Faire du sport favorise la souplesse, la force musculaire ainsi que l'équilibre psychologique. Tout comme cela permet de lutter contre le stress et certaines maladies. Du moins, c'est ce qu'on entend souvent dire à propos du sport. Jackson, lui, s'en fichait pas mal, pour dire vrai. Quand il faisait du sport, c'était d'avantage parce qu'il avait envie d'en pratiquer que pour une autre raison, citée ci dessus ou non. Ainsi donc, en ce jour, ça n'était aucunement pour une autre raison que celle de désirer faire du sport dans la salle appropriée qu'il se rendit dans celle-ci. Vêtu d'une tenue de sport classique pour l'occasion, il entra alors dans la pièce. Sauf qu'alors qu'il croyait pouvoir y être seul, il aperçut quelqu'un au loin. Gabrielle. Okay, demi tour. Ou pas. Non, en fait, droit devant. Ou pas. Merde. Il n'en savait rien. Et ça le gonflait de ne jamais savoir comment agir avec elle. Parce qu'aux dernières nouvelles - et pour ne pas changer - la belle rousse lui en voulait. Pour autant, devait-il laisser tomber son envie de faire du sport, simplement parce que mademoiselle le boudait encore ? Certainement pas. Ainsi donc, c'est d'un pas assuré - ou presque - que Jackson avança dans la salle, jusqu'à arriver au niveau des vélos, Gabrielle se trouvant justement sur l'un de ces derniers. Sans réfléchir, il prit place sur celui qui se trouvait à coté du sien. Autrement dit, sa présence ne l'empêcherait pas de faire ce qu'il était venu faire à la base. Tandis qu'il l'observait silencieusement, Jackson hésita à prendre la parole. Bon sang qu'il avait envie de parler. De lui parler. Mais peut être ne valait-il mieux pas qu'il l'ouvre. Alors il resta encore silencieux quelques instants, avant de ne plus pouvoir tenir d'avantage. « Tu n'avais pas à partir comme ça, la dernière fois » lâcha-t-il alors, sur un ton tout à fait neutre, tout en tournant légèrement la tête vers la jeune femme. Non parce que les sorties dramatiques, ça va bien deux minutes, mais au bout d'un moment ... Stop.

Elle s'habille rapidement, elle veut se dépêcher avant qu'on lui prenne la place dans la salle sport. Elle revêt un jooging épais, et un simple débardeur, elle est tout en noir cette après-midi. Elle choppe une bouteille d'eau et se rend dans la salle de sport. Il y a personne, c'est parfait. Elle attache sa chevelure rebelle en un chignon assez négligé, elle s'en fout. Gabrielle prend place sur un vélo, et commence à pédaler. Vingt minutes plus tard, quelqu'un la rejoindre. Elle ne tourne même pas la tête, elle a vu son reflet dans l'une des glaces de la pièce. Et il se dirige vers elle, génial, comment allait-elle s'en sortir cette fois ? « Tu n'avais pas à partir comme ça, la dernière fois » Première nouvelle. Elle faisait ce qu'elle voulait, et puis c'était trop tard. Elle n'avait pas su calmer son impulsivité et c'était barré comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. A croire que Jackson avait toujours droits aux muavais côtés de Gabrielle, elle le plaignait, surotut qu'elle ne le faisait pas exprès. Mais ça lui venait tout naturellement. « Mais je l'ai fais. » répond t-elle en haussant les épaules, tout en prenant bien soin d'éviter son regard et de ne pas tourner la moindre partie de son corps dans sa direction, histoire de ne pas la trahir. Elle hésite même à quitter la pièce, c'est pour dire, parce qu'elle n'a aucune explication valable pour ce geste. Gabrielle ne veut pas en parler, pas du tout. Elle regrettait son geste, un peu, une réaction excessive. En même temps elle ne pouvait pas être calme vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et quand ça explosait, c'était avec Jackson. C'était pas de sa faute.

Il aurait pu faire demi-tour. Oui, il aurait pu. Mais il ne le fit pas. Parce qu'il préférait encore tenter un infime dialogue avec Gabrielle. Elle n'avait peut être pas l'intention de lui adresser la parole, et c'était bien dommage. Car lui n'attendait que ça à vrai dire. Elle ne s'en doutait probablement pas, mais en agissant comme cela à son égard, elle lui faisait inévitablement de la peine. Oh mais attendez, peut être bien qu'elle n'en avait clairement rien à foutre en fait. Ouais, probablement. Quoi qu'il en soit, Jackson avait pris le risque de prendre place sur le vélo qui se trouvait à coté de celui de la jeune femme. Ça n'était pas anodin comme place, c'était évident. D'ailleurs, il ne put résister bien longtemps à l'envie de s'adresser à elle. Il aurait préféré attendre encore un peu, ne serait-ce qu'une minute ou deux, mais il n'y parvint pas. Parfois, il se trouvait pitoyable. En réponse à ses paroles, il obtint un simple « Mais je l'ai fais », et pas même un regard de la part de la jolie rousse. Jackson poussa un soupire. Il hésita à poursuivre, car il était clair que Gabrielle préférerait sans doute se faire couper un bras plutôt que de subir sa compagnie. Mais qu'importe, il préféra tenter une autre approche. Tant pis si il passait pour un miséreux. « C'était peut être pas très fin d'amener ce sujet dans la conversation ... » fit-il doucement, cherchant le regard de la jeune femme, qui le fuyait toujours. Et dire que la semaine dernière, c'était lui qui avait joué à éviter le sien. Alors qu'à cet instant précis, il se damnerait pour obtenir ne serait-ce qu'un clignement de paupières de sa part. Bon sang. « ... Mais je ne comprends pas pourquoi tu as réagi de la sorte. » reprit-il, toujours sur un ton extrêmement calme. Il s'arrêta de pédaler un instant, sans doute parce qu'il réalisa que ça n'était plus que le cadet de ses soucis. « Est-ce que je suis censé m'excuser ? » poursuivit-il. Après tout, peut être avait-il plus merdé qu'il le croyait. Et peut être qu'elle lui en voulait véritablement, en fait. Oh, et peut être qu'elle avait réagi de cette manière parce qu'il l'avait particulièrement agacé, pour une raison ou pour une autre. « C'est moi qui mendie aujourd'hui. Parce que je veux comprendre. » Effectivement, il semblait mendier. Mais ça lui importait si peu, si vous saviez. Si peu.

Jackson ne pouvait pas s'en empêcher, il se sentait coupable. Oui, en quelques sortes. Parce qu'il savait que Gabrielle cherchait à le fuir, qu'elle se refusait volontairement au dialogue, et il ne savait toujours pas pourquoi. Enfin si, techniquement il le savait. Cela avait visiblement un rapport avec sa réaction de l'autre jour, dans la salle de musique. Dès qu'elle eut appris - assez maladroitement, il est vrai - que le grand blond s'était un peu laissé aller à travers le nid, elle s'était tout simplement barrée. Il lui en avait voulu, sur le moment. En fait, ça n'avait duré que quelques minutes. Car très vite, et aussi étrange cela fut-ce, il s'était senti attristé. Parce qu'il avait eu l'impression d'avoir fait suffisamment d'efforts pour ne pas que leur entrevue connaisse une telle fin. Et pourtant, ce fut bien le cas. Ainsi donc, il se sentait pour le moins peiné par le départ de la jeune femme. Et aujourd'hui, il souhaitait comprendre les véritables raisons d'une telle sortie. Ainsi donc, elle aurait souhaité ignorer ces détails, surtout si ça le concernait, lui. Jackson arqua un sourcil. Il était un peu perdu pour le coup. « Je ne suis pas sûr de comprendre » fit-il simplement. Autant il pouvait être assez perspicace, autant là, il n'y parvenait pas. Par la suite, il demanda à sa camarade s'il était censé s'excuser. Car peut être était-ce qu'elle attendait de lui. Des excuses. Oui, peut être. Ou peut être pas, en fait. Car elle affirma que ça n'était pas à lui de s'excuser, mais à elle. Et là, miracle, elle le dévisagea enfin. Un minuscule sourire prit alors place sur les lèvres du grand brin, qu'il se débrouilla néanmoins pour camoufler légèrement. Que voulez-vous, un simple regard de la part de la jolie rousse suffisait à cet instant précis à le combler. Okay, il était idiot. Mais tellement idiot. Gabrielle reprit la parole, et il l'écouta attentivement. Jackson l'observait toujours. « Tu n'es pas conne » lui adressa-t-il doucement. « Tu me connais, tu sais que je ne lâche pas l'affaire aussi facilement ... » reprit-il, posant son regard plus intensément sur la jeune femme. « ... Tu es comme moi, d'ailleurs. » Croyez bien qu'il se rendait compte qu'il ne pouvait être que peu flatteur de comparer qui que ce soit à sa propre personne. Pour autant, il est vrai qu'ils faisaient souvent preuve du même entêtement tous les deux. « Mais je n'ai pas envie que tu te braques. Si tu le souhaites, je peux simplement m'en aller. » Histoire d'aller déranger quelqu'un d'autre ou, mieux encore, de rester seul. Bien sûr, il mourait d'envie de la bombarder de questions, mais il ne souhaitait pas que Gabrielle lui en tienne rigueur. Il ne le supporterait pas. Il ne le supporterait plus.

« Je ne suis pas sûr de comprendre » Et elle n'allait pas lui filer le décodeur non plus. Parce oui, elle était jalouse, et alors ? Elle n'allait pas le nier, mais elle n'allait pas le crier sur les toits non plus. « C'est pas grave.. » C'était surement mieux ainsi. Et puis, elle vivante, elle n'irait jamais lui dire ça. C'était tellement incohérent. Et puis elle n'avait pas le droit d'être jalouse. Jackson faisait ce qu'il voulait, il pouvait se taper toutes les candidats encore présentes du Nid, elle n'avait pas le droite d'être jalouse, ni de lui faire une mini crise de jalousie et de possessivité comme l'autre jour. Non Jackson n'allait pas avoir droit aux sous-titrages pour comprendre les paroles de notre jolie rousse. C'était décidé. Et cette fois, elle allait essayer de tenir ces engagements, pour une fois, et faire preuve d'un peu de volonté. « Tu n'es pas conne » Elle lui sourit doucement, bien spur qu'il n'allait pas lui dire le contraire, mais elle, elle le pensait. Elle le pensait si fort en ce moment que cela pouvait être gravé sur son front. Malheureusement, elle savait que Jackson ne lâcherait pas l'affaire, il avait si bien résumé son caractère. « ... Tu es comme moi, d'ailleurs. » Elle ébauche un début de sourire, car il est totalement dans le vrai. Leur récente entrevue dans la salle de musique en était un parfait exemple, plus têtus qu'eux, tu meurs. « Mais je n'ai pas envie que tu te braques. Si tu le souhaites, je peux simplement m'en aller. » Pour aller où hein ? Parce que la rouquine n'a pas envie de lui gâcher son petit moment de sport à cause d'elle. Enfin, elle vient de remarquer de Jackson ne pédale plus, on repassera plus tard pour le sport. D'ailleurs, Gabrielle aussi, ne fait plus rien, elle pose un pied à terre pour assurer son équilibre, ça serait trop con de se casser la gueule maintenant. « Non, reste. » lui dit-elle en plongeant son regard dans le sien, avant de détacher ses yeux du visage de Jackson, elle n'avait pas envie qu'il parte.

Non, Jackson ne comprenait pas. Il n'était pas particulièrement idiot, pour autant, il devait avouer ne pas tout saisir de la présente situation. Gabrielle n'avait pas apprécié de savoir que Jackson avait couché avec deux candidates du nid. Et depuis ce jour, le grand blond se demandait très sérieusement pourquoi elle avait bien pu réagir de la sorte. A ce jour, il n'en avait toujours pas la moindre idée. Gabrielle semblait trouver que ça n'était pas grave. Mais Jackson, lui, détestait ne pas comprendre. Il avait sans cesse envie de tout savoir, de tout connaitre, de tout assimiler. Et là, ça lui était tout bonnement impossible. Il aurait pu se sentir particulièrement frustré, voir agacé. Mais non, il semblait étonnement serein en réalité. Allez savoir pourquoi. Qui plus est, alors qu'on aurait pu croire qu'il insisterait d'avantage, il ne le fit pas. Cela était d'autant plus étrange qu'il venait très justement de dire de lui même qu'il n'était pas du genre à abandonner si facilement, insistant au passage sur le fait que Gabrielle était comme lui de ce coté là. Et ça, ça n'était que trop vrai. Quoi qu'il en soit, Jackson sembla abandonner. Bien sûr, il aurait pu insister jusqu'à faire craquer la jolie rousse, mais il préféra s'abstenir. Comme il le disait lui même, il n'avait aucune envie de la braquer. Il ne souhaitait pas que Gabrielle lui en veuille parce qu'il aurait simplement un peu trop insisté. Jackson se connaissait bien - logique, nous direz-vous - et se savait capable d'être très lourd dans ce genre de situations. Ainsi, il était sans nul doute préférable qu'il s'abstienne de la questionner d'avantage. Préférable pour tout le monde, oui. Finalement, Jackson songea à partir. Car il lui semblait évident que Gabrielle n'avait pas nécessairement envie de passer du temps avec lui. Lui même n'avait pas toujours très envie de rester avec sa propre personne, bien qu'il y soit fortement obligé. Mais ça, c'était tout autre chose. Toujours est-il que lorsqu'il proposa à Gabrielle de la laisser, celle-ci lui demanda de rester. Pour le coup, il fut assez surpris. Elle lui demandait de rester ici, sérieusement ? Qui l'eut cru, les amis. « D'accord » fit-il doucement, tout en lançant un regard à sa camarade, qui elle portait le sien ailleurs. Un silence s'imposa ensuite dans la pièce. Que dire ? Que faire ? Telles étaient les questions qui se chamaillaient dans l'esprit du grand blond. « A force de pédaler aussi énergiquement, je crains que nous ne souffrions bientôt d'une vilaine tendinite » fit-il finalement remarquer, sur un ton ironique, quoi qu'également légèrement amusé. Oui, Jackson savait faire preuve d'un tant soit peu d'humour de temps en temps. C'était remarquablement rare, mais cela arrivait. Allez, remettez-vous.

« D'accord » Elle soupire doucement, puis relève les yeux vers lui, croisant son regard. « Tu m'en veux ? » lui demande t-elle soudainement. Parce que il y avait matière à lui en vouloir si on résumait tous les agissements de la belle. Elle le fout à l'eau la première semaine, le repousse ensuite à la cave suite à son baiser, en le laissant seul, elle le gifle ensuite la deuxième semaine suite à ses paroles, elle ne lui parle plus pendant des semaines, et l'évite avec un grand soin. Puis pour finir, elle fait une mini crise alors qu'ils viennent juste de se reparler, alors qu'il y avait eu plus de trois semaines de silence entre eux, et finit par claquer la porte en s'enfuyant, ruinant leurs touchantes retrouvailles. Et la cerise sur le gâteau, elle ne lui donne pas d'explications. Gabrielle manquait cruellement de logique lorsqu'elle était en présence de Jackson, ça lui donnait un peu côté lunatique quand même. Et lui après tout, tant de tempetes, bravé avec courage, il ne lui en veut pas, ou du moins, il le cache bien. Enfin on peut s'attendre à tout avec Jackson. Mais y a quelquechose de louche quand même, s'il était quelqu'un de normal, il ne lui parlerait plus, ou il lui ferait part de son mécontentement. En tout cas, c'est ce qu'elle ferait si on lui faisait la même chose. Mais Jackson restait étrangement calme, c'est surprenant. La rousse croise les bras sur sa poitrine. « A force de pédaler aussi énergiquement, je crains que nous ne souffrions bientôt d'une vilaine tendinite » Elle se marre. « C'est sûr, on est de grands sportifs nous. » murmure t-elle en souriant avant de descendre de la machine de torture, elle y est depuis une demi-heure quand même. Elle va s'asseoir sur le banc qui est disposé non loin de là, avec un air de dire, on fait quoi. Parce qu'ils n'allaient pas resté comme ça à se regarder dans le blanc des yeux.

Ainsi donc, elle voulait qu'il reste. Elle ne souhaitait pas lui en dire d'avantage au sujet de sa réaction de l'autre jour, mais elle voulait qu'il reste. Jackson fut pour le moins surpris, bien qu'il n'en montra aucun signe, mais obéit volontiers à la volonté de sa camarade. Il resta, donc. Pour tout vous dire, il n'avait jamais vraiment voulu partir. Il l'aurait fait si elle le lui avait expressément demandé, mais il avait évidemment espéré qu'elle ne le ferait pas. Parce qu'il voulait rester là. Ici. Avec elle. C'était bien l'une des seules personnes qui ne lui donnaient pas envie de sortir d'une pièce en courant, d'ailleurs. Quelques instants plus tard, et alors que Jackson l'entendit pousser un léger soupire, Gabrielle lui demanda s'il lui en voulait. Dans un premier temps, Jackson ne répondit rien. Il se contenta de l'observer silencieusement. Pouvait-il seulement lui en vouloir ? Peut être, mais pas à cet instant précis. Il lui en avait voulu, sur le coup, la fois où elle avait quitté la pièce comme une furie. Comme il lui en avait voulu, sur le coup également, la fois où elle l'avait repoussé, ou celle où elle l'avait giflé. Mais il ne parvenait jamais à lui en vouloir bien longtemps. C'était tout bonnement impossible. Il ne saurait l'expliquer, mais c'était ainsi. Alors, le regard plongé dans celui de sa camarade, Jackson articula : « Bien sûr que non. » Dit comme ça, ça semblait être une évidence. Mais peut être bien que ça l'était, du moins, aux yeux du grand blond. Oui, peut être bien. En tout cas, il ne souhaitait pas que Gabrielle s'imagine qu'il pouvait lui en vouloir. C'était faux, parfaitement faux. Ainsi, il lui adressa un fin sourire - oui, vous avez bien lu - histoire de lui faire comprendre que, définitivement, il ne lui en voulait pas. Par la suite, Jackson usa d'un semblant d'humour. Il est clair qu'à les voir comme ça, on serait en droit de se demander ce qu'ils pouvaient bien foutre dans cette salle de sport puisque, visiblement, ils faisaient tout sauf faire du sport justement. Ils papotaient mais ne faisaient aucun effort physique. Quelle bande de flemmards tout de même. « Effectivement » fit alors Jackson, étrangement de bonne humeur. Ça faisait presque peur, dites donc. Finalement, Gabrielle se leva et partit s'assoir sur le banc d'en face. Elle semblait lui demander indirectement ce qu'ils devaient faire désormais. Il n'en savait rien. Lui, devait-il aller la rejoindre ? Peut être, oui. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Jackson se leva donc à son tour et s'assit aux cotés de sa camarade. Dans un premier temps, il ne dit rien. Il tourna simplement la tête vers elle, l'observant. Aussi dingue cela puisse paraitre, il pourrait rester comme cela pendant des heures. Mais ça n'était sans doute pas ce qu'elle attendait, elle. Il lui fallait donc dire quelque chose. N'importe quoi, tant qu'il parlait. « Tu ressens quelque chose pour Syssoï ? » demanda-t-il. Hum, où était la sorte déjà ? Parce que là, il venait très exactement de sortir LA chose qu'il voulait à tout prix éviter de sortir depuis quelques temps. Qu'il était con, c'est pas possible. « Désolé. C'était idiot, indiscret et malvenu. On fait comme si je n'avais rien dit, hein. » Ouais mais c'était dit, justement. Et là était bien tout le problème, figurez-vous. Que lui restait-il à faire ? Choisir entre s'assommer avec une altère ou simplement disparaitre, probablement. Un choix draconien, vous en conviendrez.

« Bien sûr que non. » Elle le regarde, elle le sonde. Elle opte pour deux possibilités, soit il lui ment, soit il est compétement malade. Elle s'accorde un moment de réflexion avant de statuer son cas, il lui semble sincère, elle peut rayer la première proposition, elle opte donc pour la deuxième. C'est à dire, Jackson est un grand malade. Parce si on prenait un point de vue extérieur, si elle était un homme qu'une femme la traitait comme cela elle n'hésiterait pas à lui dire d'aller gentiment se faire foutre. Mais apparement ce n'était pas l'intention de Jackson, enfin pas encore du moins. Gabrielle savait qu'il finirait pas en avoir marre, et qu'il se tirerait vite fait bien fait. Elle attendait avec une certaine appréhension le moment où ce fameux jour pointerait le bout de son nez, et le plus tard, si possible. « Pourtant tu devrais. » pense t-elle tout haut en regardant droit devant elle, les lèvres pincées, signe d'une légère contrarieté. Non, elle ne voulait pas qu'il lui en veuille, mais c'est son manque de réaction face à cela qui l'agaçait. Il était pas normal. Il était sensé lui en vouloir, parce qu'elle avait quand même plusieurs fois blessé son égo. Un mec normal mettrait du temps à lui en vouloir, pour sa dignité quoi, un minimum. Mais apparement, non, en ce qui concernait le grand blond. Il lui adresse un sourire. C'est tellement rarement de le voir sourire, quoiqu'en ce moment, elle voyait déjà plus souvent les lèvres du blond s'étirer. « Ca te va bien de sourire, tu devrais définitivement adopter ce comportement. » murmure t-elle en le regardant, sincère, mais taquine. Il finit par la rejoindre, il fait vite, et se pose à côté d'elle, elle sent le regard du blond qui pèse sur elle, mais elle ne dit rien. Elle se contente de reste là, faire acte de présence, dans ce silence. « Tu ressens quelque chose pour Syssoï ? » Pardon ? Elle manque de s'étouffer sur le moment, elle se demande ce que vient faire cette question dans la discussion. A vrai dire, elle n'a aucune réponse, elle ne s'était jamas posé la question. C'était bien trop complexe. « Qu'est-ce que je pourrai bien ressentir ? » lance t-elle en haussant les épaules. C'était une question lancée dans le vide, sans réponse, elle n'en n'avait aucune à lui fournir. Parce que si Jackson pense à un sentiment qui commençait par un a et finissait par un r, c'était exclu. Elle ne l'avait jamais ressenti, elle en était certaine. « Désolé. C'était idiot, indiscret et malvenu. On fait comme si je n'avais rien dit, hein. » Ouai, c'était idiot, certes. « Pourquoi cette question ? » lui demande t-elle en se tournant vers lui. Gabrielle ou l'art de poser sans cesse des questions.