Quand on la voyait comme ça, aux portes du labyrinthe, seule et déterminée, l'on pouvait clairement se dire que Tweedy cherchait les ennuis. Car ça devait être la dixième fois depuis le début de l'aventure qu'elle entreprenait de pénétrer dans ce labyrinthe, et l'on était une fois de plus tentés de se dire qu'elle trouverait le moyen de s'y paumer. Il faut dire que son sens de l'orientation n'était pas performant, pour ne pas dire inexistant, et donc qu'il était effectivement probable qu'elle trouve le moyen de s'égarer une fois encore en ces lieux. Pour autant, elle avait bien prévu son coup. En effet, ne souhaitant pas tellement s'y perdre seule, elle avait monté un plan de génie. Dans son esprit, il était question de kidnapper un candidat pour avancer dans ce labyrinthe en sa compagnie. Parce qu'étrangement, elle avait tendance à penser que si elle ne s'y trouvait pas seule, mais que ça n'était parce qu'elle tombait sur quelqu'un une fois dedans mais bien parce qu'elle y entrait accompagnée - suivez, ça vaut le coup - elle aurait plus de chance de s'en sortir. Ne cherchez pas à comprendre la logique de Tweedy, elle était très particulière. Ainsi donc, la jeune femme attendit sagement que quelqu'un passe par là, non loin du labyrinthe. Et c'est alors qu'elle vit s'approcher Adie, la future maman du jeu. Un sourire naquit immédiatement sur ses lèvres. « Dis ma belle, tu ... tu m'accompagnerais dans le labyrinthe ? » demanda-t-elle alors gentiment. Bon, elle allait éviter de lui révéler les dessous de son plan machiavélique, histoire d'éviter de faire fuir Adie. Vous comprenez, elle n'avait pas tellement envie d'attendre que quelqu'un d'autre daigne passer par là, hm.

Il fait beau, le soleil brille, les petits oiseaux chantent, le moment parfait donc pour profiter du parc et de ce qu'il a à offrir. Surtout que dernièrement, Adie était plutôt restée cloîtrée à l'intérieur, à regarder la pluie et l'orage par la fenêtre. Encore, ça changeait, un peu d'orage et puis Adie adorait l'orage. La pluie chaude, le tonnerre, les éclairs, déjà toute petite, elle adorait regarder l'orage alors qu'en général, la réaction primaire est de se cacher sous la couette. Bizarre, c'est beau un orage. Enfin, quand il n'y a pas de dégâts. Mais là n'est pas la question parce qu'en ce début d'après-midi, il fait beau et c'est tout ce qu'il y a à savoir. Déambulant dans le parc, Adie décide finalement de prendre la direction du labyrinthe, un lieu qu'elle n'avait visité qu'une fois et qui ne représentait pas particulièrement un très bon souvenir. C'était là, la première semaine ou la seconde, qu'elle avait pris en grippe Evadne pour... rien. Surtout qu'Adie n'était plus comme ça, enfin si mais si cette scène avait du se passer maintenant, la brunette n'aurait absolument pas réagi de la même manière. Et puis, Evadne, malgré leurs différents et leurs antécédents, Adie avait appris à la connaître, à la comprendre et si au départ elle ne lui faisait pas confiance, elle avait vite baissé les armes. Mais à présent elle était partie et... ça faisait drôle de ne plus l'avoir dans les pattes. Perdue dans ses pensées, Adie ne fit pas attention à la présence de Tweedy devant le labyrinthe et c'est en arrivant plus près d'elle qu'elle lui sourit. La brune lui demande alors de l'accompagner et... pourquoi pas. A deux, elles arriveraient peut-être à retrouver la sortie plus facilement, non ? « Oui avec plaisir ! T'y as déjà été ? Dedans je veux dire. » Parce qu'Adie non, trop peur d'y rester coincée... « Nous faudrait un fil qu'on attacherait à l'entrée, on risquerait moins de se perdre... » Elle avait vu ça une fois dans un film, un ruban qu'une jeune femme déroulait ou fur et à mesure qu'elle avançait. Ingénieux tout de même...

Il fallait tout de même être d'une grande inconscience pour oser s'aventurer une fois de plus dans ce maudit labyrinthe, hein. Car on ne comptait plus les fois où Tweedy s'était déjà rendue dans celui-ci, mais surtout, perdue. Car en plus de n'avoir aucun sens de l'orientation, la jeune femme trouvait chaque fois le moyen d'anéantir ses chances de retrouver son chemin dans le labyrinthe, soit parce qu'elle ne regardait pas où elle allait, soit parce qu'elle s'y rendait seule et que, logiquement, ça ne pouvait pas aller. Mais en ce jour, peut être bien qu'elle aurait un peu plus de chances. En effet, maintenant qu'elle avait Adie face à elle, elle comptait bien l'inciter à l'accompagner à l'intérieur du labyrinthe. Et justement, alors qu'elle demanda à sa camarade de lui tenir compagnie dans ce calvaire, celle-ci accepta. Un grand sourire s'afficha alors sur les lèvres de la petite brune, tandis qu'elle lâcha un rire suite à la question d'Adie. « Oui, trop de fois en fait ... » répondit-elle alors, quelques peu amusée. Sans doute Adie comprendrait-elle par cette formule plus ou moins bien tournée que Tweedy était du genre à se paumer à chaque fois qu'elle s'y rendait, hm. Du moins, il valait mieux pour elle, histoire qu'elle sache à quoi s'en tenir. C'est alors qu'Adie lui fit part d'une drôle d'idée. Un fil attaché à l'entrée ? Euh oui, pourquoi pas ... Hum ... « C'est pas faux, seulement ... » Hm, seulement ? « ... j'ai déjà essayé avec des cailloux, avec un grand black et avec tout un matos ultra perfectionné, mais rien n'y a fait ... » Dit comme ça, l'on pouvait clairement penser que Tweedy n'était tout bonnement pas douée, ce qui était très probablement véridique. « Si tu veux mon avis, si l'on se perd, c'est que c'est notre destin ... fil ou pas. » Oh, mais quelle interprétation philosophique, hein. Avec une nana comme Tweedy, Adie n'était absolument pas dans la merde, c'est certain.

Vraisemblablement, ce n’était pas la première fois que Tweedy comptait s’aventurer à l’intérieur de ce labyrinthe alors qu’Adie, elle, n’avait jamais osé. Il faut dire qu’en plus de ne pas être franchement téméraire, la jeune femme avait eu une mauvaise expérience de jeunesse avec un labyrinthe de ce genre. Croyez-moi, rester coincée dans ce genre de temple de verdure alors que la nuit commence à tomber, quand on est enfant, ça marque. Du coup, elle n’était pas forcément très chaude pour y rentrer seule mais avec Tweedy, qui avait déjà fait l’expérience en plus, pourquoi pas. Pourtant elle n’avait pas forcément l’air plus rassurée que la moyenne mais de ce cas, pourquoi y retourner alors ? Bref. Elle ne semblait également pas très réceptive à l’idée du fil, pourtant ce truc était vieux comme Hérode, les mythes s’en servant d’ailleurs avec la belle Ariane. Tweedy lui énonça alors la liste de tout ce qu’elle avait pu entreprendre pour ne pas se perdre et le moins qu’on puisse dire c’est que la liste était longue… « Mince, je comptais de proposer l’idée des cailloux sinon mais si tu as déjà tenté… Le grand black c’était Ezequiel c’est ça ? » Adie ne l’avait jamais vraiment connu et elle ne s’en portait pas plus mal vu sa réputation mais c’était ingénieux, il était grand, peut-être même assez pour voir au-dessus des buissons. « Mais tu sais, tu me fais peur, si tu te perds malgré tout ça, je vais peut-être te laisser y rentrer seule ! » dit Adie en riant, assez peu rassurée. « De toute façon, la production ne nous laisserait pas crever de froid là-dedans donc bon… » C’est vrai, ça ferait légèrement chuter les audiences, non ?

Maintenant que l'on savait que Tweedy trouvait le moyen de se perdre à chacune de ses excursions dans le labyrinthe, l'on était en droit de penser que cette jeune femme n'était tout bonnement pas douée. La faute peut être à son sens de l'orientation pour le moins limité, ou bien à sa manie d'avoir les yeux plus gros que le ventre et ainsi de vouloir toujours tout tenter, tout faire, même les choses qui ne lui étaient, comme ici, pas tellement destinées. A croire qu'elle aimait tellement le danger que l'idée de rester coincée plusieurs heures - voire plusieurs jours, qui sait - dans un labyrinthe l'effrayait à peine. Cette fille avait de toute manière un grain, et pas des plus petits. C'est alors qu'Adie lui soumit une idée intéressante mais qu'elle fut dans l'obligation de démonter légèrement, dans la mesure où elle avait elle même déjà tout tenter pour sortir de ce dédale foireux. Parce que son idée de fil était prometteuse, sauf qu'ayant déjà essayé avec des cailloux, avec un grand black et également avec du matos loin d'être merdique, Tweedy ne pouvait trop espérer que cette solution-ci débouche sur une réussite. Adie se demanda alors si le grand black auquel elle faisait référence était bien Ezéquiel, ce qui fit sourire Tweedy. « Oui, c'était bien lui » répondit alors Tweedy, dans un sourire plus prononcé. Oh, vous savez, elle comprenait que la plupart des gens n'aient jamais porté dans leur cœur ce jeune homme réputé pour être dangereux, ça n'était juste pas son cas. Non, Tweedy s'était rapidement prise d'affection pour ce grande gaillard qui, elle le déplorait chaque jour, ne faisait plus partie de l'aventure. A ses yeux, c'était franchement dommage, mais bon ... Ah, visiblement, Adie n'était plus trop certaine de vouloir entrer dans ce labyrinthe avec Tweedy. Et pour cause, il y avait bien plus sûr. « Oh non, tu n'oserais pas. Ça s'apparenterait, en quelques sortes, à de la non assistance à personne en danger. » Ben voyons, ça l'arrangeait bien ça. « Que tu crois. Ça pourrait mettre du piquant dans le jeu. Genre ils demanderaient aux candidats de partir à la recherche de nos cadavres, offriraient une récompense au(x) plus rapide(s) ... Ensuite, ils organiseraient une soirée spéciale durant laquelle les candidats s'adonneraient à du cannibalisme, le tout sous les yeux d'un public absolument charmé par ce scénario digne des plus grands films d'horreur ... » Oui, ou alors, Tweedy pouvait juste arrêter de délirer. Enfin, c'est juste une idée.

Y'a pas à dire, Tweedy elle est vraiment gentille et tout, souriante, avenante, vraiment agréable. Un peu tarée la première fois qu'elle vous parle de ses engagements parce que bon, c'est pas banal mais on s'y habitue vite, vraiment. Sauf que... elle peut aussi être vraiment flippante, mais vraiment beaucoup surtout quand elle part dans une description plus que précise des possibilités s'offrant dans le jeu dans le cas où elles se perdraient dans la labyrinthe. C'est vrai que c'est charmant les cadavres, les cannibales, toutes ces petites choses sympathiques mais Adie, elle le sent moyen ce plan et bizarrement, elle a encore moins envie de rentrer dans ce labyrinthe avec Tweedy. Là, tout de suite, la brune doit en plus tirer une tête de trois kilomètres de long parce qu'elle ne s'attendait pas du tout à ça. Ça doit être drôle à voir, ouais. Adie déglutit et cherche un truc à dire, à faire autre que s'enfuir en courant. Qui pouvait croire que Tweedy était amatrice de films d'horreur ? Pas Adie en tout cas. « Si ça te dérange pas trop, je vais continuer à m'auto-persuader que si jamais on se perd dans ce labyrinthe, la production choisirait le scénario 'sauvetage' à 'cannibale'. » Et puis vous vous imaginez vous, regarder un tel truc à la télé ? Des candidats se bouffant entre eux ? Glauque... « Bon, si tu veux on y va mais dépêche toi parce que je pourrais changer d'avis rapidement ! Tu sais que tu racontes des trucs qui foutent les boules ? » Adie préférait encore la chasse à la baleine, conversation de leur rencontre à la piscine. Se baissant, Adie ramasse une poignée de cailloux et les mets dans la poche de son gilet. « Je sais que ça a pas marché pour toi mais je préfère tenter ! » Ouais parce que se faire bouffer par les autres candidats dans deux jours, ça lui dit moyen. « On y va ? » dit Adie, commençant à rentrer dans le labyrinthe et suivant le chemin devant elle. Pour le moment, il n'y en a qu'un seul, c'est facile.

Franchement, nombreuses devaient être les personnes à envier Adie à cet instant précis. Non pas parce qu'elle était belle comme un cœur ou parce qu'elle portait la vie en elle, mais bien parce qu'elle était sur le point de pénétrer dans le labyrinthe en compagnie de ... roulements de tambour s'il vous plait ... Tweedy. Ah vraiment, y'a pas à dire, c'était bien la compagnie idéale dans ce genre d'endroits. Son sens de l'orientation désastreux avait failli causer sa perte à de nombreuses reprises, elle avait tendance à paniquer pour un rien et très fréquemment, et en plus, la petite brune partait du principe qu'elle finirait par pourrir dans ce maudit labyrinthe. Ouais ouais, c'était définitivement la compagnie rêvée pour ce genre d'escapades à hauts risques, hm. Autant dire qu'Adie était une sale petite veinarde, enviée de tous. Mais voilà que Tweedy risqua d'effrayer sa camarade en envisageant un scénario horrifique possiblement mis en place par la Production. Le genre de trucs terrifiants où deux candidates - elles deux, en fait - crèvent au fond du labyrinthe, avant d'être récupérées par leurs camarades et dévorées par ces derniers, un peu cannibales sur les bords. Oui bon, Tweedy avait beaucoup d'imagination, mais n'empêche, c'était tout à fait probable. Adie semblait alors vouloir se persuader que rien de tout cela n'arriverait, ce qui ne manqua pas d'amuser Tweedy. En fait, elle lui avait très probablement fichu la trouille avec ses histoires à dormir debout. Mais étrangement, toute cette histoire n'avait pas poussé Adie à changer d'avis, du moins, pas encore. « Ne te plains pas. J'aurais pu te parler d'un scénario où la Production lancerait des zombies à nos trousses, un peu à la manière de Dead Set ... Beaucoup du sang, encore du cannibalisme ... » Mais bon sang, il était grand temps qu'elle arrête avec ça, sinon elle allait la faire fuir. Adie ramassa finalement quelques cailloux pour les mettre dans sa poche, ce qui fit doucement rire sa camarade. « C'est parce que je suis un "boulet" ... toi, tu t'en sortiras mieux. » Pas la moindre référence à un certain prime, ni à un certain award. Non, non. « C'est parti. » Les deux jeunes femmes entrèrent alors dans le labyrinthe, se contentant dans un premier temps de marcher tout droit. Mais très vite, un choix draconien leur apparut. « Bon, ça sent déjà le roussi. Gauche ... Droite ... Je ne sais jamais dans quelle direction il est préférable d'aller pour mourir le plus tard possible. » Et c'est reparti. Adie, si tu nous entends, fuis.

Autant se motiver rapidement et y aller sans vraiment penser, dans ce labyrinthe. Car si Adie restait quelques minutes de plus à ressasser les images que venait de lui mettre Tweedy en tête, elle n'aurait plus qu'une envie : prendre ses jambes à son cou. Alors, avec beaucoup de courage, Adie essaie d'oublier et propose à Tweedy d'y aller, de toute façon, ça ne sert à rien de rester devant le labyrinthe à en parler, autant y rentrer et faire face à son destin. Ce qui n'empêche pourtant pas Tweedy d'en rajouter une couche avec une histoire de Dead Set, de zombies, de cannibalisme. Elle regarde vraiment des films bizarres Tweedy quand même, tu m'étonnes qu'elle soit végétalienne... « Tu sais... tu me fais un peu peur. Je comprends mieux pourquoi tu ne manges pas de viande maintenant. A moins que ce soit une couverture... » Imaginez, elle fait croire qu'elle aime pas la viande, qu'elle est toute gentille et en fait, elle vous croque la cuisse pendant votre sommeil. C'est peut-être une très mauvaise idée en fait d'aller dans le labyrinthe avec elle, seule. Hum. Donc autant prendre toutes ses chances de côté en tentant à nouveau le coup du Petit Poucet. Il a bien réussi lui... Tweedy rit, se traite de boulet ce qui fait rire Adie à son tour. « Mais non... » Et elles s'engouffrent dans le labyrinthe. Bon, là, pas besoin de petits cailloux, c'est tout droit mais rapidement, les deux brunes tombent sur une intersection. « Logiquement, si on prend toujours la même direction, en faisait le sens inverse au retour, on devrait s'y retrouver. » Oui enfin, logiquement hein, parce qu'Adie a beau essayer de monter une image en 3D dans sa tête, le résultat est très, très moyen. « Droite ? » dit-elle alors commençant à lâcher un cailloux blanc sur l'herbe verte. Mon dieu que ça va être compliqué cette histoire...