C'est la première fois que je pénètre dans une chapelle de toute ma vie. Habituellement, c'est la synagogue. Et encore, depuis que j'habitais en France, je n'y allais plus du tout, cela faisait quelques mois que je n'avais pas posé le pied dans un lieu religieux. Et chez nous, dans ma famille, la religion occupe une place importe et maintenant, je m'en moque, comme quoi, j'ai vraiment évolue en quelques mots. Reste à savoir si c'est en bien ou en mal. J'entre dans la pièce, enfin, dans la batisse, c'est la même. J'observe les fresques qui sont sur le mur, légèrement perplexe, c'est sensé représenter quoi ? C'est pire que du Picasso, pour dire. Je reste plantée, devant un des murs, et je tente de comprendre ce que cela peut-être. Je passe sagement mes mains dans mon dos, et mes mains s'agrippent l'une à elle, comme si j'étais en pleine contemplation devant un tableau. J'entends un bref soupir, et vivement, presque brusquement -je suis une fille plutôt nerveuse- mon corps pivote vers l'origine de ce bruit. C'est une blonde platine. Ah oui, c'est Swann comme le cygne, je crois que c'est comme ça qu'elle se présente en plus. Je dois dire que j'ai découvert son existence lorsque Santiago lui a vomi dessus, pas très glamour comme image pour la petite blonde, je l'avoue. Je m'approche d'elle, Swann est assise sur un des bancs, devant une statue du Christ, je prends place à côté d'elle. « Tu pries ? Ou .. » je commence, sans avoir réellement d'idées pour la suite. Je sais pas trop ce qu'elle peut faire ici à part prier ou admirer les détails de la statue, d'ailleurs, c'est ce que je fais -automatiquement- en ce moment même.

Je m’assois devant la croix qui attire mon regard, cet homme qui souffre en silence avec sa couronne de ronces enfoncée dans le crâne. Il semble serein, comme tout martyr, mais triste. En tout cas, c’est ainsi que je le perçois. Je suis totalement absorbée par sa contemplation, si bien que je n’entends pas les pas de la candidate qui me rejoint, sursautant légèrement à sa question. Je me recule aussitôt, comme tentant de repousser l’idée. « Oh non . . . je ne prierai pas devant ça. » J’esquisse une petite grimace en désignant le petit Jésus cloué sur la croix, une statue un peu glauque si vous voulez mon avis. J’ai toujours trouvé cela étrange de s’agenouiller devant une telle image. Si je désire prier, autant le faire tranquillement dans ma chambre, ou en serrant mon collier entre mes doigts. Quand bien même je voudrais le faire, car je ne suis pas certaine que Dieu en ait quelque chose à faire de ce que je peux bien lui confier. J’ai la foi pourtant, vraiment, ayant été élevée dans une tradition religieuse, cependant j’ai appris à douter. Avec toutes les horreurs qui se trament dans le monde, les souffrances qui déchirent des populations innocentes, il est normal de s’interroger sur la présence d’un être tout puissant qui décide du sort de chacun. Pourquoi lui et non elle, pourquoi faire mourir ou laisser vivre ? J’ai du mal à me donner corps et âme sans me poser de questions, et si j’estime que son existence est possible, je ne l’imagine pas forcément bon. Pourtant il m’arrive de m’en remettre à lui, et je continue inlassablement à espérer, mais avec une certaine réserve, un recul qui fait de moi une croyante mais pas toujours une pratiquante même si je tente de le rester au maximum. Je me tourne finalement vers la jeune rousse, me rendant compte que j’ai gardé le silence un long moment. « Je cherchais juste un endroit tranquille. Et toi tu . . . es venue ici pour implorer Jésus de transformer Santiago en petit ange, Andreas en Mère Teresa, et te laisser repartir avec l’argent ? » J’esquisse un sourire, espérant ne pas la froisser par ces mots. Mais je doute qu’ils aient introduit une fervente pratiquante dans cette saison étant donné qu’elle était déjà présente dans la précédente. J’ignore totalement qu’elle est juive, et que par conséquent elle non plus n’irait pas se tourner vers le type sur la croix en cas de pépin. « Au fait, AJ c’est le raccourci d’un vrai prénom ou simplement un pseudonyme que tu t’es attribuée ? » J’imagine que beaucoup de candidats ont du lui poser la question, mais cela m’a intriguée pendant plus d’une semaine. J’en viens à me demander pourquoi elle ne dévoile pas sa véritable identité, et si cela a un lien avec son secret.

« Oh non . . . je ne prierai pas devant ça. » dixit la petite blonde, je jette un coup d’œil sur la chose qu’elle appelle communément ça, sympathique pour ce pauvre Jésus. A vrai dire, je ne m’y connais vraiment pas en religion chrétienne, la seule chose que je sais, c’est que Jésus, est le fils de la Vierge Marie, et qu’elle est souvent représentée en bleue dans les peintures. C’est la seule chose que je sais, c’est bien maigre, mais bon, je ne m’y intéresse pas en plus donc next. La seule fois où mon colocataire avait essayé de m’en parler, et devant mon refus de m’écouter, avait annoncé que je n’étais qu’une fille inculte et bornée, je l’avais insulté en hébreux, juste pour lui rappeler d’où je venais, et du coup, on observe des sujets moins violent, comme la politique par exemple. Je blague. « Je cherchais juste un endroit tranquille. Et toi tu . . . es venue ici pour implorer Jésus de transformer Santiago en petit ange, Andreas en Mère Teresa, et te laisser repartir avec l’argent ? » Je secoue négativement la tête, je ne peux pas lui en vouloir, y a pas inscrit juive sur mon front non plus. « Non, j’ai des ambitions plus modestes, je ne crois pas aux miracles, surtout ici. » je lui annonce avec un sourire amusé. . Parce que je ne connais pas Santiago, et j’ai pu parler à Andréas –il n’est pas si terrible que cela finalement, je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à pire en fait- mais de là à les assagir je pense qu’il ne faut pas rêver, rien espérer, rien à en tirer. Mais l’espoir fait vivre aussi. Bref. « Je voulais juste visiter une chapelle, enfin, la chapelle de Fake Lover du coup. » je lui murmure en englobant le lieu d’un vaste geste de la main comme je sais si bien le faire. « Au fait, AJ c’est le raccourci d’un vrai prénom ou simplement un pseudonyme que tu t’es attribuée ? » me demande Swann. On m’a posé la question de nombreuses fois, malheureusement, ça en devient banal désormais, et c’est toujours une corvée d’y répondre. « Ni l’un, ni l’autre. » je lui réponds, en m’asseyant en tailleur sur ce petit banc. « AJ, tout court, c’est mon vrai prénom. » Je tiens tout de même à préciser, on ne sait jamais. « Et toi, pourquoi Swann, le cygne ? » Je lui retourne sa question, avec un léger sourire sur le visage, faut dire que y a du level aux niveaux des prénoms cette année, c’est le moins qu’on puisse dire.

« Non, j’ai des ambitions plus modestes, je ne crois pas aux miracles, surtout ici. » Je souris à sa remarque, il est vrai que ce genre de choses relèveraient du miracle, sauf sa potentielle arrivée en demi-finale. Mais c’est également cela qui fait les caractéristiques de chaque candidat : des traits de personnalité bien définis. Santiago le vomito sarcastique, Sive la fugueuse au fort tempérament, Jamie le chieur, Loxias le comique raté, Valentina l’intellectuelle pudique et délicate, Andreas l’égocentrique tremblotant, Slavin le chaud lapin, et j’en passe et des meilleurs. Je me demande comment je pourrais qualifier la demoiselle ici présente, mais je ne doute pas de l’apprendre rapidement à moins qu’elle soit du genre impénétrable. Mais là encore, je n’aurais cas la surnommer la ténébreuse AJ. « Je voulais juste visiter une chapelle, enfin, la chapelle de Fake Lover du coup. » Elle n’est donc pas là pour le calme, contrairement à moi, simplement pour la visite. Il est vrai que je n’ai pas non plus exploré tous les endroits que renferme ce château, notamment les écuries. Moi qui adore les chevaux, cela aurait du être le premier endroit vers lequel mes pas auraient du me guider, mais en apprenant qu’aucun animal n’avait été laissé sur place pour l’occasion j’avais été particulièrement déçue. Je me contente ainsi de hocher la tête, faisant glisser mes doigts sur le bois du banc. Lisse et froid. « AJ, tout court, c’est mon vrai prénom. » Je relève la tête, ne pouvant retenir un « Vraiment ? » de stupéfaction de franchir mes lèvres. Moi qui m’étais imaginée toute une histoire autour d’une identité cachée, me voilà bien embêtée. « Ce sont tes parents, qui ont choisi ce prénom ? C’est de quelle origine ? » Je l’interroge curieuse, certaine que je ne serais pas non plus la première à la questionner sur le sujet. « Je suis désolée si je te fais répéter des éléments déjà fournis aux autres candidats. » Je précise en esquissant un sourire gêné. Cependant elle devait bien se douter qu’en entrant ici elle allait devoir expliquer son étrange patronyme. Ce n’est pas très courant de donner deux initiales à son enfant. En plus c’est aussi un moyen pour moi d’obtenir davantage d’informations à son propos, puisque pour l’instant mes mains sont vides et je ne dispose d’aucune cartouche. « Et toi, pourquoi Swann, le cygne ? » Je ris doucement, bien renvoyé. En ce qui me concerne elle est la première à s’y intéresser, mais je vois que je suis déjà cataloguée comme le cygne et cela m’amuse. « Parce que je suis douce et pure comme l’animal voyons, quelle question ! » Je prends un air faussement outrée en continuant de sourire, me mordillant la lèvre. Mode Andreas ON, je crois qu’il déteint sur moi. « Il faudrait que j’arrête d’ajouter ‘comme le cygne’ à chaque fois que je me présente, non ? » Je l’interroge avec une grimace. Je crois que c’est une vieille habitude qui remonte à des années de ça, et qui prend place dans mon quotidien. Que ce soit demandé par un employeur potentiel, un futur ami, une collègue, ma réponse est toujours la même.

« Vraiment ? » me demande-t-elle, la surprise est perceptible dans sa voix, j’imagine qu’elle devait s’attendre à un prénom composé ou à une identité secrète. « Oui, le cygne est déçu ? » Je l’interroge tandis qu’un sourire moqueur vient naitre sur mes lèvres. Ce sont tes parents, qui ont choisi ce prénom ? C’est de quelle origine ? » Je ne voyais pas quelqu’un d’autre que mes parents choisir mon prénom. « Oui, enfin c’est ma mère. Mais je pense qu’elle devait être crevée, et elle s’est dit que deux lettres, ça pourrait faire illusion. » Je lance comme cela, à vrai dire, je me pose vraiment la question, deux lettres, je considère pas cela comme un prénom, et ça a soulevé pas mal d’interrogation pendant toute ma scolarité. «[color=#005544Mon prénom ne représente pas mes origines, j’suis israélienne. [/color] » Je lui réponds, parce que c’est ce qu’elle voulait savoir non ? Je n’en sais rien. AJ, c’est pas israélien, et puis, ce prénom ne fait ‘pas juif’ comme dirait certains de mes amis. « Je suis désolée si je te fais répéter des éléments déjà fournis aux autres candidats. » J’hausse les épaules, peu importe de toute façon, je n’allais pas lui jeter la pierre, et puis je me voyais mal lui taper la discut’ sans qu’elle ne connaisse mon prénom, c’est légèrement étrange quand même. « C’est pas grave, tant que tu retiens. » Je lui lance avec un léger sourire mais avec un regard lourd de sens, oui, je ne compte pas me répéter une nouvelle fois pour elle. Je déteste me répéter, radoter, j’ai l’impression d’être une vieille, oui, moi et mon association d’idées.
Je lui retourne la question, parce Swann, c’est pas très courant non plus. Je l’observe en biais, et sa petite comédie arrive à m’arracher un sourire. « Parce que je suis douce et pure comme l’animal voyons, quelle question ! » me répond t-elle, j’en connais une qui traine un peu trop avec le narcissique de la maison, pas besoin de le citer, on sait tous de qui je parle. Comment ne pas savoir en même temps, il est tellement bruyant quand il veut. « C’est tellement évident. » Je lâche, comme si je n’étais qu’une idiote qui ne pose que des questions inutiles. Ce que je ne suis pas, en tout, j’espère du moins, parce que le statut d’idiote ne me plait que très moyennement, sans blague … « Il faudrait que j’arrête d’ajouter ‘comme le cygne’ à chaque fois que je me présente, non ? » « Ça te donne un style. J’ajoute.

« Oui, le cygne est déçu ? » Elle n’a pas idée comment ! Je me suis concocté quelques petites hypothèses en rapport avec son secret, et voilà que ma tour d’allumettes est balayée d’un souffle. « Un peu oui, moi qui voulais te buzzer pour une ancienne appartenance aux services secrets . . . » J’affirme très sérieusement en boudant. Ancien membre de la police de l’ombre d’un pays difficile, fuyant vers l’Europe pour éviter d’être rattrapée, s’inventant une nouvelle identité. Ca aurait pu marcher, même si peu probable. D’autant plus que ses origines collent parfaitement, le Mossad n’étant sûrement pas très friand de laisser partir l’un de ses agents vivant. Je garde le silence concernant sa révélation, mais j’en déduis que c’est pour cela que cette Chapelle lui fait autant d’effet qu’à moi. Ce n’est tout simplement pas sa religion. Je remarque également qu’ils ont décidé de placer un quota de juifs plutôt important cette saison, sans doute pour se rattraper des dernières. Peut-être ont-ils reçu des plaintes ? Je me contente alors de sourire, imaginant sa mère lâcher deux lettres avec désinvolture devant l’officier de la mairie chargé d’inscrire l’identité du nouveau-né. Il avait du s’interroger lui aussi, sans doute avait-il du demander confirmation à sa génitrice pour être bien certain d’avoir entendu correctement, de ne pas avoir raté l’entre A-J. D’un côté cela fait également son originalité, et peut-être même est-elle la seule dans le monde à porter ce prénom. Ce serait cool, vraiment. « C’est pas grave, tant que tu retiens. » J’esquisse un léger sourire, fronçant le nez. « Tout est noté là-dedans. » Je la rassure en tapotant l’une de mes tempes de mon index. Dans ma caboche. AJ, vrai prénom, juive, maman bizarre. Je lève mes fesses du banc de bois, portant mon regard sur les fresques étranges qui recouvrent les murs, faisant glisser mes doigts sur la pierre froide. Je me demande ce qu’ils sont censés représenter, quelle partie de l’histoire chrétienne, quels passages de la Bible. « C’est tellement évident. » répond-elle à ma remarque narcissique. Je ris légèrement devant le ton qu’elle adopte, comme si elle n’était qu’une tête en l’air qui n’a pas perçu l’évidence même. Mon prénom est relativement plus courant que le sien malgré son excentricité, aussi je ne pourrais pas expliquer ce choix. Pourquoi pas, après tout. « As-tu déjà cru ? » Je l’interroge soudain en me tournant vers elle. Parce qu’il me paraît relativement évident que désormais, elle n’est plus très religion. Ou en tout cas, pas pratiquante si je ne me trompe. « Je veux dire, les juifs sont généralement assez communautaristes, liés par la religion. Pourtant tu n’as pas l’air très emballée par toutes ces histoires. » Je tente une analyse de la rousse en espérant ne pas me tromper, car si ça se trouve elle fait sa prière tous les matins et tous les soirs, évite le porc et suit tous les autres préceptes à la lettre.

« Tout est noté là-dedans. » Me répond t-elle. Je me marre en la regardant se tapoter la tempe de son fin doigt. « J’espère que t’as de la mémoire alors. » je lui réponds en posant mon regard clair sur elle, parce qu’on est trente-deux tout de même. « As-tu déjà cru ? » Me demande-t-elle. Je dévisage longuement la blonde platine avant d’hocher positivement la tête, de haut en bas. « J’y ai cru, et j’y crois encore. » je lui réponds très honnêtement. Elle tente vaguement de justifier ou de m’expliquer sa question. « Je veux dire, les juifs sont généralement assez communautaristes, liés par la religion. Pourtant tu n’as pas l’air très emballée par toutes ces histoires. » Tous les juifs ne sont pas comme ça, bon, okay, j’avoue la plupart le sont, faut que je sois réaliste. « Je ne suis plus pratiquante, c’est pour cela. » Je précise soudainement, parce que je ne prends plus le temps de prier, tant que j’ai la foi, j’estime avoir fait la part du marché. Bien sûr j’ai encore quelques séquelles, si je peux dire, par exemple je ne mange pas de porc, je ne peux pas en manger, parce que je n’en n’ai jamais gouté de ma vie, sauf une fois, et le contenu de mon estomac a fini par terre, je préfère vous épargner les détails. Ce n’est pas un choix. « Je me suis rendue compte que ce mode de vie ne me convenait plus. » Je lui annonce en haussant les épaules suivant la petite blonde du regard. J’avais déjà commencé à m’émanciper en partant à l’armée, la rupture définitive avec toute ces pratiques fut mon départ pour la France. Mais ma famille est très pratiquante, on doit être pratiquant, c’est … Comment dire, je ne supporte pas. Parce exemple le fait de ne pas pouvoir manger du lait et de la viande pendant le même repas, bon okay, ça me viendrait pas à l’esprit, parce que le mélange doit être bof-bof, mais juste le fait de ne pas pouvoir le faire m’insupportais déjà à l’époque. Ou même le fait de ne pas pouvoir des bêtes qui vivent de la chasse … Faut croire que j’avais l’esprit rebelle à l’époque. « Parle-moi un peu de toi, petite Swann. » Je lui demande soudainement, parce que c’est bien plus facile d’écouter les autres parler d’eux, que de s’ouvrir, j’en suis conscience, j’ai tellement du mal.

C’est amusant, mais plus cette demoiselle me fournit de réponses, plus j’ai l’impression de la retrouver en moi. Croyante, mais plus pratiquante après l’avoir été, si j’ai bien compris. J’imagine que toutes ces contraintes quotidiennes exigées par la religion juive ont fini par lui peser, et c’est sans doute pour cela qu’elle a décidé de changer de vie, radicalement. Il me semble avoir entendu qu’elle a rejoint l’armée, ce qui peut paraître étonnant vu sa fine silhouette mais pourquoi pas. Je me demande les motivations qui l’ont poussée vers cette voie. Vocation, ou quelque chose de différent ? Bref, toujours est-il que dans mon cas c’est plutôt un changement d’existence qui a entraîné tous ces doutes quant à mes croyances, et non l’inverse. J’ai longtemps voulu respecter les préceptes enseignés, mais à force j’ai bien compris que cela ne servait plus à grand-chose. Et parfois j’en viens même à m’interroger sur la présence même d’un Dieu bienveillant. La rousse ne s’étend pas beaucoup sur le sujet, aussi j’en déduis qu’elle n’est pas particulièrement intéressée par le fait de se confier. Cela se confirme lorsqu’elle me demande de parler de moi, et tout d’un coup je me sens idiote d’avoir été devancée. Ah non non, je suis nulle en ce qui concerne cet exercice. « Une prochaine fois si ça ne te dérange pas, je dois aller sortir le linge de la machine qui doit sûrement être terminée ! » Je me dérobe habilement en esquissant un large sourire crispé. « Plus tard, promis, j’ai même une idée pour en apprendre plus sur l’une et l’autre de façon parfaitement équilibrée. » Je lui lance un clin d’œil, énigmatique, avant de me rapprocher de la porte. « Bonne visite. » Je lui lance en riant avant de disparaître, même si j’imagine que celle-ci doit être achevée, la chapelle n’étant pas bien grande.

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