it's no good but the kids don't care
23 JANVIER 2012, 15H20 - FT. ZHARA

Il fallait être vraiment timbré pour trouver plaisir à venir se balader près d’ici. L’ambiance était d’un lugubre incroyable. Un cimetière, une chapelle, et puis quoi encore? Des fantômes, des zombies peut-être? Qu'ils viennent, je les attendaient de pied fermes. D'ailleurs, c’était peut-être parce que les lieux macabres me fascinaient, qui sait, que j’avais galopé jusqu’ici – enfin, marcher, je n’étais pas jument, bon sens. Seule, sans crainte, je m’étais donc aventuré dans ce refuge des morts – si morts il y avait, seulement. Car d’après les rumeurs, personne n’avait été enterré ici. Mais qui sait, il y avait peut-être des secrets bien gardés en ces lieux aussi. Bon, je n’allais pas non plus me lancer dans des fouilles archéologiques pour vérifier si c’était vrai. Trop salissant. J'allais bien trouver un sbire pour faire le sale boulot à ma place. Mais pas aujourd'hui, ça pouvait attendre. Déterrer les morts après seulement une journée de jeu, pas certaine que cela me fasse un bon nom auprès du public, uhm. J'étais en train de balader entre les tombes lorsque je ressentis une certaine présence dans mon dos : les bruits de pas ne pouvait pas me tromper. Me retournant soudainement, presque convaincu que je ferais face à face avec un quelconque esprit hantant ces lieux, je fus surprise d'y trouver là quelqu'un. Une candidate pour être plus exact. Je la toisais du regard. « Tu sais qu'en surprenant les gens comme ça, c'est le meilleur moyen pour leur ficher la frousse? »

Je ne sais pas trop pourquoi j’étais ici mais j’y étais, j’avais en fait voulu voir encore une fois si cette chapelle était vraiment scellée et… Oui. C’était tellement idiot ! A force j’en étais venue à me demander s’il n’y avait pas quelque chose caché à l’intérieur comme une immunité ou vous voyez quoi, ce genre de truc que la production nous réserverait. Je n’étais pas si naïve que ça, je sais que pour gagner il faut faire ses preuves mais… ouvrir de force une chapelle ? Ce serait poussé… Enfin soit ! J’avançai ensuite vers le cimetière et y aperçus une chevelure blonde. Une autre candidate s’était donc aventurée jusqu’ici. Je marchai jusqu'à elle sans même me rendre compte que je ne faisais pas le moindre bruit quand elle se retourna vers moi « Tu sais qu'en surprenant les gens comme ça, c'est le meilleur moyen pour leur ficher la frousse ? » je fis la moue, un peu gênée. « Désolé, ce n’était pas mon intention… Mais tu sais, on est dans un cimetière. » Fis-je remarquer et donc l’ambiance effrayante accentuait toutes nos actions. « Je m’appelle Zhara au fait… » Dis-je en souriant, je n’avais évidemment pas retenu le prénom de la jeune femme qui, bien qu’elle ne fut pas plus grande que moi (enfin quelqu’un de ma taille !) semblait plus imposante tout de même.

Elle ne semblait pas bien à l’aise, la gamine qui me faisait face. Elle s’excusa bien vite de cette frayeur qu’elle m’avait fait vivre - frayeur inexistante, soit dit en, je n’étais pas aussi trouillarde, quand même. « Désolé, ce n’était pas mon intention… Mais tu sais, on est dans un cimetière. » Oui, évidemment, c’était connu qu’un cimetière recelait de mille et un mystère. Ce n’était pas pour autant qu’il excusait son geste. C’eut été une autre que moi qu’un cri perçant se saurait surement fait attendre jusqu’aux fondations du château, pour sûr. D’autres auraient sûrement pris leurs jambes à leur cou : fuir, la solution des faibles. Et moi, dans tout ça? Je restais là, de glace, plusieurs curieuses qu’effrayés par ce que je réservais ce lieu macabre. « Je m’appelle Zhara au fait… » fit-elle en souriant, comme si cela m’intéressait. « Et alors? » lui répondis-je seulement en haussant les épaules, d’un ton détaché. Lui tournant le dos, je décidais de continuer ma balade sans trop lui faire attention. Pourquoi étais-je persuadée qu’elle allait me suivre à la trace?

« Et alors? » dit-elle après que je me sois présentée, je haussai les sourcils, la politesse ne semblait pas être son fort à cette femme ! Mais soit, tant pis, on finit tous par payer lors du Jugement Dernier et si c’était ce qu’elle avait envie pour son âme et bien ce n’était pas mon problème non ? Je haussai les épaules alors qu’elle se retournait déjà. Je ne pouvais pas vraiment l’obliger à me parler alors si elle n’en avait pas envie je ne lui parlerais pas. Je n’étais pas le genre collante, j’étais peut être naïve, enfantine et légèrement dans mon monde, voir très si j’en croyais mes proches, mais je savais à force de côtoyer des gens comme cette femme que les coller n’était pas la meilleure chose à faire. Je répondis tout de même à sa question, puisque s’en était une. « Histoire de sociabiliser mais je ne vais pas t’obliger à m’adresser la parole. » dis-je d’une voix enfantine en souriant légèrement, aucune intention méchante dans ma voix bien sur, juste la pure vérité.

Je ne m’attendais pas à avoir de réponses de sa part, mais voilà, sa voix dérangea le silence qui avait commencé à reprendre ses aises dans la place. Elle aurait tout aussi bien pu se taire, ma réplique n’invitait nullement à la conversation. Disons plutôt que c’était une tentative – qui avait échoué – de couper court à notre interaction. « Histoire de sociabiliser, mais je ne vais pas t’obliger à m’adresser la parole. » Eh bien, au moins, elle ne me collait pas au basque, celle-là, même si sa réplique, du coup, me fit presque regretter mon attitude grossière. Presque, hein. Les remords, c’était pas tellement mon truc. Me forçant à revenir sur mes pas, je me plantais devant elle, croisant l’espace de quelques instants son regard. « Mon nom, c’est Evey, et t’as intérêt à t’en souvenir car je ne vais pas le dire deux fois. Enchantée... Zhara. » Je lui offris d’ailleurs un grand sourire – sarcastique – pour accompagner le tout, telle la cerise sur un sundae. « Alors… » fis-je en m’éloignant à nouveau, « Ça te plait de te balader dans les cimetières? » Personnellement, c’est ma nature curieuse qui m’avait mené par le bout du nez jusqu’ici. Je m’attendais à avoir un petit cinq à sept avec un fantôme, mais ce n’était visiblement ni l’heure, ni l’endroit pour. Triste.

Je m’apprêtais déjà a repartir de mon coté quand la blonde vint se coller face à moi, c’était assez étrange la réaction qu’elle avait, je haussai les sourcils, pas de manière égocentrique (comme, j’en suis sure elle aurait put le faire) mais plutôt d’étonnement.« Mon nom, c’est Evey, et t’as intérêt à t’en souvenir car je ne vais pas le dire deux fois. Enchantée... Zhara. » J’acquiesçai doucement. « Ok, Evey, c’est noté. » dis-je simplement, au premier abord cette fille ne me plaisait pas : elle voulait trop faire l’imposante. La Biblie ne nous avait-elle pas appris à être modeste comme Jésus ? Bref. Je n’allais pas commencer un sermon, je n’étais de toute manière pas compétente pour ça n’était pas sœur. Elle me demanda ensuite si ça me plaisait de me balader dans les cimetières et je haussai les épaules, la dépassant pour marcher dans les allées. « Tous ces corps enterrés avaient une âme, une histoire, des gens les aimaient et… Je ne sais pas, je me dis que de là-haut ils attendent tous que quelqu’un pensent encore à eux. » Dis-je en touchant du bout des doigts une pierre tombale. « En espérant bien sur qu’ils soient tous au Paradis ! » dis-je en me retournant, souriant telle une enfant à qui on vient d’offrir un cadeau.

Fragile, faible, naïve ; ces mots, il traversait l’esprit quand je le la regardais, alors qu’elle hochait doucement la tête après que j’eusse daigné prendre part aux formalités des présentations. « Ok, Evey, c’est noté. » Je la connaissais à peine, et j’étais déjà persuadée qu’elle allait se faire marcher sur les pieds dans le nid. Elle avait le profil de la cible parfait. Par contre, elle semblait avoir un certain répondant – ça allait peut être la sauvée. Mais je n’y croyais pas trop. Elle passa à mes côtés, et plutôt que de marcher en sa compagnie, je préférais trouver refuge sur l’un des bancs de pierres qui trônait là, au côté d’un certain… Connaught. Ou d’une. Le prénom était assez étrange pour que je me questionne quant au sexe du cadavre sous mes pieds. Uhm. « Tous ces corps enterrés avaient une âme, une histoire, des gens qui les aimaient et… Je ne sais pas, je me dis que de là-haut ils attendent tous que quelqu’un pensent encore à eux. » Je me retins presque de bâiller en l’écoutant. La mort, c’est moche. Je ne comprenais pas la fascination que les gens pouvaient avoir pour elle, et pour ce qui se passait après. Une vie après la mort, et puis quoi encore. On se faisait déjà assez chier dans celle-ci, pas besoin d'une prolongation. « En espérant bien sur qu’ils soient tous au Paradis. » J’arquais les sourcils, sceptique. J’étais folle ou elle avait vraiment dit ça? Incroyable. « Minute, papillon. Me dit pas que tu crois à ces conneries? » Impossible de passer à côté. Là, non, vraiment, fallait qu’elle m’explique. Moi, toute cette histoire de religion, ça me donnait l’envie de vomir.

« Minute, papillon. Me dit pas que tu crois à ces conneries ? » Je haussai les sourcils, franchement étonnée. Peut être un peu trop pour que ça paraisse crédible même. « Quoi ? Evidemment, attends, selon toi, qui aurais fait tout ça ? Et ne me réponds pas le big bang parce que sérieusement je vois mal comment, scientifiquement, tu peux expliquer ce qu’est une âme. Or il est évident que nous en avons une. Tous les miracles… Lourdes ! Et oui, je sais qu’on oppose souvent la shoah et les croisades et même tout ce que tu veux contre la religion mais peut être que tout ça c’était des signes de Dieu. T’as vu ce que deviennent les humains ? Ma famille a toujours été croyante et nous vivons bien, très bien mêmes. Laisse moi deviner, tu n’es pas croyante, tu te comporte comme une princesse et donc, tu n’es pas heureuse ? » il m’arrivait souvent, quand je parlais de la Foi, d’y aller un peu fort mais je ne comprenais pas comment on pouvait vivre dans une vie de pêchés. Comment tous ces gens faisaient-ils sur leur lit de mort ? C’était la promesse d’un paradis à venir qui ne me donnait pas peur de la mort.

Eh merde, j’aurais dû me la fermer. Parce qu’à voir la tronche qu’elle me faisait, j’allais avoir droit à tout un sermon sur le bon Dieu et ces merveilles. Qu’est-ce que je m’en fichais. « Quoi ? Évidemment, attends, selon toi, qui aurais fait tout ça? Et ne me réponds pas le big bang parce que sérieusement je vois mal comment, scientifiquement, tu peux expliquer ce qu’est une âme. Or, il est évident que nous en avons une. Tous les miracles… Lourdes! Et oui, je sais qu’on oppose souvent la shoah et les croisades et même tout ce que tu veux contre la religion mais peut-être que tout ça c’était des signes de Dieu. T’as vu ce que deviennent les humains? Ma famille a toujours été croyante et nous vivons bien, très bien mêmes. Laisse-moi deviner, tu n’es pas croyante, tu te comporte comme une princesse et donc, tu n’es pas heureuse ? » Sa tirade, je l’avais écouté jusqu’au bout, mais j’dois vous avouer qu’à deux ou trois reprises, je n’avais pas manqué d’étouffer un bâillement. Je pense même que j’avais poussé l’audace jusqu’à siffler pendant un certain moment. « Grande chance que je ne sois pas de ta famille. Bon sens que j’me serais emmerder. » lui fis-je d’ailleurs savoir. Elle m’énervait avec son petit discours. Par contre, je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’attaque à ma vie personnel alors qu’elle m’analysait. De quel droit se permettait-elle d’agir de la sorte. Me levant, je m’avançais vers elle d'un pas lent, croisant mes bras sur ma poitrine. « En quoi ça te regarde que je sois heureuse ou pas, que j’me comporte comme une princesse ou que je pris Boudha, Allah ou le dernier des prophètes. En rien. La religion, c’est de la foutaise. De A à Z. Inventez pour les esprits faibles qui avait besoin de croire en quelque chose. » Voilà, c’était dit. « Je mène ma vie comme je l’entends, et ce n’est surtout pas Dieu qui va me dicter le supposé droit chemin. Je suis assez grande pour le trouver toute seule. » Non, ce n'était pas une entité supérieur qui allait m'indiquer comment gérer ma vie. De toute façon, il y avait longtemps que je ne croyais plus en ce genre d'histoire. Si Dieu il y avait là-haut, il m'avait abandonné depuis bien longtemps. Quant à moi, j'étais une cause perdue. Elle n'allait pas me faire changer d'avis à ce sujet.

« Grande chance que je ne sois pas de ta famille. Bon sens que j’me serais emmerder. » Je fronçai les sourcils légèrement, ce n’était pas vraiment sympa de sa part de dire ça de plus on ne choisis pas sa famille non ? Ca aurait très bien pu tomber sur elle et j’aurais pu avoir une famille comme la sienne, qui sait ? Je haussai les épaules et me contentai de répondre « Tu ne l’aurais pas choisie. » Elle se leva alors et s’avança peut être dans un désir de se faire imposante mais pour être tout à fait honnête seule la puissance divine (et peut être Cupidon) pouvait m’impressionner. Et elle n’était ni l’un ni l’autre. « En quoi ça te regarde que je sois heureuse ou pas, que j’me comporte comme une princesse ou que je pris Boudha, Allah ou le dernier des prophètes. En rien. La religion, c’est de la foutaise. De A à Z. Inventez pour les esprits faibles qui avait besoin de croire en quelque chose. » D’accord, elle avait le droit de ne pas croire en Dieu ou même en ce qu’elle voulait mais ce n’était pas pour ça qu’il fallait insulter de la sorte ceux qui avaient la Foi, nous étions libre e croire ce que nous voulons et la religion expliquait beaucoup de chose que la science était incapable d’expliquer. « Nous n’avons pas BESOIN de croire, nous croyons c’est tout parce que la religion est tout de même la seule chose qui peut tout expliquer tandis que la science reste encore inerte devant une panoplie d’événements. » et pourtant j’avais l’ambition de devenir médecin alors je ne niais pas la science mais comme mes confrères avaient pu l’observer, il arrivait à certaines personnes condamnées d’être sauvées. Par quoi ? La force divine bien sur, quand aucun médicament ne peut sauver un être, ce n’est pas par sa force mentale qu’il va éradiquer ses maux. « Je mène ma vie comme je l’entends, et ce n’est surtout pas Dieu qui va me dicter le supposé droit chemin. Je suis assez grande pour le trouver toute seule. » Oui enfin après il fallait encore savoir si elle l’avait trouvé, son droit chemin. « En tout cas ce n’est pas en te prenant de haut que tu le trouveras, ton chemin. » répliquais-je avant de tourner les talons et de continuer à m’avancer entre les tombes.