Slavin

Demain on passait en juillet, juste pour info. Okay, on s'en branlait. Mais voilà, j'étais dans cette optique beau temps, été, vacances... il n'y avait donc rien d'étonnant au fait que je ressente subitement l'envie de me rendre sur la plage. Surtout que la météo s'y prêtait vachement en cette fin de matinée. 28°C à l'ombre, si c'est pas beau ça... Ainsi donc j'avais enfilé mon plus beau short de bain - tiré tout droit de la mode soviétique des années 70 - et m'étais ensuite rendu sur la plage, sandales à la main, serviette sur l'épaule, pieds nus dans le sable et admirant la mer, au loin. Se trouvait étendu sur une serviette, au beau milieu de celle-ci, Slavin ou le type que je connaissais encore peu mais dont la tête me revenait bien. C'était quand même le principal, vous en conviendrez. J'entrepris donc de m'approcher de lui, avant de ne poser au sol mais affaires et de ne dérouler ma serviette à ses côtés. En guise de salut, monsieur eut droit à un signe de tête de ma part. Je m'assis enfin près de lui. « Dis-moi... tu m'as dis que t'étais photographe, mais tu m'as pas dis d'où tu venais... » Ou peut-être que si, il me l'avait dit, mais dans ce cas je ne m'en souvenais plus. Ce que je demandais en fait, c'était si monsieur était irlandais. Peut-être ne l'était-il pas du tout, mais voyez-vous un irlandais ne portait pas forcément ses origines sur son visage. « T'es capable de me dire si y'a des requins dans ces eaux turquoises ? » Allo, je venais d'Allemagne moi. Autant dire que je voyais pas la mer souvent. Aussi, l'Irlande était un pays dont je ne connaissais rien. On était pas à l'abri d'une surprise, donc.

Une mini canicule venait de s'abattre sur l'Irlande, mini dans le sens où ça n'avait rien d'exceptionnel plus au sud de l'Europe, on était tout de même à la fin juin. Mais ici c'était quasiment exceptionnel lorsqu'on sait qu'habituellement le thermomètre avoisine les 25°C à peine en plein été. Il devait faire plus de trente au soleil aujourd'hui, autant dire qu'on était particulièrement chanceux. Mon activité de la journée avait été vite choisie : farniente sur la plage. J'ai enfilé un maillot blanc particulièrement simple mais assez confortable et je suis parti les lunettes de soleil sur le nez, et ma serviette sur l'épaule que j'ai étendu sur le sable et je m'y suis allongé. J'ai dû m'assoupir un peu d'ailleurs parce que j'ai été surpris de constater qu'Andreas était dans le coin. Merde j'ai rien entendu. Il m'adresse un signe de tête, je lui répond à l'identique, un petit sourire en plus et me redresse légèrement sur mes coudes lorsqu'il s'installe non loin de moi. « Joli short, tu l'as piqué à Santiago ? » Je demande en plaisantant, non à vrai dire c'est pas possible, l'Espagnol n'a que des slips hideux, il doit pas faire dans le short de bain j'pense pas. Il m'interroge ensuite sur mon origine, tiens, c'est bizarre, j'avais l'impression de lui avoir dit que j'étais Américain, faut croire que non. « Banlieue de Philadelphie, aux States. Mais j'vis à Paris depuis quinze ans. » Ou presque, on est pas à un an près je présume. « Tu vis toujours en Allemagne toi non ? » Il avait un accent anglais à couper au couteau alors c'était probable. Quoi que peut être pas, après tout, j'suis bien un Américain expatrié moi, alors tout est possible. Et puis il passe du coq à l'âne en me demander s'il y a des requins dans l'eau turquoise ? Hein ? Qu'est-ce qu'il raconte. Je me gratte l'arrière du crâne légèrement gêné. « Quoi dans ce lac artificiel ? C'est peu probable. » C'était même carrément impossible, déjà on les verrait relativement souvent et ensuite, ils ne feraient pas de vieux os là dedans. C'est pas très profond quand même.

Je m'étais rendu sur la plage pour profiter du beau temps, et avais alors entrepris de m'approcher de Slavin jusqu'à m'asseoir près de lui. D'emblée, monsieur se permit une réflexion sur mon si sublime short de bain. Attention, ce dernier était sacré. « Joli short, tu l'as piqué à Santiago ? » Joli... ça sentait le foutage de gueule ça quand même. « Du tout, et le tien n'est pas mal non plus. » Blanc, plutôt banal mais au moins il lui allait bien. C'était le principal. Il venait d'où, déjà, le grand blagueur ? « Banlieue de Philadelphie, aux States. Mais j'vis à Paris depuis quinze ans. » Et puis soudain, à l'entente des propos du bonhomme, d'autres me revinrent à l'esprit. "Alors mon ambition a toujours été de quitter mon trou d'Amérique pour vivre librement." Tels avaient été les mots que m'avait adressés Slavin dans la salle de sport, au début de l'aventure. Pourquoi ne m'en étais-je pas souvenu ? Pourquoi revenaient-ils maintenant comme une illumination ? Je ne me l'expliquais pas. Du coup, il s'était très certainement rendu compte du fait qu'il avait déjà répondu à cette question, et donc soit il se disait sur l'instant que je ne prêtais jamais attention à ses réponses, soit il me prenait pour un con, simplement. « Hum, ah oui c'est vrai. » Ou les propos d'un type se sentant un peu idiot d'avoir posé une question dont il avait déjà la réponse. « Tu vis toujours en Allemagne toi non ? » J'esquissai un sourire, avant de ne rétorquer « J'ai quitté l'Allemagne il y a environ huit ans. Depuis je vis quelque part, en Angleterre... » C'était le principal à savoir, croyez-moi. Et sinon, y'avait des requins dans le coin, ou ?... « Quoi dans ce lac artificiel ? C'est peu probable. » Le voyant gêné et contracté, je ne pus retenir un rire franc visant avant tout à détendre un peu l'atmosphère. « C'est bon j'déconne. J'me doute bien que l'Irlande n'est pas le pays des requins comme elle n'est pas le pays du foot. » C'était plus fort que moi, il fallait toujours que je parle de foot aux mâles de ce château. Ma frustration de ne pas pouvoir y jouer ici se faisait grandement ressentir. Enfin si j'aurais pu, mais voilà le grand black n'était plus là. Donc je pouvais aller me brosser. « Dis-moi... je suppose qu'Adie t'en avais parlé de son secret, non ? » Pour moi c'était juste logique. Tous deux étaient très... proches, et donc une telle chose ne pouvait être dissimulée qu'à ceux dont on savait le moins de choses, à ceux qu'on connaissait le moins.

Bon déjà il n'est pas susceptible parce qu'il ne m'insulte pas ou j'sais pas quoi quand je le chambre légèrement sur short qui semble sorti tout droit du placard de son grand oncle. Il me complimente sur le mien. « Merci, enfin il est blanc quoi ! » Je le soupçonne d'être simplement poli, enfin c'est tout à son honneur c'est pas une critique hein. Il semblait s'en rappeler lorsque je lui ai indiqué d'où je venais. Bon là j'avais été légèrement plus précis sur l'origine de mon trou, même si la banlieue de Philadelphie englobait un sacré gros endroit si on estimait que j'habitait de cette même banlieue, mais on est pas à quelques centaines de kilomètres près dans un pays d'une telle taille. Il m'indiquait avoir quitté l'Allemagne depuis un bout de temps, moi qui pensait qu'il était là que pour l'émission finalement je me plantais carrément. Je hoche la tête. « Oh d'accord, t'aimais plus ou ça cache autre chose ? » Je me renseigne, peut être que ça peut m'en apprendre davantage sur son secret, ou sur lui. Il ne me parait pas inintéressant alors c'est toujours bon de savoir des choses sur des gens que tu sembles apprécier, après s'il ne veut pas répondre je ne lui en tiens pas rigueur. C'est pas grave. D'ailleurs, il le tarde pas à remarquer ma gêne. Il rit et je me joins à lui, oui c'est bien mieux, sa remarque ne manque pas de m'amuser d'ailleurs.« C'est pas le pays de grand chose faut dire. Heureusement qu'ils se défendent sur l'alcool. » Et là j'viens sûrement de me mettre des milliers d'Irlandais à dos. Tant pis. Je remarque sa référence sur le foot. « C'est con qu'ils ne nous laissent pas mater la télé, c'est l'Euro j'crois en ce moment. » J'suis pas bien sûr, mais il m'avait semblé voir pleins de publicités à ce propos avant de partir de Paris. Ça aurait pu nous occuper un peu. Bon par contre si y'a bien un truc auquel je ne m'attends pas du tout c'est sa question suivante. Est-ce que je connaissais le secret d'Adie, évidemment, c'est ma partenaire. « Oui forcément, pourquoi qu'est-ce qui te choque ? » J'imagine que c'est notre proximité, j'connais son secret pourtant ça ne m'a pas empêché de me rapprocher d'elle, et pas qu'un peu. Oui j'ai eu des relations sexuelles avec une femme enceinte en connaissance de cause. Et alors ? Elle reste une femme, elle le voulait autant que moi, j'ai eu deux gosses. C'est vrai que c'est bizarre néanmoins, c'est comme ça.

Qu'est ce qu'il avait mon short ? Il était sublime, coloré mais sublime. Remarquez, celui de Slavin n'était pas mal non plus dans le genre. Peut-être un peu simple mais bon. « Merci, enfin il est blanc quoi ! » Je fis une moue comme pour lui dire "heu merci pépère, je l'ai vu par moi-même". Ah cet américain... on m'avait dit que les photographes, c'était un peu comme les peintres. Ils étaient tous chtarbés. Bah écoutez, c'était peut-être vrai après tout. Si je vivais encore en Allemagne ? Ah non, mon pays, je l'avais quitté y'a belle lurette pour l'Angleterre. « Oh d'accord, t'aimais plus ou ça cache autre chose ? » Cette remarque me fit sourire. Hin hin, il pensait obtenir quelques infos concernant mon secret, c'est ça ? Bah il allait être déçu alors. Si j'avais quitté l'Allemagne, c'était pour une raison tout à fait particulière mais assez banale, quand on y pense. « Mon père a trouvé du boulot en Angleterre dans l'automobile. Il voulait de grandes études pour moi, et s'est dit qu'en Angleterre tout était possible. Je l'y ai donc suivi, en laissant ma mère derrière nous. » La voilà l'histoire. Avec le recul, je me disais que je n'aurais jamais du suivre ce fumier. J'aurais du rester en Allemagne, et percer dans le foot. Toutes ces années de perdues à entreprendre des études de droit alors que mon rêve était ailleurs. J'avais plaisanté sur l'éventualité de trouver des requins dans ce lac artificiel mais Slavin m'avait pris au sérieux. On avait pas le même humour. Et puis bon, des requins en Irlande... on risquait pas d'en trouver, au même titre que de bons joueurs de foot hein. « C'est pas le pays de grand chose faut dire. Heureusement qu'ils se défendent sur l'alcool. » Ah oui, exact. L'Irlande remontait un peu dans mon estime alors. Un peu seulement, hein. « C'est con qu'ils ne nous laissent pas mater la télé, c'est l'Euro j'crois en ce moment. » Merci mon dieu, enfin quelqu'un qui connaissait les actus. Bah ouais, ces enfoirés ne nous laissaient même pas la possibilité de regarder l'Euro. A-bu-sé. « Ouep ! Putain, j'suis dégouté. T'imagine, si l'Allemagne gagne son quatrième Euro, bah j'en saurai rien moi. Tssss. » Aucun contact avec l'extérieur, ni avec le net. Nada. Pour un adepte du foot comme moi, c'était juste une torture. J'avais, parallèlement à ça, complètement changé de sujet. Désormais il était question d'Adie, du secret de celle-ci et de leur relation à tous les deux. Il ne faisait aucun doute que Slavin connaissait le secret de cette dernière avant la révélation de ces derniers jours. Et je n'avais pas pensé une seconde au fait que tous deux étaient partenaires. Pas une seconde. « Oui forcément, pourquoi qu'est-ce qui te choque ? » Bah... c'était étrange quand même, de se taper une femme enceinte, non ? Bon, j'étais visiblement le seul que cela pouvait choquer alors. Mais ça, je me garderais bien de lui dire. « Rien du tout. Il en faut bien plus pour me choquer, tu sais. C'était une question comme une autre. Oublie. » Ouais je tenais pas forcément à polémiquer là-dessus avec lui. Déjà que je ne comprenais pas le fait qu'une femme en cloque se retrouve ici... Je préférais encore garder mes opinions pour moi. Pour une fois.

Je l'écoute m'annoncer les raisons qui l'ont poussés à quitter l'Allemagne, son père. D'accord très bien, moi qui croyait que les meilleures voitures étaient allemandes - la mienne l'est d'ailleurs - il était venu en Angleterre pour travailler dans l'automobile c'est bizarre. Mais soit. « Ils sont divorcés tes parents donc ? » Ouais il répond alors moi j’enchaîne normal. Mais bon. « Arrête moi si je t'emmerde avec mes questions. » Je lui souris, j'imagine bien qu'il le fera, mais bon, c'est toujours bon de préciser, c'est mieux. Enfin j'trouve, mais à la limite c'est pas non plus dramatique. J'enchaine sur l'Irlande, et ses atouts peu nombreux. Pour en venir finalement au foot. Et à l'Euro. Il semble plutôt ravi que j'sois au courant de l'actu. Oui quand même un minimum. Il faudrait vivre au fond d'une grotte pour ignorer cet évènement dont on en entend parler depuis un bout de temps. Moi je m'en fiche un peu, enfin non j'aime bien mais je n'ai pas favoris, j'devrais supporter la France sauf que, ça reste la France et qu'en compétitions, ils sont toujours à la ramasse. « Tu peux toujours demander aux présentateurs dimanche de te filer les résultats pendant la pub t'sais, faut bien qu'ils servent à quelque chose. » C'est mieux que rien, en plus j'crois bien qu'ils ont parlé de l'Euro dans leur rubrique la dernière fois, avec un peu de chances ils suivent. En tout cas, ils doivent bien savoir. Ce serait con qu'ils gagnent et qu'Andreas reste dans l'ignorance tout de même. La conversation tourne autour d'Adie, il me dit de laisser tomber pourtant. J'sais pas, j'ai beau ne pas être proche de l'Allemand, il ne m'a pas l'air d'un type à poser des questions juste comme ça. Alors je ris, c'est trop drôle. « J'suis sûr que c'est parce qu'on s'est envoyé en l'air ! Non mais peut être que j'ai de bonnes raisons qui sait. » Je me la joue mystérieux. Peut être ou peut être pas, qui sait. C'est vrai que c'était bizarre de toute façon.

Ainsi donc je vivais en Angleterre depuis huit ans, et l'Allemagne était derrière moi à présent... comme ma mère, d'ailleurs. De toute manière où je suivais mon père, ou je restais avec elle. Le choix, à l'époque, avait quand même été vite fait. « Ils sont divorcés tes parents donc ? » Ah mes darons... cette histoire de guedin. J'aimais pas trop en parler mais après tout, dans la mesure où je comptais couper définitivement les ponts avec mon père suite à mon aventure ici, je pouvais me lâcher. Quant à ma mère... hum. Je la voyais plus depuis un moment. « Ils ont jamais été mariés, en fait. Mais ils se sont séparés quand j'étais gosse. » La raison, j'allais la garder pour moi, d'accord ? Non parce qu'à force de trop en dire, j'allais me foutre dans la merde moi. « Arrête moi si je t'emmerde avec mes questions. » J'esquissai un sourire. Lui, m'emmerder avec ses questions ? Au contraire. Pour une fois qu'on se souciait de ma vie en Allemagne - de ma vie tout court, remarquez. « Du tout, t'inquiète. » lui répondis-je avant de ne lui adresser un clin d’œil. Parallèlement à ça, nous évoquions ce formidable pays qu'était l'Irlande. Un pays qui brillait plus pour son alcool que pour son foot, vous avouerez. Dire qu'en ce moment c'était l'Euro et que nous rations tout. Là j'avais juste envie de m'enfouir la tête dans le sable tant ça me frustrait de savoir que sans doute Klose et Gomez marquaient comme des fous sans que je puisse assister à ça. « Tu peux toujours demander aux présentateurs dimanche de te filer les résultats pendant la pub t'sais, faut bien qu'ils servent à quelque chose. » Mmm, ça c'était une idée. Surtout que c'était des beaux gosses les deux guignols de la team. L'un d'eux était russe et avait fait un pari avec moi, l'autre avait un regard révolver et des cheveux ébouriffés. Ils avaient le swag quoi. « Je crois que j'vais faire ça, ouais. J'suis sur que l'Allemagne est toujours en compétition. Je le sens, c'est une intuition que j'ai. En tant qu'amoureux du foot. » En même temps, c'était l'Allemagne j'ai envie de dire. Ou l'équipe que tout le monde s'attendait à voir en finale, constamment, et qui certainement irait encore cette année. Sinon, nous parlions aussi d'Adie et de son gosse. Je tenais pas forcément à insister là-dessus. Mes opinions étaient les miennes et ne regardaient que moi. « J'suis sûr que c'est parce qu'on s'est envoyé en l'air ! Non mais peut être que j'ai de bonnes raisons qui sait. » Ah monsieur se la jouait énigmatique... Le pire c'est que ça lui allait bien en plus - le mystère passait vachement bien sur sa tronche. « Si t'es le père du gosse, tu mérites que je te noie dans le lac illico mec. » Car d'après Adie, son mec l'avait larguée comme une merde et lui avait bien fait comprendre que son gosse, elle l'élèverait seule. Imaginez le truc de tordus : Slavin était le mec en question, il avait été contacté par la prod' et les retrouvailles - ainsi que la réconciliation - avaient eu lieu dans ce château. Ils avaient peut-être même poussé le vice jusqu'en les foutant partenaires. Heu oui, je m'égarais peut-être un peu, en effet. Mais ici, rien n'était impossible, et on pouvait trouver de tout. J'étais bien placé pour le savoir.

Il continue de me parler de ses parents, j'écoute avec attention parce que mine de rien, au delà du fait de trouver des indices, sa vie m'intéresse. Bah oui, j'vois pas pourquoi ce serait pas le cas. On vit tous ensemble, faut bien apprendre à se connaître. Peut être qu'on ne se verra plus jamais après ça, mais peu importe. Donc, parents pas mariés. « Et cette raison, elle concerne ton secret ou rien à voir ? » Je me paye le culot de demander, pourquoi pas après tout, juste pour savoir. Bon, d'ailleurs il me dit que je ne le dérange pas du tout. Tant mieux, j'suis content moi. On parle de l'Euro, du foot, sa passion si j'ai bien compris alors tout naturellement je lui conseille demander aux présentateurs. On a pas le droit d'avoir de contact à l'extérieur, mais je doute que ce genre d'information soit confidentielle non ? A moins qu'un candidat fasse parti d'une des équipes de football en compétition, mais bon j'en doute fortement. Faudrait être con pour venir s'enfermer ici quand on aurait la possibilité de participer à une compétition de haut niveau comme celle-ci. « C'est l'une des meilleures équipes du monde ce serait étonnant qu'elle se soit faite éliminer. » Surtout que c'est que L'Euro, pas la Coupe du Monde, y'a pas toutes les meilleures équipes, comme le Brésil ou l'Argentine. La conversation tourne ensuite sur la grossesse d'Adie et mon éventuel lien dans toute cette histoire. Il me dit qu'il devrait me noyer. Je ris. « Pourquoi ? J'suis là maintenant non ? Sérieusement, tu sais ce que c'est de t'occuper d'un enfant ? Surtout quand tu ne t'y attends pas ? C'est beaucoup de travail, ça prend du temps de l'énergie, ça peut faire flipper. Ça fait carrément flipper en faite. J'suis pas entrain de dire que c'est ce qu'il faut faire, se tirer, non c'est carrément lâche, mais le fait est qu'on est pas tous apte à assumer. » C'est une triste vérité, qui arrive bien plus souvent qu'on le pense. Bien sûr, j'fais pas parti de cette catégorie et j'ai un peu de mal à comprendre tout ça parce que j'ai deux enfants merveilleux, mais si le type est jeune, pas mature, et bien voilà. Y'a aussi des nanas qui partent, faut pas croire. « T'aurais fait quoi toi si ta copine t'avait dit que t'allais être papa ? » Allez me la fait pas, j'suis sûr que tu aurais flippé.

Je ne parlais jamais de mes parents avec le sourire aux lèvres, tout simplement parce que je considérais que tous deux étaient sortis de ma vie désormais. Enfin ma mère c'était fait depuis belle lurette. Quant à mon père, cela ne tarderait pas non plus. Vous savez, dans mon cas, il valait mieux éloigner les personnes qui ne pourraient m'apporter que des emmerdes. Enfin, des emmerdes supplémentaires si je puis dire. Donc non, tous deux n'avaient jamais été mariés, mais s'étaient bel et bien séparés lorsque j'étais gosse. « Et cette raison, elle concerne ton secret ou rien à voir ? » Il parlait du fait qu'ils n'aient jamais été mariés ou de leur séparation ? Bah, dans le doute, j'allais lui répondre comme s'il était question ici de la raison qui avait pu les pousser à se séparer. « Je ne dirais pas que ça n'a rien à voir avec mon secret. » Tout simplement parce que je n'était pas un menteur et qu'avec moi chaque parole, chaque révélation, chaque aveu était ponctué de sincérité. Parallèlement à ça, nous évoquions ma plus grande passion : le football. Enfin, mon équipe plus particulièrement, à savoir celle d'Allemagne. Je n'avais aucune nouvelle du parcours de la Mannschaft dans cet Euro, mais à vrai je ne m'en faisais pas beaucoup pour eux. « C'est l'une des meilleures équipes du monde ce serait étonnant qu'elle se soit faite éliminer. » Bah je pouvais toujours y croire, même si c'était vraiment frustrant de ne rien en savoir. Il m'avait proposé de demander des infos aux présentateurs durant le prime... tout compte fait j'allais peut-être éviter. Si j'apprenais que l'Allemagne s'était faite sortir à un moment ou à un autre, je serais capable d'arracher un à un les sièges du plateau. Ah non mais je ne rigolais pas avec le foot. « C'est aussi mon avis. » L'Allemagne se faire sortir en Euro, c'est un peu comme une Tweedy de nominée... ça arrive jamais ça. Oui, très belle comparaison, je sais. Bref. Nous axions bientôt le sujet de notre conversation sur Adie, son gosse, et l'éventuel rôle qu'aurait pu jouer Slavin dans tout ça. Pour peu qu'il soit le père du gamin... « Pourquoi ? J'suis là maintenant non ? Sérieusement, tu sais ce que c'est de t'occuper d'un enfant ? Surtout quand tu ne t'y attends pas ? C'est beaucoup de travail, ça prend du temps de l'énergie, ça peut faire flipper. Ça fait carrément flipper en faite. J'suis pas entrain de dire que c'est ce qu'il faut faire, se tirer, non c'est carrément lâche, mais le fait est qu'on est pas tous apte à assumer. » Pas que son discours tombait dans l'oreille d'un sourd, seulement je ne pouvais pas comprendre. J'avais jamais eu de gosse, ne prévoyait pas d'en avoir et était même fils unique. J'étais donc pas le mieux placé pour parler enfant, en somme. « T'aurais fait quoi toi si ta copine t'avait dit que t'allais être papa ? » Encore quelqu'un qui ne me voyait pas une seconde déjà père. Pourtant c'était peut-être le cas... sans que je sois au courant, bien sur. Hum. « Faudrait déjà que j'aie une copine officielle, une fille avec qui je puisse rester plus qu'une nuit... sinon je sais pas ce que j'aurais fait. Peut-être bien que j'aurais pas assumé, en fait. J'aurais pas eu peur, je pense juste que j'aurais pas voulu m'emmerder avec ça. » Ouais, allez savoir. Un gosse, c'était quand même de lourdes responsabilités et à mon âge je n'étais pas prêt à assumer tout ça. Mais puisqu'il était évident qu'aucune demoiselle n'allait me faire un enfant dans le dos prochainement, je ne pensais pas à tout ça pour le moment. Peut-être plus tard.