feat Esther

J'sais pas vraiment ce qu'il me prend ces derniers temps, j'ai l'impression d'agir comme un abruti, j'fais n'importe quoi, je ne réfléchis pas avant d'agir et par conséquent j'fais des conneries. C'est stupide j'ai l'impression d'avoir quinze ans à nouveau. J'sais pas trop quelle heure il est mais j'sens le soleil sur ma peau, il fait frais encore mais cette sensation est agréable. Il faisait à peine jour lorsque j'ai décidé de m'asseoir sur le balcon, j'avais besoin de prendre l'air, pour réfléchir à certaines choses. Des choses qui me hantent depuis un certain temps, mais qui m'ont apparut beaucoup plus clairement lors de ce foutu prime de merde. C'est plus clair, ouais mais ça n'arrange pas le bordel immense qui règne en maître depuis un certain temps dans ma tête. J'ai parfois envie de me marteler le crâne à coup de poing afin que ça cesse sauf que ça ne passera pas, c'est récurant, et ça m'emmerde. Bon faut que j'bouge et vite, j'ai plus de clopes en plus. J'descends au rez-de chaussée, et file en direction du cellier, c'est là-bas la réserve de clope. J'fouille un peu partout, des vogues ou des menthols. J'attrape le paquet rose pour y lire, arôme balade au parc. Non mais ils sont pas sérieux quand même. Je soupire, et prends les menthols, si j'avais envie de fumer un tronc d'arbre j'irai directement à la source. Putain j'aime pas les menthols, j'ai l'impression de fumer de l'herbe et c'est chelou. Enfin quand j'dis de l'herbe, j'parle de gazon pas de l'herbe qui vous fait planer. Là, j'aurais pas cherché midi à quatorze heures. J'sors de là, en trombe la clope dans la bouche, j'avance rapidement et je me retrouve non loin des falaises. J'm'arrête pour allumer ma cigarette parce qu'avec ce vent j'pourrais rien faire de bon. J'relève les yeux lorsque c'est fait, j'ai bien galéré deux minutes au bas mot, j'aperçois une silhouette que je ne mets pas longtemps à distinguer. Esther. Je m'approche doucement, le sourire aux lèvres, et me place dernière elle. J'coince ma clope dans ma bouche et pose mes mains sur ses yeux, je colle mon torse contre son dos, et j'attends. Non sans sourire, d'ailleurs faut pas que j'fasse le con, si elle tombe d'entre mes lèvres j'ai une chance sur deux pour lui cramer quelque chose. Ses cheveux en l'occurrence et ce serait con. J'ai conscience qu'on se s'est pas adressé la parole depuis deux jours et qu'on ne s'est pas compté en très bon terme en plus de cela, j'suis pas du tout allé la voir après le prime, en gros j'suis pas sûr que j'suis en droit d'agir de la sorte mais, moi en tout cas, je ne lui en veux pas du tout. Ce n'est pas comme si je lui en avais réellement voulu de toute façon.

Je suis levée depuis très tôt. En fait, je n’ai pratiquement pas dormi depuis deux jours. Le sommeil manque clairement à mon corps, qui se traîne à l’intérieur du château sans grand enthousiasme. Non, en fait, j’essaie vraiment, de paraître heureuse et enjouée, mais merde que c’est difficile. Parfois, j’aimerais avoir de grand talent de comédienne. Je pourrais tromper tout le monde, m’inventer un caractère et agir comme bon me semble à n’importe quel moment. Mais non. Je suis cette petite chose sensible qui manque clairement de confiance en soi et qui au moment même où elle ressent un sentiment, cela ce dépend sur ses traits. Oui, c’est bien moi. Bref, levée tôt, douche et petit déjeuner prit depuis un bout de temps, je décide de profiter du soleil, malgré l’air doux et frais qui souffle sur l’Irlande. Cette Irlande, elle va me manquer. Je fais un tour du parc, marchant tranquillement, sans but précis, sans endroit où me rendre. Mes pas me guide finalement vers la falaise, où mon coeur se contracte pour absolument rien. Stupide coeur qui fait mal. Ça n’arrêtera donc jamais ? Je reste planté comme un piquet, à fixer l’horizon, essayant de me vider de toute penser négative. J’aimerais prendre ce mal qui est si constamment en moi, et le jeter en bas de la falaise. Si ça pouvait être aussi simple. Je suis tellement dans les nuages, que je n’entends pas des pas venir à ma rencontre. C’est pourquoi je sursaute en sentant deux mains sur mes yeux et un corps ce coller contre mon dos. En fait, je sais déjà qui c’est, puisqu’il n’y a pas beaucoup de personnes dans ce château qui agirait de la sorte avec moi. En plus, je sens l’odeur de la cigarette me monter au nez, non il n’y a pas de doute, c’est Connor. « Tu comptes me balancer en bas de la falaise tout en gardant ton anonymat ? » demandais-je, un léger sourire s’étirant sur mes lèvres alors que je me retourne, le forçant ainsi à retirer ses mains de devant mon regard. Je le fixe un moment, restant tout près de lui. Comme la proximité de son corps m’avait manqué. Nous ne nous étions pas parlé depuis le prime et je ne savais trop comment agir en sa présence, puisque ce dernier n’avait été des mieux pour nous. « Tu ne m’en veux pas trop ? » dis-je dans un murmure, ne pouvant m’empêcher d’aller déposer ma main contre sa joue doucement. Il avait le droit de m’en vouloir, j’en avais conscience. J’espérais simplement que la réponse serait non. J’avais trop besoin de lui. Surtout en ce moment, ce qui pouvait surement paraître très égoïste de ma part. Je m’en fous.

Le vent souffle violemment, enfin violemment il souffre normalement pour l'Irlande surtout au bord de la mer, ce vent je l'aime. Je ne pourrais m'en passer parce qu'aussi futile qu'il pourrait paraître, il me rappelle ce pays auquel je suis attaché. Mais je l'aime moins lorsqu'il décide d'envoyer la fumer dans la figure d'Esther, non au contraire je n'aime même pas du tout. J'suis là pour l'emmerder moi, et puis on est dehors j'suis pas censé la déranger avec ça. J'suppose que j'pourrais enlever mes mains rapidement parce que ma seule cigarette me trahira sûrement. Sa réplique me fait sourire, mais pas trop, j'ai ce truc dans la bouche. Elle ôte mes mains de son visage lorsqu'elle se retourne si bien qu'avant toute chose j'attrape ma clope, tire une longue taffe et la jette sur le sol. Expirant la fumée de sorte à ce qu'elle ne retourne pas brûler les yeux de la jeune femme. Elle ne sen rend pas compte à qu'elle point elle compte pour moi d'après le sacrifice que j'viens de faire. Je lui souris à mon tours. « Tout à fait, c'est le sort que je réserve à toutes les femmes qui résistent à mon charme... » J'suis sûr le point d'ajouter que c'est le sort que j'ai réservé à Sixtine ce qui explique sa disparition soudaine, mais je m'abstiens, bien trop glauque même pour moi. Je ne souris plus, pourtant mes yeux doivent me trahir, ils sont si lumineux qu'ils témoignent de mon mensonge. Elle m'observe, le visage blême, elle n'a l'air de vouloir me dire quelque chose mais j'sens bien qu'elle n'ose pas. J'commence à la connaître quand même un peu. Finalement elle se lance glissant sa main contre ma joue. Je lui souris toujours. « Si tu parles de ta conversation avec Cooper, je ne te cache pas que ça m'a fait mal, beaucoup trop mal pour que j'agisse de manière cohérente d'ailleurs, et je m'en excuse. Mais j'peux pas t'en vouloir parce que j'ai pas le droit, j'savais ce qu'il en incombait, j'sais très bien que ça risquait de se prendre quand on a fait ce qu'on a fait dans cette chambre. » Ma voix se brise dans un murmure tandis que mon bras entour sa taille, comme si j'avais peur qu'elle ne s'en aille prématurément.

« Tout à fait, c'est le sort que je réserve à toutes les femmes qui résistent à mon charme... » Sa phrase me fait sourire un peu plus, cependant je ne peux m’empêcher d’ajouter un détail à cette histoire. « Mais techniquement... Je ne t’ai pas résisté. » dis-je en faisant une petite moue, la référence venant de notre nuit ensemble la semaine dernière. Je suis plutôt contente qu’il jette sa cigarette, bien que j’imagine que ce n’est pas quelque chose de facile pour lui. Alors que ma main est contre sa joue, que je me met à caresser distraitement du bout des doigts, je redoute la réponse qu’il me donnera. « Si tu parles de ta conversation avec Cooper, je ne te cache pas que ça m'a fait mal, beaucoup trop mal pour que j'agisse de manière cohérente d'ailleurs, et je m'en excuse. Mais j'peux pas t'en vouloir parce que j'ai pas le droit, j'savais ce qu'il en incombait, j'sais très bien que ça risquait de se prendre quand on a fait ce qu'on a fait dans cette chambre. » J’hochai la tête en l’écoutant, restant sur le moment silencieuse. J’apprécie son bras qui vient me tenir la taille de façon qui me paraît légèrement possessive, ce qui n’est pas pour me déplaire. Premièrement, je détestais l’idée de lui faire du mal. Parce que ça me faisait mal à moi aussi, puisqu’il y avait toujours ce lien invisible qui nous liais, qui me faisait ressentir ce qu’il ressentait. Si moi je semblais aimer me faire du mal, je ne voulais pas en faire aux autres. Mais dans ce cas-ci, nous étions deux à avoir poser le même acte et les conséquences en relevaient directement. « Mais je veux que tu saches... Que oui j’ai dit que j’avais agit comme une idiote dimanche passé et que c’était sous le coup de l’impulsion, mais je ne le regrette pas. J’ai dit tout cela parce que face à Cooper, je me suis sentit idiote vu tout ce que je ressens pour lui, mais dans l’ensemble, toi et moi, cette nuit là. Je ne regrette rien. » dis-je tout bas descendant ma main contre nuque pour l’effleurer toujours de façon aussi distraite. C’était vraiment important pour moi qu’il le comprenne. J’assumais mes actes et si je pouvais retourner en arrière je ne changerais surement rien. Parce que, de toute façon, face à Cooper, cela ne changerait rien non plus. J’ai voulu aller dans la chambre avec Connor. J’ai voulu qu’il m’embrasse et encore plus. Ça serait faux de dire que tout cela ne représentait rien, puisque ce n’est clairement pas le cas.

Oui bon finalement elle marque un point mais je ne me laisse pas démonter et affiche cette mine sûr, que j'aborde depuis le début. « Exact, c'est pour cette raison que je t'ai épargné, c'était pour voir si tu suivais. » Mais oui bien sûr, rattrape toi aux branches, là, comme ça. J'ris finalement parce que bon elle m'a bien cassé la petite blonde. J'peux pas lui en vouloir c'est pas comme si elle allait vraiment s'écraser contre les rochers et par ma faute qui plus est. Non moi j'suis de ceux qui sauterait pour aller la récupérer, ou essayer c'est déjà pas mal. Je clos les yeux quelques secondes appréciant tout particulièrement les caresses qu'elle me donne, c'est fou, on est séparé depuis deux malheureux petits jours, enfin pas vraiment mais avec le prime ça a un peu tout foutu en l'air, et notre proximité me manque déjà. J'ai l'impression que les semaines à venir vont être très très dures. J'ai un pincement au coeur, un noeud qui se forme dans l'estomac à l'idée de devoir nous séparer. Y'a beaucoup d'aller retours Dublin-Paris j'imagine, en avion c'est vite fait, et au pire ils ont bien une carte de fidélité ? Non, merde, je m'en fiche c'est pas ça qui m'empêchera de prendre l'avion ou d'inviter la jeune femme à venir me rendre visite. C'est vraiment le moment de penser à l'éventualité de se revoir pour le moment puisque de toute évidence pour le moment et ce jusqu'à preuve du contraire nous sommes encore là. Je l'écoute attentivement lorsque je viens dégager une mèche de cheveux récalcitrante qui obstrue son visage de ma main libre puisque l'autre s'accroche à sa taille comme une moule à son rocher. Je souris, et avant de répondre, je ne peux m'empêcher d'aller sceller mes lèvres aux siennes. Les gestes valent milles mots n'est-ce pas. Ca m'avait manqué ça aussi, puisque qu'en l'occurrence ça fait bien trop longtemps à mon goût qu'elles n'avaient été l'une contre l'autre. Et puis je me détache difficilement. « Oh je vois, c'était une bonne impulsion dans ce cas. J'suis désolé d'être comme ça, j'sais pas trop ce qu'il me prend à réagir comme ça, on est pas... Enfin tu vois ? » Non elle ne doit pas voir justement, merde c'est con mais j'arrive pas à trouver les bons mots, j'arrive pas à me mettre des mots sur ce que je ressens pour Esther. « Il est évidemment que je m'en foutais pas du tout en plus. Et puis... J'crois que j'suis jaloux, je devrais pas j'sais que c'est stupide mais c'est le cas malheureusement. » Non, je ne devais clairement pas l'être, j'devais pas vouloir quelque chose qui m'était interdit d'éprouver.

« Exact, c'est pour cette raison que je t'ai épargné, c'était pour voir si tu suivais. » Ouais,ouais. Je vois bien qu’il vient tout juste d’inventer tout ça. D’ailleurs il se met à rire, ce qui déclenche aussi un rire léger de ma part. Nous reprenons finalement notre sérieux, avec un sujet qui est d’actualité on dirait. Moi qui aurait aimé que le moment que j’avais partagé avec Connor reste secret, tout du moins face aux candidats, puisque les téléspectateurs eux en avait pleinement conscience, j’avais été déçue. En fait, je préférais ne pas repenser au prime, là où j’avais eu l’impression d’être ridiculisé totalement. Si je n’avais pas d’explications à donner aux autres habitants, j’en avais tout de même à donner à Connor, qui m’avait sembler ne pas bien le prendre. Mais il sourit, ce qui était surement bon signe. Puis ses lèvres vinrent à la rencontre de les miennes, ce qui me fit de l’effet instantanément. Ça aussi c’était un bon signe je crois. Je ne pus m’empêcher de répondre à se baiser, le prolongeant de quelques secondes seulement, glissant mes doigts dans ses cheveux. Connor, se recula, même si maintenant que je goûtais ses lèvres à nouveau, j’avais seulement en tête de l’embrasser. « Oh je vois, c'était une bonne impulsion dans ce cas. J'suis désolé d'être comme ça, j'sais pas trop ce qu'il me prend à réagir comme ça, on est pas... Enfin tu vois ? » Je fronçai légèrement les sourcils face à sa remarque, pas certaine de justement voir ce qu’il voulait dire. « Je suis pas certaine de comprendre non... On est pas ? » Je me demandais s’il voulait pas dire un couple, parce que clairement, non, nous n’étions pas un couple il n’y avait pas de doute là-dessus. En même temps, ça m’étonnerait que ce soit vraiment ça qu’il voulait dire. « Il est évidemment que je m'en foutais pas du tout en plus. Et puis... J'crois que j'suis jaloux, je devrais pas j'sais que c'est stupide mais c'est le cas malheureusement. » Je fis une petite moue en l’entendant m’avouer qu’il était jaloux. Déjà, j’étais contente qu’il me l’avoue et je trouvais qu’il avait du courage, parce qu’il n’y a vraiment pas beaucoup d’hommes qui le feraient. « C’est pas idiot en fait... Je crois que je verrais des images de toi et une autre fille ici dans une situation compromettante et je ressentirais de la jalousie aussi... » dis-je, un peu honteuse de l’avouer. Je ne savais pas s’il avait eu des rapprochements avec d’autres filles ici, j’imaginais que oui tout de même. Mais je me demandais si j’étais la seule avec qui il avait coucher. Je ne lui demanderais pas, ça paraitrait étrange comme question. Et cette jalousie ne serait surement pas aussi grande que celle que j’entretiens pour Evey. En fait, je dis ça, mais je ne le sais pas. Je ne sais plus.

Forcément, elle ne voyait pas, comment elle pouvait voir, j'suis pas super clair. J'suis rarement clair dans ces cas là, j'fais la moue et baisse les yeux. J'suis trop con c'est pas possible. Putain pourquoi j'peux pas m'empêcher de raconter de la merde en faite ? C'est un peu ma spécialité en ce moment, raconter de la merde et faire n'importe quoi, ça devenait lassant à la longue. J'passe ma main dans mes cheveux, légèrement ennuyé. Parce qu'en réalité, j'sais même pas trop ce que j'voulais dire. « On est pas censé agir de la sorte, on est juste ami, très proche, trop proche peut être. Enfin j'suis pas entrain de dire que ça me dérange au contraire. Ca me fait simplement peur pour la suite, pour notre sortie et tout le reste. » J'enroule à nouveau mes bras autour de la taille d'Esther comme si elle allait disparaître d'un moment à l'autre. Peut être que c'est aussi un peu pour me rassurer, j'sais pas mais c'est tout de même bizarre de l'avoir si près de moi alors que je lui avoue que j'suis jaloux. Dans le genre possession on ne fait pas mieux, j'dépose un baiser sur ses lèvres lorsqu'elle avoue qu'elle aussi est jalouse mon coeur fait un bon dans ma poitrine, j'sais pas vraiment pourquoi. Tout ce que je sais c'est que quelque part, si je l'embrasse c'est surtout pour éviter de dire des conneries, parce que j'repense soudainement à Sio et à ce qu'on a fait dans la salle de bain. J'ai pas vraiment envie de lui dire parce que finalement, je ne lui ai pas juré fidélité, et puis parce que j'suis pas forcément fier de moi, et aussi parce que j'ai l'impression de me sentir coupable face à sa réaction. Stupide une nouvelle fois. J'espère donc que personne ne le mentionnera, et quand je dis personne, j'parle évidemment de la blonde même si j'doute qu'elle évoque ses parties de jambes en l'air à tout bout de champs et les abrutis qui présentent les primes. Le baiser est interrompu après de longues minutes, de très longues minutes. Je l'observe un moment en silence, les yeux brillants avant de briser le silence. « Huum, comment ça va avec Cooper ? » J'sais pas trop pourquoi j'pose la question, peut être parce que je la sens mal, et que j'imagine qu'il n'est sans doute pas tout blanc dans l'histoire.

« On est pas censé agir de la sorte, on est juste ami, très proche, trop proche peut être. Enfin j'suis pas entrain de dire que ça me dérange au contraire. Ca me fait simplement peur pour la suite, pour notre sortie et tout le reste. » Des amis qui n’arrivent pas à se tenir loin l’un de l’autre. Des amis qui ont un besoin constant de se toucher. Des amis qui éprouvent de la jalousie lorsqu’un autre est trop près. Des amis qui couchent ensemble et qui aimerait surement recommencer. Oui, nous étions clairement devenu des amis beaucoup trop proche. Je n’allais pas me plaindre de cette relation, puisque comme nous nous l’étions déjà avoué, je me sentais définitivement plus stable lorsqu’il était à mes côtés. Alors que ses bras enlace de nouveau ma taille, je me laisse faire, rapprochant, si possible, encore plus mon corps du sien, déposant mes mains sur ses épaules, baissant le regard d’abord pour le fixer de nouveau. « J’ai peur aussi... Tout sera différent lorsqu’on sortira d’ici. Peut-être même que ce besoin qu’on s’est créé, celui d’être constamment collé l’un à l’autre, n’existera même plus une fois l’aventure terminée... » dis-je en fronçant les sourcils, même si cela me paraissait impossible, vu cette nécessité d’être près de lui. Mais fallait faire face à la réalité et j’avais peut-être raison. Tout cela n’était peut-être que de la pure fiction, de l’attirance temporaire, parce que nous sommes enfermés et que nous n’agissons plus de façon rationnelle. Cela me faisait définitivement peur. Connor décide finalement de revenir prendre mes lèvres, ce qui me soulage à nouveau. Je répond à son baiser avec douceur, mais aussi avec passion, m’accrochant à sa nuque délicatement, ne voulant pas qu’il y ait une fin à ce baiser. Mais pourtant après plusieurs minutes, je le sens se reculer, ne me laissant pas satisfaite, puisque j’en aurais voulu encore en encore. L’embrasser toute la journée même. C’est pas normal, de ressentir un besoin aussi fort. Nous restons un moment à nous regarder sans rien dire, seulement le bruit du vent qui vient briser le silence. « Huum, comment ça va avec Cooper ? » Mon coeur se serrent. Merde, ce que ça peut faire mal. Il n’aurait pas du aborder le sujet, puisqu’en ce moment, je ne pensais pas à Cooper. Mais il était trop tard, Et puis, je comprenais Connor de vouloir s’informer. Après tout, c’était moi qui lui avait cassé les oreilles avec ma relations avec Cooper depuis les dernières semaines. Mais les choses étaient tellement différentes entre nous maintenant que je n’avais pas eu l’intention de le mettre au courant des dernières nouvelles. Je soupirai très légèrement, fermant les yeux le temps d’une seconde avant de le regarder de nouveau. « J’ai décidé... de tout arrêter. Je laisser tomber, je ne me sens plus assez forte pour tout ça. Y’a pas d’espoirs, je l’ai bien compris. » dis-finalement, ma voix toujours aussi tremblante lorsque je parle de Cooper. J’avais toujours autant de difficulté à l’accepter, mais je me devais de tourner la page. Je ne faisais que me détruire en ce moment. « C’est encore plus dur que je l’aurais imaginé. » dis-je dans un souffle, baissant finalement mon regard, ne voulant pas qu’il voit la tristesse dans mes yeux, même s’il avait du l’entendre dans ma voix.

J'sens ses bras autour de mes épaules et là je me sens nettement mieux, cette proximité me parait apaisante, même si elle est loin de me suffire. J'ai besoin de sentir sa peau contre la mienne, son corps battre contre ma poitrine, comme si nous étions liés, que nos corps avaient littéralement besoin de celui de l'autre. Un peu comme s'ils s'étaient retrouvés après avoir été séparés à la naissance comme des siamois. Sauf que j'suis loin de considérer Esther comme une soeur, surtout si on prend en compte ce qui me vient à l'esprit quand je me mets à penser à elle. Ses déclarations s'abattent sur moi avec violence, mes muscles se tendent, mon corps se raidit et j'suis presque sûr d'être livide, j'ai l'impression qu'on vient de m'annoncer le décès d'un proche en pire. Oui enfin peut être pas, mais j'peux pas m'empêcher de trembler. « C'est pas une obligation, si tu le veux pas, c'est loin d'être une obligation. Parce qu'au pire je te kidnappe, ou si tu préfères Paris je m'installe chez toi, je prends pas beaucoup de place... Tu ne me remarqueras même pas. » J'plaisante et qu'à moitié, mais j'veux pas penser comme Esther parce que j'sais que j'vais penser qu'à ça, et ça va me pourrir le reste du séjour alors que j'devrais profiter d'elle et des moments qu'on passe ensemble. « J'suis pas sûr que ça passe, je te cache pas que ça me terrifie mais j'suis pas sûr que ce soit fictif. C'est ce que tu penses ? Qu'on s'est créé tout ça pour masquer un manque, toi vis à vis de Cooper et moi de Sixtine ? Tu penses que ... T'es pas un deuxième choix, t'es pas non plus celle sur qui je me suis rabattu par dépit. J'espère que t'en as conscience. » J'suis sérieux, nettement plus sérieux qu'il y a quelques secondes. C'est normal si je suis entrain de flipper ? J'ai les mains moites et j'suis pas sûr que ce soit super clair ce que j'raconte, j'suis pas sûr que j'voulais sortir ça comme ça non plus. Peut être qu'elle aurait pu le penser après tout je peux pas lui en vouloir, moi en revanche ça m'a pas traversé l'esprit une seule seconde. Mais maintenant que je l'ai évoqué ça me fait flipper. C'est peut être pour cette raison que je l'avais embrassé, ça et parce que dès qu'on commence, j'ai envie de le faire en permanence, ne plus quitter ses lèvres quitte à être privé de respiration, ça me paraît totalement dérisoire à ce moment là. Mais évidemment, ça s'arrête, j'sens bien qu'elle n'en a pas envie, tout comme je n'en ai pas non plus envie. En plus pour aborder le sujet suivant, c'est stupide. Elle est triste et gêné, putain mais quel abruti. Je l'écoute puisque de toute évidence c'est trop tard et puis ça m'intéresse, j'sais pas pourquoi mais ça m'intéresse énormément d'ailleurs.« Ca va passer, j'imagine que ça ne doit pas être flagrant là maintenant, mais ça va passer fais moi confiance. » J'suis bien placé pour le savoir, j'passe une main sur sa joue que je caresse délicatement. Je l'observe un moment, en silence caressant toujours sa peau du bout des doigts avant d'approcher une nouvelle fois mes lèvres des siennes.

Je vois bien que mes paroles ont un impact sur Connor à l’instant où je les prononce. Il n’est clairement pas d’accord avec mes propos tant son teint devient pâle et que son corps se crispe sous mes mains. Mais je suis seulement réaliste, ou tout du moins, j’essaie de l’être. « C'est pas une obligation, si tu le veux pas, c'est loin d'être une obligation. Parce qu'au pire je te kidnappe, ou si tu préfères Paris je m'installe chez toi, je prends pas beaucoup de place... Tu ne me remarqueras même pas. » Je laisse échapper un rire léger et silencieux en l’entendant, consciente qu’il plaisante, bien qu’une des deux options ne me dérangerait pas tant que ça. L’avoir à mes côtés en permanence, c’était clairement quelque chose que je pouvais envisager, même si ce n’était peut-être pas des plus réaliste, finalement. Je me contredisais. « Se sera dur de ne pas te remarquer vu mon appartement pourrie avec une seule pièce ! » dis-je alors en souriant, aimant mieux ne pas penser au fait que j’allais quitter un château pour retourner vivre dans cette merde. « J'suis pas sûr que ça passe, je te cache pas que ça me terrifie mais j'suis pas sûr que ce soit fictif. C'est ce que tu penses ? Qu'on s'est créé tout ça pour masquer un manque, toi vis à vis de Cooper et moi de Sixtine ? Tu penses que ... T'es pas un deuxième choix, t'es pas non plus celle sur qui je me suis rabattu par dépit. J'espère que t'en as conscience. » Je l’écoute attentivement, ne sachant pas ce que je pourrais lui répondre. « En ce moment, je ne sais plus ce à quoi je pense vraiment. » dis-je en baissant les yeux. Je ne voulais pas me montrer méchante ou distante, je voulais simplement être franche avec lui. D’un certain sens, il n’est pas un deuxième choix, mais, je ne peux m’empêcher de me dire que si les choses avaient fonctionné comme il le voulait avec Sixtine et la même chose avec Cooper de mon côté, nous n’en serions peut-être pas là. C’est con, mais c’est à prendre en considération. Mais je le savais sincère, lorsqu’il me disait ne pas m’avoir choisit par dépit. Enfin, choisir est un grand mot. Et puis, tout ça, tout ce qu’il vient de me dire, qu’est-ce que ça signifie vraiment ? « Si je ne suis pas un deuxième choix... Je suis quoi pour toi Connor ? » demandais-je finalement, pas certaine qu’une question aussi sérieuse soit la bienvenue. Est-ce que nous étions prêts à discuter d’une telle chose ? Je ne suis pas certaine. C’était surement trop tôt. Moi-même je suis incapable de mettre un terme sur ce qui se passe entre nous. « Laisse tomber... T’es pas obligé de répondre à ça. » ajoutais-je finalement, ne voulant pas mettre de la pression sur lui. Je ne voulais pas qu’il se sente obligé de me répondre. C’est surement pour ça aussi que je suis contente de l’embrasser, pour éviter le sujet, sujet qui ne viendrait que foutre la merde probablement. Parce que c’est ce que ça fait, des sentiments, ça fout la merde. Puis vient le sujet Cooper, dont je n’ai pas trop envie de parler et qui me fait plus mal qu’autre chose. « Ca va passer, j'imagine que ça ne doit pas être flagrant là maintenant, mais ça va passer fais moi confiance. » J’avais envie de le croire, c’est ce que tout le monde dit après tout. Que ça va passer. Mais en ce moment, je suis incapable de l’imaginer. Surement parce que c’est encore trop récent, qu’il y a encore une partie de moi qui ne veut pas laisser tomber, bien que je sais qu’il n’y a rien d’autre à faire. Je soupire, baissant les yeux. Sentant la main de Connor sur ma joue qui m’apaise un peu plus. Puis, ses lèvres qui reviennent vers les miennes, comme aimantées. J’ai envie de répondre à ce baiser, pourtant avec Cooper dans la tête, ça ne me parait plus si bien. C’est pourquoi je recule mon visage de quelques centimètres, non sans difficulté, plongeant mon regard dans celui de Connor. « Je... Désolée. » dis-je alors d’une façon totalement incertaine. « C’est juste que... Tu vas devoir me laisser un peu de temps aussi... » murmurais-je tout en gardant une certaine proximité avec lui, ce qui ne fait pas de sens au finale. Je viens caresser sa joue doucement, alors que je ne sais clairement pas ce que je veux. « J’ai envie d’être avec toi Connor. Vraiment beaucoup. Mais j’ai aussi le coeur en milles morceaux. Mais je ne dis pas ça pour que tu t’éloignes, loin de là. C’est juste que je n’ai jamais eu à gérer ce genre de situation, et je n’ai pas envie de faire tout de travers. » dis-je finalement, espérant être claire pour une fois tout en souhaitant qu’il n’allait pas mal prendre ce que je venais de lui avouer. Je ne voulais surtout pas perdre ce que nous avions. C’était beaucoup trop important pour moi.