keelan

Il dort ? Est-ce qu’il dort vraiment ? Je me penche au dessus de Santiago d’une lenteur et délicatesse incomparable afin d’être bien certaine qu’il ne me joue pas un tour. J’approche mon doigt pour le déposer sur sa joue. Aucune réaction. Bon, au moins je vais être tranquille. J’ai même envie de lire un livre. Ouais, ça pourrait être bien et ça pourrait peut-être m’aider à m’endormir. Parce que là, pour le coup, je n’ai aucunement envie de fermer l’oeil. Je me penche vers la table de chevet pour y prendre le livre qui s’y trouve. Je tend le bras le loin possible, ne voulant pas réveiller Santiago. Je me soucis de son sommeil, c’est la meilleure celle-là. Alors que j’arrive à mettre la main sur la couverture du livre, ce dernier me glisse des mains et tombe sur le sol. Merde. Je lève les yeux et vois Keelan qui est dans la chambre à faire je ne sais quoi. Bah, même si c’était important, il va arrêter et venir m’aider. « Hey Jack, viens ici, j’ai un service à te demander. » dis-je tout bas mais assez fort pour qu’il me comprenne. Je ne sais par contre pas s’il va se reconnaître au prénom de Jack. Mais j’aime bien l’appeler ainsi, c’est beaucoup plus amusant. Je le fixe du regard, lui faisant clairement comprendre qu’il n’a pas vraiment le choix. « Mon livre, par terre. » ajoutais-je en lui pointant le dit bouquin. S’il ne comprend pas ce que je veux, il a un problème après ça. « Oh et j’aimerais bien un verre d’eau, t’en qu’à pousser l’audace. » ajoutais-je en esquissant finalement un sourire. Qui tente rien n’a rien. Et Keelan me semble être un gentil monsieur. Il acceptera, c’est certain.

Mais...Qui avait osé foutre le bordel dans mes affaires ? Voilà qu'elles se retrouvaient par terre, en vrac. La personne qui était passé par là aurait pu avoir la décence de ranger ses conneries. Ou alors c'était fait exprès. Aurait on fouillé mes affaires ? J'avais bien une sainte horreur du bordel. Oui j'étais légèrement maniaque, et alors ? Valait mieux ça que l'inverse non ? J'étais donc en train de ranger mon coin, lorsqu'une voix se fit entendre. Je ne réalisais pas tout de suite, avant de comprendre qu'on s'adressait à moi. Ah oui, c'était moi Jack. London, sur son lit – en compagnie de Santiago forcément – désirait apparemment mon aide. Demandé avec toute sa délicatesse. A savoir, sous la forme quasiment d'un ordre. Pas un s'il te plaît rien. Elle avait la foi dîtes moi.  « T'as beau être mignonne, je crois que ce n'est pas suffisant » Elle pensait qu'avec un sourire elle allait faire de moi son larbin ?  « C'est ça que tu veux ? » demandais je en ramassant son bouquin, et en m'asseyant au bout du lit. Pour autant je le gardais.  « Tu me donnes quoi pour que je te le rende ? » Croyez t'elle que mon aide serait gratuite ? Avec d'autres, certainement, mais là. Non non non.

« T'as beau être mignonne, je crois que ce n'est pas suffisant » Comment ça c’est pas suffisant ? C’est plus que suffisant même. Je suis jolie, j’ai le droit à tous les privilèges du monde. Il devrait sérieusement avoir honte le Jack. Je fais une petite moue, alors qu’il se penche finalement pour ramasser mon bouquin. Je le savais bien qu’il allait le faire. « Tu me donnes quoi pour que je te le rende ? » Je ne pensais pas qu’il était du genre à vouloir jouer comme ça. Je le voyais plutôt comme le bon garçon qui est gentil et serviable. J’imagine que je me trompe, puisqu’il m’aurait donné mon livre immédiatement. Je me redresse légèrement de ma position dans le lit, levant un sourcil de façon interrogatoire, me demandant ce qu’il insinue. Parce que sa phrase pourrait être perçue de plusieurs façon. « Si je te dis tout ce que tu veux... tu vas me le redonner ? » dis-je en souriant doucement. Je suis curieuse. Qu’est-ce qu’il désire mon Jack, hein ? « Je suis ouverte à toute proposition... Ce livre est vraiment important tu vois... » ajoutais-je, détachée. Je me fous du livre, maintenant. Je suis plus intéressée au jeune homme assis au bout de mon lit.

Une blondinette avait osé dérangé mon rangement, pour que je lui serve de larbin et lui apporte ce qu'elle désirait. Voyons. Oui, elle avait de la chance d'être mignonne. Bon en fait, sa compagnie n'était pas si dérangeante que ça hein. Sinon pourquoi me serais je assis sur son lit, à marchander ? J'aurais très bien lui rendre son fameux bouquin, et retourner tranquillement à mes petites affaires. Mais non. « Si je te dis tout ce que tu veux... tu vas me le redonner ? » Ah là, oui on pouvait parler. Je serais en effet prêt à négocier. « Je suis ouverte à toute proposition... Ce livre est vraiment important tu vois... » Oh oui, je n'en doutais pas qu'il soit aussi important pour elle. Mademoiselle avait l'air d'être une très grande lectrice. La connaissant un peu, je me doutais qu'elle avait des pensées peu catholiques. « Malheureusement tu ne peux pas me donner tout ce que je veux... Pas avec ton boulet personnel ici présent » dis je en désignant du regard le gros bébé à ses côtés qui dormait. Qu'elle interprète ma phrase comme bon lui semblait.  « Mais peut être aurais tu des propositions à me faire ? Je suis sur que tu dois être très douée en négociations. » Et qu'elle avait certainement bien plus d'imagination que ma petite personne dans ce genre de circonstances.

Spoiler:

Je soupire, parce qu’il a raison. Parfois je viens à oublier que j’ai Santiago collé à moi sans un moment de répit. C’est dommage, je pensais certainement que ce cher Keelan et moi aurions pu faire connaissance un peu plus. En fait, je sais pas si c’était vraiment ce que j’avais en tête. « Merci de me rappeler la chose qui est attachée à mon poignet... » ajoutais-je immédiatement, en jetant un regard à l’homme qui dormait à mes côtés avant de retourner mon attention sur Keelan. « Mais peut être aurais tu des propositions à me faire ? Je suis sur que tu dois être très douée en négociations. » Ah ça, c’est la solution facile, me demander à moi ce que je pourrais bien lui offrir, alors que je viens de lui dire que j’étais prête à tout. « T’es chiant... » dis-je aimablement, lui offrant tout de même un sourire franc. Je suis sérieuse, pourtant il doit prendre ça en blague aussi, j’espère qu’il le comprendra. « Bon, tu me redonnes mon bouquin et je serai ton esclave pendant une journée complète la semaine prochaine. » dis-je en faisant finalement une grimace. Parce que oui, aussitôt les paroles prononcées aussitôt je regrette de les avoir dit. C’est pas mon genre, être au service de quelqu’un. Habituellement, je m’arrange toujours pour que se soit le contraire, dans la vie de tous les jours. Quand je veux que quelqu’un fasse quelque chose, il finit par le faire. Mais bon, voilà, c’est lancé. Et d’une certaine manière, ça m’amuse. C’est un jeu, pour moi. « J’espère que tu ne me feras pas regretter encore plus de t’avoir offert un tel privilège. » ajoutais-je ne lui offrant un regard pseudo menaçant. Même si je ne suis pas convaincante sur ce coup, j’espère qu’il me prend au sérieux.

« Merci de me rappeler la chose qui est attachée à mon poignet... » London ne semblait guère apprécier la situation. Étonnant. Qui n'aimerait pas se faire attacher une semaine durant à se cher Santiago ? Plus sérieusement, j'étais bien content que ça ne soit pas mon cas. Cela devait être l'horreur. Ne pas être libre de ses mouvements, ne jamais avoir un peu d'intimité. Et supporter sa présence aussi. Bien que l'inverse marchait aussi, elle ne devait pas être un cadeau non plus. Après tout n'avaient ils pas été élu les plus exécrables ou un truc dans le genre ?  « De rien. C'est avec plaisir » La demoiselle déclara alors que j'étais chiant, lorsque je lui proposais de trouver un truc à ma place. Et oui je le savais. Et au vu de sa proposition, finalement je ne regrettais pas de l'avoir fait. « Bon, tu me redonnes mon bouquin et je serai ton esclave pendant une journée complète la semaine prochaine. » Plus qu'intéressant non ? Je n'en demandais pas tant. Mais trop tard, elle venait de faire son choix. Qu'elle se rassure, je ne comptais pas trop en profiter...Enfin fallait voir. De toute manière hein, je ne me faisais guère d'illusions. Elle ne fera sûrement que ce qu'elle voudra. Voilà qu'elle avait peur que je lui fasse regretter – encore plus – cette proposition surprenante. C'est qu'elle en serait presque menaçante. Presque. J'esquissai un sourire.  « Ça marche. C'est un deal. Et non ne t'inquiètes pas, tu en le regretteras pas...Je suis sur que t'en redemandera même ! » D'être mon esclave ? Hm mouais, on verra.  « Tiens, ton bien tant désiré » fis je en lui redonnant son bouquin. Petite discussion très constructive. Je me levai alors, et retournai à mon lit, pour finir de ranger mes affaires.

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