J'aimais passer beaucoup de temps dehors, et ce , même lorsqu'il pleuvait comme aujourd'hui. J'avais simplement pris un gilet bien épais avec une capuche que j'avais posé sur mes cheveux blonds. Je voulais tout de même m'éviter d'attraper la mort. C'est en direction des rochers que je me rendais aujourd'hui. J'allais admirer le temps se déchaîner, le temps faire des caprices et aussi, voir le temps passer. Tant de choses qui rythmait ma vie quand j'étais jeune. Je le faisais avec mes frères, on s'était construit une cabane dans le jardin et on regardait le temps passer . C'est dans cette cabane que j'avais passé de très bons moments de ma vie. Sans doute les meilleurs. Mes cousins nous y accompagnait de temps en temps. Ils étaient aussi nombreux que nous, ou presque et on se retrouvait rapidement à huit mecs. Huit petits hommes qui jouaient aux soldats qui se cachaient dans un endroit trouvé là, par hasard pendant ce temps-là, nos soeurs et nous cousines s'amusaient à la poupée, à la cuisine et toute sorte d'autres jeux de meufs. J'étais pensif, assis sur mes rochers, repensant à tous ces moments pendant que la pluie s'abattait sur mon visage, me frappant de ses gouttes froides.

POUR SORCHA ▬ le 9-10 à 18h16

Aujourd’hui, c’était une journée triste ; le ciel pleurait. Mélancolique façon d’aborder le simple fait que Dame Nature avait décidé de faire de cette journée de septembre une journée sombre et mouillée, car n’étaient rien d’autres que ça. Néanmoins, ce n’était pas ce qui allait m’empêcher de sortir. Profitant d’une accalmie, j’enfilais botte de pluie et imperméable par-dessus ma tenue plutôt ordinaire et sortait dehors. Comme j’avais envie de voir l’agitation de l’eau, je bifurquais vers les rochers, d’où le point de vue était le meilleur. C’est à ce moment précis que la pluie se mit à tomber de plus belle, m’obligeant à remonter mon capuchon sur ma chevelure rousse. En tout cas, s’il y avait une chose que je pouvais assurer avec confiance, c’était qu’on n’allait surement pas me perdre de vue aujourd’hui : le jaune de mon manteau jurait fortement à la grisaille qui régnait à l’extérieur.
Cependant, il y avait bien quelqu’un qui ne m’avait pas aperçu : Manech, assis sur les rochers, seul au monde. Peut-être avait-il besoin de solitude, mais j’eus un certain pressentiment m’assurant que ce n’était pas le cas, c’est pourquoi j’allais le rejoindre pour m’asseoir à ses côtés, sans ajouter quoique ce soit. Le bruit de la pluie suffisait amplement.

Une demie heure passé sous la pluie, et voilà que j'étais rejoins par l'un des autres candidats. Une candidate en fait. Je l'avais regarder rapidement après avoir senti sa présence à mes côtés. « T'es une princesse de la pluie ? » Je rompais ainsi le silence dans lequel nous étions plongés. Moi depuis bien trop longtemps déjà. Une demie-heure c'est long et je n'ai pas l'habitude de me taire si longtemps. Je me considérais moi comme un prince de la pluie, j'aimais le bruit qu'elle faisait , l'odeur aussi. J'adore la pluie et si j'en avais eu la capacité, j'aurai aimé savoir maîtriser la météo, la contrôlée et en faire ce que je veux. Mes lunettes étaient pleine de pluies, mais je voyais encore pas trop mal. C'était complètement gérable, j'avais vécu bien pire. Je n'avais pas froid, sans doute parce que j'étais un peu ailleurs et que je ne me préoccupait pas de moi-même pour le moment. « Tu sais, j'ai réfléchis depuis la dernière fois qu'on s'est parlé ... Tu avais dit que je te faisais penser à quelqu'un... Alors je me suis dis; le monde est petit... Why not. Tu as déjà passé des vacances dans l'utah ou un truc comme ça ? » Elle avait l'impression de me connaître, j'avais l'impression de la connaître, c'est quand même pas anodin !? Ces questions me rongeaient depuis notre première rencontre mais nous n'avions pas encore pu en reparler au calme tous les deux. Cet instant me semblait idéal pour le faire

« Tu es une princesse de la pluie? » Ce furent les premières paroles que Manech prononça après le court silence qui s’était installé entre nous. Il m’avait jeté un rapide coup d’œil, d’ailleurs, avant de faire de même. Au vu de mon habit, cependant, j’aurais plutôt dit que j’étais celle du soleil – ce jaune criard jurait avait la grisaille du moment. « Si on veut. » lui répondis-je néanmoins, n’ayant pas envie de le contredire. Et plus, ce n’était pas plus mal. J’étais une princesse quand même! « De la pluie, des nuages, de tout ce que tu voudras. Tant que j’en suis une. » ajoutais-je, un sourire naissant sur mes lèvres. Je n’avais pas envie de m’en faire, en ce moment, et je voulais davantage profiter de la présence de Manech pour me changer les idées plutôt que de ne brouiller que du noir. « Tu sais, j’ai réfléchi depuis la dernière fois qu’on s’est parlé… Tu avais dit que je te faisais penser à quelqu’un… Alors je me suis dis ; le monde est petit… Why not. Tu as déjà passé des vacances dans l’Utah ou un truc comme ça? » Je tournais la tête vers lui, mon yeux vert rivé sur les siens. « Quelques fois, oui. J’ai de la famille là-bas. » affirmais-je, essayant de suivre le fil de ses pensées et de ses réflexions. « Mais c’est grand, l’Utah. Les chances pour que l’on se soit croisé là bas sont… disons minces. J’aurais aussi tout aussi bien pu t’avoir eu comme passager sur l’un de mes vols, tu sais. Bon, il aurait fallu que ce soit un vol vraiment marquant… mais quand même. » Je replaçais distraitement une mèche de mes cheveux - mouillés - derrière mon oreille.

« De la pluie, des nuages, de tout ce que tu voudras. Tant que j’en suis une. » Je me retournais vers celle-ci, la regardant plus longuement cette fois. « Princesse Sorcha ... ça sonne bien. Je suis sûr que tu en est une. » Prince Manech, ça sonnait bien aussi. Prince Manech. Purée, j'adorais l'entendre. Je savais pertinemment que dans la réalité ce n'était pas ça. Mais j'aimais me voir prince. Malgré cette discussion bon enfant, je décidais de parler de quelque chose de plus sérieux. Un sujet dont on avait rapidement parlé une fois. « Quelques fois, oui. J’ai de la famille là-bas. » Un large sourire s'étira sur mes lèvres. Peut-être nous étions vu là-haut dans l'adolescence. Peut-être que je connaissais sa famille ... « Mais c’est grand, l’Utah. Les chances pour que l’on se soit croisé là bas sont… disons minces. J’aurais aussi tout aussi bien pu t’avoir eu comme passager sur l’un de mes vols, tu sais. Bon, il aurait fallu que ce soit un vol vraiment marquant… mais quand même. » « Tu dois avoir raison. Peut-être que j'ai juste rencontré quelqu'un qui te ressemble très fortement. Je sais pas. C'est juste que ça arrive à me perturber ce genre de chose. Mais l'utah est grand, c'est vrai. »

« Princesse Sorcha… ça sonne bien. Je suis sûr que tu en es une. » Je rigolais à sa remarque. Je n’étais pas une princesse, et je n’avais pas la prétention de vouloir en être une. Sinon, quel joli fiasco cela ferait-il à la Cour! J’avais peine à marcher avec des talons, y ajouter robe de soirée et tiara et j’étais bonne pour une humiliation générale! « Pitié, non! Je laisse le rôle de princesse à ma petite Niamh, ce rôle lui sied d’ailleurs à merveille. » Ce n’était d’ailleurs pas sans raison que je la surnommais ma petite princesse. J’étais même certaine qu’un jour elle rencontrerait son prince charmant. C’était beau rêver! Pour le moment, les seuls princes qui la côtoyaient étaient ceux des films de Disney.
La conversation dévia rapidement sur autre chose, la plaisanterie, mise de côté. Manech souhaitait expliquer pourquoi nous avions tant l’impression de nous connaître. À vrai dire, au cours des dernières semaines, je n’y avais pas vraiment pensé, ayant autre chose en tête, mais maintenant qu’il ramenait ça sur le sujet… « Tu dois avoir raison. Peut-être que j’ai juste rencontré quelqu’un qui te ressemble très fortement. Je sais pas. C’est juste que ça arrive à me perturber ce genre de chose. Mais l’Utah est grand, c’est vrai. » Je comprenais ce qu’il voulait dire. Se fatiguer à se rappeler de quelque chose, savoir qu’on avait cette information sur le bout de la langue sans être capable de mettre un doigt dessus, ça pouvait effectivement être lassant. « On finira bien par trouver! Peut-être pas aujourd’hui, mais… un de ces jours, qui sait. » lui dis-je pour le rassurer, faisant apparaître sur mes lèvres un sourire réconfortant.