Fake Lover, c’est bien beau, mais c’est aussi très épuisant. Parce qu’on est les présentateurs de l’émission, mais ce n’est pas tout. Y’a toute la logistique derrière tout ça qui demande énormément de travail. Je ne vais pas me plaindre, jamais je ne pourrai me plaindre de l’émission qui m’a donné les meilleures choses qui se sont produites dans ma vie. Et puis je suis avec Connor, en France, jusqu’au mois de décembre. Non, je ne peux pas demander mieux. Mais je reste tout de même fatiguée par tout ce boulot. En grande conversation avec le régisseur de plateau qui m’indique quelques changements pour le prochain prime, je prends quelques notes sur un bout de papier. Je suis constamment dérangée par mon téléphone que ne fait de sonner, m’annonçant message après message de la part de Connor. Il m’attend pour le diner… et me demande évidemment ce qu’on va manger. Je souris, terminant ma discussion avant de répondre à son message, que je ne serai pas là avant un moment. Je tourne la tête prête à me diriger en dehors de la pièce, tiens, y’a Cooper là-bas. Je continue mon chemin, mes yeux reprenant contact avec mon Iphone lorsque je m’arrête subitement. Y’a Cooper. Cooper est devant moi, là, maintenant, en France. Je le regarde clignant des yeux plusieurs fois parce qu’en fait, j’ai réellement l’impression d’avoir une hallucination. « Euh… T’es perdu ? » Je demande. Si la réponse est oui, il est vraiment, vraiment perdu pour être en France dans le trou qu’est le village. Non, sérieusement, je crois que je suis sous le choc. Il y a à peine deux jours, nous nous parlions via Skype, et là, il est carrément à quelques mètres de moi. Un énorme sourire vient finalement fendre mon visage, alors que je m’élance impulsivement dans ses bras. Je crois que je suis beaucoup trop heureuse en fait. Je ne sais pas pourquoi il est là, mais merde, ce que ça fait du bien de le voir. « Oh mon dieu… mais t’es fou ou quoi ! C’est pas possible !!! » dis-je en me serrant un peu plus contre lui, rigolant, mes bras qui sont presque entrain de l’étouffer tant j’entoure son cou fermement. Bon, je nous sens observer. Il est vrai que ma réaction n’est pas des plus rationnelles, mais c’est Cooper. Et il m’a manqué, bon. Je décide tout de même de me séparer de lui, souriant toujours autant avant de remarquer la personne à ses côtés. Ah ouais, j’avais raison de me sentir observer, y’a sa fille, Ruby, qui nous dévisage totalement à cet instant même. Bon, je crois que je suis gênée. Et à cette pensé, mes joues s’enflamment. Faut se rappeler que Ruby ne m’a jamais vraiment porté dans son cœur, et j’imagine que les choses n’ont pas changé depuis. Enfin, j’espérais avoir tord pour une fois. « Hey Ruby ! » dis-je en essayant d’y mettre autant d’enthousiasme que j’en ai mit pour son père. Je me tourne vers lui en haussant les sourcils, encore autant sur le choc de l’avoir à mes côtés. « Alors… Un voyage en France… Ici… Sur le plateau de Fake Lover. C’est quoi la grosse nouvelle que tu as pour moi ? » Non parce que sérieusement, je ne vois aucune autre raison qu’il soit ici, sauf pour quelque chose d’une grande importance. J’espère que c’est rien de grave tout de même…

Spoiler:

Je dois me faire à l’idée que Cooper est là avec sa fille Ruby, sur le plateau de Fake Lover. C’est si étrange de le voir alors que la dernière fois que nous nous sommes retrouvé l’un devant l’autre datait de cet été. Évidemment nous passions beaucoup de temps à nous parler grâce à la merveilleuse technologie. Mais ce n’est pas comme être devant lui, en sa présence. Je dois tellement avoir l’air idiote, alors que je le regarde comme une gamine émerveillée qui n’en croit pas ses yeux. Et alors que je me montre craintive face à sa fille, qui je l’avoue, m’intimide beaucoup, je me rends compte qu’elle ne me déteste peut-être plus autant. Oui, je sais, être intimidé par une adolescente de 13 ans, c’est quelque peu pathétique, mais bon, il ne m’en faut pas beaucoup pour devenir terriblement timide. Et avec notre dernière rencontre, j’ai de quoi me montrer incertaine face à la demoiselle. J’ai envie de retourner le serrer dans mes bras une nouvelle fois, mais je crois que ce serait clairement déplacé, alors je décide de m’abstenir et de plutôt lui demander ce qu’il a à m’annoncer. Non parce que je le connais, il doit clairement avoir un truc de gros à me dire pour faire tout ce trajet. « On m’a engagé dans l’équipe, t’es pas au courant ? Je vais bosser avec toi maintenant ! » Euh… Quoi ? J’ouvre grand les yeux alors qu’il me dit ça de la façon la plus naturelle du monde. Est-ce que c’est une blague ? Pourquoi je n’étais pas au courant ? Je fais partie de la production après tout. Alors il serait pour remplacer Syssoï ? « Hein ? » Je cligne plusieurs fois des yeux, puisque oui, dans ma grande naïveté, je le crois sur parole. Et je suis mitigée entre l’envie de sauté de joie et celle de tomber en bas de mes talons-hauts. « Je blague. » Ah oui, évidemment. Non mais je suis bien conne parfois, on dirait que je ne réfléchie pas deux secondes avant de réagir. Cooper n’est vraiment pas du style à vouloir devenir animateur de Fake Lover. Et oui, j’étais un peu soulagée, parce que devoir côtoyer Connor et Cooper en même temps et les voir se détester à toutes les minutes, non, cela serait vraiment une horreur. Cooper se décide finalement à me donner la raison de sa venue ici, ce qui me redonne le sourire instantanément. Enfin, ça c’est avant que Ruby décide de parler de nouveau. « Non mais il s’en fou de visiter la France, il voulait juste te voir » J’hausse les sourcils, hésitant entre un sentiment de gêne profonde et d’amusement. Une chose est certaine, cette petite n’avait pas sa langue dans sa poche. Je regarde Ruby avant de me tourner vers son père, l’interrogeant du regard en souriant un peu plus. Il décide de ne pas relever, ce veut dire qu’elle n’a peut-être raison, mais je ne dis rien non plus. « Pour être une surprise, s’en est vraiment une ! » Je suis tellement dans ma bulle Fake Lover, avec le boulot, Connor, jamais je n’aurais pensé le voir débarquer ici ! « Alors… euh… Ruby, ça te plairait de visiter le plateau et les coulisses ? » Je me souviens avoir déjà entendu Cooper dire que sa fille était fan de l’émission, alors je me dis qu’elle pourrait être intéressé. Je me doute que ce n’est pas le cas de Cooper par contre. « Y’a Josh, un des assistants, je suis certain qu’il adorerait tout te montrer. » Je montre Josh du doigt alors qu’il est un peu plus loin. D’accord, je l’avoue, ainsi, avec Ruby occupée, nous pourrons discuter tranquille mon ancien partenaire et moi. « En plus, il est super mignon… » dis-je un peu plus bas en me penchant discrètement vers elle, essayant que son père ne m’entende pas, ce qui ne doit pas avoir fonctionné. Elle s’éloigne finalement et je glisse mon bras sous celui de Cooper délicatement pour l’entraîner un peu plus à l’écart, dans un coin tranquille. « Je suis vraiment contente de te voir… » Oui, je veux qu’il le sache à quel point ça me fait plaisir qu’il se soit déplacé jusqu’ici pour venir me rendre visite. Je m’installe sur un des canapés du plateau alors que celui-ci est vide à présent. « C’est un peu la folie ici, je me sens déconnectée de la réalité parfois… » Je soupire, avant de sourire de nouveau, parce que je ne peux pas dire que je suis malheureuse de travailler ici. Non, je suis vraiment bien.

Bon, je crois que Cooper a bien entendu ce que je viens de dire à sa fille, juste à voir le regard noir qu’il vient de lancer à ce pauvre Josh. Un regard qui veut clairement dire : « si tu touches à ma fille, je te tue. » C’est drôle de voir Cooper aussi protecteur, mais en même temps, ça ne m’étonne pas vraiment. Sa fille, c’est ce qu’il a de plus précieux. Et je trouve ça franchement beau, parce que lorsqu’on ne connaît pas Cooper personnellement, jamais on ne pourrait se douter d’un tel côté à sa personnalité. Finalement, Ruby accepte la visite et Cooper peut avoir confiance, Josh est vraiment quelqu’un de bien, sa fille n’est pas en danger. Et ainsi, nous pouvons nous retrouver tous les deux. Ça fait longtemps que ça n’est pas arrivé. Et je ne peux qu’approuver le fait que c’est bien mieux de se voir en personne que par nos écrans d’ordinateur. « Oui c’est bien mieux, parce que je peux te toucher ! » Je le regarde, amusée, mon bras toujours sous le sien alors qu’il vient me retrouver sur un des canapés du plateau. Bon, peut-être que cette phrase peut sonner étrange maintenant que j’y pense. Ce n’était pas vraiment le but en plus. Sauf qu’en me rendant compte de cela, je me met à rougir légèrement en regardant ailleurs. Bon, y’a toujours eu le côté un peu ambigu entre nous et je crois, que bien que je sois passé par dessus tout ce qui nous est arrivé, qu’il y aura toujours ce quelque chose entre Cooper et moi. Mais bon, pas besoin de s’attarder là-dessus. « Tu m'étonnes dans ce trou paumé. T'en as pas un peu marre d'être ici ? Je me ferais chier moi. » Cooper et sa franchise. Je souris légèrement, en tournant ma tête à nouveau vers lui. C’est sur que ce n’est pas l’endroit le plus divertissant du monde, tout le monde serait d’accord sur ce point. « Mouais, au début, j’étais vraiment contente de revenir en France. Mais je dois avouer que je me suis habituée à l’Irlande, tellement que j’ai hâte d’y retourner. C’est chez moi maintenant. » Et moi qui lorsque j’avais accepté d’y déménager, je croyais que la France me manquerait. « Et puis, je ne suis pas toute seule… Je suis avec Connor. Bien que… Enfin… » Ouais non, je ne sais pas si j’ai envie de m’aventurer à raconter mes problèmes de couple avec Cooper. Ça serait étrange. Et puis, ça va, c’est juste une mauvaise période, tout va s’arranger entre Connor et moi, je le sais. Je l’espère. On change de sujet, ce qui n’est pas pour me déplaire. Bien que l’affirmation sur mon intégration au sein de l’équipe d’animation me laisse perplexe. Qu’est-ce qu’il veut dire par là au juste ? Je fronce les sourcils, des points d’interrogations apparaissant dans mon regard. « De quoi un peu trop ? Je ne comprends pas comment je peux trop remplir mon rôle d’animatrice ? » Je sais que c’est supposé être un message subtile pas du tout subtile à la Cooper. C’est tellement son genre, y’a quelque chose qui lui déplait quand au fait de ma présence dans l’animation de Fake Lover. De toute façon, il n’a jamais aimé l’idée et n’a jamais comprit pourquoi je voulais travailler pour la populaire émission de télé-réalité. Je ne pensais pas être bonne pour l’emploi lorsque la production me l’a offert, pourtant, j’apprécie vraiment ce boulot finalement. Alors Coop’, c’est quoi le problème ?

Quelqu’un m’explique pourquoi je viens de dire à Cooper que c’est mieux de le voir en personne parce que je peux le toucher ? Dans ma tête, lorsque je l’ai dit, ça ne sonnait tellement pas de la même façon. Je m’emmêle toujours les pattes, c’est pas nouveau de toute façon. Mais ça a vraiment le don de m’embarrasser, j’aurais préféré ne pas dire cette petite phrase qui portait tellement à confusion. « Voyons…Calme tes ardeurs ! Je suis marié je te rappelle » Je lève les yeux au ciel, alors que mes joues sont déjà rouge. À croire que ça lui plait de me mettre dans l’embarras. « Oui, oui, ça va. Ça je le sais. » Je ne suis plus amère par rapport à son mariage, mais si nous n’en parlons pas, ce n’est pas plus mal non plus. « Et t’as compris ce que je voulais dire. » J’ajoute tout de même en lui faisant une petite moue, alors que ma main se resserre sur son bras. Juste pour m’assurer qu’il est bien présent. Parce que j’ai encore à un certain point, l’impression que ce n’est qu’un rêve. Qu’il n’a pas fait tous ces kilomètres pour me voir. Et justement, il me fait comprendre qu’il me préfère en Irlande aussi. Rien de bien étonnant. C’est sur que ça fait vraiment moins loin pour se voir. Je lui souris doucement, alors qu’il me demande comment je trouve ma vie ici, dans ce trou de village. Et encore une fois, je parle trop. Ça devient une habitude chez moi on dirait bien. Je parle de Connor et malheureusement, mon hésitation n’est pas passée inaperçue aux yeux de Cooper qui me pose la question. Je deviens automatiquement gênée, baissant les yeux vers le sol, puis au loin, cherchant une issue pour ne pas à avoir à parler de ces problèmes là à Cooper. « Bien que… Disons que… » Je tourne autour du pot ? Non, ce n’est vraiment pas voulu. Hm. « Ce n’est pas l’harmonie en ce moment… » Je me mords nerveusement l’intérieur de la joue, n’ayant vraiment pas envie d’aborder le sujet. Mais je connais bien Cooper, il ne me laissera pas tranquille, il voudra tout savoir et malheureusement, je ne sais même pas qu’elle explication je pourrai lui donner. Parce que je ne sais même plus où j’en suis dans toute cette situation. Pourtant, le sujet de conversation dévie, et ce n’est pas pour me déplaire. Il va surement revenir sur mon cas et celui de Connor un peu plus tard, mais pour l’instant, il semble agacé par autre chose. Je ne vois pas qu’elle est le problème avec mon animation de prime, mais je crois bien qu’il est sur le point de me le dire. « Je ne sais pas…Je pensais que c’était juste à Connor le rôle du connard… On t’écris tes textes ? Ou c’est du pur Esther ? Parce qu’honnêtement, j’ai un peu de mal à te reconnaitre… » Je fronce les sourcils en le regardant, pas certaine d’avoir bien comprit ce qu’il venait de me dire. Enfin, je ne suis pas idiote, j’ai très bien comprit, mais je n’arrive pas à croire qu’il me dit ça. Je fais mon travail, rien de plus, rien de moins. Reste que cela me touche beaucoup plus que je ne l’aimerais. Il ne me reconnaît plus. Je suis choquée qu’il me dise cela. « C’est du pur Esther… Je veux dire… Je ne vais pas faire des câlins à tout le monde Cooper. On a des cotes d’écoutes à atteindre tu sais… » J’ai l’impression d’être énervée. Et je suis sur la défensive en lui répondant, comme s’il venait de piquer dans mon orgueil. Le problème, c’est que je n’avais jamais vu les choses comme si elles étaient mal. « On a tous subit le même sort et on n’en est pas mort tu sais… Ils ont signé un contrat… » Oui, nous avions tous subit la même chose, et à cet instant, je me souviens à quel point j’avais maudit Micah pour l’humiliation qu’il m’avait fait subir. Je tourne la tête, parce que j’ai soudainement honte. Mon dieu, Cooper à raison. C’était comme s’il venait d’éclater la bulle Fake Lover dans laquelle je vivais depuis le début de la saison. Je suis une vraie garce sur les primes. Cela me reste de travers dans la gorge, alors que je n'arrive pas à l'admettre haut et fort.

« Tu veux en parler ? » Qu’est-ce que je disais. Il ne fait pas la demande pour se réjouir d’un certain malheur venant de mon couple. Non, je ne peux pas croire qu’il me poserait la question dans cette intention. Parce qu’on a beau gratifier Cooper de tous termes plus ou moins élogieux, je sais que lorsque cela me concerne, il veut profondément mon bonheur. Comme je souhaite le sien. Je crois peut-être trop en lui, j’ai peut-être une confiance aveugle en lui. Ce n’est pas d’hier que mon comportement est ainsi avec lui. Cependant, malgré tout, je ne sais pas si je suis prête à tout lui annoncer. Parce que parler de Connor à Cooper, parler de ma relation à l’homme que j’ai déjà aimé, je trouve ça étrange. Je ressens un malaise, bien qu’il ne devrait plus avoir lieu. Je relève finalement les yeux vers Cooper, parce que je ne vais pas pouvoir éviter son regard durant des heures. « Non… J’ai… je veux profiter de ta présence ici. » Je force un sourire en sa direction, bien que je sois sincère lorsque je lui dis cela. Le sujet est clos. Enfin, pour le moment, parce qu’on y reviendra plus tard et j’imagine que je m’ouvrirai un peu plus à lui. Je ne sais pas. Reste que de toute façon, la conversation est bien lancée sur un autre sujet, auquel je n’étais pas préparé. C’est la première fois que quelqu’un me confronte à l’animation que je fais durant les primes. Tout le monde ici me dit que je fais du bon boulot. Il semblerait que Cooper ne soit pas d’accord, et il ne se gêne clairement pas pour me le dire. Je lui sors des excuses préfabriquées, qui n’ont pas l’air de le convaincre. Ça va, je ne suis pas convaincue moi non plus. Et alors que je me sentais en confiance dans ce boulot, je venais de tout perdre en une seule seconde. Comme si je venais de frapper un mur. « Je ne me rappelle pas avoir signé quoi que ce soit sur le fait de se faire humilier par un présentateur. Puis tu sais moi je m’en fou, ça ne m’avait jamais atteint, mais on ne peut pas dire la même chose pour tout le monde, pas vrai ? » Je fuis son regard, parce que je sais bien que sa question me concerne directement. Il parle de moi et de toute la difficulté que j’ai éprouvé lors des primes durant notre saison. Ces primes durant lesquels je me faisais mettre en plein visage à quel point j’étais une petite fille pathétique amoureuse de son partenaire. Je ne dis rien, parce que pour le coup, je sais qu’il a raison. Et ça me tue, merde. Et donc, je l’écoute continuer, parce qu’il ne semble pas avoir terminé. Non, c’est la journée de : vas-y, on en fait baver à Esther. J’ai lâché son bras, parce qu’il me blesse surement plus qu’il ne le voudrait. Pourquoi fallait-il qu’il manque autant de délicatesse ? Je pince les lèvres lorsqu’il émet un commentaire envers Connor. « Connor n’est pas un salaud, ça va. » Cette guerre entre les deux me prenait beaucoup trop la tête. Je savais qu’une harmonie ne serait jamais possible, mais ce n’est pas non plus nécessaire de s’insulter constamment. Mes yeux se remplissent tranquillement de larmes, alors que je fixe un point imaginaire, au loin, me concentrant pour ne pas fondre en larmes. Parce que à entendre Cooper, je suis devenue un monstre. Il ne me reconnaît plus, il l’a bien dit. Et j’ai cette stupide obsession de devoir toujours plaire à tout le monde, mais surtout à lui. « T’as fini ? Ou tu vas continuer à me dire à quel point je suis une garce maintenant ? Non mais si t’as fait tout ces kilomètres pour ça Coop’, t’aurais du rester chez toi. » Je suis sèche, tellement que je me surprends moi-même. Parce que ça ne me ressemble en rien. Je ne le pense aucunement, je suis vraiment contente de le voir. Mais il vient vraiment de toucher une corde sensible et ce, de la mauvaise manière. Je viens effacer immédiatement la larme qui s’écrase sur ma joue, ne voulant pas lui offrir le spectacle d’Esther la pleurnicharde. Parce que ça arrivait beaucoup trop souvent ces derniers temps. Je suis rongée par la culpabilité à présent. Je me sens coupable de mon comportement à la télé et envers lui. « Je voulais juste… Pour une fois, je me sens acceptée. J’avais l’impression de faire du bon travail… Je ne veux pas faire de mal, ce n’est pas mon but. Tu le sais Coop’… je ne pourrais pas faire de mal à une mouche. Je veux juste plaire. C’est tout. » Je me tourne vers lui, le regarde fixement, mordillant ma lèvre inférieure nerveusement alors qu’une autre larmes s’échappe de mon œil pour glisser sur ma joue. Il vient de me mettre dans un sale état.