Oona - le six février 2012 à 14h55.

C'était une journée habituelle pour Enya, aujourd'hui. Disons qu'il n'y avait pas grand chose à dire. Les jours commençaient à se ressembler au sein du château. Malgré que trois personnes avaient quitter le jeu - enfin, même si une autre candidate était entrée, le château ne semblait pas se vider. A vrai dire, leurs absences ne se remarquaient même pas. Enfin, peu importe. Marchant dehors, emmitouflée dans un manteau et ses mains dans les poches, Enya cherchait du regard si un candidat se trouvait dans les parages. Mais personne. Affichant une petite grimace boudeuse - c'était bien parce qu'elle était seule d'ailleurs -, la belle marchait en direction de la chapelle, à présent. Depuis la première semaine, elle n'y était pas retournée. D'ailleurs, elle ne savait même pas à quoi ressemblait l'intérieur, à vrai dire puisqu'il faisait nuit lorsqu'elle s'y était rendue, la dernière fois. Arrivée non loin de la chapelle, la jolie brune aperçoit quelqu'un, juste placée devant la fenêtre brisée, seul endroit pour entrer à l'intérieur du bâtiment. Un sourire s'esquisse sur les lèvres de la belle qui s'approche, doucement. La candidate présente sur le lieu ne semble pas remarquer la présence d'Enya si bien que s'approchant toujours, la belle affiche maintenant un sourire amusé. « bouh! » lance t-elle, d'une voix haute, en touchant la candidate au niveau du dos. Bon, elle n'aurait sans doute pas peur, mais peu importe. « Dis, pourquoi tu restes plantée là, devant la fenêtre brisée? T'oses pas aller à l'intérieur ou quoi? » demanda la belle, d'une voix innocente.

Je restais plantée devant la chapelle. Je n’avais jamais mis les pieds là, pas même depuis le début de l’aventure. J’étais bien passé devant pour accéder aux falaises. J’avais vu aussi le bâtiment de loin. Pourtant, je ne m’étais jamais approché d’aussi prêt. Depuis que j’étais levée, je n’avais absolument rien fait. J’avais passé presque toute la nuit dernière à parler avec Lukas, mon partenaire. De ce fait, je m’étais couchée tard et donc, je m’étais levée tard. Je n’avais absolument pas profité de ma matinée que sonnait déjà leur du déjeuner. Après avoir mangé, j’avais continué à lire un des livres de la bibliothèque. Bref, la routine commençait à s’installer dans la maison. Bien sûr, il y a des va et viens, parfois des disputes que l’on peut écouter de loin, mais en gros, je m’ennuyais ferme. Je m’étais donc enfuit de la maison, un gros pull sur mon dos pour me couvrir du froid. Je regardais donc cette porte, à la vitre cassé. J’oscillais entre l’envie d’entrer et l’envie de rester là. « bouh! » Je n’avais pas entendu la jeune fille arriver derrière moi, mais j’avais vu son reflet dans cette vitre que je fixais, bien que je bougeais un peu, en sentant ses mains sur moi. Je la regardais, plissant un peu les yeux et avec un sourire en coin. Je ne connaissais absolument son prénom. « Dis, pourquoi tu restes plantée là, devant la fenêtre brisée? T'oses pas aller à l'intérieur ou quoi? » Je me tournais de nouveau vers la porte, puis de nouveau vers elle, avec une moue faussement craintive. « Pour tout te dire, je n’avais pas envie de rester coincé une fois à l’intérieure. » commençais-je. Je lui montrais le trou. « Imagine, t’arrive à passer la première fois, mais tu sais pas repasser pour sortir ! Pour peu qu’il y ait un monstre là dedans ! » Finissais-je par dire, essayant de garder mon sérieux, m’empêchant de rire.

Tandis que la jolie brune venait tout juste de poser sa question, celle-ci était à présent à côté de la blonde, attendant sa réponse. « Pour tout te dire, je n’avais pas envie de rester coincé une fois à l’intérieure. » annonça t-elle en montrant le trou à la belle. « Imagine, t’arrive à passer la première fois, mais tu sais pas repasser pour sortir ! Pour peu qu’il y ait un monstre là dedans ! » termina t-elle par dire, essayant de garder, au mieux, son sérieux. Enya lança un petit rire, puis, tandis que son visage affichait un petit sourire amusé, elle regarda en direction de la fenêtre brisée, seul endroit par lequel on pouvait entrer dans la chapelle. « Oh, aucun soucis, je ne pense pas que tu resteras bloquée à l'intérieur. Enfin, j'ai réussi à sortir de là, en tout cas, moi, la dernière fois. » répondit-elle, doucement. A vrai dire, elle n'était pas entrée longtemps à l'intérieur de la chapelle puisque, lorsqu'elle y avait été, il faisait noir. Elle ne voyait donc absolument rien. L'intérieur de la chapelle lui était encore quasiment inconnu, c'était pour dire. Mais elle se trouvait à côté de la blonde en ce moment-même, preuve qu'elle avait pu sortir de là, alors. « Et je confirme, aucun monstre à l'intérieur. » ajouta Enya en rigolant légèrement. Oona avait l'air d'être une jeune femme sympa, sans prise de tête. Du moins, du peu qu'Enya avait pu apercevoir. Dans le fond, elle ne la connaissait pas vraiment.

Je n’avais pas peur d’entrer dans cette chapelle, quoique rester coincer dedans me ferais un peu beaucoup chier. Ce que je dis la faisait rire, à mon grand étonnement. Je ne pensais pas avoir cette capacité. « Oh, aucun soucis, je ne pense pas que tu resteras bloquée à l'intérieur. Enfin, j'ai réussi à sortir de là, en tout cas, moi, la dernière fois. » Je jetais un coup d’œil à la jeune femme, l’examinant en toute discrétion. Nous n’étions pas du même gabarie, elle était plus grande que moi. Elle avait pu très bien se hisser facilement… Je ne cherche pas d’excuse, je ne suis pas une peureuse. « T’es sûre ? Parce que si je reste coincée, ça sera de ta faute ! » lui disais-je, en callant mes mains sur mes hanches. Je ne saurais dire quoi, mais quelque chose m’attirait dans ce lieu, autant qu’il me repoussait. Je n’ai jamais été croyante et pourtant, me trouver devant ses enceintes me faisait tout drôle. « Et je confirme, aucun monstre à l'intérieur. » Je tournais ma tête vers elle, lui adressant un léger sourire. Comment pouvait-elle en être si sûre. D’un jour à un autre, des monstres peuvent s’installer n’importe où ? « T’es sûre ? Tu veux pas partir en éclaireuse à l’intérieur ? » lui demandais-je, un sourire innocent étendait mes lèvres.