who you are. le 18 mai à 18H.

LAOISE.

J'ai toujours eu une petite préférence pour les lieux glauques, et tout ce qui va avec, c'est donc pour cela que j'ai décidé d'aller faire un tour du côté des cachots. Je m'y rends, et j'entre dans une des cellules pas fermées heureusement. Je la détaille des yeux. pas très accueillante, mais moi j'me sens bien dedans, ça me rapelle mon appart'. Non, j'déconne évidemment, quoique que pour la taille on s'y approche quand même. Je vois une chaine sur le sol, je m'en approche, puis je recule vivement, l'odeur est juste immonde en fait. Je préfère les cachots et l'atmonphère pompeuse, et lourde du château, je sais pas ce qu'avaient en tête les designeurs de cette saison, mais je trouve la décoration assez moche pour dire. Trop luxieux. Moi je voyais bien un truc épuré, moderne, simple, comme la saison dernière, enfin je m'en souviens plus tellement. Je m'avance vers la trappe, la seule source de lumière, je me mets en dessus, et je lève la tête, la lumière m'aveugle en fait, je cligne des yeux une bonne dizaine de fois avant d'y être habituée. Puis j'entends des bruits de pas, c'est délicate, c'est léger, je mise sur une fille. Je me retourne vivement, et oui, je tombe sur une fille, je suis trop forte, c'est une brunette, inconnue au bataillon.

Non, vraiment, elle ne comprenait pas. L'utilité du cachot, elle n'arrivait pas à la trouver. Ça la dépassait complétement, qu'une émission de télé-réalité qui est tout de même assez glamour et sensuelle expose ainsi un vieux cachot. Et pourtant... pourtant ça ne l'empêchait pas de fréquenter ce lieu insolite, qui semblait totalement perdu dans une habitation principalement luxueuse. Quelque chose la perturbait. Elle n'y pouvait rien, elle était autant repoussée qu'attirée par cet endroit. Étrange. Ça devait venir du fait que c'était un lieu qui semblait horriblement sale et qu'elle avait du mal à le supporter. Comme si être dans la pièce la soulageait des souvenirs qui tournoyaient dans son esprit, des souvenirs qu'elle aggravait, inévitablement, rendant la pièce moins reluisante qu'elle ne l'était déjà. Non, vraiment, elle allait devoir laver le tout, ce n'était pas possible autrement. Peut-être un autre jour. Elle verrait. En attendant, elle s'aventurait à nouveau au sous-sol, sans même savoir ce qu'elle allait y faire. Et arrivée aux cachots, elle fut accueillie par une demoiselle, visiblement plus intéressée par la source de lumière de la pièce que par la brune. « Salut. » lança-t-elle faiblement, comme si elle avait peur de déranger le calme ambiant. « Qu'est-ce que tu fais ? » Question con, elle voulait bien l'admettre.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Quelle question ! Cela ne se voit pas non ? Ah non, je fais rien, j'explore, c'est tout. Je la détaille. « J'écoute le silence. » je lâche très sérieux. J'ai toujours rêver de sortir une phrase comme cela, j'pense que cette phrase a une certain niveau de réflexion, qu'on peut pas atteindre toutes les deux. J'esquisse un sourire, qui se veut accueillant, mais je suis pas le résultat soit à la hauteur de mes espoirs, ça ressemble plus à un rictus qu'autrechose. « Sérieusement, je fais rien, je visite simplement. » je lâche en haussant les épaules, je relâche mon sourire, heureusement, mon visage redevient à peu près normal là, impassible. « Et toi ? La même ? » j'ajoute brusquement, je suppose, parce qu'elle est pas venue dans les cachots pour faire un pique-nique, enfin, j'espère. Je fixe la petite brune, enfin, petite, c'est une façon de parler, elle doit bien être plus grande que moi, je pense. J'arrive pas à me souvenir de son prénom, déjà, je me souvenais pas d'elle physiquement en fait. « Désolée, j'arrive pas à me souvenir de ton prénom. » admettais-je de ma froide. Pourtant j'ai une bonne mémoire. « Tu es ? » finis-je par lui demander, une bonne fois pour toute.

Écouter le silence ? C'est une activité comme une autre, après tout. Chacun fait ce qu'il veut, même si ça peut paraître stupide, tout le monde est en droit de pratiquer l'activité de son choix. Elle acquiesça. Et puisque écouter le silence revenait à ne pas faire grand chose, elle avait bien comprit que la demoiselle n'était pas très occupée dans l'immédiat. Visiter était l'activité favorite des candidats, cette semaine. C'était celle de Laoise, en tout cas. Elle approuva d'un signe de tête lorsqu'elle lui renvoya la question. « Cet endroit est trop étrange. J'arrive pas à trouver une raison pour sa présence. » Et c'était perturbant. Sans doute qu'elle descendait ici pour déceler l'information qu'elle n'avait pas encore capté, pour comprendre pourquoi la production avait pensé bon de mettre des cachots, de laisser les candidats parcourir ce lieu-ci. Sans doute n'y avait-il pas de raison, à part celle de faire réfléchir peut-être. Ouais, ça devait être ça. Peu importe. Son prénom ? Elle n'était pas la seule à ne pas l'avoir mémoriser, elle n'allait clairement se vexer pour ça. « Laoise. » Elle sentait qu'elle allait le répéter encore de nombreuses fois, dans les jours à venir. « Et je crois que je n'ai pas encore intégré le tien, de prénom... Ça serait dommage que je t'appelle « la rousse » durant l'aventure entière. » Humour indomptable. Il fallait l'excuser.

« Cet endroit est trop étrange. J'arrive pas à trouver une raison pour sa présence. » Elle a totalement raison, j'approuve en hochant la tête, c'est vrai. C'est d'ailleurs ce qui me plait ici, cette pièce contraste avec le château, on se demande ce qu'elle fout ici. « C'est vrai, en plus on peut même pas fermer les cellules, je me demande à quoi elle sert cette pièce, franchement. » j'annonce, avec un certain regret dans la voix, pour l'incapacité à fermer les cellules, je me voyais bien enfermer quelques candidats trop emmerdants, je préfère pas donner de noms, mais j'ai déjà quelques idées sur leurs identités, je vais pas vous mentir. « Laoise. » D'accord, j'essayerai d'assimiler ce prénom à son visage. Pas bien difficile, j'essaye d'imprimer son visage tout mignon dans ma mémoire. « Et je crois que je n'ai pas encore intégré le tien, de prénom... Ça serait dommage que je t'appelle « la rousse » durant l'aventure entière. » J'esquisse un très très discret sourire, oui, ça serait ennuyant en fait, surtout que je n'apprécie pas tellement qu'on m'appelle comme cela, c'est comme les gens qui adressaient un 'blondie' à une blonde, bof, bof quand même. « Moi c'est AJ. » dis-je finalement, avant que mon regard ne dévie dans l'intérieur d'une cellule. C'est quand même glauque s'il l'on s'imagine que des personnes y ont été vraiment enfermés.

Impossible de fermer les cellules, en plus de ça ? Décidément inutile. Elle allait arrêter de se poser la question: cette pièce ne servait tout simplement à rien, si ce n'est à contraster avec l'image luxueuse et bling-bling qu'on pouvait avoir du reste du château. Pas besoin de se griller d'autres neurones sur la question, elle supposait. A moins que la production leur réservait quelques surprises avec cette pièce mais elle allait s'empêcher de penser un truc pareil avant de devenir chèvre. « Peut-être que cette pièce sert uniquement à nous remplir l'esprit d'interrogations sur son utilité. » Léger sourire mutin. Le truc bien tordu, ça serait que ça soit effectivement le cas. Connaissant la production – en ayant entendu parler par son frère qui dévorait l'émission et n'en ratait pas une miette, plutôt – quelque chose lui disait que c'était probable. Allez savoir. Moment de présentations obligatoire. Laoise, AJ. AJ, Laoise. C'était intégré ? Oui, parfait. « Enchantée, AJ. » Bien que c'était étrange de se rencontrer dans un tel endroit. La brune examina plus en profondeur les environs, avec ce froncement du nez bien significatif: quelque chose la perturbait. C'était tellement crasseux. Horrible. Elle devait arrêter de penser à une chose pareille, ça ne pourrait qu'être source de soucis. Elle replanta son regard sur la belle rousse. Parler pourrait être une activité agréable. « Si je te pose des questions, le genre que tous les candidats t'ont déjà posé, tu m'arraches les yeux ? » Regard innocent, une touche de malice. Elle espérait que non, ses pauvres petits yeux ne méritaient pas un tel sort.

« Peut-être que cette pièce sert uniquement à nous remplir l'esprit d'interrogations sur son utilité. » C'est vrai. « A nous faire parler pour rien aussi. » je lance, bah quoi, c'est une supposition comme une autre. D'ailleurs, c'est pas ce qu'on est entrain de faire en ce moment ? Brasser de l'air pour rien. Ou peut-être pour se rassurer d'être dans un endroit aussi glauque, perso, j'ai pas peur en fait. Je remarque le visage de Laoise, tordu par une grimace, son nez se fronce, que se passe t-il mademoiselle ? C'est les cachots qui la repoussent comme cela ? J'imagine qu'elle préfère le reste du château à cette pièce, on peut pas lui en vouloir non plus, vu la tête peu accueillante du lieu. « Si je te pose des questions, le genre que tous les candidats t'ont déjà posé, tu m'arraches les yeux ? » Elle me donne des idées. Ca me fait rire, parce que oui, au fond ça serait mon style en fait. J'aime pas trop me répéter, et c'est ce que je fais depuis toute la semaine. J'aurai du songer à m'enregistrer et à repasser la bande à tous les candidats que je croise, mais c'est trop tard maintenant, et puis au point que j'en suis, franchement. « Non, je suis pas aussi sauvage et horrible pour faire ça, tu peux y aller, j'mords pas. » lui dis-je. Elle a de la chance, c'est ma semaine de bonté, je la regarde. Aller, j'attends, j'suis prête. On commence par quoi petite ?

Si c'était en effet le but principal de cet endroit, ça marchait sacrément bien. Combien d'autres candidats étaient tombés dans le piège, hm ? Sans doute beaucoup. Au moins, ça les occupait. Quelque part, c'était déjà pas mal. Qu'importe. Outre son évidente inutilité et son apparence dégoutante et miteuse, cette pièce se révélait originale. Pas besoin d'épiloguer sur le sujet. Cela dit, poser des questions à AJ, ça, ça l'intéressait assez. Elle avait toute une banque de questions prêtes à être utilisées, sachez-le. Mais avant cela, elle préférait s'assurer que la jolie rouquine ne serait pas dérangée par ces questions. Eh bien, oui, si ça l'embêtait de répondre, ça ne serait pas pareil. Lorsqu'elle eut l'autorisation d'AJ, un sourire se forma sur son visage, rayonnant. Il lui en faut peu pour être heureuse. « D'accord alors dans ce cas, quel âge as-tu ? D'où viens-tu ? Que fais-tu dans la vie ? AJ, c'est ton véritable prénom ? C'est quoi, ton parfum de glace préféré ? Et ta ville préférée au monde ? Ta pièce préférée dans le château ? Le candidat qui t'attire le plus ? Celui que tu ne peux pas supporter ? Quand tu étais petite, tu avais quoi comme doudou ? » Elle s'égarait un peu dans ses questions ? Peut-être un peu. Cela dit, elle pouvait bien l'interroger sur tout n'importe quoi, n'est-ce pas ? Disons que c'était pour avoir quelques informations sur son compte, même si ce n'était pas les plus sérieuses du monde. Si ça devait rester sérieux, la brune allait s'ennuyer ferme.

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Chers habitants du nid,

Si Cupidon interrompt cet agréable moment c'est qu'il souhaite s'entretenir individuellement avec l'un d'entre vous. Laoise, tu dois te rendre immédiatement dans la Cabane en Bois où Cupidon a une chose importante à t'annoncer.

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