Bon la semaine dernière, j’avais passé mon temps a glander. Qu’on se le dise, je suis un glandeur né et si il y avait un award pour ça, j’enverrais quelqu’un aller le chercher à ma place. J’avais donc décidé, cette semaine, de bouger un peu mon cul histoire qu’il reste parfait et qu’il ne devienne pas flasque comme celui d’un candidat mystère dans la maison. Pour ce faire, j’avais eu dans l’idée d’ouvrir toutes les portes du château, comme ça je saurais où se trouvent toutes les pièces ! Astucieux, je sais. Bref, je commençai donc par l’étage avant de descendre, les gens me regardant bizarrement a chaque fois que je passais la tête par une pièce, je ne dis rien, ils n’avaient pas a savoir ce que je faisais de toute manière, si ? Bref, finalement j’arrivai a une salle de musique. Là, je ne refermai pas la porte avant d’y être entré, la porte se referma d’elle-même derrière moi et je décidai de m’installer en face du piano que la production avait laissé là. Mes doigts commencèrent alors a danser sur l’instrument. Souriant je m’arrêtai avant de reprendre. La mélodie était compliquée mais a écouter elle était douce et agréable. Les fins connaisseurs reconnaitraient ici la danse de la fée dragée.

La fin de semaine approchait et le prime aussi. Le temps ici défilait à une vitesse impensable, j'en étais toute retournée. Il n'était pas loin de dix-huit heures et voilà que je savais plus quoi faire de ma peau, assise sur une chaise dans la cuisine, ma tasse de thé entre les mains. Je ne comptais pas rester ici à ne rien faire et boire mon eau chaude, depuis quelques temps, l'inactivité me pesait et ça risquait d'être un sacré problème pour la suite, faut l'avouer, il y a bien des moments où je devrais rester sans rien faire... Je décide donc de me joindre dans la salle de musique. Je n'y avais encore jamais mis les pieds, mais j'en avais entendu parlé. Si par chance, il y avait un violon, alors là, je serais comblée pour bien longtemps, croyez-moi. Je prends ma tasse de thé et par la même occasion, je prends un spéculoos, pour le faire tremper dans le thé, évidemment. Je parcours la pièce, pour aller au premier étage. On m'a dit qu'elle se trouvait à côté du dressing, or par déduction, elle est donc au premier étage. Bonne pioche, je tombe sans vraiment chercher dessus et j'ouvre la porte. Je n'avais pas entendu que quelqu'un jouait déjà un morceau de piano, les cloisons sont de bonne qualité, j'imagine. Étonnant, sachant qu'on se trouve dans un ancien château.. il doit sans aucun doute y avoir cher de matériaux isolants t'sais. Mais ça n'était pas mon problème. Vous remarquerez que je me pose toujours des questions très.. existentielles, n'est-ce pas? Peu importe. Il y avait un de mes camarades, assis au piano, jouant la danse de la fée dragée. Je n'étais pas une experte, mais ce morceau était plutôt un classique. Je prends place sans faire trop de bruit, par respect, sur le divan et pose ma tasse de thé sur la petite table basse. La porte se referme derrière moi et je continue d'écouter le morceau qui me rappelle ma venue à Paris il y a peu de temps à l'opéra pour un spectacle casse-noisette. La mélodie prend fin, et je regarde le jeune homme s'arrêtant de jouer. «très beau morceau» je ne m'étale pas plus, ça n'est pas mon genre les éloges. Je bois une gorgée de mon thé. «moi c'est katell.. finnick c'est ça?» avec le dernier prime, je ne pouvais que me rappeler de son nom.

Mes doigts dansaient sur le piano avec une vitesse parfois affolante mais mon touché était toujours très doux. Mes parents avaient absolument voulu qu’on fasse des activités extrascolaire, avec Jamie, moi j’avais choisit la musique et pour mon père il était hors de question que je fasse quelque chose comme de la guitare ou de la batterie. Le piano était un instrument bien plus classe, plus noble, selon lui. Alors j’avais commencé à faire du piano et depuis quinze ans je jouais du piano. «Très beau morceau» j’entends derrière moi alors que la musique s’arrête et que je peux retirer mon pied de la pédale. Je me retourne et me retrouve face à une jolie blonde que je ne connaissais pas encore. Du moins avec qui je n’avais jamais conversé. Je souris. « Je suis totalement d’accord. » approuvais-je. La jeune femme se présente et me demande confirmation de mon prénom. Je hoche la tête. « Oui. C’est bien moi. » Répondis-je. « Tu joues d’un instrument ? » demandais-je. Je me demandais si elle était venue ici pour jouer ou si elle voulait juste écouter quelqu’un d’autre le faire.

Il ne faisait vraiment pas chaud ici et j'appréciais vraiment le thé que je m'étais préparé avant de venir mettre les pieds dans la salle de musique. Je n'étais pas une adepte du thé, mais disons que de temps à autre ça n'était pas de refus. Dans le fond, c'est plutôt sain et à part avoir envie de pisser toutes les heures ça n'a pas vraiment d'inconvénients. Enfin. Me voilà en train de disserter sur le thé, ça en devient ridicule. Finnick, donc, me réconforte dans mes idées. Je ne pensais pas trouver de si bons musiciens ici, dans l'émission. Je pensais d'ailleurs pas que Cupidon aurait installé une salle de musique, mais comme quoi, on pouvait s'attendre à tout. «tu fais du piano depuis longtemps... j'imagine?» faut pas se leurrer, tu interprètes pas ce qu'il vient de faire après seulement un an de pratique. Ça sentait l'expérience à plein nez et en matière d'art, disons, je m'y connaissais. J'apporte cette fois-ci ma tasse de thé jusqu'à mes lèvres et souffle dessus, histoire de le refroidir un peu, je crois avoir été un peu trop généreuse concernant la bouilloire. «Tu joues d'un instrument ?» j'hoche la tête comme pour confirmer ses dires et de nouveau ma tasse sur la table, je réplique «du violon.» je me lève et j'ouvre deux trois placards, avec un peu de chance, il y en avait un. «depuis toute petite.» ça ne faisait pas partie de ses questions, mais j'avais le don d'anticiper les choses. Je tombe nez à nez avec un violon, il avait l'air fabriqué par un luthier, ce qui relève d'un très bon violon. Je le prends et l'examine de plus prêt. Je reconnais du bois d'érable qui constitue le fond et les éclisses et j'imagine que c'est de l'épicéa pour la partie du dessous. «putain, ils ont les moyens ici.» je n'en doutais pas. Je prends l'instrument avec moi et le pose sur le canapé où je me réinstalle à côté de Finnick. Mon thé devait être moins chaud.

«tu fais du piano depuis longtemps... j'imagine?» C’était plus une affirmation qu’une question alors je hochai la tête pour lui signifier que, effectivement, je jouais depuis longtemps et finalement je précisais « Depuis quinze ans. » Je jouais depuis des années et pour moi jouer était devenu vital. La musique était une partie importante de ma vie, depuis toujours. Quand je lui demandai si elle jouait d’un instrument elle posa sa tasse sur une table et se leva pour fouiller les armoires. «du violon.» dit-elle en fouillant toujours les armoires, elle rajouta même qu’elle faisait ça depuis qu’elle état toute petite. Ca nous faisait un point commun. Finalement la jeune femme trouva son bonheur et, en ouvrant l’étui, je crus voir ses yeux s’illuminés. «putain, ils ont les moyens ici.» dit-elle. Je passai les doigts sur les touche de l’imposant piano a queue et hochai la tête. « Tu l’as dis… On est dans un château en même temps ! » dis-je en riant. La jeune femme prend l’instrument et va se rasseoir. Je m’attends a ce qu’elle joue mais non, alors je lui demande. « Je peux t’entendre jouer un truc ? »

Ma tasse de thé était pratiquement terminée et de toute manière j'allais m'arrêter là. Le fond d'thé c'était pas spécialement bon, mais froid en plus non merci. Il me restait mon paquet de speculoos, mais il semblait que j'en avais plus vraiment envie. J'étais particulièrement indécise et compliquée, avouons-le, mais est-ce que ça allait poser problème le fait que je ne le mange pas? Non, on est d'accord, donc pas de soucis. « Depuis quinze ans.» oh. Ça devait être une véritable passion, un peu comme moi dans le fond. Bien que ces derniers temps je ne jouais plus beaucoup, je n'ai pas donné quinze ans de ma vie dans un conservatoire si ça ne me plaisait pas. Les premières années ont tout de même étaient très difficiles et heureusement que j'étais de nature déjà bien acharnée, car sinon j'aurais très vite jeté l'éponge. En effet, la progression au violon... est très lente. Du moins tu passes bien cinq ans de ta vie à jouer faux, encore faux et toujours faux. Puis vient le jour où tout s'enchaîne, tout se déclenche, et tu sais enfin jouer du violon, as a boss. Oui presque. «ça nous fait un point commun.» je lui souris et lui tend les spéculoos. «si ça te tente, c'est cadeau.» sourire bis. Je n'avais jamais autant fait bouger mes zygomatiques. «Tu l'as dit... On est dans un château en même temps !» ouai et puis surtout dans une émission de télé réalité, donc ça ne leur fait pas peur de foutre autant d'argent dans un instrument, ou même plusieurs instruments. J'hausse les épaules et reste silencieuse à cette remarque. Le voilà qu'il enchaîne et me demande de jouer un morceau, il avait l'air déçu de me voir ramener l'instrument sans finalement y toucher. Chaque chose en son temps. «j'ai le droit à un cours particulier de piano en échange?» Habituellement je ne faisais pas de chantage, mais disons que j'ai toujours rêvé de jouer du piano, mais j'en ai jamais eu l'occasion... je voyais en Finnick un très bon partenaire.. musical.

La jeune femme me demande depuis combien de temps je joue du piano et lorsque je lui réponds elle me déclare que «ça nous fait un point commun.» je souris. Donc la jeune femme joue très certainement très bien, j’imagine. Enfin il se peut qu’elle ne soit vraiment pas douée mais en général quand on n’est pas doué on abandonne vite car on finit par se rendre compte de ça, non ? Enfin je l’espère pour les gens qui n’ont pas de talent musical, sinon ça doit être bien frustrant. «si ça te tente, c'est cadeau.» dit-elle en me tendant le paquet de speculoos. J’adore les speculoos, les belges font vraiment des trucs super bon en bouffe. Ca, le chocolat, les gaufres et les frites. Miam. J’en prends deux trois et, en souriant, je dis. « Merci bien. » et j’en mange un. Comme elle a prit le violon, je m’imagine tout de suite qu’elle va jouer quelque chose. Mais non, à la place elle me demande une leçon de piano. Je souris et me bouge un peu sur le siège du piano pour lui laisser de la place. Je mange ensuite mon deuxième biscuit et lui dis « viens, je vais te montrer quelques trucs. » Et puis elle connaissait le solfège, je pourrais utiliser des mots bizarres.

Je vois mon camarade prendre quelque spéculoos et j'en profite pour regarder attentivement ses faits et gestes. C'est vrai que dans la maison j'avais plus un comportement d'observatrice qu'autre chose. Je ne parlais que très rarement... et avec très peu de personnes. Ce n'est pas de la timidité, mais plutôt de l'asociabilité tout simplement. Je n'aimais pas spécialement aller vers les autres, mais en plus quand je n'avais rien à dire, c'était peine perdue. J'avais ce comportement depuis toute petite, je n'ai absolument rien changé en entrant dans le nid d'amour, je me retrouve parfaitement. Tu crois vraiment que j'allais changer pour l'émission? Sois sérieux cinq minutes, personne me demandera de changer pour un jeu, ou pire pour une personne. Je suis comme je suis, que ça plaise ou non. Partie dans mes pensées, c'est un sourire aux lèvres que je retrouve Finnick, me remerciant pour les gâteaux. Je ne rajoute rien. Je ne parlais rarement pour rien dire et parfois une expression sur le visage valait bien plus que des mots. Je me contente donc d'être plus harmonieuse et essayer de moins raidir mon visage pâle. Ça n'était pas une mince affaire. «viens, je vais te montrer quelques trucs.» il finissait son second speculoos et me proposait de venir près du piano, histoire de me faire jouer quelque chose. J'avais rarement eu l'occasion de toucher à un piano. Il n'y en a jamais eu chez moi et le seul endroit où il y en avait un, je n'avais pas l'autorisation, vous savez le conservatoire c'est assez strict. Si je me présentais c'était pour jouer du violon et il ne fallait pas transgresser les règles. J'imagine qu'avec une partition sous les yeux, qui ne faisait qu'intervenir une seule main, j'étais capable de m'en sortir. Après, introduire les deux mains était toute autre chose. «cool.» c'était ma façon à moi de lui montrer mon enthousiaste. «attends, je vais te montrer ce que je sais faire.» c'était de l'ironie transformée. En effet, il allait vite comprendre ma petite moue compatissante. Je pose donc une de mes mains vers le milieu du piano, sur le clavier. Je commence à pianoter deux trois notes, j'avais tout de même l'oreille musicale, ce qui était déjà un bon atout. Tu me diras, pour jouer du violon, plus particulièrement, j'avais intérêt à avoir une bonne oreille. Je me lance donc et il doit surement reconnaître au clair de la lune. Okay. Cimer katell. «voilà l'étendue de mon level.» je manque d'exploser de rire.

La jeune femme se leva et vint s’installer a coté de moi sur le tabouret rectangulaire. Ceux que les pianistes utilisent pour jouer et dont on peu régler la hauteur avec une petite roulette sur le coté. Mine de rien ce truc est confo et pour les piano a queue ils en font de vachement grands. Comme si les pianistes prenaient une place monstre, quoi. «cool.» dit-elle alors. «attends, je vais te montrer ce que je sais faire.» dit-elle avant que je ne pus commencer a dire quoi que ce soit. J’attendis alors de voir l’immensité de son talent au piano quand elle appuya sur quelques touches, jouant au clair de la lune. Mine de rien quand j’étais gosse j’ai commencé avec des conneries du genre. «voilà l'étendue de mon level.» dit-elle, je voyais a son expression qu’elle avait envie de rire et moi ça me fit clairement rire alors autant ne pas se retenir ! « Impressionnant dis moi ! » dis-je en souriant, amusé. Non mais de toute manière je ne pouvais rien dire, au violon je serais incapable de sortir une note. Les gens qui en faisaient avaient toujours du mal à en jouer au début, a sortir un truc audible quoi. J’avais l’impression que c’était l’instrument le plus difficile a apprendre. « Vu que tu connais le solfège, tu vas vite comprendre. Les blanches c’est les notes de la gamme de do majeur. Tu vois celles qui n’ont pas de bémols ou de dièses quoi. » Ce qui explique pourquoi il n’y a pas de noir entre le mi et le fa. Par exemple. « Et les noirs, c’est les dièses… Ou les bémols, ça dépend dans quel sens tu joues. » La bémol c’est toujours la noir quoi. « Le Do, c’est celle là. » dis-je en pointant une note du doigt. « Après il suffit de compter. » do, re, mi, fa, sol, la, si et boum re-do. La musique c’est un peu comme des maths une fois qu’on trouve les trucs. C’est comme pour les gammes, une fois qu’on connait fa do sol ré la mi si, ça va tout seul. En mineur et en majeur.