Quelqu'un allait-il se dévouer pour stopper la machine ? Parce que la situation devenait de plus en plus bizarre, figurez-vous. On était désormais loin du massage innocent de départ, ou des petites caresses prodiguées au dos de Franckie. Là, il s'agissait de bien plus que cela. Pour autant, Jackson ne semblait pas tellement mal à l'aise. Sans doute était-ce parce que sa conscience, et même sa raison, s'était faite la malle. A moins qu'il n'en ait tout simplement pas, ce qui n'était aucunement à exclure. Quoi qu'il en soit, et après avoir déposé un petit baiser sur la joue de son camarade et avoir caressé les cheveux de ce dernier, Jackson voulut savoir ce que Franckie désirerait faire maintenant. Encore une fois, ce moment était censé lui faire du bien, le réconforter, lui permettre de se détendre. Alors le beau brun était sans nul doute le mieux placé pour savoir ce qui serait le plus efficace. Mais tandis qu'il attendait une réponse de la part de son camarade, il se rendit bien vite compte que leurs visages s'étaient considérablement rapprochés. C'était à la fois plaisant et étrange. Les joues de Franckie se mirent alors à rougir légèrement, ce qui fit doucement sourire Jackson. C'était mignon, d'après lui. Oui, mignon. Puis vint enfin la réponse du jeune homme. Ainsi donc, il voulait simplement être avec Jackson ? Ce dernier ne sut pas tellement comment interpréter de tels propos. Alors disons qu'il comprit par là que Franckie désirait simplement rester ici, avec lui, qu'importe ce qu'ils y feraient. Voilà, ça devait être ça. Jackson resta alors silencieux, le regard plongé dans celui de son camarade, et un petit sourire accroché à ses lèvres. Là, il aurait sans doute dû se redresser, afin d'éloigner son visage de celui de Franckie. Mais, étrangement, ce n'est pas ce qui se produisit. Ce fut même l'inverse. Car Jackson approcha un peu plus ses lèvres de celles de son camarade, au point de les effleurer du bout des siennes. Hm, que faisait-il au juste ? Alors il aura suffit que Franckie lui dise qu'il voulait simplement être avec lui pour que Jackson agisse de la sorte ? Grosse erreur, sans doute. Ainsi, Jackson se décida à se redresser légèrement, non sans quelques regrets. « Je ne veux pas te faire souffrir, Franckie » adressa-t-il alors à son camarade, tandis que sa main vint se poser sur sa joue pour la caresser. Effectivement, il ne voulait pas faire souffrir Franckie. C'était même la dernière de ses envies. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'en agissant de cette manière, il finirait bel et bien par le faire. Et ça, ça avait tendance à le déranger légèrement, figurez-vous.

Que se passait-il ? Je n'en savais trop rien, très certainement qu'aucun de nous n'était capable de réellement résisté, ou alors ce n'était que moi, à vrai dire, oui, je n'en savais trop rien. Toujours est-il que ses lèvres étaient plus proches des miennes que jamais, et que d'une seconde à l'autre, j'allais très certainement céder. Non je voulais que ce soit à lui de le vouloir, j'avais déjà donné et si il le voulait réellement, il le ferait, de lui même. Car oui, je ne voulais pas me faire rembarrer une seconde, j'estimais valoir mieux que ça. De longues secondes s'écoulaient avant que ses lèvres ne se mettent enfin à bouger « Je ne veux pas te faire souffrir, Franckie » dit-il en se reculant légèrement. Mon coeur ne fit qu'un tour avant de finalement reprendre son battement habituel. Je comprenais ce qu'il voulait dire, et je ne m'attendais de toute façon pas à plus, tout se passait dans ma tête. Peut-être était-ce mieux comme ça. A vrai dire je ne le pensais pas réellement, mais c'était une manière contournée de dire qu'il ne se passerait jamais rien. Ouais, c'était certainement mieux comme ça. Pour lui. Peut-être pour moi également... Non pas pour moi. Je me laissais tomber en arrière, mon dos rebondissant légèrement sur le lit alors que mes yeux scrutaient le plafond. « Je comprends... » lâchais-je en un murmure avant de reprendre « Ou alors c'est que tu as juste peur... » oui, peur des conséquences, ce qui était également mon cas, pourtant j'étais prêt à prendre le risque, aussi quelconque qu'il puisse être. « Mais je ne vais t'obliger à rien, et tu le sais... Ce serait égoïste de ma part. » et pour cause si il n'en avait pas envie, je n'allais pas le forcer. Je savais tout de même me contrôler, je le faisais depuis toujours.

Pourquoi agir de cette manière ? Pourquoi se comporter de la sorte ? Pourquoi faire tout cela alors qu'il était évident que ce ne serait bon ni pour l'un, ni pour l'autre ? Jackson ne savait pas. Ou disons qu'il ne savait plus. Il ne savait plus comment agir avec Franckie. Celui-ci lui avait récemment confié qu'il lui plaisait. Et le pire, c'était qu'il était très probable qu'il lui plaise en retour. Mais ça, il se gardait bien de le lui dire. Pourquoi ? Et bien, simplement parce que cela n'arrangerait rien à la situation. Une situation sans doute bien assez compliquée comme ça. Car voilà que les deux jeunes hommes se caressaient, plus proches que jamais, et que Jackson fut même tenté de déposer un baiser sur les lèvres de son camarade. Toutefois, il ne le fit pas. Ses lèvres avaient effleurées celles du jeune homme, sans pour autant entrer en véritable contact avec celles-ci. Sans doute était-ce préférable. Sans doute agissait-il avec un minimum de raison, mine de rien. Car il n'était pas certain d'avoir pu gérer la suite si baiser il y avait eu. Il se connaissait suffisamment pour savoir que ce genre de choses ne lui réussissaient jamais véritablement. Alors, Jackson s'était légèrement reculé, pouvant ainsi plonger son regard dans celui de Franckie. Voilà, de la sorte, il avait déjà les idées un peu plus en place. Franckie lui dit alors qu'il comprenait. Vraiment ? Pourtant, tout cela n'était pas tellement compréhensible, même aux yeux de Jackson. Ce dernier qui avait par ailleurs révélé à son camarade ne pas vouloir le faire souffrir. Un aveu tout à fait véridique, soyez-en sûrs. Car faire souffrir Franckie, il en était tout bonnement incapable. Son camarade insinua finalement qu'il devait avoir peur. Et sans doute disait-il vrai. Car tout cela lui faisait peur, d'une certaine manière. Peur, parce qu'il ne contrôlait plus grand chose. Peur, parce qu'il redoutait de faire souffrir Franckie et d'en souffrir également. Et peur, parce qu'il savait que tout cela était purement déraisonnable. Ainsi donc, le beau brun ne l'obligerait à rien. Là, Jackson se mordit la lèvre inférieure. Comme si il avait besoin de l'obliger, hein. Parce qu'à cet instant précis, Jackson fixait intensément les lèvres de son camarade, avec cette irrépressible envie d'y coller les siennes. Mais il devait se résoudre à rester un tant soit peu raisonnable. Enfin, pas tant que ça finalement. Parce qu'un baiser, ça n'allait peut être pas avoir de si graves conséquences, finalement. Pour ça, il faudrait en tout cas essayer, non ? Jackson approcha alors à nouveau son visage de celui de son camarade, joignant cette fois-ci ses lèvres aux siennes. Et tandis que sa langue ne tarda pas à venir jouer avec celle de Franckie, Jackson posa sa main derrière la nuque de son camarade, le forçant à se redresser légèrement, histoire de le garder tout contre lui. Okay, Jackson n'était définitivement pas quelqu'un d'un tant soit peu raisonnable.

Je scrutais le plafond quelques secondes, juste le temps de quelques secondes alors que mon corps rebondissait encore légèrement sur le matelas. Rien ne se passerait jamais, car il ne voulait pas que je souffre. Bien entendu, intérieurement c'était déjà le cas, puisque toutes ces questions ne se bousculaient pas par hasard dans ma tête. C'était bel et bien une remise en question, et donc une sorte de souffrance, techniquement. Finalement, et alors que je ne m'y attendais pas, je voyais son visage entrer à nouveau dans mon champs de vision, se rapprochant dangereusement du mien. Zone rouge atteinte. Zone rouge dépassée. Et voilà que ses lèvres prenaient à parties les miennes. Ce simple contact me procura de multiples frissons dans tous le corps allant même jusqu'à m'en hérisser les poils des bras. Sa main se plaça sur ma nuque, me relevant légèrement alors que mon torse nu se collait un peu plus au sien. Bien vite, ce fut au tour de sa langue de s'aventurer plus loin que je ne l'aurais imaginé, dansant un ballet avec la mienne. Je prolongeais bien évidemment le baiser alors que ma tête se vidait de toutes pensées, profitant simplement du moment présent. Mon corps s'ondulait légèrement à chaque nouveau baiser alors qu'une de mes mains venaient à passer dans sa chevelure tandis que l'autre s'agrippait à son dos, le caressant d'une infinie douceur. Oui, je ne comprenais pas réellement ce qui arrivait exactement, mais une chose est sûre, je n'avais clairement pas envie que se baiser s'arrête. S’intéressait-il réellement à moi ? Je n'en savais pour ainsi dire trop rien, oui, j'étais bel et bien incapable de vous donner une quelconque réponse à cet instant présent. Et pour cause, je prenais bien trop de plaisir à faire autre chose.

Voilà quelques minutes maintenant que Jackson ne gérait plus rien du tout. Il était venu dans cette chambre, en compagnie de Franckie, afin d'aider le jeune homme à se remettre du départ déchirant d'Elvis. Mais voilà qu'il se trouvait présentement au dessus du beau brun, à l'embrasser langoureusement et à vouloir à tout prix le garder tout contre lui. Techniquement, il y avait comme un problème. Parce que, soyons clairs, quand Jackson pensait à remonter le moral de son camarade, il ne pensait aucunement à le chauffer sur ce lit. Non, d'ailleurs, il s'en voulait d'ors et déjà terriblement. Parce qu'il faisait là tout ce qu'il s'était justement interdit de faire. Maintenant qu'il était au courant de la légère attirance que Franckie semblait avoir à son égard, il aurait mieux fallut qu'il s'en tienne à quelques tapes amicales et sourires complices. Mais non, à cet instant précis, leurs langues se rencontraient, leurs torses s'effleuraient et Jackson semblait comme happé par toutes ces choses qui, indéniablement, étaient très plaisantes. Oui, Jackson prenait du plaisir à cet instant précis. Parce qu'il appréciait énormément ces contacts avec Franckie, et plus particulièrement ce baiser qui était comme interminable. Il était évidemment nécessaire que Jackson délivre les lèvres de son camarade, qu'il se redresse et même qu'il quitte la chambre en courant, mais cela lui semblait bien impossible à cet instant précis. Parce qu'il était allé trop loin, et qu'un retour en arrière serait extrêmement délicat. Mais peut être était-ce justement sa dernière chance, sa dernière opportunité d'effectuer le dit retour en arrière. Après ça, peut être bien qu'il serait définitivement trop tard. Mais alors qu'il aurait été définitivement préférable qu'il cesse ce petit jeu dans la seconde, il opta pour une toute autre chose. Et c'est ainsi que ses lèvres dévièrent en direction du cou de son camarade, venant effleurer sa peau, puis embrasser celle-ci délicatement, tout en descendant jusqu'au torse de Franckie. Là, ses mains prirent le relais, revenant caresser le torse du jeune homme, comme quelques minutes plus tôt. Les lèvres de Jackson, elles, vinrent retrouver celles de Franckie, dans un baiser électrique et passionné. Mais subitement, Jackson recula son visage, le regard planté dans celui de son camarade. « Excuse-moi » fit-il doucement. L'excuser, oui. Parce qu'il avait comme l'impression de faire n'importe quoi, ou en tout cas, rien de bien raisonnable. Et ça, ça n'était pas tellement agréable comme constat, figurez-vous.

Si je m'attendais à ce qu'il passe à l'acte et m'embrasse ? Non, clairement pas, et certainement pas ce soir. Peu à peu, les choses dérapaient clairement sans qu'aucun de nous n'ose se stopper. Je sentis alors peu à peu ses lèvres dévier sur ma mâchoire, puis dans mon cou avant de finalement descendre jusqu'à mon torse. Ses mains caressant à la suite celui ci me prodiguèrent encore une fois de multiples frissons alors que je me sentais bien trop dépassé par les évènements pour pouvoir résonner ne serait-ce qu'un peu normalement. Il revient bien vite à mes lèvres, s'y raccrochant en un baiser passionné. Avant de finalement tout stopper, d'un coup, sans que je ne m'y attende. Une bouffée de peur s'empara quelques instants de mon corps, comme une montée de stress alors que j'étais petit à petit entrain de réaliser ce qu'il venait de se produire. Je... Je lui plaisais alors ? Je n'en savais pas plus, oui, je n'en savais toujours rien. Mais j'étais actuellement en droit de me poser cette question plus que quiconque. « Excuse-moi » dit-il, ses pupilles rivées dans les miennes. Finalement je détournais mon regard vers la droit comme pour le fuir. Je n'étais pas blessé non, j'étais juste... confus. « Je... » j'avais juste créé plus de problèmes que le jeune homme n'en avait déjà, je me sentais sur le coup incroyablement coupable. Mes yeux revinrent sur ses lèvres, puis, capté par son regard se posèrent une nouvelle fois dans ses prunelles « Je crois qu'il vaudrait mieux en rester là... » dis-je d'une petit voix, ayant déjà du mal à retrouver toute ma tête « Je... je ne voudrais pas que tu fasses quelque chose que tu pourrais regretter... » à vrai dire, j'étais presque certain qu'il m'avait embrassé par impulsion, en repensant à cette scène qui devenait toujours un peu plus claire au fil que les secondes s'écoulaient « C'est moi qui m'excuse... Je ne suis que la cause du... problème. » car dans la vie actuelle de Jackson, j'étais certainement son plus gros problème.

Comment faire à présent ? Comme faire pour que les choses n'empirent pas ? Comment faire pour ne pas risquer de blesser Franckie, pour ne pas risquer de détruire leur relation ? Tout cela était la faute de Jackson, et il en était bien conscient. Après tout, s'il avait réussi à se retenir d'embrasser son camarade, rien de tout cela ne se serait produit. Il n'aurait pas fait se rencontrer leurs langues, il ne l'aurait pas caressé, et tout aurait été bien plus simple. Car, instinctivement, Jackson eut envie d'aller plus loin, d'en avoir plus. Et ça, tout en se fichant pas mal du fait qu'il pourrait blesser Franckie, mais également une tiers personne. A vrai dire, il n'avait pensé qu'à lui sur le coup, et c'était justement le plus dérangeant dans toute cette histoire. Voilà pourquoi Jackson était rapidement reparti à la conquête des douces lèvres du beau brun, cette fois-ci avec plus d'ardeur que précédemment. Tout cela était troublant. Troublant, parce que Jackson ne savait pas comment interpréter son propre comportement. Est-ce que Franckie plaisait à Jackson, finalement ? Était-ce la raison pour laquelle il venait de se comporter de la sorte avec lui ? Lui même n'en savait rien, et n'était pas tellement sûr de vouloir le savoir, d'ailleurs. Tout ce qu'il savait, à cet instant précis, c'était qu'il était préférable de mettre un terme à tout cela. Alors, non sans difficulté, il interrompit leur baiser et recula légèrement son visage. Bon sang, il se sentait si con. Et Jackson s'excusa. Parce qu'il y avait de quoi s'excuser, d'après lui. Il venait d'agir exactement comme il aurait dû éviter de le faire, c'est à dire d'une manière imbécile. Et probablement que Franckie lui en voudrait. C'était même ce qu'il craignait le plus à présent. Celui-ci prit alors la parole et Jackson l'écouta attentivement. Sans doute valait-il effectivement mieux en rester là. Jackson se mordit la lèvre inférieure, tandis qu'une irrépressible envie de recoller ses lèvres à celles de son camarade le rongeait de l'intérieur. Il se devait de résister, cette fois. Jackson avait fait bien assez de conneries pour aujourd'hui. « Franckie ... » commença-t-il doucement, les yeux toujours ancrés à ceux de son camarade, et un sourire désolé sur lèvres. « ... Tu n'es pas la cause du problème. C'est moi. Je n'aurais jamais dû t'embrasser. » Jackson fixa intensément son camarade, tandis que sa main revint au contact de la joue de celui-ci. « Tu m'en veux probablement. Moi, je m'en veux, en tout cas. » Finalement, Jackson se laissa rouler sur le coté, s'allongeant aux cotés de son camarade. Comme ça, plus aucune tentation. C'était sans doute mieux, oui.

« Franckie ... Tu n'es pas la cause du problème. C'est moi. Je n'aurais jamais dû t'embrasser. » ainsi il voyait la chose de la sorte. Finalement, j'aurais encore préféré qu'il me dise qu'il ne pouvait pas, plutôt qu'il n'aurait pas du. Tout ceci semblait sonner comme un amer gout de regret dans ma tête, de sa part. Et c'était très certainement le cas. « Tu m'en veux probablement. Moi, je m'en veux, en tout cas. » continua t-il alors qu'il se dégageait, se laissant tomber à mes côtés avant de me caresser la joue. Je ne réagissais pas, fixant inlassablement le plafond de la chambre sans pour autant dire un mot. Il n'y avait au final plus grand chose à dire. « Comme si j'étais capable de t'en vouloir pour quelque chose... » et puis de toute façon, quoi qu'il dise, le problème, c'était moi. Et pour une fois, j'avais raison, j'en étais certain. Je me repassais alors la scène une énième fois pour tenter de tout éclaircir, de découvrir quels sentiments m'avaient envahi, si la peur m'avait séquestré ne serait-ce qu'un moment, si je devais regretter ne serait-ce qu'un bout de ce qui s'était passé... Deux minutes s'écoulèrent sans que je ne prononce un mot de plus, sans que je ne bouge ne serait-ce que d'un millimètre, mon ventre se soulevant seulement aux rythmes de mes inspirations et expirations. Est ce que tout ceci avait été un erreur ? « Mais Jackson... » commençais-je le regard toujours fixé sur le plafond « Je crois que je dois m'en vouloir tout de même... » je marquais une légère pause avant de finalement tourner ma tête pour reposer mes yeux sur le visage du jeune homme « Car je ne regrette absolument pas ce qu'il vient de se passer... » et au final, c'était vrai. Peut-être que j'étais trop égoïste, mais pour moi, et malgré tout, ces quelques instants avaient été magiques. « Pourquoi tu m'as embrassé Jackson ? » et voilà la fameuse question.

Bon alors, qui était le coupable ? Qui était le plus blâmable des deux ? Qui méritait une terrible sanction ? Techniquement, ils étaient tous les deux coupables, tous les deux blâmables et tous les deux punissables. Pour autant, aux yeux de Jackson, c'était bel et bien lui le plus critiquable des deux, le plus responsable même. Après tout, n'était-ce pas lui qui, quelques instants plus tôt, avait choisi d'embrasser son partenaire, ayant initié un rapprochement des plus sensuels, au point de s'être sérieusement demandé si il pourrait mettre un terme à tout cela avant d'aller trop loin ? Bien sûr que si, c'était bel et bien lui. Et pour ça, il se dégoutait lui même. Parce que Franckie était son ami, quelqu'un qui lui était très cher, et qu'il avait comme l'impression d'avoir tout gâché en agissant de la sorte. Et gâcher sa relation avec Franckie, il ne pourrait clairement pas le supporter. Ainsi donc, il s'en voulait. Et il supposa par ailleurs que Franckie lui en voulait tout autant. Pourtant, celui-ci affirma n'être pas capable de lui en vouloir. Ah bon. Voilà qui était fort surprenant. Car Jackson s'était bel et bien dit que son camarade lui en voudrait sérieusement, pour tout ce qu'il venait de se passer. Mais non, même pas. Jackson ne répondit pas, osant à peine tourner la tête vers Franckie pour l'observer. Il se sentait si mal, c'était terrible. D'autant plus que cela lui arrivait un peu trop souvent ces derniers temps, au point de lui faire véritablement mal. Comprenez bien qu'il n'était plus tellement habitué à tout ça, le Jackson. Finalement, Franckie reprit la parole. Il avança qu'il devait malgré tout s'en vouloir. Ah. Jackson attendit la suite. Et à cet instant précis, il tourna la tête au même instant que Franckie, si bien que leurs regards se rencontrèrent. Ainsi donc, Franckie ne regrettait absolument pas ce qui venait de passer. Jackson sentit un peu de rouge lui monter aux joues. « Tu sais, la seule chose que je regrette vraiment, c'est d'avoir pris le risque de gâcher tout ce qu'on a » confessa alors Jackson, le regard ancré à celui de son camarade. En d'autres termes, Jackson ne regrettait pas ce qui venait de se produire, du moins, pas véritablement. C'étaient d'avantage les conséquences de ses actes qu'il était amené à regretter. Là, Franckie lui posa LA question qu'il redoutait depuis de longues minutes. Pourquoi l'avait-il embrassé ? Jackson se redressa pour s'assoir dans le lit, tout en regardant devant lui. « Je ... Je suppose que j'en avais envie » fit-il alors. Il poussa ensuite un soupire. « Mais mes envies me causent pas mal de problèmes, je crois » reprit-il alors. Oh oui, des problèmes, il en avaient toujours. Et sans doute qu'ils en aurait encore pas mal à l'avenir. Ici ou ailleurs.

Nos regards se croisèrent à nouveau « Tu sais, la seule chose que je regrette vraiment, c'est d'avoir pris le risque de gâcher tout ce qu'on a » me dit-il alors que le rouge lui grimpait au visage. C'était la première fois que je le voyais rougir, alors, un léger sourire compatissant se dessina sur mes lèvres. Cependant je ne répondais rien, attendant simplement la suite. Sa réponse. Sa réponse à la question que je me devais de poser et à laquelle il n’avait certainement pas envie de trouver réponse. « Je ... Je suppose que j'en avais envie » continua-t-il en poussant un soupir avant de reprendre « Mais mes envies me causent pas mal de problèmes, je crois » il n'avait pas tout à fait tord, cependant ce serait mentir que de lui dire que je n'avais pas approuvé ne serait-ce qu'une seule seconde. Non, j'avait été entièrement consentant, et c'était bel et bien ça le pire. Il en avait donc eu envie autant que moi, nous étions tous les deux coupables alors que pourtant, je ne me sentais coupable de rien. Clairement. « J'en avais envie aussi tu sais... » essayais-je de le rassurer, je ne savais pas trop si ça allait marcher, ou si j'apportais quelque chose de nouveau à la conversation autre qu'il ne savait déjà mais l'intention était là. « Mais tu as d'autres choses à vivre, sentimentalement parlant... » continuais-je tout en le fixant de mes prunelles d'azur « Juste pas avec moi. » et il savait de qui je lui parlais, bien entendu. Je n'avais été qu'un moment d'égarement de sa part, il ne devait pas dévier de son chemin initial par ma faute. J'approchais alors légèrement mon visage du sien, déposant un baiser au coin droit de ses lèvres avant de me retirer, un même sourire compatissant au visage, apaisant.