Ce soir, vous allez devoir, chers candidats, passer la nuit dans les champs suite au dilemme d'Arès. En effet, il vous est totalement interdit de quitter ces lieux. Vous allez devoir dormir tous ensemble à la belle étoile. Néanmoins Cupidon n'est pas si sadique puisqu'il vous a gracieusement offert à chacun des tapis de sol ainsi qu'un duvet pour vous éviter de mourir de froid. De même, tout le nécessaire pour allumer un feu en toute sécurité vous a été laissé dans un coin, évidemment ce sera à vous de le faire fonctionner. Boissons et nourritures vous permettront de vous sustenter jusqu'au lever du soleil si vous le souhaitez puisque vous n'aurez pas le droit de regagner le village avant l'aube. De toute façon, il serait préférable d'éviter de vous éloigner les uns des autres qui sait ce qui pourrait se dérouler cette nuit.

Cupidon vous souhaite de passer une excellente soirée...

UN RIRE MACHIAVELIQUE SE FAIT ENTENDRE AVANT QUE LA COMMUNICATION NE SE COUPE

A donc c'est ce soir qu'on est supposé dormir dehors. Et visiblement il fait froid, très froid. Je me couvre, tout en pensant à Candace, instantanément. Je vais devoir l'observer, impuissant, je ne pourrais pas l'enlacer, lui parler, l'abriter du froid et encore moins dormir avec elle. Et je crois que ça va être compliqué étant donné qu'on va être très près l'un de l'autre. Ça va être l'enfer. Je crois que je ne vais pas dormir non plus mais ça, ce n'est pas très important. J'enfile pull et manteau en cuir, je mets une écharpe et je sors. Je décide de sortir puisque de toute façon on a pas vraiment d'autres choix. Le vent est gelé, plus j'avance vers les champs, plus je me dis que c'est une idée particulièrement mauvaise. Mais soit. Je ne fais pas mon mijaurée et rejoins rapidement les lieux. J'arrive sur les lieux, rapidement je repense au feu, je me rends sur place. Je dispose les rondins, et sors mon brique, ouais après tout Cupidon n'a jamais précisé qu'on était supposé allumer le feu à l'ancienne. On est pas dans Survivor mais dans Fake Lover. J'allume les petits tas d'herbes sèche. Rapidement le feu prend. Alléluia. Merci mon dieu. Je veux bien me porter volontaire afin de le surveiller s'il le faut. Oh tiens Siana, je ne l'avais pas vu. « Siana ! Viens, te réchauffer, tu vas attraper la mort... » Je suis accroupi entrain de souffler sur les braises alors il se peut qu'elle ne m'est même pas vu.

Une excursion dans les champs, de nuit. Hm, je n'étais pas tellement emballé par le programme de ce soir mais d'un autre côté, je n'avais pas le choix, il me fallait comme mes camarades faire acte de présence et mettre de côté, le temps d'une soirée, le confort du nid, et de nos chers lits - pour ma part, de mon simple matelas. Je n'avais encore jamais dormi à la belle étoile. Aussi, pour cette grande première, je m'étais vêtu assez chaudement car tout de même, nous étions quasiment en novembre, et il est bien connu qu'à cette époque de l'année, les températures dégringolent aussi vite que l'hiver approche. Cette grosse écharpe ne serait certainement pas de trop - le chapeau, en revanche, j'aurais à la limite pu m'en passer... En passant la porte de l'auberge où j'avais passé une partie de la journée, je fus d'emblée frappé par le changement brutal de température. C'est bien simple, je craignais d'en perdre un sourcil. Je reçus une grosse bouffée d'air frais en pleine figure ce qui me contraignit à fermer les yeux plusieurs instants. Je suivis ensuite le chemin menant aux champs, et la vue d'un feu non loin de là me fit penser que, certainement, je n'arriverais pas le premier sur les lieux. J'avançai donc en direction de la source de chaleur et de lumière, et me retrouvai bientôt auprès de Callan et Sïana, d'ors et déjà présents. Je ne savais pas trop où aller là en fait, alors le mieux était peut-être d'attendre patiemment l'arrivée des autres candidats. Roh quand même, je n'étais pas là pour glander. J'étais en avance on dirait, alors autant me rendre utile non ? Je m'approchai finalement de mes deux camarades, leur offris un sourire en guise de salut - allo, je pouvais toujours pas parler moi - puis vins me poser auprès de Callan. Je lui demandai, via des gestes approximatifs plus ou moins compréhensifs, s'il avait besoin d'aide pour, par exemple, maintenir le feu. Hm, pourvu qu'il m'ait compris.

N'ayant pas eu la tête bien lors du prime, ou l'ayant eu à l'envers toute la durée de l'émission, c'est au dernier moment que j'appris que nous devront campinger ce soir. Mis à part le froid, je ne voyais pas ce qui pouvait faire râler les autres. Baaaah, ce n'était qu'une petite nuit, c'est ça ? Rien que ça ? Ca n'allait pas nous tuer, tout de même. Au contraire, ça pourrait nous rapprocher de dormir à la belle étoile. Certains pourront même se réchauffer ce soir, héhé. Je n'y voyais aucun vrai désavantage là dedans. Du coup, je me sortais mon pyjama le plus chaud, que j'enfilais par dessus un pyjama un peu plus léger, combiné à un gros gilet et à des bottines en guise de pantoufles. Ouiiiii, j'étais prête pour ce soir ! Je mettais la tête de mon duvet sur ma tête à moi, comme les gamins accrochant leur capuche à leur tête, pour faire superman. Bras écartait, j'arrivais en courant dans les champs, déjà baigné dans le noir presque complet. Que faire ? Si ce n'est se coucher tout de suite. Oh, je pourrais bien aider pour le feu, mais vraiment, est-ce que ça nous réchauffera vraiment ? En arrivant, je tapotais l'épaule de Malik et celle de Branca pour leur signaler ma présence – comme s'il ne m'avais pas vu – avant d'étendre à terre mon sac de couchage et de me glisser dedans sans réfléchir. « Aaaaaaah » Que je lâchais, de bonheur d'être allongée, bien au chaud, ou presque bien au chaud.

Je sens que je vais détester cette soirée. Je la déteste déjà. Je hais le froid, le camping aussi. Je suis une fille de la ville, ou alors de la montagne chic, chalet en bois, feu de cheminée, soirée torride devant le feu de cheminée. Je suis superficielle après tout, et le froid ce n'est pas vraiment très classe. Je n'ai pas changé de tenue, j'ai simplement troqué mon petit haut contre un pull assez épais. Un manteau que je n'aurais jamais pensé mettre et une énorme écharpe. Je n'ai pas troqué mes cuissardes pour des chaussures plus confortable, c'est suffisamment confortable à mon goût. J'arrive sur les lieux, une cigarette à la main. Il n'y a pas grand monde. Les personnes présentes me conviennent cependant. Enfin exception faite que je ne dois pas approcher Callan qui est juste au beau milieu d'un groupe de personne. Le seul groupe de personne présent. Hum. Tant pis, je m'avance, et je m'assieds à côté de Branca, soit à l'opposé de lui. Bien qu'on soit presque face à face, un feu de bois énorme nous séparant. « J'imagine que c'est assez loin... » Je lâche finalement ancrant mes yeux dans les siens. Je passe mon bras sous celui de Branca, oui ça me prend d'un coup. Chaleur humaine, chaleur humaine. « Vous n'êtes pas très bavards. » Je fais la moue, relativement enjouée. Mais c'est pour m'éviter d'exploser. « Ecuse-moi Malik, c'est vrai que tu es contraint au silence. » Je lui souris, sincèrement désolée. Oui ça m'arrive aussi. Je tire sur ma cigarette, le visage morne. Et bien, elle va être incroyablement longue cette soirée.

Le fait de savoir que j'allais passer cette soirée, ainsi que la nuit, au côté de mes camarades me rassurait quelque peu. Parce que si j'avais été exilé dans ces champs seul, je n'aurais vraiment pas donné cher de ma peau. Je me serais déjà imaginé mordu par une musaraigne, et encore ça, c'est vraiment si j'avais été chanceux. Mais point de morsure cette nuit, espérons-le ! Je comptais quand même sur l'intervention des autres candidats si toutefois une mygale me grimpait sur la figure... je n'étais pas autorisé y émettre le moindre son, et donc à hurler, en toute logique. Oh je préférais croire qu'ils ne me laisseraient pas dans une telle situation sans bouger le petit doigt. Mais sur qui allais-je justement pouvoir compter en cas d'attaque de ce genre ? Et bien, peut-être sur Callan, et Branca. Ces deux-là étaient les premiers arrivés, et je les rejoignis bientôt. Asmaa arriva peu après - je sentis une main sur mon épaule et devina d'emblée qu'il s'agissait de celle de la frisée sans même l'avoir vue. Pas bien courageuse ce soir, mon rayon de soleil se glissa rapidement dans son sac de couchage. Puis Candace vint se joindre à nous, prenant place au côté de Branca. « Vous n'êtes pas très bavards. » remarqua-t-elle, tandis que je soupirai doucement. Ah croyez-moi, j'aurais aimé être bavard ce soir ! « Ecuse-moi Malik, c'est vrai que tu es contraint au silence. » reprit-elle, visiblement désolée. Je lui offris un sourire histoire qu'elle sache que je ne m'étais aucunement senti offensé par sa remarque. Je veux dire, mes camarades avaient aussi le droit d'oublier mon mutisme, hein. Je ne portais pas un sticker sur le front avec pour inscription : "ce type est muet, vous pouvez vous adresser à lui mais il ne vous répondra pas." Suite à quoi je reportai le regard sur le feu qui prenait bien je dois dire. Je supposais alors que d'autres camarades arriveraient sous peu. Parce que là, techniquement, on était pas encore assez nombreux pour faire le poids contre une éventuelle meute de loups. Heuu, dans des champs remarquez, on avait quand même peu de chances d'en croiser. Et ça n'était pas plus mal.

Cette histoire de camping nocturne dans les champs n'emballait pas outre mesure Raphaël. Disons qu'il se voyait mal camper en compagnie de ses camarades en pleine nuit, lui qui n'était ni à l'aise en compagnie d'un trop grand nombre d'individus - il n'y avait qu'à voir dans quel état de nervosité le mettaient les différents primes - ni dans un endroit un tantinet paumé, en pleine nuit. Et puis, il avait toujours un peu de mal à digérer le choix d'Arès. A ses yeux, et même s'il essayait sincèrement de se convaincre du contraire, il demeurait là dedans un petit problème de confiance. Mais il n'était pas inconnu du tout un chacun que Raphaël avait tendance à se la jouer un peu trop paranoïaque, hm. Alors c'est en essayant d'oublier ses vilaines pensées qu'il prit la direction des champs, le pas lent et lourd, presque comme s'il suivait la ligne verte, qu'il traversait le couloir de la mort. Arrivé à destination, il eut brusquement envie de repartir, de faire demi-tour, de regagner l'auberge, ou bien n'importe quel lieu un tant soit peu éloigné de celui-ci. Mais une fois venu, il ne se voyait tout de même pas repartir. Sans doute n'en avait-il même pas le droit. Alors il prit sur lui, posant son regard sur ses camarades, notamment sur sa partenaire Candace, à qui il adressa un timide sourire. Il voyait que ses camarades tentaient d'allumer un feu. Il se serait évidemment proposé de les aider, si toutefois il se savait capable d'être d'une quelconque utilité, ce qui n'était clairement pas le cas. Alors il se contenta de s'assoir, observant les lieux avec curiosité, mais aussi avec crainte. Il s'imaginait bêtement dans n'importe quel film d'épouvante, où un groupe de jeunes gens papotent au coin d'un feu, avant d'être surpris par une bête monstrueuse. Cette bête était même peut être parmi eux. Malik. C'était lui. Bien sûr que c'était lui. Il n'aurait pas à parler ce soir. Il ne pourrait donc pas se trahir. Judicieux, malin. Le hasard lui rendait service. Non, c'était n'importe quoi. Raphaël devait en plus fixer son camarade d'une bien étrange manière depuis une minute ou deux. De quoi passer pour un taré. Il divaguait, c'est certain. Alors il tâcha de se reprendre et chercha du regard celui qui était susceptible de l'aider à supporter cette soirée, cette nuit. Mais il n'était pas là. Alors son regard chercha désespérément quelque chose à quoi se raccrocher. Asmaa. La jeune femme semblait déjà prête à s'endormir. Il la regarda de manière attendrie. Lui même ne ferait certainement pas de vieux os. Dormir l'empêcherait de psychoter inutilement. Ce serait une bonne chose pour tout le monde, assurément.