→ With your feet in the air and your head on the ground
le 28/06 à 21h52
avec Sive.

Je sors de la douche enveloppée dans une serviette. La réaction chaud-froid fait que je fume littéralement par tout les pores de ma peau. J’ai pris une douche super froide pour pallier à la chaleur de mon corps. Mauvaise idée. C’est que j’ai choppé la grève, je ne sais trop où. En fait si, j’ai des soupçons. Mais là, j’étouffe presque sous la chaleur. La chaleur m’oppresse et me compresse les poumons. J’aurais pas dû la prendre froide, ma douche, mais tant pis. Je crois bien que je n’aurais pu supporter le contact du chaud sur le chaud. Une épidémie se profile et se transmet de candidat en candidat. Faut dire que c’est pas super compliqué vu notre mode de vie. En tout cas, là, en y repensant, j’espère ne pas l’avoir refilé à Jamie. Parce que oui, mine de rien, on partage le même lit. Sans compter que, du coup, il a plus de chance que n’importe qui d’autre ici avec qui je passe du temps de la choper. Ma crève. Je soupire doucement. Je ne traine pas plus ici. L’humidité ambiante et la chaleur me donnent le tournis en plus des envies de tomber sec au sol. Donc, automatiquement, je trace dans le dressing d‘un pas rapide. En traversant les couloirs, l’air frais caresse ma peau, alors j’accélère d’autant plus mes pas jusqu’à débouler dans le dressing. Vide. Je resserre la prise que j’exerce sur ma serviette. Je me dirige vers mon coin. Je tire des sous-vêtements que je ne tarde pas à enfiler, en me tortillant dans ma serviette. Même challenge depuis des semaines: ne laisser aucune caméra capter ce genre de moment. Je refais face au placard. Je recommence à avoir chaud. Très chaud, trop chaud. C’est quand même septième ou huitième douche froide de la journée. Oui, je me suis dis que comme ce n’est que de l’eau froide, je peux en user voire en abuser. Après tout, on éteint bien un incendie avec de la flotte. Quoique l’incendie qui m’anime présentement est incontrôlable. Alors, naturellement, je finis par m’allonger contre le carrelage froid du dressing. Je dois avoir l'air d'une autiste, ou que sais-je d'autre, mais putain que ca fait du bien.

Je me laisse complètement choir sur le carrelage froid du dressing. J’en viens même à fermer les yeux tant la froideur du sol me monte jusqu’au cerveau, refroidissant mes membres au passage. Ca fait du bien. Seule pensée qui veut bien circuler dans mes synapses déphasées. J’évite d’afficher le sourire béat de la parfaite idiote. Non, parce que cette position, allongée au sol, c’est quand même bizarre, inutile donc de faire dans la surenchère. Aussi, ma dernière solution pourrait être d’aller passer tout le reste de la soirée et la nuit dans la piscine… Toujours au sol, j’attache mes cheveux sur le sommet de mon crâne en un chignon qui n’en est pas un, sans décoller, à aucun moment, ma joue du carrelage. Mon seul et unique but étant d’éviter que ma tignasse ne vienne me réchauffer. Bien que c’est assez inutile en sachant que celle-ci est encore mouillée. Oui, je sens ruisseler des gouttes, au départ froides puis progressivement tièdes puis chaudes voire brulantes -j‘exagère à peine-, dans mon dos, même gouttes qui vont ensuite se perdre sur mes reins. Bref. Je plaque ensuite mes bras le long du corps, bien au sol et ne bouge plus. Oui, voilà, c’est parfait là. Quelques minutes filent, je ne saurais dire combien, mon cerveau ne fonctionne à peine. Il daigne à peine assurer les fonctions de base. Déjà ça. J’entends ensuite la porte du dressing s’ouvrir. Je ne bouge pas. Pas encore. Seulement lorsqu’une voix s’adresse à moi. Je tourne le visage de l’autre côté, autre joue. « J’espère pas... » je lui réponds. « J’ai juste chaud, trop chaud » je lui explique ensuite. Il y’a, en effet, peut être moyen que je me voile, un peu, la face. Beaucoup même. Après quoi, Sive s’en va tirer des bandes de cire dans un tiroir et revient, non loin de moi, et s’assoit au sol. Et, elle me fait une remarque qui ne manque pas de m’arracher un rire. « Ca, c’est le karma qui le veut ma pauvre Lucette… » je fais sur un ton désabusé avant de relever légèrement la tête pour voir ce qu’elle fait. « Tu veux de l’aide ? » je lui propose, un sourire aux lèvres. Ouais, ca m’amuse de tirer sur les bandes de cire. En fait, je sais tellement combien ca fait mal, alors s’infliger ça, à soi même c’est juste horrible. Pour ça que je lui propose mon aide. Oui, je sais, d’abord, je me rhabille.

Sive me conseille de me déshabiller et piquer une tête dans le lac. Comme ça, selon elle, je n’attraperai qu’un énorme rhume. J’arque un sourcil face à cette théorie fumeuse. Honnêtement, hum… comment dire… je n’y crois pas. « …je pense que ca ne ferait que l’aggraver » je fais en échappant un rire. Ouais, avec la chance que j’ai, j’aurais un gros rhume doublé d’une énorme fièvre. Non merci. Les deux combinés, l’enfer serait préférable. Je vais plutôt carburer au paracétamol, voir comment ça évolue puis agir en conséquence. Oui, c’est la voie la plus sage qui se présente à moi là. Je souris néanmoins à Sive. Le geste était noble. Après, je me plains du karma. Comme souvent. J’aime bien remettre la faute sur une puissance abstraite et ridicule. Assez ironique en fait. Puis, la belle me demande si j’y crois. Je pouffe de rire. « Non, pas vraiment quoique… disons que, parfois, quand j’ai pas d’explication rationnelle, j’aime bien m’en remettre à ça pour rire » je lui fais sur le ton de la plaisanterie, tout sourire. Je garde mes prunelles émeraudes braqués sur la jeune femme lorsqu’elle me demande ce qu’elle a bien pu faire au karma pour qu’il s’acharne autant sur elle, j’imagine. Je plisse les lèvres, genre je réfléchis, avant de m’asseoir en tailleur. « Hm, eh bien tout dépend, que t’arrive-t-il ? » je lui demande avec un air solennel. Eh bien oui, à chaque situation, une peine. Aussi, tout dépend de ce qu’elle a fait pour que le karma le lui rende de la sorte. Tu me suis ? Ok, passons. La seconde d’après, elle m’accuse, dans un rire, de n’être malade que quand ca m’arrange. Je sifflote et prend l’air de celle que l’on prend en flagrant délit avant de joindre mon rire au sien. « Pas du tout ! Regarde ! » je m'exclame ensuite en affichant des yeux de merlans frit, prenant ses mains et les plaquant contre mes joues chaudes, mon front, mon cou. « Tu vois... » je fais ensuite en hochant la tête faussement dépitée. Et, c’est pareil partout. Une vraie fournaise. Puis, c’est à moi d’entrer en action avec les bandelettes qu’elle me tend. Ok. Je les prends. Cire froide. Ok. Je les réchauffes à l’aide de mes paumes. Pas bien compliqué vu l’incendie qui les anime. « Prête ? » je lui fais avant de les décoller, en poser une au sol, avant de poser l’autre contre l’une de ses jambes. « Prête, prête hein ? » je m’assure, une nouvelle fois, auprès d’elle, un fin sourire naissant sur mes lèvres, avant de tirer d’un coup assez sec sur la bande. Experte. « Plutôt douée, t’en dis quoi ? » Eh bien oui, quand même je veux son avis.