Il faisait nuit depuis des heures et pourtant une habitante du château s'afférait encore tandis que la plus part de ses camarades avaient regagnés leurs lits pour terminer leur nuit. Elle avait cessée, depuis près d'un an, d'essayer de comprendre ou de maitriser les insomnies et les brusques envies qui la maintenaient éveillées au milieu de la nuit. Elle ne se préoccupait plus de ce qui l'entourait lorsqu'elle s'adonnait à ses pulsions. C'était un moyen comme un autre de faire taire les échos dans son esprit et de chasser au loin les démons qui la tourmentaient. Elle n'avait pas pris la peine de se changer, elle portait encore la robe d'un rouge profond qu'elle portait lors du Prime de la veille, car il était déjà quatre heure du matin. Un verre de vin à portée de main elle se concentrait sur la recette qu'elle préparait. Car Sochanna ne faisait rien de répréhensible ou de sexuellement connoté seule dans la cuisine du château. Non, elle préparait simplement un désert. C’était une envie irrépressible de fraise qui la taraudait depuis la fin du Prime, une envie à laquelle elle avait cédée brusquement en pleine nuit après avoir tourné des heures en ronds dans les pièces du rez-de-chaussée. Elle avait décidée de préparer une variante d'une cheescake. Elle avait méticuleusement lavée les fruits avant de le laisser sécher sur un torchon puis, elle s'était attaquée au mélange de mascarpone et de Philadelphia qui constituerait la garniture de ses fraises. Elle tournait le mélange d'une main sûre. Après avoir réservée la préparation au frigo elle concassa soigneusement un mélange de spéculos et de céréales avant de vider ses fraises. Elle avait sortie un tablier pour le nouer autour de ses hanches mais elle l'avait oublié sitôt posé sur la table. Elle avait les mains tâchées de pulpe et sa robe portait quelques tâches au niveau du ventre. Quand Sami pénétra dans la pièce elle leva vers lui un regard un peu absent. En constant les tâches sur sa robe et ses mains teintées de rouge elle se sentit obligée de dire. "Je n'ai tué personne, j'ai pas planqué de corps dans le frigo." Bah oui valait mieux le rassurer non. "J'ai envie de fraises." Oui c'était visiblement clair en regardant les fruits s'étalant devant elle.

Il y a des soirs comme ça où le sommeil n'arrive pas. Rie à faire, vous ne pouvez rien y faire c'est ainsi, pas de bras de Morphée à l'horizon et vous l'avez dans le cul. Dans ces soirées-là, vous avez déjà essayé de vous retourner dans vos couettes, d'écarter vos couettes, de remettre les couettes un peu plus sur vous, de compter les moutons, de faire une histoire dans votre tête histoire de vous endormir, rien n'y fait. Le seul remède valable et qui fonctionne la plupart du temps, c'est se lever et descendre manger un bout ou boire un coup, ou pourquoi pas aller se vider la vessie. Pour le coup, Sami, après ce prime mouvementé, opta pour le verre d'eau. Cela lui semblait être une bonne idée. Il descendit alors les marches quatre à quatre et arriva bientôt dans la cuisine où il tomba avec Sochanna, une candidate blonde avec qui il n'avait pas encore beaucoup papoté. Elle se justifia dès qu'il entra, ses mains teintées de rouge. Elle n'avait tué personne, Sami n'en avait rien à faire à vrai dire, en pleine nuit ce n'était pas sa principale préoccupation de jouer aux superhéros. Elle déclara alors avoir une envie de fraises. « T'accepterais d'en partager quelques unes avec une âme errante qui n'arrive pas à fermer l'oeil? » demanda Sami avec une fine moue volontaire qui suscitait la pitié.

Elle avait de la farine dans les cheveux, de la crème sur la joue. Ses yeux brillent un peu trop, autant sous l'effet de l'excitation que du manque de sommeil. Cette brusque envie de fraises n'est pas la première de la jeune femme. D'ordinaire son choix se portait sur les fruits très sucrés. Elle avait apprit à cuisiner lorsqu'elle s'était installée seule chez elle. Il n'a pas l'air d'être étonné par cette brusque folie de cuisine à trois heures du matin. Parfois les hommes sont faciles à vivre. « T'accepterais d'en partager quelques unes avec une âme errante qui n'arrive pas à fermer l'oeil? » Elle sourit et lui désigne le frigo. "Bien sur si tu t'occupes des boissons, je cuisine le dessert. Un verre de vin blanc pour moi." Elle ne dormirait pas de toute façon, un verre de vin l'aiderait à se détendre. "Tu n'as rien contre les fraises façon cheesecake ?" Elle est étonnée d'arriver à tenir une conversation ce soir, vraiment étonnée. Elle retrouve un mutisme temporaire en s'appliquant à vider les fraises. Elle creuse un tout petit peu le dessous du pédoncule, jusqu'à la moitié du fruit. Elle travaille vite et bien. Après avoir vidée les fraises elle s'emploie à les garnir du mélange mascarpone et philadelphia. Enfin elle roule le bout crémé dans les miettes de biscuit. Elle pose une à une les fraises sur le plan de travail. "Le dessert est prêt." Annonce t-elle en allant se laver les mains. Elle se sent brusquement épuisée. Elle retrouve rapidement place sur un tabouret et contemple les fraises. "Sert toi. Je crois que je n'en mangerais jamais autant"

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"Bien sur si tu t'occupes des boissons, je cuisine le dessert. Un verre de vin blanc pour moi." Sami sourit à la réponse enthousiaste de la blondinette, qui n'était franchement pas pour lui déplaire, elle ressemblait d'ailleurs au style de femme qu'il aimait en général. « Deux verres de vin blanc, deux! » s'exclama Sami, plus réveillé que jamais, ayant envie de déguster le dessert de la jeune femme. Il prit alors une bouteille de vin blanc qui était entamée dans le frigo et en servit deux verres sur le plan de travail de la cuisine. "Tu n'as rien contre les fraises façon cheesecake ?" Hmm, pas qu'il sache. « J'ai toujours été pour les nouvelles expériences, j'gouterai ça avec plaisir » répondit Sami. Il présenta alors le verre de vin à la belle et attendit qu'il se dise "santé" pour boire un coup. « A ce mélange vin fraises n'est-ce pas » dit-il en faisant aller son verre vers la jeune femme. Il trinquait beaucoup dans le nid visiblement. "Sers toi. Je crois que je n'en mangerais jamais autant" dit-elle après avoir fait santé. Sami prit un genre de fraise fourrée avec ses doigts, l'enfourna tout en bouche. Hmm c'était admirablement bon. « T'as fait ça comme un chef! » dit-il en buvant une gorgée de vin blanc en souriant à la belle, se postant sur le plan de travail, balançant ses deux jambes comme un enfant.

Deux verres de vin blanc, deux ! Elle lui adresse un sourire et essuie ses mains encore rouge dans le tablier qu'elle a abandonnée sur la table. Il ne pose pas de questions sur sa subite envie de fraise ou sur le fait qu'elle cuisine à cette heure avancée. Bien. Elle apprécie. D'ailleurs cette recette décomposée est une première pour elle. L'inspiration du moment, surement dû à sa fréquentation quotidienne d'un grand chef. J'ai toujours été pour les nouvelles expériences, j'gouterai ça avec plaisir. Oserait-elle décliner la responsabilité d'une intoxication alimentaire possible ? Ouais mieux valait s'abstenir pour le moment. Après le toast de rigueur et la longue gorgée de vin qui s'impose la blonde attrape une fraise et la glisse entre ses lèvres aussi roses que le fruit qu'elle déguste. T'as fait ça comme un chef ! La blonde sourit et hoche légèrement la tête. Oui, derrière les fourneaux elle se débrouille plutôt bien d'ordinaire. L'attitude de Sami en apprend beaucoup sur lui, s'en doute-t-il ? C'est encore un grand enfant, il ne se prend pas trop au sérieux mais pourtant il a l'air d'avoir la tête sur les épaules et d'être capable de prendre de lourdes décision. "Dans le pétrole c'est ça ?" Elle débute sa phrase là où celle-ci s'est achevée dans son esprit, le sens reste compréhensible. "Comment ça t'es venu ?" Pour une fois elle n'a pas envie de parler d'elle. Père Sami raconte-moi une histoire.

La blonde prend une fraise à son tour et adresse un sourire à son compagnon du soir. "Dans le pétrole c'est ça ?" Hum plait-il, pourquoi elle passe du coq à l'âne tout d'un coup comme ça ? Sami n'y prit pas attention plus que cela cependant et se contenta de répondre. "Comment ça t'es venu ?" Pas le temps de répondre qu'elle continue, elle a de la suite dans les idées la jolie blonde. « Ça est surtout venu à mon père qui a créé l'empire duquel j'ai hérité aujourd'hui. » Il avait dit ça le plus simplement du monde, et il reprit une fraise qu'il enfourna dans sa bouche, à la façon d'un gamin gourmand. Il était peut-être l'ainé du nid mais parfois il en devenait le cadet en âge mental, tenez-le vous pour dit. « Et toi, ton métier m'échappe? La cuisine peut-être? » demanda-t-il en désignant les joyeuses petites fraises qui se font dévorer toutes crues.

« Ça est surtout venu à mon père qui a créé l'empire duquel j'ai hérité aujourd'hui. » C'est une bonne raison en effet. Elle s'étonne d'ailleurs de ne pas avoir vu son visage à la une de magasine tel que Forbes ou Life. Bien entendu elle était souvent "absente" dans l'année, elle pouvait être passé à côté d'un article au sujet de la dynastie familiale de Sami.« Et toi, ton métier m'échappe? La cuisine peut-être? » Il est bien l'un des seuls a être passé à côté de la profession de la jeune femme, il faut dire que depuis son entrée dans la maison ses "traques" photographiques se sont espacées, au fur et à mesure que son moral a légèrement décliné. "Je suis photographe de guerre." C'est vrai que dit comme ça son métier semble bien moins trépident que le sien, gérer une pareil entreprise doit demander beaucoup d'efforts et d'investissements. Elle n'a jamais été une grande "élève" même si elle n'en demeure pas moins très cultivée et curieuse de tout, elle n'a jamais réellement brillée dans les études classiques, son truc a toujours été la photographie. "Nous devons avoir travaillés dans les mêmes pays." L'or noir se trouvant globalement dans les pays arabophone ou aux larges des côtes. Elle croque une fraise et nettoie la crème qui est resté sur son doigt d'un coup de langue. "Tu te déplaces beaucoup je suppose. T'as une méthode efficace contre le décalage horaire." Bah oui c'est utile les petits conseils.

Je suis photographe de guerre. Sami faillit avaler de travers à l'entente du métier de la jeune femme. C'est pour le moins.. surprenant il fallait le dire. Une nouvelle fraise en bouche pour Sami qui écoutait la jeune femme. Nous devons avoir travaillés dans les mêmes pays. Ah c'était pour le moins sûr, Sami était souvent en déplacement pour visiter des zones d'extraction de pétrole dans les pays qui étaient comment dire.. sujets aux guerres en tout genre. « Sûrement oui, les pays arabes n'ont plus de secret pour moi, je suppose que pour toi non plus. » Au vu du nombre d'années et de guerres qui se déroulaient là-bas. C'était d'ailleurs préoccupant. Tu te déplaces beaucoup je suppose. T'as une méthode efficace contre le décalage horaire? demanda-t-elle. Sami se rallécha les babines, la crème lui trainant sur les lèvres et but un verre de vin. Il prit une nouvelle fraise mais ne se rendit pas compte qu'il sauça quelque peu son nez avec la mixture crémeuse qui entourait les fraises. Il avait l'air bien beau sur le moment mais ne s'en rendait pas compte. « Oui je voyage beaucoup, essentiellement dans les pays producteurs de pétrole, en effet. Le décalage horaire, j'ai dû apprendre à m'y faire et je m'y suis vite fait, cependant aucune méthode particulière. Si ce n'est de bien récupérer ses nuits les quelques jours après le décalage. », dit-il, charmant avec sa crotte de crème sur le bout du nez.

« Sûrement oui, les pays arabes n'ont plus de secret pour moi, je suppose que pour toi non plus. » Elle hoche simplement la tête en guise de réponse. Elle a parcourut ces pays à pieds, en jeep, à dos de chameau, en hélicoptère, au sein de convoie militaire. Étrangement parler avec lui de ces endroits la rend nostalgique. Il lui avait fallut intégrer l'aventure pour se rendre compte que son métier lui manquait réellement. Couvrir les évènements locaux d'Irlande ou du Royaume Uni, voir Européens parfois ne suffisait pas à son bonheur. elle avait besoin de plus. Au vu du nombre d'années et de guerres qui se déroulaient là-bas. C'était d'ailleurs préoccupant. « Oui je voyage beaucoup, essentiellement dans les pays producteurs de pétrole, en effet. Le décalage horaire, j'ai dû apprendre à m'y faire et je m'y suis vite fait, cependant aucune méthode particulière. Si ce n'est de bien récupérer ses nuits les quelques jours après le décalage. ». Machinalement la jeune femme se penche et du bout du pouce ôte la moustache de nez en crème qui s'est formé sur son nez. Elle sourit plus franchement et dans un geste qui n'a pourtant rien de sensuel lui tends son doigt pour qu'il la débrasse de ce supplément de crème. "Un homme m'a dit un jour qu'il prenait deux somnifères à l'aéroport, comme ça il se réveillait à la bonne heure dans le pays où il se rendait. J'ai jamais testé..." Ajoute t-elle. Elle boit une gorgée de vin. "Tu te décides ?" Demande t-elle le doigt toujours tendu vers lui. Elle sourit malicieuse.

Le doigt de la jeune femme se dirigea alors délicatement vers le nez de Sami qui se demandait ce qu'elle faisait, louchant sur son doigt qui se rapprochait de son visage. Elle passa un revers de pouce sur le nez de l'ainé de la maison, qui sentit alors la crème sur son nez. Il se mit à rire quelque peu, il se rendait compte de l'allure qu'il avait eu quelques secondes auparavant. Elle sourit alors et lui tend son doigt. Mais Sami l'écoute d'abord. Un homme m'a dit un jour qu'il prenait deux somnifères à l'aéroport, comme ça il se réveillait à la bonne heure dans le pays où il se rendait. J'ai jamais testé.. confia-t-elle à Sami. Sami opina de la tête. « C'est une idée intéressante, j'testerai un jour et on s'tiendra au jus. » dit-il en souriant amusé à la jeune femme. Tu te décides ? insista la jeune blonde en remuant son doigt toujours tendu que Sami semblait avoir oublié. Elle boit une gorgée de vin, Sami fait de même avant de s'attaquer à sa tache. Sans nul doute, il ne pouvait faire cela sans une once de séduction et de malice. Il s'amusa alors à lécher le doigt de la jeune femme avec une finesse exemplaire, légèrement sensuelle, tout en souriant à l'intéressée. Il garda encore une fois une pointe de crème sur le rebord supérieur de la lèvre sans s'en rendre compte. « En espérant que tu sois fétichiste des doigts. » dit Sami en blaguant, amusé.