loin de m’offusquer, donc, je préférais répondre avec le sourire. « Gay ? Hum … Pas tout à fait. » C’était suffisamment compréhensible pour que je n’ai pas à m’étendre sur la question. Pas que ça me gênait, et elle semblait assez ouverte, mais ce n’était pas mon sujet de prédilection. Les sentiments et tout ça, je préférais largement les lire dans les livres. J’étais heureux qu’elle rit de mon envolé dans des hypothèses totalement farfelues. Je ne pus m’empêcher de lui faire un léger baiser sur la joue après qu’elle m’est appelée chéri. Le genre de surnom que j’affectionnais ardemment. « J’espère aussi ! Je commence à me plaire ici, et j’ai une partenaire merveilleuse, ce serait bête de partir tout de suite. » Je lui fis un magnifique sourire. J’avais beau la complimenter, il n’y avait aucune envie de la séduire derrière. J’étais bien trop naturel pour ça. Manipuler, calculer, séduire et tout ça, très peu pour moi. J’en étais même assez incapable en fait. Ce qui pouvait me jouer des tours. « Et puis, à part toi et quelques rares personnes, j’ai pas encore eu l’occasion de parler à tout le monde. Tu dois être la personne sur laquelle j’en sais le plus pour l’instant ! » Ce qui était une bonne chose quand même puisque c’était ma partenaire dans l’émission.