W/SYDNEY
mois de juin, 15h32, les premiers soupirs.
new york city, manhattan.

Le mardi, ils posèrent les valises.
De retour à l'appartement et rien ne semblait avoir changé depuis leur départ planifié à la maternité, si ce n'est les petits gazouillis de l'ange qu'il tenait fermement entre ses bras. Il n'aspirait qu'à le sentir tout contre son cœur battant, sa respiration à peine plus forte que celle d'un chaton. Il réservait à son fils les gestes les plus tendres, et s'appliquait avec une douceur extrême à ne pas le blesser lorsqu'il le soulevait. Les yeux constamment rivés sur ce visage qui semblait lui renvoyer son propre reflet, il redoublait de vigilance à l'égard de cette être à peine plus long que son avant-bras et pour qui il vouait déjà un amour inconditionné.
Le jeudi suivant, de nouvelles valises vinrent envahir le petit couloir autour duquel s'articulaient les modestes pièces du petit trois pièces new-yorkais. La quiétude du logis et de cette nouvelle famille se voyait soudainement chamboulée par l'arrivée des parents du garçon qui bousculaient déjà sur leur passage fils et belle-fille afin de voir par eux-même l'heureuse progéniture qu'ils avaient tant attendu. C'est ainsi que Franz, à l’orée d'un week-end sans nuages à l'horizon, prit sa compagne par la taille alors que cette dernière surveillait d'un œil perplexe les allés et venus de sa belle-mère dans le salon. « Viens avec moi. » Elle le regarda avec inquiétude, hésita un instant. Le nouveau papa redoubla ainsi d'effort pour convaincre sa belle de l'accompagner faire une promenade. Ils en avaient besoin, tous les deux, et elle savait autant que lui que le petit ne risquait rien tant qu'il serait entre les bras d'une experte telle que la mère adoptive de Franz. Après maintes précautions prisent par mesure de sécurité, la mission pour l'ainé de surveiller les parents de son beau-père, le jeune couple se décida ainsi de prendre la direction de central park où proliféraient déjà une marrée humaine de riverains. Main dans la main, ils marchèrent sur le macadam fondant sous leurs pieds d'une chaleur étouffante jusqu'à l'entrée du célèbre parc duquel ils arpentèrent plus d'un sentier, et ce avant de se poser près d'un étang où ils s'installèrent. Franz plongea allègrement ses doigts de pieds brûlants dans l'eau fraiche du bassin artificiel et, silencieux, se perdit dans la contemplation de quelques buildings aux alentours.
Il avait besoin de faire le point sur sa vie. Le regard résolument levé vers le ciel, il n'osait croiser celui de Sydney qui, à ses côtés, devait sûrement partager son même état d'esprit.