ft. jamie

Le sommeil me fuyait, encore une fois, mais j’avais tellement eut des heures de repos étranges, cette semaine, que ça ne m’étonnait même plus. En fait, mon rythme de vie était totalement déréglé, depuis que je vivais dans ce château. Pire que le décalage horaire, je vous assure! Et donc, comment passer le temps, en attendant que la fatigue fasse son boulot? Aller s’enfermer dans la salle de vidéo-surveillance, un grand bol de pop-corn bien en main. Quoi? C’était un peu comme être au cinéma, même si le son était sur muet. Je m’étais installée dans la pièce, et j’observais la multitude d’écran qui s’offrait à moi, quand la porte s’ouvrit pour laisser passer quelqu’un. « Jamie! » fit-je, en le reconnaissant… et en le faisait sursauter aussi. Il ne m’avait surement pas remarqué, en entrant. Je tapotais gentiment la place à mes côtés. « T’as déjà vu un truc compromettant, toi, sur ces écrans ? » que je lui demandais, à défaut d’avoir moi-même eu quelque chose à me mettre sous la dent, un potin quelconque par exemple. Il faut croire que je ne venais jamais ici au bon moment, dommage.

Vous savez, le soir, c'est le moment où j'aime me détendre, prendre du temps à moi, glandouiller devant un écran à regarder des conneries sans importances. Ouais, c'est tout moi ça, aussi stupide cela soit-il. Bon vous me direz, dans ce genre d'aventure, on a le temps de s'ennuyer, puisqu'il n'y avait pas grand chose pour passer le temps autre que de profiter des candidats. Et le plus étrange, malgré le fait que l'on s'amusait à tourner en rond était que personne ne voulait quitter cet endroit, comme si c'était un certain besoin. Il faut dire que bon, y'avait tout de même plusieurs choses à gagner au bout du compte. Entrant dans la salle de vidéo surveillance, je ne tardais pas à être accosté par la jolie Anabel. « T’as déjà vu un truc compromettant, toi, sur ces écrans ? » un léger rire s'échappa de mes lèvres alors que je prenais place à ses côtés, piochant au passage dans ses pop corns tout en lui adressant un sourire angélique. « Ouais, j'ai vu Andreas et Elise s'amuser dans les douches. » j'haussais un instant les épaules avant de reprendre « Plutôt traumatisant. » et encore, même sans le son j'imaginais la Elise beugler sous les coups de bassin de l'Allemand. Ouais, carrément traumatisant. « Crois moi, j'aurais encore préféré ne rien voir du tout. » oh et j'pense qu'elle me croyait largement. « D'ailleurs faudra que tu m'expliques comment tu fais pour dormir avec lui tous les jours, ça doit-être juste insupportable. » insupportable, c'est le mot parfait pour le désigner, n'est ce pas ? Ouais.

Comment refuser une invitation de s’installer à mes côtés, alors que j’avais un grand bol de pop-corn, dites-moi. Jamie fut incapable d’y résister, et je m’en étais doutée. Mais tant mieux, j’aimais bien partager. « Ouais, j'ai vu Andreas et Elise s'amuser dans les douches. » me répondit-il alors que je lui demandais s’il avait vu quelque chose d’intéressant sur les caméras. Et sa réponse n’en était pas moindre. « Plutôt traumatisant. » J’imagine bien. Heureusement qu’il ne s’était pas trouvé quelques heures plus tôt devant ces mêmes retransmissions d’images, car il aurait tomber sur un tout autre spectacle, dans un tout autre lieu, mais avec l’un des protagonistes de son histoire… et moi. Dans le fond, autant dire que j’étais chanceuse que personne ne se soit trouvé ici à ce moment-là. « Crois moi, j'aurais encore préféré ne rien voir du tout. » « Je te crois, soit en sur. » Je m’imaginais mal rester figer sur un écran si un tel spectacle s’offrant à moi. N’empêche… fallait quand même être voyeur pour se pointer ici. Il y avait toujours un risque de tomber face à face avec une scène osée digne des heures d’écoutes nocturnes. « D'ailleurs faudra que tu m'expliques comment tu fais pour dormir avec lui tous les jours, ça doit-être juste insupportable. » Ah ouais, bonne question. Comment je fais pour dormir avec l’allemand tout les soirs? « Bah, en fait, dès le premier matin, je lui ai clairement fait comprendre qu’il n’avait pas intérêt à m’ennuyer. » Bien sûr, j’avais craqué quelques semaines plus tard, comme une lâche, mais il n’avait pas eu l’air de vouloir retenter l’expérience, tant mieux pour moi. Il faut dire qu’avec Irène - son homonyme féminin - et toutes les autres filles de cette maison, il avait amplement de quoi s’occuper. « Ensuite, j’dirais que c’est une question d’habitude. Le plus possible, on évite de se croiser au coucher ou le matin, comme ça, pas besoin de se parler… » Je l’aimais mieux quand il dormait, ou quand il disparaissait de ma vue, évidemment.