Je m’étais faite mettre la réalité en plein visage. C’était claire. Pourtant, pourquoi étais-je incapable de l’accepter ? Le prime était terminée depuis quelques minutes et je m’étais enfuit du plateau à l’instant que le dernier à rester avait été annoncé. J’avais besoin d’air. Parce que là, maintenant, j’avais l’impression de ne plus être capable de respirer. Et faire deux crises d’angoisse en une semaine, c’est pas normal. Moi qui n’en faisait pratiquement plus à l’extérieur du château. Je me rendis jusqu’à la terrasse. Ce n’était pas la nuit la plus chaude, mais j’allais survivre avec seulement une petite veste que j’avais piqué à quelqu’un qui l’avait laissé trainer dans le salon. J’avais l’impression d’être sur le point de me briser. Je n’en pouvais plus. De tout. Si c’est ça, aimer quelqu’un, j’aurais vraiment désirer passer mon tour. Parce que ce soir, ce prime, m’avait tellement fait de mal. Je ne sais pas si c’était le but de la production, mais ils avaient réussit. Je ferme les yeux, sentant la brise fraîche venir s’écraser sur mon visage. Puis, je sens les pas de quelqu’un venir à ma rencontre. Dans ma tête, je pense que c’est Connor. J’en suis presque certaine en fait, surtout vu la façon dont j’ai quitter le prime. Je décide de finalement me retourner, pour finalement voir le visage de Cooper. Et hop, mon coeur manque un battement. Je prend une grande respiration, voulant me calmer, parce que je suis déjà en état de panique avant même d’avoir prononcé un mot. « Je... Je suis désolée, d’avoir donné ton nom à ma question, ce soir. » dis-je d’une petite voix, hésitante. Fallait évidemment que je m’excuse. Je m’excuse d’avoir avouer devant tout le monde que j’étais amoureuse de lui. Ne lâchant pas son regard, j’avais de la difficulté à me concentrer à rester calme. « J’ai compris. » ajoutais-je. Il ne comprendrait peut-être pas ce que je voulais dire, mais c’était tout ce que j’avais trouvé à dire, de ce qu’il fallait que je lui dise. C’est compliqué ? Imaginez pour moi.

L'issue du prime était plutôt positive. Je restais pour une semaine de plus. Me voilà qualifié pour les demies finales. Si près d'atteindre mon but. Bien que là ça risquait d'être beaucoup plus difficile... Je n'étais vraiment pas sur de passer ces DF. Mais pour l'heure ce n'était pas mes préoccupations. J'aurais tout le temps d'y penser plus tard. Encore une fois Esther se trouvait dans mes pensées. Micah ne l'avait pas épargné lors de sa rubrique. Enfin...C'était surtout moi qui en avait prit pour mon grade. Mais si j'étais le connard sans scrupules qui se jouait d'elle, mademoiselle se trouvait être l'idiote amoureuse qui s'accrochait à une peine perdue. Forcément elle n'avait pas dû apprécier. Ça l'avait plus que chambouler même, je l'avais bien vu. Personnellement ça ne m'atteignais pas, mais elle n'avait pas ce détachement. Je décidai de sortir prendre l'air, me griller une clope, j'en avais bien besoin. Mais Esther avait eu la même idée, et se trouvait déjà sur la terrasse. J'attendrais pour la cigarette, sachant qu'elle n'aimait pas ça. « Je... Je suis désolée, d’avoir donné ton nom à ma question, ce soir. » Pourquoi fallait il toujours qu'elle s'excuse de tout ?  « Tu n'as pas à l'être. C'est juste ce que tu ressens... » Elle n'allait pas s'excuser de ses sentiments. « J’ai compris. » me lacha t'elle finalement. J'essayais de saisir de quoi elle parlait, mais je n'y arrivais pas.  « Qu'est ce que tu as compris ? »

« Tu n'as pas à l'être. C'est juste ce que tu ressens... » C’est vrai que c’était con, de s’excuser d’aimer quelqu’un. Habituellement, on attend le moment de dire ce qu’on ressent avec excitation, un peu de peur aussi, mais ce n’est pas censé ne t’apporter que du regret non ? Parce qu’en ce moment, j’ai presque l’impression de ne pas avoir le droit de ressentir tout ça pour lui. Comme si c’était interdit. « Oui, je sais. » répondis-je donc, baissant les yeux un moment avant du lui avoir sortit que j’avais comprit. Ça ne voulait rien dire, deux petits mots comme ça. Peut-être pour d’autres, mais pour moi, c’est beaucoup. Parce que je sais très bien ce qu’il me reste à faire, pourtant mon coeur, m’en empêche. C’est comme si mon coeur et mon cerveau pensent deux choses différentes. Et si, jusqu’ici, mon cerveau ne s’était pas fait rationnel, se laissant manipuler par ce que mon coeur ressentait, ce soir, je n’en pouvais tout simplement plus. Je relevai les yeux vers lui, m’approchant finalement et lentement, allant déposer ma main contre sa joue doucement, pour la caresser, ne lâchant surtout pas son regard. Mon coeur bât à une vitesse excessivement folle, je crois qu’il n’a jamais battu aussi fort. J’ai l’impression qu’il va sortir de ma cage thoracique. Je le dis, je ne le dis pas. Tel est mon dilemme en ce moment. Puis, je me lance. « Je t’aime... » murmurais-je, dans un souffle à peine audible et ce dans ma langue natale, le français. Pas besoin de savoir parler français pour comprendre ce que je venais de lui dire. Et pour moi, ça sonnait encore plus vrai, plus proche que ce que je ressentais. Voilà, la chose que je n’arrivais pas à lui dire depuis un moment. Pourtant mon coeur ne se calma pas, au contraire, il me fit encore plus, mal, puisque je savais que ce n’était pas tout, ce n’était pas la seule chose que je devais lui dire ce soir. Le prime m’avait chamboulé, m’avait fait sentir comme la dernière des idiotes. Et si, dans la réalité, j’étais quelqu’un qui s’accrochait sans cesse, j’avais l’impression qu’il n’y avait plus aucun espoir. Mes yeux se remplirent d’eau seulement à l’idée de ce que j’allais faire ou plutôt dire. « Mais j’abandonne Cooper. J’en peux plus... J’abandonne. » murmurais-je, la voix trop cassée pour pouvoir parler normalement, trop d’émotion me bouleversant à l’instant même. Je ne sais pas si il sait à quel point c’est difficile de dire ça. Si c’est dur d’arriver à dire je t’aime à quelqu’un pour la première fois, c’est encore plus dur de ce dire qu’il faut laisser aller cette personne et ne plus ressentir ce sentiment si fort qu’on éprouve pour lui.

« Oui, je sais. » Si elle le savait, pourquoi continuait elle sans cesse à s'excuser alors ? Moi on m'avait apprit à ne jamais m'excuser, signe de faiblesse. Bon je n'étais pas un exemple j'en convenais. On était peut être dans les extrêmes. Fallait savoir trouver un juste milieu. La jeune femme s'approcha alors de moi, lentement, et déposa sa main sur ma joue, pour la caresser doucement. Les battements de mon cœur s'accélérèrent. Je sentais qu'elle allait me dire quelque chose d'important...Je la voyais comme hésiter. Puis finalement elle prononça trois petits mots. A peine audible, mais pourtant très distincts pour mes oreilles. « Je t’aime... » Pour cette phrase, elle avait utilisé sa langue natale, le français. J'avais beau ne strictement rien connaître à cette langue, impossible de passer à côté de la signification de ces mots. C'était comme dire je t'aime en italien ou en espagnol, je saurais le comprendre. Elle m'aimait. Cela ne devrait pas être une surprise pour moi. Mais entre s'en douter et se l'entendre dire, il y avait un monde. Ça me touchait, réellement. Ne serait ce le fait de savoir qu'on pouvait m'aimer, moi...Je trouvais ça invraisemblable, mais apparemment c'était possible. Une seule fille m'avait dit ces paroles auparavant. Mais je doutais qu'au final c'était vraiment de l'amour. Alors qu'Esther...Cela me paraissait tellement fort ce qu'elle ressentait, et sincère... Trop pour son propre bien. Je vis ses yeux se remplirent de larmes. Mon cœur se serra. Je détestais la voir souffrir. « Mais j’abandonne Cooper. J’en peux plus... J’abandonne. » J'avais conscience à quel point ces paroles avaient été dures à prononcer pour elle. Je l'avais pourtant prévenu qu'entre elle et moi, ça ne se fera jamais. Mais peut être ne m'étais je pas montré assez convainquant, du coup elle avait continué de s'attacher à un espoir...  « Esther, je... » Bon sang, que répondre face à tout ça ? J'étais très loin d'avoir l'habitude de ce genre de situation. Mais surtout ça me tuait de savoir que je ne pouvais pas lui donner ce qu'elle désirait. « J'aimerais tellement pouvoir te dire ces trois petits mots en retour. Parce que tu mériterais tellement de les entendre... » Malheureusement cela ne serait pas de moi.  « Je suis désolé...Vraiment... » Oh oui vraiment. Mais elle semblait l'avoir comprit, puisqu'elle déclarait abandonner. Ce qui dans le fond, devait être une bonne chose.  « P'tain tu devrais t'amuser dans ce jeu. C'était supposé être une belle aventure...Et moi je te la gâche complètement. » Et croyez bien que je m'en voulais pour ça.

Je m’étais lancée. Je ne pouvais plus reculer maintenant. Je savais bien que cela serait difficile, que dire tout ça, lui avouer mon amour pour lui tout en lui disant que je renonçais, me ferais mal. Mais si vous saviez, comme c’est encore pire en vrai. Parce que le je t’aime, j’avais voulu le lui dire, mais le fait d’abandonner, c’était contre mon gré. C’était comme si ce n’était pas moi qui les avait prononcé. Je n’arrivais pas à le croire. Et surtout, je ne voulais pas l’accepter. Mais je devais le faire. Pour son bien à lui, mais aussi pour le miens. Cette amour allait totalement me détruire. Je me savais déjà faible, mais face à Cooper je l’étais encore plus. C’était comme voulu tout donner, son corps, sa tête et son âme à une seule personne. Tout. Et que cette personne t’annonces qu’elle n’en veut pas. Cette sensation est horrible. Mon regard remplie de larmes le fixe, attendant qu’il dise un mot. « Esther, je... » Je sais déjà qu’il n’y aura rien de positif dans ses paroles. Surement qu’il me dira que j’avais retrouver ma raison. Pourtant, j’avais totalement l’impression de la perdre, cette raison, en laissant tomber ainsi. « J'aimerais tellement pouvoir te dire ces trois petits mots en retour. Parce que tu mériterais tellement de les entendre... Je suis désolé...Vraiment... » Voilà, ça fait encore plus mal. J’avais beau savoir qu’il me dirait quelque chose semblable, je ne peu m’empêcher d’être anéantie par ses paroles. De toute façon, personne ne m’avait jamais dit ces trois mots là. Non, jamais personne. Alors qu’il ne sorte pas de sa bouche n’allait pas changer grand chose à avant. Je ne crois pas les mériter. Je caressai sa joue du bout des doigts tendrement, des larmes venant s’écraser lamentablement contre mes joues à moi. Voilà que je pleure devant lui, c’est horrible. « Ne soit surtout pas désolé... T’as rien à te reprocher... » J’ai déjà dit que j’étais incapable de voir le mauvais en lui, et bien c’est encore et toujours le cas. Je ne lui en voulais pas. Je ne peux pas le forcer à m’aimer après tout. Faut que je m’ouvre les yeux. « P'tain tu devrais t'amuser dans ce jeu. C'était supposé être une belle aventure...Et moi je te la gâche complètement. » Je secouai automatiquement la tête en l’entendant prononcer ces paroles, pratiquement choqué par ce qu’il était entrain de me dire. « Non, non. Ne dis surtout pas ça... » dis-je alors, les larmes continuant à couler, je levai ma main libre pour essayer de les effacer dans un geste vif, me maudissant de pleurer ainsi. « J’ai tout gâché par moi-même. J’ai détruit toute la complicité que nous avions... C’était parfait au début. Je me déteste de t’avoir fait endurer tout.. tout ça. » ajoutais-je, me rendant compte à quel point j’avais agit comme une idiote. L’amour m’avait rendu idiote, ce n’était pas un mythe alors. C’est décidé, je déteste l’amour. C’est un sentiment vraiment stupide.

Je savais qu'elle n'était jamais tombée amoureuse auparavant. Elle me l'avait dit. Et savoir que j'étais son premier amour... C'était...je ne sais pas, triste ? Parce que les sentiments n'étaient pas réciproques, du moins... Pas comme elle. Pas aussi fort. Pas... Et même, de toute manière, c'était perdu d'avance. Ce n'était pas comme ça que cela aurait dû se passer pour son premier amour, pas un cœur brisé d'entrée... Parce que c'était le sentiment que j'avais. Que je lui brisais le cœur. Et j'avais beau parfois paraître comme quelqu'un d'insensible, c'était très loin d'être le cas. Sinon je ne serais pas aussi mal, là à l'instant présent. Les larmes commençaient à couler sur ses joues. Pour un peu elle me foutrait presque les larmes aux yeux. Mais presque. « Ne soit surtout pas désolé... T’as rien à te reprocher... » De ça, je n'en étais pas si sur.  « J'aurais dû me montrer plus convainquant...Ne pas être aussi...Je ne sais pas. » Oui en fait, je ne savais pas vraiment ce que j'aurais dû faire. Me montrer plus dur avec elle ? J'avais essayé une fois, et regardez comment ça avait tourné... Remarquez, c'était peut être préférable à maintenant ? Ne pas la laisser s'attacher autant. Oui mais comment on faisait pour qu'une personne ne tombe pas amoureuse de vous ? C'était impossible. Surtout que je ne me serais jamais douté en entrant dans cette émission, qu'une personne puisse ainsi s'éprendre de moi. « Non, non. Ne dis surtout pas ça... » Oh si j'avais comme le sentiment de lui ruiner son aventure. Je passai délicatement ma main sur sa joue, pour lui essuyer quelques larmes persistantes. « J’ai tout gâché par moi-même. J’ai détruit toute la complicité que nous avions... C’était parfait au début. Je me déteste de t’avoir fait endurer tout.. tout ça. » Comme si tout cela n'était pas suffisant, elle n'avait pas besoin de se détester en plus.  « Arrêtes...De toute façon ça ne sert à rien de se blâmer. C'est comme ça... » Dans le fond, ce n'était peut être la faute de personne. On ne contrôlait pas ses sentiments. Certes, on se disait qu'on aurait pu agir de telle manière ou d'une autre... Mais bon, ça ne nous aidait pas.  « On ne va pas rajouter les regrets et la culpabilité à tout ça, d'accord ? » Bon d'accord, c'était plus facile à dire qu'à faire. Vu que je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir, mais soit. Je décidai alors de la prendre dans mes bras, ce qui me semblait le plus naturel à faire sur le moment. Sans rien dire de plus.

Mon regard dans le sien, je remarque bien qu’il ne prend pas plaisir à tout cela. Que s’il avait pu éviter toute ma démonstration d’affection, il l’aurait bien fait. Mais je perçois aussi sa tristesse. Je la vois dans ses yeux, ce qui a un effet instantané sur moi. Toute cette situation était au delà du réelle. Elle n’aurait jamais du avoir lieu. « J'aurais dû me montrer plus convainquant...Ne pas être aussi...Je ne sais pas. » Oui peut-être. Peut-être que s’il avait été encore plus dur avec moi, s’il s’était montré totalement indifférent. S’il m’avait dit lorsque je lui avais demander de me dire dans les yeux qu’il n’en avait rien à foutre de moi. S’il n’était pas revenu sur ses paroles, nous n’en serions pas là. Mais encore là, connaissant ma personnalité, je n’y croyais pas vraiment. Et puis, ce n’était pas ce qu’il avait fait. Parce que, qu’il le veuille ou non, il m’avait laissé un peu d’espoir. Et puis, si je savais que ses sentiments n’étaient pas réciproque, je savais aussi qu’il y avait un truc entre nous. Qu’il tenait à moi. Sinon, il ne serait pas encore là, à m’écouter et à essuyer les larmes qui s’écrasaient péniblement sur mes joues. « Arrêtes...De toute façon ça ne sert à rien de se blâmer. C'est comme ça... On ne va pas rajouter les regrets et la culpabilité à tout ça, d'accord ? » J’hochai la tête, me disant qu’il avait surement raison. Que se dire que les choses seraient différentes si nous n’avions pas agit de tel ou tel façon ne changerait rien. Nous ne pouvions pas revenir en arrière et modifier nos actions. C’était ainsi. Et lorsque l’aventure serait terminé, je le perdrais surement pour toujours. Mais je n’en avais absolument pas envie. Pourtant, ce serait surement la meilleure chose à faire, ne plus jamais le revoir. Il me prit dans ses bras, et je n’attendis pas une seule seconde pour m’accrocher à lui, comme si ma vie en dépendait à ce moment même. Je restai un moment dans ses bras, contre son corps, profitant simplement de cet instant, qui me tenait sérieusement à coeur. Je ne sais pas combien de temps passa, combien de minutes, mais je relevai finalement la tête, sans pour autant me séparer de son étreinte, une question venant effleurer mon esprit. « Tu ne m’as jamais prit en pitié ? Pas vrai ? » demandais-je en fronçant les sourcils, l’insécurité venant reprendre le dessus, me disant que finalement c’était peut-être ça. Je m’étais fait des idées alors que lui était gentil simplement parce qu’il avait pitié de moi. C’était la première chose que je lui avais demander. De ne jamais me prendre en pitié. Et puis, maintenant que je lui posais la question, je me trouvais idiote. Non, il n’avait pas pu agir avec moi ainsi seulement par pitié. C’était impossible. J’espérais du plus profond de moi-même que cela était impossible.

Esther s'accrocha à moi. On resta ainsi, dans les bras l'un de l'autre, un certain temps. Je n'avais pas envie d'être celui qui romprait l'échange. Je savais bien que ce n'était pas grand chose, mais si ça pouvait lui apporter un minimum de réconfort. Mouais, bon de ça je n'en étais pas certain. D’ailleurs, peut être que ce n'était pas approprié d'agir ainsi après ses révélations ? Peut être que je devrais lui laisser de l'espèce ? Qu'elle arrête de voir ma tête ? « Tu ne m’as jamais prit en pitié ? Pas vrai ? » me demanda t'elle en relevant la tête vers moi.  « Bien sur que non... Jamais. Et puis je te l'ai promis non ? » Alors comment pourrait elle penser une chose pareille ? Après tout ce qu'on avait traversé ? Elle ne devrait même pas en douter une seule seconde.  « Tu te sens bien avec Connor, pas vrai ? » lui demandais je alors soudainement. Ce n'était pas un reproche, ni rien. Et c'était limite une affirmation. Certes, les voir voir tous les deux avait quelque chose de dérangeant, mais j'étais vraiment content qu'elle ai quelqu'un à ses côtés qui l’apaise, la soutienne, la console... Je devrais peut être remercier Connor pour ça d'ailleurs, hm. Mouais, un jour peut être. Ou jamais.

Dsl c'est nul, mais je voulais te répondre

« Bien sur que non... Jamais. Et puis je te l'ai promis non ? » Je le regardai, me sentant soudainement rassuré, soulagée. Oui, il me l’avait promis. Dire que ce moment me paraissait avoir eu lieu il y a de cela une éternité. Pourtant ce n’était qu’il y a un peu plus de deux mois. Il s’était tellement passé de choses entre nous depuis ce temps, depuis cette première discussion. Je ne pus me résoudre à me défaire de ses bras, même si nous allions devoir le faire à un moment ou un autre. C’était trop dur en ce moment. Et si c’était la dernière fois que je pouvais me coller contre lui, je voulais bien l’imprégner dans ma mémoire. Me souvenir de ce sentiment que je ressens lorsqu’il me prend dans ses bras. Il n’y a rien de mieux. « Tu te sens bien avec Connor, pas vrai ? » Me voilà surprise. Déstabilisée aussi. Je ne m’attendais pas à une telle question. Ou plutôt affirmation, puisque je ne sens pas vraiment d’interrogation dans sa voix. Ça me fait étrange de parler de Connor avec Cooper. Je ne sais pas si j’en ai envie. Je fronçai les sourcils, me sentant un peu mal à l’aise de la situation. « Euh... Oui. » dis-je tout bas, incertaine. Pourtant, si j’étais bien certaine d’une chose, c’était de bien me sentir en compagnie de Connor. « Il a une façon, je ne sais pas quoi ou comment, de me faire sentir automatiquement mieux, qu’en étant près de moi. » ajoutais-je finalement en levant les yeux vers lui. Je ne comprenais pas exactement où il voulait en venir en me demandant tout ça. Je viens tout de même de lui dire que je l’aime, je ne vais pas avouer des sentiments pour quelqu’un d’autre, même si ma relation avec Connor me laisse de plus en plus perplexe et m'amène à me poser plusieurs questions. « Tu ne l’aimes pas vraiment... je sais. Mais moi, j’aime pas vraiment Evey non plus... » Je ne pus m’empêcher de lui avouer cela, même s’il devait déjà le savoir. Il faisait ce qu’il voulait avec la jeune femme, mais je ne la portais clairement pas dans mon coeur. On a toujours été franc lui et moi, alors je ne voyais pas pourquoi je m’empêcherais de lui faire part de ce détail.