La Saint-Valentin. Qui n'en a jamais entendu parlé ? Qui ne sait pas ce que ce jour représente ? Personne. Tout le monde connaît l'entrain que ce jour du mois de février provoque dans les couples. Dîner aux chandelles, cadeaux, romantisme, etc. Je connaissais toutes les coutumes qui entouraient ce jour symbolique dans l'amour que se porte un couple mais je n'y avais jamais goûté pour la simple et bonne raison que personne dans mon pays natal ne voulait être vu avec un type comme moi. Je savais donc ce que cela faisait d'être seul à la Saint-Valentin et je n'avais jamais regretté car je n'avais jamais eu la chance d'y participer. Cette année, cela changerait. Je marchais avec ma canne. J'étais près des falaises et j'entendais au loin les vagues venant s'échouer sur les rochers. J'étais soudainement nostalgique de ma première semaine ici et de la description que m'avait fait Breathe ici même. Je soupirais e je continuais de m'approche du rebord pour finalement m'appuyer sur la rembarde. Je riais légèrement. « Je t'ai entendu. » Dis-je à la personne qui était derrière moi depuis quelques minutes maintenant. « Et c'est pas très discret en sachant que la fumée de ta cigarette vient vers moi. »

Aujourd'hui c'était la Saint-Valentin, et à vrai dire, j'en avais strictement rien à foutre. Je ne supportais pas l'idée de devoir me plier à une tradition inventé par je ne sais qui, juste parce que c'était à la mode. Si j'avais envie d'offrir des fleurs à une nana qui me plaisait, je n'avais aucune envie d'attendre un jour précis dans l'année pour le faire. C'était un jour comme un autre pour moi, et je comprenais pas pourquoi Cupidon en faisait tout un foin. Décidant que ce jour n'avait rien de spécial, j'avais organisé ma journée de la même manière que les précédentes, aller là où mon corps me dictait d'aller. Et en ce début d'après-midi, j'eus envie de profiter de la vue qu'offrait les falaises. Profitant d'être dehors, je sortis une cigarette de mon paquet pour l'allumer aussitôt. Je marchais tranquillement vers le bout du jardin lorsque j'aperçus Lukas. Sa présence ici m'interpella, il n'était pas entrain d'admirer la vue, alors que faisait-il ici ? Peut être qu'il s'était perdu, peut être qu'il ignorait que c'était l'endroit le plus reculé du parc, d'ailleurs, c'était sacrément dangereux par ici. Il avait beaucoup de risque de chuter malgré la rambarde. J'étais tellement occupé par mes pensées assez ahurissantes que je n'avais même pas prit le temps d'indiquer ma présence, mais ce n'était pas utile puisque le candidat m'interpella. « T'es vraiment sûr d'être aveugle toi ? » Lançais-je en riant, repensant à l'absurdité du buzz de Zhara. « Grillé à cause d'une mauvaise habitude. » C'est vrai qu'en plus, j'avais tendance à trop fumer depuis mon arrivée. « Qu'est ce que tu fais là tout seul ? »

J'étais suivi. je l'avais bien remarqué mais je n'avais rien dit car je pensais que le candidat m'informerait de sa présence avant que je ne lui dise que je savais qu'il était là. Mais ce ne fut pas le cas alors je l'interpellais. « T'es vraiment sûr d'être aveugle toi ? » « A 200%. » Lui répondis-je avant de rire. « Grillé à cause d'une mauvaise habitude. » Je reconnaissais facilement la cigarette à l'odorat. C'était une odeur que je ne rencontrais pas souvent et qui puait, à mon goût, que j'en venais même à me demander comment les gens faisaient pour en fumer une bonne dizaine en une semaine. « Fumer, tue. D'accord. Mais fumer, pue aussi. Donc facile de te repérer avec ce nuage de fumée qui t'entoure. » C'était indéniable. Maintenant que j'avais perdu la vue mes autres sens avaient mis en place de nouvelles stratégies pour compenser ce manque. Je réussissais donc à être aussi attentif - voire plus que les autres - car je ne me reposais plus sur la vue. « Qu'est ce que tu fais là tout seul ? » Très bonne question. Nous étions le 14 février et je marchais dans le parc du château, seul, pour oublier que j'avais l'habitude d'être seul le jour de la Saint-Valentin. « Je me dégourdissais un peu les jambes et j'avais envie de sortir un peu. Et toi ? Tu me suivais, n'est-ce pas ? »