w/ BAPTISTE
VENDREDI 10 FÉVRIER, 19H47.

Sombres, calmes, apaisantes, voilà comment était les falaises, cet endroit que Lhoas aimait vraiment beaucoup tout simplement car c'est comme si ici il revivait, il se régénérait. La nuit était cependant déjà tombée et les lieux pouvaient paraître incertains, mais Lhoas, lui, s'y sentait bien. Le vent était levé et chassait dans le visage du jeune chauffeur de bus, à qui d'ailleurs en ce moment, ce dernier lui manquait. La banquette du chauffeur, ses habituels clients et l'ambiance qu'il avait l'habitude de mettre dans son véhicule. Un brin de nostalgie le gagna et il pensa alors à sa mère. Il se demanda ce qu'elle était en train de faire à ce moment précis tandis que le vent chassait encore et toujours plus forts, secouant buissons et plantes qui régnaient en maîtres sur les falaises. Heureusement, Lhoas avait pensé à tout de même se vêtir d'un bon pull rudement chaud ainsi que d'une veste qui semblait assez bien couper les bourrasques de vent qui se déchaînaient sur lui. Dans le bruit des rafales, Lhoas n'entendit pas que quelqu'un avait surgi derrière lui. Il était tout près du bord, si cette personne était pour quelconque raison mal intentionnée, elle pourrait tenter de le tuer. Si elle était de bonne composition, elle lui conseillerait de reculer. Mais avec ce vent, presque impossible de se faire entendre. Lhoas, lui, était toujours dans ses pensées alors que les vagues déchiraient les falaises, quelques mètres plus bas.

Il était si rare qu’on se bouge tous pour manger ensemble, tous réunis même si nous n’allions surement pas discuter comme une bonne vieille famille. Mais c’était le principe qui était alléchant. Préparant activement le repas à l’aide de quelques candidats, nous avions prévus un bon gros plat de pâtes avec une sauce bolognaise maison et, pour terminer un plat de jambon chablis. Nous allions pouvoir manger à notre faim encore une fois, voyant débarquer les candidats qui s’agglutinaient autour de la table, je remarquais un candidat manquant, Lhoas si mes souvenirs étaient bons. Me proposant pour aller voir à l’extérieur, je me dirigeais dans un premier temps vers la chapelle, jetant un coup d’œil dans le parc. Je ne le trouvais pas non plus au cimetière bien qu’il soit suffisamment vaste pour que je l’aie loupé. Frissonnant de nombreuses fois, je décidais de faire un dernier tour vers les falaises, tant pis, s’il n’était pas là il mangerait froid et puis c’est tout. Quelle chance, je ne m’étais pas caillé le cul pour rien. Approchant de lui, je parlais assez fort. « Hey… On mange tous ensemble, ça serait sympa que tu te joignes à nous. » Pensant pendant une minute qu’il ne m’écoutait pas, je fronçais les sourcils, me souvenant que j’avais eu la même réaction la première semaine de l’aventure. M’approchant, j’assurais ma position l’attrapant par le bras pour le faire reculer et sortir de ses pensées en toute sécurité. « Le diner est prêt. »

Tout se bousculait dans la tête du franco-irlandais, et le vent faisait virevolter ses cheveux dans tous les sens ainsi que les pans de sa veste. Mais bientôt, il fut soudain tiré vers l'arrière par son bras, et ses pensées s'évanouirent d'un sombre coup. Il entendit alors simplement : "Le diner est prêt". Hum, ouais, et donc on le dérangeait? Il se retourna et vit alors la tête d'un candidat avec qui il avait peu parlé depuis le début de l'aventure, Baptiste. Il lui rappelait un ancien pote qu'il avait eu étant ado, sa frimousse lui revenait bien, étonnamment. Lhoas s'adoucit alors, et chassa toute idée noire de sa tête. Il adressa un sourire au dit Baptiste. "C'est gentil mais je n'ai pas très faim. Et puis si c'est pour manger tous de son côté et que tout le monde gueule sur tout le monde ou insulte son voisin, non merci. Les vagues sont de bien meilleure compagnie" assura Lhoas tout en souriant à celui qui avait eu l'obligeance de venir le prévenir par ce froid et ce vent, mais celui aussi qui avait veillé à ne pas lui faire peur pour qu'il tombe de la falaise. Respect sur ce coup, man.

Je savais que cet endroit était le lieu idéal pour réfléchir, c’était peut-être le seul endroit où trouver la solitude. Les falaises étaient aussi une partie des alentours du château les plus dangereuses. Il était très facile de glisser et, vu l’altitude il ne suffirait pas de grand-chose pour que le corps humain se désintègre en une dizaine de morceaux répugnants. Imaginant la scène je fronçais une nouvelle fois les sourcils, m’y prenant tout en finesse pour l’emmener vers moi, le tirant par le bras d’une manière rapide qui l’obligeait à reculer de trois bons pas. Je lui souriais pour le rassurer, je n’étais pas venu ici pour me débarrasser d’un candidat. Au contraire, je le poussais en quelque sorte à se joindre à nous tous pour une petite heure tout au plus. « C'est gentil mais je n'ai pas très faim. Et puis si c'est pour manger tous de son côté et que tout le monde gueule sur tout le monde ou insulte son voisin, non merci. Les vagues sont de bien meilleure compagnie. » Il me souriait, il n’avait pas tort. Je me doutais bien qu’on ne passerait pas une heure entière sans qu’il y ait des mots plus haut que d’autres, mais je ne voulais pas qu’on s’arrête à ça, nous étions ici pour nous amuser, pas pour nous prendre la tête. « Je comprends… Tu veux que je t’emmène une assiette ? Même si tu ne vas pas tarder à mourir de froid ici. » Je lui adressais un petit clin d’œil, ne m’approchant pas trop de la falaise, j’avais le vertige facile.

"Je comprends… Tu veux que je t’emmène une assiette ? Même si tu ne vas pas tarder à mourir de froid ici" demanda-t-il à Lhoas tout en lui souriant. C'était tout à fait charmant un mec si attentif, c'était rare et cela donnait une sensation bizarre à Lhoas, tant d'attention. Après mûre réflexion, il était clair que Lhoas allait devenir un glaçon s'il restait là au bord des falaises, aux quatres vents. N'ayant pas l'envie de prendre froid et ne voulant pas décevoir la bonne attention de Baptiste, il avança vers le jeune homme. "Bon je vais être gentil parce que t'as une bonne bouille et que t'es juste hyper attentionné et que ça faisait longtemps que j'avais plus ressenti ça, so y a quoi de bon à manger à l'intérieur?" demanda Lhoas, tout sourire, après avoir passé la séquence émotion. Il lia son geste à une main sur l'épaule du candidat qui était venu lui proposer de les rejoindre. Charmant ce petit-là. En espérant mieux le connaître sur le chemin vers le château.

S’il fallait me décrire par un seul trait de caractère, ce serait peut-être la gentillesse. J’étais peut-être impulsif, grande gueule, franc à un point inimaginable, mais je restais quand même attentionné, prêt à tout pour que mes compagnons ce sentent bien. Je n’aimais pas voir les gens souffrir, même mon pire ennemi pouvait recevoir quelque chose de moi s’il n’allait pas bien. Peut-être que j’étais naïf de croire qu’il fallait être solidaire, mais je préférais être con et respecter mes principes plutôt que de me travestir en quelqu’un que je n’étais pas. J’insistais donc pour qu’il me rejoigne, il ne fallait pas qu’il s’isole et puis… Il m’avait l’air plus que sympathique comme garçon, j’avais envie de lui tendre une perche pour faire connaissance. « Bon je vais être gentil parce que t'as une bonne bouille et que t'es juste hyper attentionné et que ça faisait longtemps que j'avais plus ressenti ça, so y a quoi de bon à manger à l'intérieur ? » Il passait son bras contre mon épaule, je sentais un petit frisson parcourir mon corps, je lui adressais un joli sourire. « J’aime mieux ça, j’aurais été vexé que tu ne viennes pas parce que… J’ai mis la main à la pâte pour le menu, spaghetti bolognaise maison avec, en entrée du jambon chablis… Euh… Tu manges du porc ? » Je n’aurais pas l’air bête s’il ne mangeait pas de jambon après tout. « Au faite, tu as quel âge ? » Je marchais tranquillement, restant très proche de lui, passant mon bras contre son dos.

"J’aime mieux ça, j’aurais été vexé que tu ne viennes pas parce que.. J’ai mis la main à la pâte pour le menu, spaghetti bolognaise maison avec, en entrée du jambon chablis.. Euh.. Tu manges du porc ?"demanda alors le gentil Baptiste. Lhoas pensa alors qu'il pourrait bien lui ériger une statue pour sa noblesse et sa gentillesse, mais pour la merveilleuse idée on repassera. "Oui ne te tracasse pas, je mange de tout, je ne suis pas du genre à avoir un régime particulier" déclara Lhoas. Oh hé bien j'ai bien fait alors, je n'aurais vraiment pas voulu te vexer, t'es si gentil" dit Lhoas dans un sourire. Ils avancèrent alors vers le manoir, et Baptiste ayant pris la brève main amicale de Lhoas comme un signe, lui passa le bras derrière le dos. Lhoas en fut d'abord étonné et retint un frisson. Puis se sentant l'âme d'un libertin, s'en fouta guère de passer, presque enlacé avec Baptiste, pour une couple gay. No matter what they say, on dit. Ils avancèrent alors quelques temps comme ça, puis Baptiste lui demanda quel était son âge. "Vingt-sept et toi?" répondit Lhoas, tout sourire alors qu'ils avançaient comme un vieux couple, tandis qu'il se demandait ce qu'il faisait agrippé avec un mec en marchant au bord des falaises.

Dans cette émission je me méfiais, il était fort possible qu’on se retrouve avec des candidats végétariens, locavore et ce genre de choses. Moi-même n’étant pas un grand fan de la viande je ne jugeais personne à ce propos. Je me contentais du strict minimum, soit du jambon, du steak haché et parfois du poulet. Je ne touchais à rien d’autre qui venait d’animaux, même pas de poisson. « Oui ne te tracasse pas, je mange de tout, je ne suis pas du genre à avoir un régime particulier. » Je souriais, j’en avais profité pour passer ma main dans son dos, puisqu’il avait la sienne contre mon cou et puis… Je ne perdais pas de vue que j’étais légèrement Pierre Richard, il me suffisait de très peu de choses pour que je me rétame comme une vulgaire merde. « Oh hé bien j'ai bien fait alors, je n'aurais vraiment pas voulu te vexer, t'es si gentil. » Je souriais, je constatais même qu’il sentait très bon. Cette odeur était très plaisante. « Tu sais quoi, je vais venir plus souvent vers toi si tu continues à me complimenter. » Je rigolais, continuant à avancer, trouvant en quelque sorte la situation étrange, être bras dessus bras dessous avec un mec que je ne connaissais pas et qui, en plus était un canon n’était pas habituel. « Vingt-sept et toi ? » Je souriais, il était plus vieux que moi, mais tant pis. « Tu vas surement me prendre pour un gamin… Mais j’ai vingt et un ans. »

"Tu sais quoi, je vais venir plus souvent vers toi si tu continues à me complimenter" dit-il alors qu'ils étaient toujours bras dessus bras dessous. "Oh mais fais-toi seulement plaisir, ta compagnie, pour ce que je peux en voir, est très plaisante" dit Lhoas. Sur le moment, il se rendit compte qu'ils étaient tous les deux délibérément en train de se draguer plus qu'autre chose, même si Lhoas ne le faisait pas réellement consciemment. "Tu vas sûrement me prendre pour gamin.. J'ai vingt-et-un ans" déclara alors Baptiste tandis qu'ils marchaient en direction du manoir, s'en rapprochant petit à petit. "Oh mais non, y a du bon à être jeune, les jeunes sont toujours plus gentils, et plus mignons" déclara Lhoas non sans commencer à avoir une certaine arrière-pensée, tandis qu'il sentait que l'étreinte de Baptiste se resserrait sur lui. "Et sinon, t'es du genre pour femmes ou pour hommes?"

Je ne regrettais définitivement pas d’être sorti braver le froid, la peur… Bah quoi, on peut toujours tomber sur le yeti, il faut pas croire naméoh ! Enfin bref, tout ça pour rejoindre Lhoas, je ne le connaissais pas mais chaque petite seconde qui passait me permettait de le juger d’une très bonne manière, il me plaisait. Il avait une façon de se comporter qui ne me laissait pas de marbre pour être honnête. « Oh mais fais-toi seulement plaisir, ta compagnie, pour ce que je peux en voir, est très plaisante. » Je souriais, il est vrai que je n’étais pas un mec trop chiant. Il m’arrivait de pousser une bonne gueulante, n’étant pas très sympathique parfois puisque j’avais le sang chaud, mais tout ça faisait mon charme après tout. Si j’étais un gentil petit garçon il n’y aurait aucun plaisir à passer du temps avec moi, mon côté imprévisible me servait énormément. « C’est gentil, mais… Je ne pense pas être le mec avec qui on s’amuse le plus, par contre… Toi, je dois avouer que je regrette de ne pas avoir fait la démarche de te connaitre plus tôt… Surtout si tu sors dimanche. » Bein oui, il était hélas nominé. Cette semaine, je connaissais quasiment tous les nominés et je redoutais déjà la fin du prime. « Oh mais non, y a du bon à être jeune, les jeunes sont toujours plus gentils, et plus mignons. » Je tournais la tête pour le regarder, un petit sourire amusé sur le visage. Il est vrai que nous, les jeunes osions beaucoup plus que les personnes plus âgées. C’était en tout cas mon cas, encore la faute à mon impulsivité qui me faisait foncer tête baissée sans avoir peur de la trouille. « C’est vrai… Mais, les plus vieux sont carrément hot. » Je me rendais compte que mes propos avaient un double sens, ils s’adressaient à lui tout particulièrement. Il était loin d’être dégueulasse après tout, au contraire. « Et sinon, t'es du genre pour femmes ou pour hommes ? » Je rigolais, m’arrêtant une seconde pour me mettre face à lui. « Tu voudrais le savoir hein… Faudra me soudoyer pour que je parle. » Je lui tirais la langue, j’avais parlé d’une manière un peu sensuelle qui prouvait très bien que j’étais attiré par les hommes, même si j’allais aussi voir les filles. J’assumais parfaitement ma bissexualité.