Je n'étais pas très en forme. C'était la pire semaine de l'émission, de ma vie. Indigestion, Baptiste et Lhoas, nomination. Même Oona était nominée à mes côtés. Ce n'était pas la meilleure des semaines. Je m'isolais donc dans le chambre. Ce que je voulais faire : rien, si ce n'est dormir et essayer de ne plus penser à dimanche. Déjà habillé avec mon débardeur et mon pantalon de pyjama par-dessus mon caleçon, je m'effondrais sur mon lit. Regard dirigés vers le plafond que je ne pouvais voir, je restais immobile, en position de l'étoile sur ce lit. Je ne voulais rien faire d'autre que de rester ici. Mon futur peut-être départ me hantait. Je ne voulais pas partir et j'avais une chance sur deux de rester ce qui était très peu. J'avais peur. Peur de quitter le château, peur de retourner dans le monde extérieur. Je ne voulais pas sortir de ce petit cocon. « Je veux pas partir. » Dis-je alors à la personne qui venait d'entrer dans la chambre et qui s'approchait de moi.

Cette semaine j’avais eu le regret de retrouver deux de mes amis voir plus sur le banc des nominés. Oona n’était plus une inconnue aux bataillons puisqu’elle était déjà passée par là, nous en étions l’un l’autre à deux nominations, pourtant ce qui m’inquiétais c’était sa popularité face au public, oui, je n’oubliais pas qu’elle aurait dû être éliminée la semaine de sa nomination mais que le départ d’Enya avait permis à la petite blonde de poursuivre l’aventure et ce depuis quelques semaines déjà. La seconde personne et non la moins importante était Lukas. Savoir qu’il pouvait partir à l’issue du prime me bouleversait profondément et j’étais incapable d’imaginer mon aventure sans lui, je savais bien qu’à un moment ou un autre nous allions être séparés mais il était trop tôt pour ça. Depuis jeudi je n’osais pas trop approcher le jeune homme, je ne savais pas où nous en étions mais je ne pouvais me résoudre à ne pas lui parler avant le prime de demain. Je rentrais dans la chambre à sa recherche. « Je veux pas partir. » Je m’approchais de son lit venant m’asseoir près de lui, je lui prenais doucement la main. « Je ne veux pas que tu partes… »

Allongé sur mon lit, j'avais bien entendu qu'un candidat était là. je ne savais pas qui et pourtant je m'étais confié à lui. Je voulais m'exprimer et dire ce que je ressentais au fond de mon cœur quant à cette situation nouvelle dans le château. Il s'installa alors à mes côtés et attrapa ma main avec une douceur incomparable que je reconnus immédiatement. Baptiste. « Je ne veux pas que tu partes… » Je souris. Je me redressais alors sur le lit, en gardant toujours ma main dans celle du jeune homme, et je me mis en tailleur face à lui. « Merci... Mais y'a quand même une chance sur deux que je reste dimanche. C'est pas beaucoup... » Je serrais alors sa main. Rien que l'idée de quitter Fake Lover me déconcertait. Je ne voulais pas partir. Pas maintenant.

A ce stade de l’aventure il était impossible que j’accepte de laisser Lukas partir, j’avais besoin de lui plus que quiconque ici et la production n’avait pas le droit de me l’arracher. Le fait qu’Oona se soit retrouvée nominée m’affectait également, j’aimais beaucoup les deux candidats dans cette aventure et j’espérais encore qu’ils allaient revenir tous les deux même si c’était utopique. Je me doutais que cette semaine était loin d’être facile pour le jeune homme, il y avait déjà eu les problèmes entre nous et maintenant cette maudite nomination. J’avais besoin de profiter de lui au cas où. « Merci... Mais y'a quand même une chance sur deux que je reste dimanche. C'est pas beaucoup... » Je soupirais m’approchant de lui pour ne pas perdre l’équilibre que j’avais depuis quelques minutes. Je serais sa main avec un petit sourire tristounet. « C’est bien simple tu peux pas partir… Je vais tout faire pour que le public vote pour toi… On a encore une journée pour faire ta campagne après tout et puis… Je n’imagine pas mon aventure sans toi alors tu partiras pas… » C’était un peu niais ce que j’étais en train de dire, mais c’était la réalité… Du moins pour la première partie jusqu’à mon affirmation sur son départ qui me semblait impossible parce que ça, c’était au public de décider.

Avec Baptiste, ça n'avait jamais été facile depuis la fin de semaine dernière. Pourtant, il était là, avec moi. J'étais nominé et j'avais des chances de quitter le château dimanche soir. Mais il était là avec moi. « C’est bien simple tu peux pas partir… Je vais tout faire pour que le public vote pour toi… On a encore une journée pour faire ta campagne après tout et puis… Je n’imagine pas mon aventure sans toi alors tu partiras pas… » Je souris. Faire campagne... C'était une idée absurde mais touchante. Il était touchant. « J'espère juste rester. » L'informais-je alors. Baptiste devait sans douter. Comme tous les autres nominés, j'avais cette envie, ce besoin de ne pas quitter le jeu pour continuer encore à vivre quelques jours dans ce fabuleux château avec eux, avec lui. Je déposais une main sur sa joue et je la caressais avant de déposer un simple baiser dessus. Je n'avais pas d'explication pour ce geste. J'avais juste eu cette envie au cas où je partirais lors du prochain prime.

Depuis que j’avais fait l’amour avec Lhoas tout était bien plus compliqué, j’appréciais ce dernier plus que beaucoup de personnes dans ma vie mais depuis notre petit accrochage alors je m’étais quand même cassé le cul à lui préparer un petit déjeuner et tout j’avoue que j’étais quelque peu sur la défensive. J’avais peur et lui il n’avait pas trouvé de manière plus fine que de me tourner le dos en quelque sorte. Oui, l’amour et moi ça faisait vingt et je prenais la fuite par peur de m’en prendre plein la tête au final. En plus de tout ça j’avais perdu Lukas, c’était tout comme en tout cas et c’est ça qui me faisait très mal en ce moment. Je passais une sale semaine, l’idée de le perdre tout court m’était impensable. « J'espère juste rester. » Je souriais, il venait déposer sa main contre mon visage, sa peau en contact avec la mienne provoquait un immense frisson qui me parcourait l’ensemble du corps, il s’approchait et me déposait un court baiser sur la joue. « Si tu devais partir… Je… Ne m’en tiens pas rigueur. » Je m’approchais et prenait rapidement possession de ses lèvres d’une manière infiniment douce.

Retrouver le contact de sa peau était un plaisir incomparable. Il m'avait vouloir du temps mais je ne pouvais rester si éloigné de lui. J'avais bien sur posé quelques limites. C'est pourquoi je ne déposais qu'un simple baiser sur sa joue. « Si tu devais partir… Je… Ne m’en tiens pas rigueur. » Je ne comprenais pas sur le coup. Mais lorsque les lèvres de Baptiste entrèrent en contact avec les miennes, toutes mes limites tombèrent. Le jeune homme m'embrassait avec une douceur que j'appréciais énormément. J'en vins même à lui rendre ce baiser tout en passant une main sur son visage. Je nous basculais en arrière. Allongé, je l'embrassais à nouveau avant de me lover contre lui. Je ne voulais pas partir. Il y avait encore tant de choses ici. Je me collais à lui. Je me sentais presque en sécurité. « Je ne t'en tiendrais pas rigueur... » Lui répondis-je avec un petit sourire sur les lèvres.

L’idée de perdre Lukas à ce stade de l’aventure m’était inimaginable et je pense qu’il s’en rendait compte. Oui, le mec que j’étais, c’est-à-dire celui qui ne laissait que rarement entrevoir ses vrais sentiments était en train de se laisser à des révélations plus ou moins implicites concernant Lukas. Il m’avait déposé un très court baiser sur la joue, j’avais frissonné et je m’étais senti apaisé pendant quelques secondes avant de revenir à cette triste réalité, il allait peut-être partir et je n’étais pas prêt à le laisser s’en aller, j’avais énormément de choses à lui dire mais pas aujourd’hui… Pas maintenant, je me contentais juste de le supplier de ne pas me tenir rigueur de ce que j’allais faire, je m’approchais et lui déposait un très doux baiser sur ses douces lèvres dont j’appréciais énormément le goût, j’étais sur le point de rompre ce nouveau contact lorsqu’il prolongeait, je me retrouvais rapidement allongé sur le lit tout contre lui. « Je ne t'en tiendrais pas rigueur... » Je lui souriais passant l’une de mes mains contre son visage que je caressais du bout des doigts. « C’est cool… » Que répondre de plus ? J’étais tellement bien là, dans ses bras.