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23 JANVIER 2012, 02H14 - FT. FRANCKIE

Cette pièce, cet endroit en particulier, dans ce lieu précis, à cette heure de la nuit. En dehors d’une envie pressante, rien d’autres n’auraient plus me forcer à venir ici, et délaisser la chaleur de mon lit. J’étais même prête à parier que Jackson s’était emparée de toutes les couvertures et que j’allais devoir me débattre pour reprendre mon du. Merde. Marchant d’un pas rapide, j’allais faire ma besogne. Puis, me dépêchant pour retourner là d’où je venais, j’ouvris la porte sans trop faire attention et je m’avançais à l’extérieur de la pièce. Trop vite, car je percutais de plein fouet quelque chose… ou plutôt quelqu’un. L’impact fut si violent qu’il nous entraîna tous deux sur le sol. « Putain! » jurais-je entre mes dents, alors que je tentais de me révéler, jetant à peine un regard à l’obstacle humanoïde qui s’était trouvé su mon chemin. Mon coude m'élançait et ce n'était pas surprenant : il avait fait une malencontreuse rencontre avec le sol. Ça faisait un mal de chien... et ça saignait. Trop sympa. « Tu fichais quoi, là? » demandais-je finalement à l’inconnu en me retournant vers. Question stupide, mais c’était du pure réflexe défensif.

Me grattant l'oeil grâce à ma paume droite, je déambulais tel un funambule dans le noir, le long des couloirs ne sachant trop où m'aventurer. Je n'avais pas envie de dormir, certainement parce que me coucher à côté d'un inconnu, un homme d'autant plus me donnait particulièrement la chaire de poule. C'était genre aller contre tous mes principes. Alors je retardais l'heure fatidique, priant le ciel pour ne pas avoir à tomber de sommeil. Peut-être que le canapé n'était pas si inconfortable que ça après tout. Un grimace se dessina sur mon visage. Là, dans le couloir, j'errai, sans but ni contrainte. Plus personne ne semblait faire attention à moi, principalement parce que la plupart d'entre eux étaient déjà bien trop occupés à s'amuser dans les bras de Morphée. Et puis mince. Je m’apprêtais à faire demi tour lorsqu'un bruit devant moi retentit. Une pression se fit sentir sur mon torse alors que je me sentais tomber. Mais je ne réagissais pas, même pas un seul gémissement. « Putain! » c'était une femme au bout de l'appareil, elle demandait des soins, criant de tout son être « Tu fichais quoi, là? » avant de s'en prendre à son inoffensif agresseur. Il faisait noir mais malgré tout, j'arrivais aisément à discerner les trais de son visage, sans pour autant pouvoir me rappeler de son prénom « Je marchais. » dis-je simplement, d'une voix enfantine, comme si il s'agissait d'une évidence « Et toi, tu faisais quoi ? » je répétais alors sa question tel un enfant curieux d'en apprendre plus sur la moindre chose, sait-on jamais, elle aurait pu invoquer Satan que personne n'en n'aurait rien su, et Dieu sait que depuis cette histoire de cimetière, je m'attendais au pire.

Je le jugeais de mon regard sombre, attendant qu’il me réponde, tâchant de mettre de côté la douleur qui émanait de mon bras. « Je marchais. » me répondit-il seulement, en toute innocence, tel un vrai gamin – ce qu’il était, à en juger son apparence juvénile. « Et toi, tu faisais quoi ? » Bon, j’étais tombé (et c’était vraiment le cas de le dire) sur un innocent petit garçon. À parier qu’il était en train de chercher sa maman parce qu’elle lui manquait. Désolé mon coco, c’est pas ici que tu vas la trouver. Je levais les yeux au ciel avant de lui répondre. « Oh, rien d’particulier, j’ai cherché à invoquer Bloody Mary, mais j’ai dû oublier un truc dans mon incantation, parce que ce bloody là, c’est pas spécialement ce que j’avais demandé. » fis-je en lui montrant mon coude. Fallait d’ailleurs que je pense sérieusement à m’occuper de tout ça. Laissant la porte ouverte derrière moi, je retournais d’où j’étais venu pour aller nettoyer la plaie et enlever le sang qui tâchait mon bras. « Non, sérieusement, j’étais venu aux toilettes pour quoi, tu penses? J’vais pas te faire un dessin. » Vraiment, je n'allais pas lui en faire un. Parce que de un, je savais pas dessiner, et de deux, ce n'était pas très approprié. Il était assez vieux pour comprendre. Je l'espèrais. « D'ailleurs, si tu pouvais te rendre utile... tu saurais pas trouver une trousse de premiers soins, un pansement, du désinfectant, n'importe quoi qui pourrait être utile, là, tout de suite ? » Tant qu'à le voir planter là, aussi bien l'utiliser à bon escient. Du moment qu'il pouvait disparaître de ma vue, l'espace de deux, trois secondes, ça m'allait. Du coup, il avait quand même intérêt à revenir. Sinon, je donnais pas cher de sa peau.