Je sors de la douche, tranquillement, d'accord, j'avoue, j'ai trainé trop longtemps mais c'est la première fois que je reste plus de cins minutes sous l'eau, j'ai le droit non ? Oui, on va dire oui. Je reste un long moment à sécher mes cheveux, je renverse la tête en avant, pour mieux leur donner de volume. Je jette mes cheveux en arrière façon l'oréal paris, et je passe mes doigts dedans pour leur donner un aspect un peu plus normal. Je vais chercher mes fringues et je m'habille, je me débarasse de la serviette qui me servait de robe de fortune. Puis je passe dans la chambre, et je vois Malo, encore un peu dans les vapes, il vient de se réveiller j'imagine. Je profite de ce moment de faiblesse pour y aller, poser mes qustions. « Alors, cette cicatrice, tu m'expliques ? » Je lui demande alors, autant mettre directement les pieds dans le plat. Je m'assois sur mon lit, en face du sien, en face de lui, et j'attends une réponse cette fois, il a pas intêret à se défiler là. J'ai envie d'en savoir plus sur le pouquoi du comment, sur sa jambe défaillante, et tout ce qui allait avec. Là, je passe en mode enquêtrice, enquêtrice froide et détaché. Parce que Malo, ça restait encore un secret à percer pour moi, je ne l'oublie pas. « Cela a un rapport avec la mort de ta femme ? » Je le questionne alors en m'asseyant en tailleur, je chope le coussin qui est derrière moi et je le pose sur mes genoux, ça fait presque une table, je pose mes mains à plat, dessus. Et j'attends qu'il daigne me répondre.

Une journée qui avait commencé par un petit-déjeuner au lit, préparé par Sive qui ne s'était prié pour lui rappeler qu'aujourd'hui était son anniversaire. Après que la jeune femme était partie, il décida de piquer une petite somme histoire de gratter une heure de sommeil en plus. Raté ! Il n'arrivait pas à s'endormir. Sans doute, à cause du thé. Il fixa le plafond un long moment. Ses paupières se refermaient toutes seules. Il ne dormait pas. Il était dans un état de semi-conscience, bref il somnolait. Quelques minutes passèrent. Il émergea doucement. Il n'eut pas le temps d'avoir les idées claires que AJ lui demanda brusquement : - Alors, cette cicatrice, tu m'expliques ? Non, elle plaisantait n'est-ce-pas ? Elle voulait en parler ... Là, tout de suite ? Elle s'était assise en face de lui. Il grimaça. Il n'était pas vraiment d'humeur à parler de cela maintenant. Néanmoins, en connaissant la rousse, elle n'allait pas lâcher le morceau aussi facilement. Elle reposa une autre question encore plus indiscrète que la précédente. Celle qu'il n'aurait jamais voulu entendre de sa propre bouche. - Cela a un rapport avec la mort de ta femme ? Ses mots résonnaient dans son esprit. Fébrile, il croisa le regard émeraude de son interlocutrice. Il lui avait promis de lui en parler plus tard. Mais là, c'était beaucoup trop tôt pour en parler à coeur ouvert. Surtout que son secret n'avait pas toujours été découvert. Ce qui le surprenait encore. - Avant de venir participer à Fake Lover, j'ai subi une opération de la jambe droite il y a six mois. C'est pour ça que j'ai une cicatrice. , répondit-il à voix basse. Son regard s'obscurcit. Son visage se crispa. De l'entendre parler de son handicap commençait à le mettre mal à l'aise. Il se redressa et colla son dos au mur et la regarda en silence avant de poursuivre : - Ma femme n'a rien avoir avec ce qu'il m'est arrivé. Si je suis dans cet état, c'est entièrement de ma faute. Le ton de sa voix était sec. Sa femme était encore un sujet sensible pour lui. Rien que de penser à elle, il en avait la gorge serré. Il baissa la tête. Il empoignait fermement ses draps. - Je ne préfère pas entrer dans les détails, pour le moment. Il sentait les prunelles de la candidate le dévisager avec intensité.

C'est fourbe ce que je fais, j'attendais le bon moment, celui où il aura l'esprit tellement embrumé qu'il ne pourra pas refuser de répondre à mes questions. Comme dirait une certaine Nora, les roux sont fourbes, je ne peux pas lutter contre ma nature donc. Je suis une fourbe, tout simplement. Il a l'air encore de dormir, d'ailleurs, qu'est-ce qu'il fait encore au lit à neuf heures ? Il est toujours levé avant. Ou c'est peut-être moi qui suis trop matinale, mais ce n'est pas l'impression que je me fais. « Avant de venir participer à Fake Lover, j'ai subi une opération de la jambe droite il y a six mois. C'est pour ça que j'ai une cicatrice. » me dit-il. J'arque un sourcil, c'est tout ? Il pense sérieusement que je vais me contenter de cette réponse, vraiment ? C'est mal me connaître. Je scrute son visage, à la recherche de la moindre émotion qui pourrait le traverser, cela pourrait m'aider. « Et tu as eu besoin de cette opération à cause de quoi ? » Je lui demande alors, assez impassible en le regardant. Il se redresse un peu et semble ébranlé par ma deuxième question, il me répond sèchement, je m'en moque. Je suis la première à mal parler entre nous deux, donc, si ça le soulage de parler ainsi, chez moi, c'est naturel. « Ma femme n'a rien avoir avec ce qu'il m'est arrivé. Si je suis dans cet état, c'est entièrement de ma faute. ». La façon dont il parle de sa femme me confirme ce que je pense depuis le début, ce que je lui reproche depuis le debut. Pour moi, c'est évident, il aime encore sa femme. Bref. Cela devrait-il me toucher ? Non, ça ne me fait rien, je suis ... impassible. Je crois que quelquechose est cassé chez moi, en moi, pour que je sois ainsi, je cherche encore quoi. « Je ne préfère pas entrer dans les détails, pour le moment. ». Je souffle avant de m'allonger sur mon lit.

Cette sensation agréable qu'il avait eu en compagnie de Sive s'était dissipée alors faisant place à la monotonie et à l'amertume. Sa gorge se serra. Il avait l'impression d'étouffer tout d'un coup. Le regard émeraude de la rousse se voulait plus acharné. Elle tentait de sonder le moindre de ses réactions. La culpabilité le submergea lorsqu'elle mentionna sa femme. Des images se bousculèrent dans sa tête. Des images qu'il aurait voulu oublier. Son coeur battait à un rythme irrégulier. Elle lui mettait la pression. Son ventre se noua. Une part de lui avait envie de tout lui raconter, mais il en était incapable car il n'oubliait pas qu'il était dans un jeu. Le but était garder son secret le plus longtemps possible même si le sien devenait de plus en plus pesant au fil des jours. Ses cauchemars continuaient à hanter ses nuits. Même pendant la journée, depuis quelques temps. Ses chimères étaient la source de ses insomnies répétées. Elle revint à la charge avec une autre interrogation concernant toujours sa jambe. - Et tu as eu besoin de cette opération à cause de quoi ? Ses traits s'adoucirent. Il leva les yeux en direction de la candidate. Il la dévisagea avant de répondre d'une voix plus posée : - J'ai eu une paralysie partielle de la jambe droite il y a quelques années. J'ai du marcher avec une béquille pendant un an. Parfois, je me suis retrouvé en chaise roulante. Je ne pouvais pas tenir sur mes deux jambes. Il fit une pause quand elle s'allongea sur son matelas. Il tendit sa main vers ses lunettes posées sur la table de chevet et les enfila. - Puis j'ai ré-appris à marcher peu à peu. Depuis l'opération, ma jambe va beaucoup mieux., poursuivit-t-il d'un ton monocorde. En racontant le plus sobrement possible ces événements, il tentait de maîtriser le chaos dans son esprit. Cette discussion ravivait des sentiments qu'il avait refoulé pendant toutes ses années de deuil et de rééducation. Il voulait oublier cet épisode térébrant de sa vie. Il avait tout de même pris du recul. Il pouvait parler de son handicap plus facilement qu'avant. Le silence. Il jeta un coup d’œil par le fenêtre d'un air détaché et soupira : - Cette journée d'anniversaire va être interminable, je le sens ... Il n'était pas en colère contre AJ. Ses remarques acerbes et sa franchise déconcertante ne l'atteignaient même plus. A croire qu'il était devenu un habitué. Il était tout simplement triste. Des émotions qu'il tentait de contenir à l'intérieur de lui.

J'ai l'impression qu'il n'a pas envie de répondre. Je finis par avoir une réponse finalement. J'ai eu une paralysie partielle de la jambe droite il y a quelques années. J'ai du marcher avec une béquille pendant un an. Parfois, je me suis retrouvé en chaise roulante. Je ne pouvais pas tenir sur mes deux jambes., me dit-il. J'hoche la tête, je préfère ne pas poser de questions finalement, je voudrais lui demander pleins de chose. D'où venait cette paralysie, mais ça fait trop, je préfère me taire. Puis il balance une phrase qui a l'effet d'un électrochoc, je me lève comme si je venais de me coucher sur un ressors. Son anniversaire aujourd'hui ? Mince, je le savais pas. « Pourquoi tu n'as mis personne au courant ? » Je lui demande alors, surprise. Ca lui fait quel âge déjà ? Vingt-huit ans je crois, ou vingt-sept, punaise, je ne connais même pas son âge, c'est grave. Je ne le connais pas en fait. « Tu veux faire quoi aujourd'hui ? C'est ta journée ... » Je lui réponds alors en l'observant. Il a l'air triste, il semble presque fatigué. Ce que je compte lui dire ne va pas tellement l'aider. Mais je dois le faire. Il va s'en remettre. J'ai murement réfléchis, je vous le jure, j'ai pesé, le pour et le contre, puis sa dernière réplique à propos de sa femme vient de totalement me décider. « C'est cruel de te dire ça aujourd'hui mais, il faut qu'on arrête. » Je déclare en plantant mes yeux verts dans les siens. Parce que trop de trucs jouent contre lui, et j'ai décidé d'en finir une bonne fois pour toute, ça sera mieux pour nous deux.

Elle se leva de son lit brusquement. Stupéfaite, elle lui demanda : - Pourquoi tu n'as mis personne au courant ? Il fronça légèrement des sourcils. Il n'avait pas envie que tous les candidats soient au courant. De toute façon, ce n'était qu'un journée comme une autre. Seule Sive avait été mise dans la confidence. Il lui avait fait promettre de ne pas l'ébruiter. Il détestait fêter son anniversaire depuis toujours. - Tu veux faire quoi aujourd'hui ? C'est ta journée ..., renchérit-elle son regard rencontrant le sien. Il la dévisagea un instant avant de reporter ses yeux azurés vers la fenêtre. Il était encore quelque peu endormi. La fatigue le tiraillait de toute part. Il voulait juste qu'on le laisse tranquille. Cette journée commençait à devenir éprouvante, étouffante. Son cerveau était en train s'engourdir. Il ne répondit rien. Il se contenta de fixer le paysage du dehors. Elle continua : - C'est cruel de te dire ça aujourd'hui mais, il faut qu'on arrête. Il ferma les paupières. Il sentit son cœur se serrer avec virulence dans sa poitrine. Il plongea ses yeux ternes dans les siens. Il baissa les yeux. Il faisait comme si il n'avait rien entendu. Il répondit d'une voix dénouée de toute émotion : - Je ne l'ai dis qu'à Sive ... Je ne voulais pas vous embêter avec ça. C'est un jour banal et rien d'autre de plus. Des flots d'émotion l'envahirent alors, mais il les refoula en laissant rien transparaître à l'extérieur. Il soupira de nouveau. Il avait toujours considérait son anniversaire comme une date maudite. Elle lui portait malheur. Les dires de AJ le confirmèrent. Il était trop exténué pour lutter, pour se mettre en colère. Laoise ne lui adressant plus la parole, son secret était devenu un véritable fardeau. Elle était la seule à savoir ce qu'il s'était passé ce jour-là. - Très bien. Si, c'est que tu veux ... Alors je ne vais pas m'y opposer ..., concéda-t-il. C'était une forme de résignation. Sous l'effet de la fatigue, ses mots avaient dépassé sa pensée. Pourquoi sentait-il cette horrible douleur dans son torse ? Il n'avait plus le courage de la retenir. Elle s'était montrée pessimiste vis-à-vis leur relation. Il lui donnait alors raison en abdiquant. - Avant, il faut que tu saches quelque chose à propos de mon mariage. Il la jaugea du regard avant de dire : - Nous avons jamais été heureux ensemble. Nous sommes sommes mariés très jeunes. Nous étions insouciants. Nous nous sommes crus amoureux. Il lâcha un rire moqueur. - Je la pensais comblée, je m'étais complétement fourvoyé. Je l'ai délaissé au profit du travail. Nous avons commencé à nous éloigner. Nous nous parlions presque plus, car elle était toujours en tournée et moi, je passais mes journées à l'atelier. J'étais très occupé par mes études et elle ne pensait qu'à danser. Au bout de deux ans de noces, nous n'étions plus aussi proches qu'avant. Elle a fini par voir ailleurs ... Ses traits se figèrent. - Malgré cette trahison, j'étais encore attaché à elle. Cependant, je n'arrivais pas lui pardonner. Nous avons commencé à vivre des vies séparés. Aux yeux de tous, nous étions le couple parfait. L'année d'après, je voulais le divorce. Mais elle a refusé. Elle me révéla qu'elle était enceinte pour me garder auprès d'elle. Son regard se troubla. Ses mains tremblaient. - J'ai choisi de rester avec elle. Même si au fond je savais que l'enfant n'était pas de moi. Mais je ne voulais pas reproduire la même erreur que mon père. Il fit une pause pour reprendre son souffle. Il termina : - Quelques mois plus tard, elle est morte dans un accident de voiture ... Il se glissa sous ses draps, le coeur meurtri. Il enleva ses lunettes et se frotta les yeux. - C'est tout ce que j'ai à dire. Je ne te retiens plus. Tu peux t'en aller maintenant., murmura-t-il inflexible. Il reposa ses binocles sur la table de chevet et s'allongea. Il se mit sur le côté pour ne pas croiser ses prunelles émeraude. Il ferma les yeux, en espérant que cette journée passerait plus vite.

Malo fronce légèrement les sourcils à ma réflexion. Quoi, il détestait le jour de son anniversaire ? Moi aussi. En même temps qui aime le jour où l'on se rapelle qu'on se dirige de plus en plus vers la fin ? Vers le néant. Personne, c'est évident. Au moins, il me laisse faire, j'apprécie, il est d'accord, enfin, plus ou moins. Malo tente de me dire quelquechose. « Je t'écoute. » Je lui confirme alors en hochant doucement la tête. Il me parle de son mariage, je ne suis surement pas la personne pour cela, mais je ne le contredie pas et je le laisse faire. Je l'écoute. Pourquoi me dit-il cela ? Pourquoi maintenant. « Mais tu l'as aimé .. » Je lui dis en croisant son regard. C'est tout ce que je retrouve à répondre. Mais que pouvais-je répondre face à cela ? Hein ? Rien, tout simplement. Malo me demande de partir, non, je ne le ferai pas, je vois qu'il est au plus mal là. « Je ne vais pas te laisser parce que c'est ton anniversaire, et que tu ne dois pas rester seul. » Je lui dis alors. « Mais cela ne change rien à ce que j'ai dis. » Je lui rappelle tout de même. Je trouve que c'est mieux ainsi. « Tu es clairement la personne que j'apprécie le plus ici mais ... » Je lance sans finir ma phrase, mais le problème venait surement de moi, de toute façon. Et puis, à quoi servait-il de continuer une relation qui navait pas d'avenir en dehors du jeu. Parce qu'en sortant, je compte rentrer en Israël, et qu'il n'a pas sa place là-bas, ce jeu m'a permis de comprendre que j'avais besoin des miens, de ma famille, j'en ai besoin, elle m'aide à me stabiliser. J'ai besoin de ça, chose que je n'aurais jamais en France, même avec mes collocataires qui sont juste adorables. Donc, il vaut mieux ne pas continuer cela. « Aller, sors de là. » Je lui demande en me levant d'un bond de mon lit, je m'approche de son lit. Je me mets du côté où il s'est tourné, et je m'agenouille pour que mes yeux soit à la hauteur des siens. « Tu ne vas pas végeter toute la journée au lit. » Je lui dis en tirant son drap pour l'inciter à se bouger. « Aller, habile-toi. » Je lui demande en me relevant.

- Mais tu l'as aimé ... Lorsque sa femme l'avait trompée, il avait cessé de l'aimer. Mais il avait toujours eu de l'affection à son égard. Elle aurait toujours une place dans son coeur. Avec elle, il avait tout même vécu les années les plus heureuses de sa vie. Cela il ne pouvait pas l'oublier. - Je ne vais pas te laisser parce que c'est ton anniversaire, et que tu ne dois pas rester seul. Il grimaça. Il n'avait pas envie qu'elle reste. Elle rendait les choses encore plus difficiles pour lui. Autant de se séparer tout de suite. Il ne pouvait plus supporter sa présence à l'instant. Elle ne voulait pas le laisser tranquille. Exaspéré, il soupira. Les yeux fermés, il ressentait à la fois une pointe d'amertume et de chagrin. - Mais cela ne change rien à ce que j'ai dis. Il ne réagit pas. Il ne préférait pas. Il restait indifférent, préférant l'impassibilité à la souffrance. Il encaissa encore une fois la décision comme il pouvait. - Tu es clairement la personne que j'apprécie le plus ici mais ... , déclara-t-il. Sa phrase resta en suspens. Il ne répondit pas. Il ne broncha pas. Il resta en position foetus. Il réprima ses émotions. Il entendit des bruissements de drap. Il sentit sa présence à ses côtés lui ordonnant : - Allez, sors de là. Il ne réagit pas. Il était stoïque. Il choisit de prendre ses distances avec la rousse. Son corps commençait à s'engourdir peu à peu. - Tu ne vas pas végéter toute la journée au lit. C'était normalement le but de cette journée. Se morfondre, broyer dans le noir. Un programme digne d'un anniversaire ... Il se comportait toujours ainsi le jour de son anniversaire. Elle tira sur les draps. Il les attira vers lui une fois de plus. Elle se releva et lui demanda : - Aller, habile-toi. Une vague de colère monta en lui. Il la saisit brusquement par le bras et la plaqua sur lit. Il la surplombait. Il la toisa et lui répondit avec fermeté : - Ce serait mieux pour nous deux qu'on s'évite pour un moment. Non ... Mieux que ça. Ne m'adresse plus la parole. Ne viens plus me voir. Je ferai de même de mon côté. Nous serons désormais que de parfaits étrangers ... Évidemment qu'il ne le pensait pas. Tout ce qu'il venait de dire n'était que pur mensonge. En réalité, ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Il était tellement remonté contre elle qu'il s'était emporté. Il était blessé. Elle était inconstante. Elle n'était pas sûre de qu'elle ressentait réellement pour lui. Elle jouait avec ses sentiments. Il ne pouvait plus supporter cette situation. Il préférait en finir. Ce serait mieux en effet. De voir son visage tous les jours ne ferait que de l'enfoncer d'avantage. Autant ne plus se fréquenter. Il soupira, puis se laissa tomber sur le matelas et lui tourna le dos. - Pars, s'il te plaît. Il referma les yeux. En espérant qu'en les ré-ouvrant elle aurait disparu de sa vue, de sa vie. Son cœur se déchira de plus bel.

J'essaie de le faire sortir de ses draps, j'ai déjà conscience que j'ai encore plus pourri son anniversaire là. Malo ne semble pas très receptif puisse qu'il remonte une nouvelle fois ses draps, bref, je me relève. Puis, je ne sais pas ce qu'il lui prend, il attrape brusquement mon bras avant de me plaquer sur le lit. « Lâche-moi. » Je lui demande sèchement avant de libérer d'un coup mon bras rapidement. Mais pour qui se prenait t-il pour agir ainsi ? « Même si tu es énervé, c'est la dernière fois que tu fais ça, avec moi. » Je lui réponds, d'une voix étrangement posée. Même moi lorsque je m'énervais je ne m'amusais pas à plaquer les gens sur les lits pour leur parler, c'est ridicule à ce niveau là. Ca m'étonne de Malo. J'attends qui se barre, qu'il me laisse partir. S'il croit qu'il est en position de force là, au dessus de moi, c'est juste parce que je le laisse faire, croyez-moi. Donc Malo ne voulait plus de contact avec moi, c'est exactement ce qu'il venait de dire il y a trois secondes à peu près. Il se décale sur le côté, et m'offre son dos. « Donc on ne se calcule plus du tout ? » Je lui redemande en soupirant avant de me relever et de me mettre debout sur son lit. « On fait comme cela ? Finalement ? » Je lâche froidement, en même temps, je peux le comprendre, je le blesse, il a raison de vouloir se protéger, encore une fois, je le comprends. Je descends brusquement de son lit en sautant, attérissant souplement sur le sol, quelques mètres plus tard, j'arrive à mon lit. Oui, je fais mon lit, et après je prends la porte, j'avais compris, je n'ai plus rien à faire aujourd'hui. Je ne compte pas rester pour me faire rembarrer, je suis pas là pour ça.

Le jeune homme ne se reconnaissait plus. Dans ses gestes, dans ses réactions. Lui qui était habitué d'être quelqu'un de réservé se mettait à céder facilement à l'emportement. Une colère qu'il trouvait injustifiable. Sa comportement était inexcusable. Il détestait être ainsi. Il n'était devenu que l'ombre de lui-même. Elle se releva et se mit debout sur le lit. Elle ne voyait que son dos à présent. Cette position lui permettait de plus croiser son regard émeraude. - Donc on ne se calcule plus du tout ?, demanda-t-elle en soufflant. Il avait pris sa décision. Il n'avait jamais aussi déterminé pour en finir. Dans cette histoire, c'était lui qui allait être le plus blessé. Il ne préférait rien d'espérer d'elle pour lui éviter des désillusions. Si il restait avec elle, sa santé mentale s'aggraverait. Mettre un terme à leur relation semblait être la bonne décision. Il avait du mal à l'admettre mais il n'avait pas le choix. Elle avait pris sa décision. Il n'avait plus de force pour la retenir. - On fait comme cela ? Finalement ?, dit-elle avec froideur. Il ne savait pas comment elle pouvait rester aussi détaché face à ce genre de situation. Elle restait stoïque et étrangement calme. Une distance qu'elle s'était elle-même imposée. Elle s'était murée derrière un masque de totale indifférence. Leur relation avait toujours été à sens unique. Il s'était complètement fourvoyé. Il était tombé de haut. Il se releva doucement du lit. Il se sortit de ses draps. Il se dirigea vers elle. Elle avait le dos tourné. Il vint l'enlacer une dernière fois en passant ses bras autour de ses épaules frêles et lui murmura : - Ne te retourne pas. Je m'excuse pour tout à l'heure. Tu m'as poussé à bout et j'ai réagis comme un idiot. Son regard azuré se voila. Il ne cilla pas. - J'aurai voulu fêté cet anniversaire à tes côtés. Sa voix n'avait pas une once d'émotion. Elle restait neutre et douce à la fois. Mais la regret le rongeait de l'intérieur. - Au revoir, AJ. Il se recula avec regret. Ses prunelles regardèrent une dernière fois cette silhouette avant de se retourner. Il claudiqua vers la sortie en sentant une douleur vive à la poitrine qu'il ignora. Il s'abstint de se retourner à maintes reprises. La gorge serrée, il se dirigea vers la salle de bain.

RP CLOS POUR MALO.