► Le 7 février, 12h15, en compagnie de Moore.
Midi. Probablement l'heure d'aller déjeuner pour les plus goinfres. Qu'ils aillent prendre du gras s'ils le souhaitaient. Síomha, elle, n'allait pas en faire de même. Et rater un repas n'allait pas la tuer. Elle avait déjà expérimenté dans le passé et elle était toujours là pour en parler. Enfin, dans son cas, c'était plus pour ne pas en parler. Elle trouvait toujours d'autres moyens pour s'exprimer. La parole n'était pas ce qu'elle préférait. Son corps pouvait parler tellement plus et tellement mieux que des mots, qui, au fond, ne voulaient jamais dire grand chose. Non, vraiment, en cas de besoin, elle préférait faire un sourire dégoulinant de sarcasme que de dire une phrase allant dans ce sens. Pourquoi se casser la tête? Elle n'allait pas être payée selon le nombre de mots qu'elle aurait dit dans sa vie. Si bien que, non, elle n'était pas une grande gueule. Ce qui semblait la rendre plus méchante et moins fréquentable que si elle l'ouvrait toutes les cinq minutes. Soit. Il était donc midi. Signal pour la belle blonde. Signal comme quoi elle pouvait aller squatter la salle de sport. Elle n'avait pas voulu tenter le diable en y allant à des heures communes. Certes, le sport n'était visiblement pas l'activité favorite des candidats – si on exclue le sport de chambre, soit – et elle pourrait y aller en plein après-midi qu'elle n'y verrait pas un chat. Cela dit, elle préférait ne pas faire ce genre d'erreurs et éviter de devoir taper à la discussion – pour le peu qu'elle parlait – à quelqu'un. Si bien que le moment où ils se réunissaient pour manger, chacun avec son petit groupe ou en solitaire, semblait être le bon moment pour aller se défouler un peu. Puisqu'elle ne faisait pas de sport pour perdre du poids, elle n'en avait aucunement besoin. Ainsi donc, dans la pièce, habillée d'une tenue de sport banale, elle enfila des gants de boxe et commença à s'échauffer doucement contre le punching-ball, ne tirant pas trop sur ses muscles d'un coup pour ne pas se blesser. Voyez comme elle était précautionneuse. Droite, gauche, droite, gauche, gauche, gauche et la porte s'ouvrit.

Pourquoi je me rendais en tenue de sport vers la salle de sport une bouteille d'eau dans la main et une volontiers d'acier qui pouvait être facilement perçut dans mon regard ? C'est une très bonne question. Je ne fais pas de sport, je n'aime pas le sport. Mais j'avais une envie de me défouler sur un tapis de course. Au départ j'étais partie pour aller manger quelque chose dans la cuisine comme tout le monde d'ailleurs. Mais quand j'ai vu toute cette bande d’abruti chanter comment à la vie est belle, et se mettre à danser avec les oiseaux et les lapins façon blanche neige et les sept nains. J'ai émit un bruit significatif du dégoût lançant un regard incendiaire à ces tarés et j'ai tourné les talons me dirigeant au pas de course vers la chambre pour enfiler ma tenue de sport. Donc voilà j'étais dans le couloir entrain de me balader en tenue de sport me dirigeant vers l'endroit de mes désirs. Je pousse la porte. Merde je ne serais pas seule. Et en plus je suis en super bonne compagnie, l'autre blondasse. Je lui jette un regard signifiant parfaitement : « Je t'aime pas pauvre morue. » Et oui mes regards sont très explicites. Puis je pose ma bouteille d'eau au sol me mettant sur le tapis de courses allure lente pour chauffer lentement mes muscles. Je jette un coup d’œil à la blonde, ça doit défouler son truc, j'ai jamais tenté. « Ça défoule ? » dis-je sans un bonjour sans un sourire, sans un regard pour elle. Je veux bien engager la conversation mais faut pas pousser non plus.

Un simple coup d'œil en direction de l'entrée lui apprit qu'elle n'avait pas imaginé le bruit et que quelqu'un venait bien de pénétrer dans la pièce. Décidément, même au moment du déjeuner, il fallait que quelqu'un vienne dans la salle quasiment jamais fréquentée en temps normal. Manque de chance. D'autant plus qu'il s'agissait de Moore. Que dire sur elle? Pas grand chose. Un simple haussement d'épaules indifférent suffisait amplement. Elle parlait beaucoup, souvent pour ne rien dire d'intéressant alors elle ne méritait pas autant d'attention. Personne ici n'en méritait autant. Passer à la télévision pour exposer leur misérable vie et leurs histoires de cul, c'était vraiment trop en faire. Ce n'était que des petits merdeux. Elle se demandait sérieusement qui pouvait regarder cette émission. Une bande de crétins qui n'avaient rien de mieux à faire, sans doute. Toujours est-il qu'elle n'accorda pas grande attention à sa camarade, se contentant de cogner ce sac avec toute la force dont elle pouvait faire preuve. Alternant coup de poing et coup de pieds, ses mouvements se faisaient plus secs et plus rapides, augmentant l'intensité de son entrainement. Elle n'était pas tellement habituée au sport, se contentant d'en faire le moins possible: elle avait autre chose à foutre, mais pour le coup, taper dans le punching-ball lui venait naturellement. Si ça défoulait? Eh bien, comment dire... « Tu n'as pas idée à quel point. » assura-t-elle en donnant un nouveau coup. Pourtant, non, ça ne défoulait pas tant que cela. Elle cognait, ça, oui et ça fatiguait son corps, mais c'était bien tout. Peut-être que si elle imaginait la tête des autres candidats à la place du punching-ball, ça serait plus efficace? Allez savoir...

 «Tu n'as pas idée à quel point. » Me répondit-elle alors. Bizarrement elle ne semblait pas vraiment convaincante mais peu être que c'est son ton habituel. Cette fille est très étrange comme si elle n'avait aucune notion du bien et du mal. Comme ce qu'elle avait dit sur Lukas lors du second prime. Pour elle ce n'était qu'une question rien de plus, qui n'était pas le moins du monde déplacé. Elle m’intriguait légèrement tout en me laissant indifférente. En faite si elle ne faisait pas d'effort je n'allais pas me faire chier bien au contraire. J'augmente légèrement la vitesse de course puisque j'avais assez couru à un niveau lent pour que mes muscles soit échauffés. Le silence s’installe on entend plus que ma respiration saccadé et le son significatif d'une fille qui boxe. Ca ne me dérange pas de rester silencieuse alors qu'une personne est dans la même pièce que moi. Surtout si cette personne est aussi peu... bavarde que Siomah. Mais bon ce genre d'attitude ne va pas avec le jeu, et bien que ça ne m’intéresse pas de faire connaissance avec elle va falloir que je m'y colle. Mais je me doute qu'elle ne le fera pas de bon cœur. « Tu fais souvent du sport ? » On va commencer petit à petit peu être qu'elle se rendra même pas compte que j'essaye de faire connaissance avec elle.

Le silence reprit place rapidement et cela convenait parfaitement à la blonde. Ce n'était plus un secret, maintenant, qu'elle appréciait tout particulièrement les moments où personne n'avait le besoin d'ouvrir sa bouche. D'autant plus lorsqu'elle évitait une discussion sur sa petite personne. Elle n'aimait pas vraiment parler d'elle ou de sa vie, alors bon, autant éviter ce genre de conversations désagréables, n'est-ce pas? Moore sembla le comprendre puisqu'elle n'ajouta rien pendant un petit moment. Jusqu'à ce qu'elle parle de nouveau, bien entendu. Soupir. Síomha arrêta de donner des coups dans le sac, réajustant rapidement ses gants. « Pas tellement. » souffla-t-elle. Non, elle n'en avait pas tellement l'habitude. Elle n'avait pas besoin de sport pour avoir la ligne, elle avait bien d'autres moyens pour cela. Tout aussi efficace, si ce n'est plus. La preuve, elle était presque aussi fine qu'une allumette. Elle lança un regard à sa camarade alors qu'une idée naissait dans sa petite tête blonde. « Ramène-toi. » lança-t-elle en sa direction, désignant ensuite du regard la deuxième paire de gants qui se trouvait là. A deux, les choses seraient bien plus intéressantes, l'entrainement plus intensif, sans doute plus efficace alors pourquoi se priver? « Promis, j'essaierais de ne pas te blesser. » Elle était sarcastique, bien entendu, mais peut-être que la provoquer accélérait un peu le mouvement. Ce n'était pas non plus pour lui taper dessus et improviser un combat, tout ça, bien entendu que non, elle était ô combien contre la violence, c'était juste un petit divertissement en plus dans cet entrainement rapide.

« Pas tellement. » fallait pas s'attendre à plus de deux mots mais j'avoue que je suis déçus. Quoi que lorsqu'elle dit plus de deux mot c'est pour raconter des conneries alors bon elle a raison de parler si peu. Alors que je comptais rester silencieuse et passer à une course plus rapide occultant la présence de la blonde elle fit quelque chose d'étonnant. Elle me parla. « Ramène-toi. » Toujours si peu de mot c'est ça forme de langage je l'ai compris. Je suis un peu perplexe quand elle me montre du regard cette autre paire de gant de boxe. « Promis, j'essaierais de ne pas te blesser. »  J'ai pas peur qu'elle me blesse d'un air décidé j'arrête ma machine et me dirige vers les gants de boxe que j'enfile avec difficulté j'ai jamais vraiment fais ça faut dire. Une fois enfilé je me dirige vers elle. Ok bon ok... faut frapper c'est ça ? Je montre pas mon manque d'assurance bien au contraire j'accentue le tout en voulant montrer que je sais m'y prendre. « J'essaierais de pas amocher ton joli visage. » dis-je dans un rictus accentué. C'est juste un entraînement bien entendu j'ai pas l'intention de la frappé et lui démolir la visage hein. Je me cale à ses mouvements, lève les poings et m'apprête à frapper.

Tellement prévisible. Il suffit de provoquer très légèrement quelqu'un, une simple piqûre, une minuscule dose de venin pour faire réagir ce quelqu'un. Tout particulièrement quelqu'un comme Moore, qui semble beaucoup tenir à sa fierté. A moins que ça ne soit son envie constante d'être supérieure. Ça devait être quelque chose comme ça. Elle n'était pas là pour cerner les gens, cela dit et n'avait aucune envie de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête de sa camarade. La belle souhaitait faire un peu de sport. D'où sa proposition. Qu'elle en profite, ce n'était pas souvent qu'elle proposait quoi que ce soit à quiconque. Même pour un simple échange de coups innocents. Elle n'avait besoin de personne, ni pour ça, ni pour autre chose, mais après tout, pourquoi pas? Ça pourrait être drôle. Certes, la définition de ce mot dans le dictionnaire de Síomha pourrait paraître étrange pour tout être normalement constitué. Toujours est-il que Moore arriva rapidement jusqu'aux gants, les enfilant avec difficulté. Ce qui, forcément, fit lever au ciel les yeux de la blonde. Impatiente? Pourtant, non, elle ne l'était pas tellement. Amocher le visage de la belle? S'il vous plait. C'était improbable qu'elle ne puisse ne serait-ce que la toucher. Là n'était pas le but, de toute façon. Lui présentant ses paumes de main, elle laissa tout le plaisir à sa camarade de taper dedans. Oui, le but, à l'origine, c'était ça. C'était moins amusant qu'elle ne l'aurait pensé, cela dit. Dommage. Lorsque la brune eut finalement donné un coup dans les paumes que la blonde avait mis à la bonne hauteur, elle déplaça ses mains de façon à les mettre bien plus bas. Chose qui était censée l'inciter à donner un coup de genou. Oui, gauche, droite, gauche, droite, genou. Le tout en coups rapides. Logique, en soit. C'était un entrainement et il fallait bien commencer quelque part. A moins que Moore pense plutôt à un combat, elles allaient devoir se tenir à entrainer l'autre. « Utilise ton genou. » soupira-t-elle en lançant un regard insistant sur ses mains gantées qui n'attendaient que cela, que son genou rencontre enfin ses paumes. Entrainer une incapable aussi, c'était pas l'idée du siècle.

Il est claire pour tout le monde que je suis une compétitrice née et que je ne refuse jamais un paris ou un défis. Si bien que les gens pensent toujours que pour m’inciter à faire quelque chose il suffit d'y mettre le ton du défis. Mais c'est bien ma me connaître en général si c'est demandé gentiment et que c'est quelque chose qui me semble intéressant il n'y a pas besoin d'en rajouter tant. Siomah pense certainement que je n'ai pas capté son petit jeu, mais bon j'ai l'habitude. Et puis de toute manière je comptais accepté qu'elle ai ajouté cette phrase ou non. La voilà paume face à moi, tandis que que je me prépare à frapper. Je frappe pas tr-s fort au départ puis plus fort et encore plus fort. C'est vrai que ça faisait du bien surtout que j'imaginais la face de la belle blonde à la place de sa main. Un petit rictus se dessina alors sur mon visage. Rictus de courte duré puisque la belle se mit à parler et d'une manière peu agréable comme à son habitude. «Utilise ton genou. » Me dit-elle dans un soupire. Ok j'utilise mon genoux et frappe encore plus fort de cette manière avant de lâcher entre les dents. « Ça t'arrive de ne pas avoir l'air constipé ? » dis-je tout à fait sérieuse. J'aurais pu utiliser un autre mot mais pour moi c'est comme ça que la blonde était définit dans mon esprit. Barbie constipé, le nouveau modèle tout juste sortie en magasin. A cette pensée je ne pus réprimer un rire. J'alternais coup de genoux et coup de poing. Je prenais le truc assez rapidement j'aime bien ça, mes coups se font de plus en plus fort.

Elle semblait prendre le truc, petit à petit. Ses coups se faisaient plus forts, plus assurés. Elle avait moins l'air d'une débile. Rien qu'un peu, disons. Sa position se faisait toujours approximative et s'il s'agissait d'un réel combat, ce n'était sans mal que Síomha réussirait à avoir le dessus sur elle. L'expérience était sans doute un facteur non négligeable. Cela dit, qu'elle ne comprenne pas le coup du genou serait presque une déception. Presque. Elle était plutôt dure à décevoir. D'autant plus, ce n'était pas comme si elle avait de quelconques attentes de la part de Moore. Ou de qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. C'est donc le plus gentiment possible qu'elle lui avait fait part de l'astuce suprême: utiliser son genou. Cela s'appelle la motricité, mes amis. Et il faut s'en servir de temps à autre. Dans cet entrainement, si elle n'était pas un peu plus dynamique, cela n'allait pas aller loin. Enfin, passons. Avoir l'air constipé? Síomha? Tout de suite, on ne sourit pas souvent – jamais – donc on a une tête de constipé? Soupir. Elle leva les yeux au ciel. « Ça t'arrive de te taire? » souffla la belle. Si elle avait un problème pour sourire, sa camarade, elle, avait de sérieux problèmes pour garder sa bouche fermée. Pas moyen de se taire deux minutes, c'est grave quand même. Et voyez comment elle avait utilisé un vocabulaire relativement gentil. Non, vraiment, elle comprenait pas pourquoi elle avait l'air d'être la plus grande garce du monde, Síomha était totalement adorable. Totalement.

 « Ça t'arrive de te taire? » Je souris et donne un bon coup de point bien fort. Elle n'avait pas tord je ne me tait que très rarement mais je sais être silencieuse par contre elle je me demande si elle sait sourire. « C'est presque aussi rare que de voir un joli sourire sur ton si joli visage. » dis-je dans un sourire. Qu'elle pouvait prendre comme de l'hypocrisie et pourtant c'était la pure vérité elle est très belle une beauté hypnotique. Peut être même que son absence de sourire accentue sa beauté mais je pense que de temps en temps ça pourrait illuminer le tout. Je lui souris peut être qu'elle pourrait prendre exemple sur moi. Enfin pour mes magnifique sourire. Je force un autre sourire montrant toutes mes dents. « Si tu veux que je te donne un cours y a qu'à demander. En contre partis tu m'apprendra à boxer. » dis-je dans un léger rire. Elle pouvait prendre cette proposition comme elle le souhaitait mais dans le font j'étais vraiment sérieuse je vous assure ! Je pense que ce serait un magnifique moment qu'on pourrait partager ensemble. Bon ok c'est vrai que ce ne serait pas très drôle quoi que sa tête constipé arrive à me rire au moins 5 minutes tout les matins de quoi se mettre de bonne humeur. « On échange ? » A moi de me mettre à sa place et de me préparer à recevoir les coups dans la paume de mes mains.