swann & adie

Adie s'en voulait tout de même un peu d'avoir lâché la seule personne étant venue vers elle lors du prime quand le monde s'était effondré pour elle. Bien sûr, quand elle avait su que Swann avait à présent un nouveau partenaire en la personne de Sami suite au départ surprise de Katell, elle avait été un peu rassurée. D'ailleurs, c'était effarant de voir à quel point la petite blonde avait su pour ce nouveau partenaire, mais bref. Ayant préféré rejoindre son lit plutôt que celui que Swann lui avait proposé, Adie devait donc se racheter et alors qu'elle se rappelait les propos de la blonde sur le camping, elle eut une idée. Ce n'est donc qu'après avoir récupéré plusieurs draps et couettes qu'Adie s'était pointée dans la salle de musique, heureusement vide. Habituée à ce genre de construction bancale, la brunette avait rapidement mis en place les différents éléments pour monter une sorte de tente avec les draps, le genre qu'on fait avec son lit quand on a 4 ans et pas franchement autre chose à faire. Elle y avait ensuite placé les coussins de la salle de musique et était même aller chercher de quoi boire. Ouais, c'était un peu débile mais Adie s'en foutait, vraiment. Elle s'était ensuite arrangée pour que Swann se pointe et après avoir attendu une bonne dizaine de minutes, la jeune femme se pointa enfin. « Tadaaaam ! Tu avais parlé de camping et comme je me sentais un peu gênée de t'avoir finalement laissée le soir du prime, je me suis dit qu'il fallait que je me rachète. » dit-elle en ouvrant les bras, assise à l'intérieur de son œuvre. Y'en a qui devaient bien se marrer derrière leur écran de contrôle, tiens. « Oh par contre, jte préviens, fous pas le feu à ma tente s'il te plait ! » ajouta-t-elle en riant, se remémorant leur première réelle rencontre.

Je flâne dans les couloirs du château sans but particulier lorsque l’on m’indique qu’Adie m’attend dans la salle de musique. Sérieusement ? Hmmm, bizarre. Veut-elle me révéler la vérité à propos du prime ? Je m’interroge, cependant j’espère qu’elle va mieux que lors de cette folle soirée. Elle n’avait pas vraiment l’air dans son assiette, et avec le tumulte émotionnel auquel elle est confrontée, j’imagine que ce ne doit pas être facile tous les jours. S’éprendre d’un candidat n’est jamais chose évidente, surtout dans une émission comme FAKE LOVER où tout n’est qu’une farce, un jeu. Mais où tout va plus vite aussi, de façon démesurée. Aurait-elle éprouvé la même chose pour ce garçon à l’extérieur ? Si oui, cela aurait sans doute été plus facile à gérer que dans ce microcosme auquel nous appartenons. En plus elle doit s’allonger à ses côtés tous les soirs, et à sa place je serais certainement figée comme une fillette de douze ans. Enfin bref, je souhaite vraiment que ça fonctionne pour elle, aussi je prie pour la retrouver souriante. C’est le cas, plantée au milieu d’un amoncellement de coussins, de draps et de couettes qu’elle appelle ‘camping’. Je pousse un ‘oh’ de surprise, ouvrant la bouche et les yeux comme des soucoupes, me mettant à rire bêtement. C’est . . . génial, démentiel, extra ! « Fantastique . . . » Je laisse échapper, sous le coup de l’émotion. Je sautille jusqu’à la construction improvisée, en faisant le tour pour la détailler sous tous les angles. Oui, ça m’a l’air assez solide et imperméable en plus de ça. « Oh par contre, jte préviens, fous pas le feu à ma tente s'il te plait ! » « C’est dommage, j’avais pris mon briquet exprès . . . » Je rétorque en lui tirant la langue, riant légèrement. Non je blague, mon secret n’a rien à voir avec la pyromanie. Cela dit j’ai bien un briquet, celui qu’AJ m’a donné avant d’aller fumer sa cigarette. Je pénètre dans l’antre de la jeune femme, observant son travail avec un certain émerveillement. Tout ce qui me rappelle mon enfance suscite toujours en moi une nostalgie mêlée à une tendresse infinie. J’aime me souvenir de cette période où tout était facile et évident, où tout était encore à l’état brut. Je m’assois face à la jeune femme en déplaçant un pan de drap, les jambes écartés et légèrement pliées. « Tu es donc un grand gourou indien ? » Je l’interroge mais cela sonne presque comme une affirmation, comme si je venais de comprendre cette évidence. Je vois plutôt ça en tant que tente indienne que tente de camping. Et même dans les campings, il y a souvent des animations du genre, où un animateur joue un rôle, non ? « On va invoquer les esprits ou faire des ombres chinoises ? » Non parce que j’aime autant me préparer mentalement, mais pour ça il va falloir éteindre la lumière.

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