Finnick

Les jours s'écoulaient, les uns après les autres, et chaque minute me rapprochait un peu plus de l'issue finale - la fin de l'aventure. Bref, j'avais certaines choses à mettre au clair avec quelques uns de mes camarades, et souhaitais faire ça au plus vite. Cela signifiait indéniablement que cette ultime semaine serait placée sous le signe des prises de tête, mais quelque part je l'avais aussi un peu voulu. Bref, l'une des personnes avec qui il me fallait mettre les points sur les i n'était autre que Finnick. Et justement j'eus la joie de trouver monsieur dans le salon, cet après-midi. « Betrüger! » m'exclamais-je, tout en le pointant du doigt avec énergie. J'avais une raison tout à fait valable d'insinuer que Finnick n'était qu'un fourbe, sachez-le. Je m'approchai ensuite un peu plus de lui, avec toujours ce même regard méprisant - celui que je ne quittais plus depuis mon entrée dans cette pièce. « Ah elle est belle, notre amitié. Dès que j'ai le dos tourné, t'en profite pour me planter un couteau dans le dos. Superbe mentalité, bravo. J'applaudis des deux mains tiens. » Non sans déconner, j'entrepris réellement de l'applaudir tout en arborant, vous savez, cette moue un peu dégueu commune à tous en cas de déception. Puis je poursuivis car non, je n'avais pas fini. « J'avais confiance en toi. J'étais passé au delà de pas mal de choses me posant quelque peu problème chez toi, mais là... là... c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase Finnick. » J'effectuai maintenant de vastes gestes avec mes bras, comme pour donner vie à mes paroles. « Bref, tu l'auras compris... Tweedy m'a tout dit. Oh je n'ai pas eu besoin de la cuisiner, ayant été bien loin de me douter d'une telle chose venant de toi... Non non la p'tite a tout lâché comme une grande. Quel paradoxe. » Bon il avait saisi, là, que je me sentais trahi par un pote ? Car au cas où ça lui aurait échappé, il était bel et bien question de ce pari tout à fait stupide qu'il avait fait avec Irène, sans m'en avertir bien entendu. Tweedy l'avait bien pris elle, mais moi... rah, ça ne passait pas. « Alors oui, ouiiiiii j'en fais trop, d'accord, je l'admets. Mais merde Finnick, ça se fait pas des choses pareilles. Tu savais que je tenais à elle. T'as pris un risque et je trouve pas ça très réglo. T'as pensé aux conséquences au moins ? Et si elle était partie ? Car ça aurait très bien pu arriver. Tu m'aurais dit quoi à moi ? Je t'écoute, explique-toi. » Allez mon grand, fallait me donner une justification maintenant. J'attendais pas d'excuses là. En fait je sais même pas ce que j'attendais de lui sur l'instant. J'arrivais juste pas à comprendre pourquoi il avait agit de la sorte. Mais peut-être pourrait-il éclairer ma lanterne... D'accord, j'arrivais un peu après la tempête. Mais parfois, mieux vaut tard que jamais. Et malgré tout, je ne voulais pas qu'on s'embrouille lui et moi. J'aurais pu laisser courir, limite, mais j'en avais été incapable. Si je cherchais tant à savoir ce qui l'avait motivé à passer ce pari idiot, c'est qu'au fond je devais tenir à notre "amitié", si s'en était vraiment une.

«Betrüger! » Je déteste l’allemand, pas le type en face de moi hein, mais la langue. C’est moche, c’est trop autoritaire, ça ne coule pas, au contraire c’est haché, on ne fait aucune liaison en allemand. Je soupire, j’ai rien compris, j’étais trop nul en allemand c’est pour ça que j’ai changé de langue lors de ma première année de fac. Ouais, le français c’est beaucoup mieux, difficile aussi mais bien plus classe, hein. Je lève les yeux sur le doigt accusateur que pointe Andreas. « Ah tes souhaits ? » Je tente, en fronçant légèrement les sourcils. « Ah elle est belle, notre amitié. Dès que j'ai le dos tourné, t'en profite pour me planter un couteau dans le dos. Superbe mentalité, bravo. J'applaudis des deux mains tiens. » Et le pire c’est qu’il s’exécute. Je fronce un peu plus les sourcils, j’ai du mal à comprendre de quoi il me parle en fait. Mais monsieur n’a pas finis, oh non, manifestement ce qu’il me reproche est assez gros alors il n’a certainement pas finis, hein. « J'avais confiance en toi. J'étais passé au delà de pas mal de choses me posant quelque peu problème chez toi, mais là... là... c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase Finnick. » Oui et donc, c’est quoi la goutte ? Je pose mon bouquin sur la table m’installe en tailleur sur le canapé, j’attends la suite. « Bref, tu l'auras compris... Tweedy m'a tout dit. Oh je n'ai pas eu besoin de la cuisiner, ayant été bien loin de me douter d'une telle chose venant de toi... Non non la p'tite a tout lâché comme une grande. Quel paradoxe. » Oh le pari ! Putain je l’avais complètement oublié celui-là, en plus Irène était restée, elle était même sauvée avant moi, la semaine dernière, du coup je vois pas tellement pourquoi il gueulait, hein. « Tu te fous de moi, t’imagines vraiment que je l’aurais laissée partir ! » A vrai dire, si il n’y avait pas eu Andreas, je l’aurais même escortée jusqu'à la sortie, hein, la Irène. « Alors oui, ouiiiiii j'en fais trop, d'accord, je l'admets. Mais merde Finnick, ça se fait pas des choses pareilles. Tu savais que je tenais à elle. T'as pris un risque et je trouve pas ça très réglo. T'as pensé aux conséquences au moins ? Et si elle était partie ? Car ça aurait très bien pu arriver. Tu m'aurais dit quoi à moi ? Je t'écoute, explique-toi. » Je soupire, j’ai merdé, c’est clair et même bien, hein. Mon coté impulsif me perdra. Sérieusement. « Je suis désolé. » Non mais, vraiment en plus. J’avais pas le droit de jouer avec ça, alors qu’ils s’étaient tout juste trouvés, les deux tourtereaux. « Elle ne serait pas partie, je lui aurais dit de rester. Chose qu’elle n’aurait probablement pas fait en retour, d’ailleurs. » Moi ou l’art de m’enfoncer tout seul, non mais cette femme m’énerve c’est tout, je vais pas lui dire que je l’adore juste pour lui faire plaisir, hein. C’est clair qu’elle a des qualités et du mérite, mais elle s’est toujours foutu de ma gueule sans raison apparentes, j’avais le droit de lui fiche la trouille. « Et non, j’y ai pas pensé, j’ai merdé... J'ai pas d'explications à te fournir, elle m'a cherché et elle m'a trouvé. Mais crois moi que j’étais bien soulagé de la voir restée…» Pas pour elle, hein, pour lui ! « Si il n’y avait qu’elle, par contre… » Non mais c’est pour bien lui faire comprendre que je m’en veux par rapport à lui, parce que c’est mon pote, parce que si je devais revoir qu’un mec en sortant de ce jeu, ce serait lui. D’ailleurs ce serait bien que cette histoire se termine parce que j’avais une ou deux questions sur son secret – qui m’avait un tout petit peu donné envie de rire d’ailleurs, tellement j’avais imaginé le film Alien durant toute son explication -.

« Ah tes souhaits ? » Bon, de toute évidence Finnick n'avait pas du tout saisi ce que je venais de lui dire. Et pourtant, je venais de l'insulter là. Oui bon c'était gentillet malgré tout, car insinuer que quelqu'un était un "fourbe" n'avait rien de bien méchant en soi. Et malgré le doigt qui le pointait, il ne sembla pas un instant comprendre de quoi il était question. Peut-être tout simplement ne s'attendit-il pas à ce que je lui reproche quoi que ce soit cet après-midi... Peut-être aussi n'avait-il, tout bonnement, rien à se reprocher. Ouais, ça aussi c'était possible en fait. Oh mais c'était encore mieux s'il ne s'y attendait pas, sachez-le. Et l'effet au final était le même. Car je ne manquais pas de clairement lui faire comprendre ma vision des choses, sur l'instant, et le fait que je me sentais littéralement trahi par un ami. Quelques heures plus tôt, la petite Tweedy m'avait confié avoir pris connaissance d'un pari idiot fait par Finnick et Irène. En gros si Irène avait été éliminée lors du prime auquel je n'avais pu assister pour cause de crève ambulante, elle aurait été contrainte de quitter le château. Donc là, logiquement, tout le monde était censé se ranger de mon côté. C'était franchement con non ?! C'était digne de la cour de récréation du collège, et encore, surtout. Bref. Je le lui en voulais d'avoir mis la présence d'Irène dans le château en jeu comme cela, sans même m'en avertir. Je ne pouvais maintenant m'empêcher de m'imaginer les pires scénarios. Si elle était partie... m'aurait-elle quitté ? Sans doute, car Irène était du genre à tenir parole. Et le Finnick, qu'avait-il à répondre à ça, hm ? « Tu te fous de moi, t’imagines vraiment que je l’aurais laissée partir ! » Et comment aurais-je pu m'assurer qu'il ne l'aurait pas conviée à partir comme une voleuse ? Après tout ce pari, c'était son idée non ? Bah voilà. « Si t'es assez con pour avoir eu l'idée de ce pari, t'es assez con à mon sens pour ne pas bouger le petit doigt et assister à son départ, devant mes yeux ébahis et remplis d'incompréhension. » Il pouvait toujours me faire croire qu'il n'aurait jamais laissé faire une telle chose, je n'étais plus sûr de rien avec lui. Il s'était joué de moi, comme pratiquement tout le monde ici. Je devais avoir une tête de type à qui on aimait faire des crasses. Car vraiment, depuis quelques temps, j'accumulais trahison sur trahison, emmerde sur emmerde. Mais il en fallait bien plus pour me faire flancher, maintenant que je n'étais plus officiellement en jeu. Au pire, son amitié, je pouvais me la foutre au cul. « Je suis désolé. » Sans blague. J'allais avoir droit à son mea culpa, vraiment ? C'était un peu tard tout de même pour les excuses. « Elle ne serait pas partie, je lui aurais dit de rester. Chose qu’elle n’aurait probablement pas fait en retour, d’ailleurs. » Je trouvais Finnick un peu trop sûr de lui. Elle ne serait pas partie ? Mais dans un tel jeu on ne peut rien prévoir, on ne peut pas savoir ce qu'il va advenir. Bien sur que si elle aurait pu partir, au même titre que lui et moi. Nous étions tous les trois sur la sellette - on a eu de la veine d'être tous les trois sauvés. Je levai un instant les yeux au ciel, complètement exaspéré par la situation. « Et non, j’y ai pas pensé, j’ai merdé... J'ai pas d'explications à te fournir, elle m'a cherché et elle m'a trouvé. Mais crois moi que j’étais bien soulagé de la voir restée…» Oui bah certainement pas pour le plaisir d'avoir Irène avec lui dans ce château. Car j'avais compris, hein, qu'il la supportait très difficilement. Faudra m'expliquer un jour ce qu'il lui reprochait, d'ailleurs. « Si il n’y avait qu’elle, par contre… » Finnick était spécial. Ce mec semblait prendre mon parti, coûte que coûte. Pourtant je n'avais pas été tendre avec lui. Bon je m'étais excusé, c'est vrai. De toute évidence il pardonnait vite. Mais ça n'était pas mon cas. Ouh ça non. « Contrairement à la majorité des candidats, tu sembles avoir un problème avec Irène, et non avec moi. Pourtant tout le monde semble unanime pour dire que l'élément perturbateur de notre couple, c'est moi, pour tout ce que je lui ai fait subir, et non l'inverse. » Lui il m'affectionnait, visiblement. Même il semblait y avoir un soucis avec Irène. Je ne me l'expliquais pas. À moins qu'il n'y ait une bonne raison à cela, raison qu'il pourrait maintenant me donner à défaut de m'avoir donné la justification que j'attendais. « En tout cas j'apprécie votre honnêteté, à tous les deux. L'apprendre par le plus grand des hasards par le biais de Tweedy que cette histoire concerne aussi d'ailleurs... ah c'est du propre. » Ironie quand tu nous tiens. J'en voulais aussi à Irène de ne m'avoir rien dit. Ces deux-là avaient tout manigancé derrière notre dos, à Tweedy et à moi. Je ne sais pas ce qu'il me retenait de tirer un trait sur notre amitié et quitter cette salle sans ajouter un mot. Mais au fond je pense que j'avais envie de lui donner une dernière chance. Qu'il s'en saisisse. C'était à prendre, ou à laisser.

Franchement voir Andreas en colère contre moi n’est pas franchement des plus plaisants, j’ai l’impression d’être un sale gosse pris en faute. Enfin c’est exactement ce que je suis dans l’instant présent, hein. Mais je n’avais pas pensé à lui, pas une seule seconde, lorsque j’avais proposé le pari à Irène. J’avais pensé à Tweedy, je m’étais dis qu’elle comprendrait ma volonté de partir car oui si j’étais éliminé, j’étais décidé à partir la semaine dernière. Sauf que cette fois-ci je devais rester pour voir mon frère remporter la victoire. Je sais que j’étais le seul à y croire, mais j’y croyais de toutes mes forces, même si j’apprécie Nora, Loxias et Malo, je préfère voir Jamie triompher. Bref. Là n’est pas la question, pas du tout même. « Si t'es assez con pour avoir eu l'idée de ce pari, t'es assez con à mon sens pour ne pas bouger le petit doigt et assister à son départ, devant mes yeux ébahis et remplis d'incompréhension. » Je soupire. « Ouais ok. » J’en ai marre ok, un vrai gros ras-le-bol depuis le début de la semaine, depuis dimanche soir, vers plus ou moins 2h30 du mat’. Capiche ou pas ? « Contrairement à la majorité des candidats, tu sembles avoir un problème avec Irène, et non avec moi. Pourtant tout le monde semble unanime pour dire que l'élément perturbateur de notre couple, c'est moi, pour tout ce que je lui ai fait subir, et non l'inverse. » Je hausse un sourcil, je ne comprends pas tellement ce qu’il veut me dire par là. Il veut que je supporte à fond Irène et que je le laisse tomber lui ? Ca va pas être possible, Andreas c’est mon pote quoi qu’il en pense, et j’aimerais vraiment qu’on garde cette amitié parce qu’au fond on est plutôt pareil lui et moi. Sauf que j’ai pas donné naissance à Jamie. Cette pensée me fait légèrement sourire, amusé, je passe mes doigts sur mes lèvres pour cacher ce sourire avant de hausser les épaules, je reprends contenance, j’suis en train de me faire engueuler là merde ! « C’est clair que j’ai trouvé ça dégueulasse que tu la juges comme ça, ton intolérance m’a vraiment surpris. Mais je pense qu’au fond t’es un type bien, la preuve t’es plus que correct avec elle maintenant. » Je dis en laissant retomber ma main sur mes genoux. « Et Irène… C’est pas faute d’avoir essayé d’être sympa avec elle mais elle me casse les couilles, vraiment. » Je sais que ça doit pas être facile à entendre, alors pourquoi ne pas lui raconter depuis le début, hein ? « La première fois qu’on s’est parlé elle en a trop dit, je pense, elle s’est tout de suite refermée comme une huître et quand j’ai essayé d’apprendre à la connaître ça l’a encore plus braquée. » Non Irène c’est pas moi qui l’aime pas, c’est elle qui ne me supporte pas, à la base, alors évidemment de fil en aiguille j’en suis venu à ne pas la supporter non plus. Normal non ? Donc oui je suis également content qu’elle ne soit pas en finale et si il veut me l’entendre dire, je peux le dire, hein. « En tout cas j'apprécie votre honnêteté, à tous les deux. L'apprendre par le plus grand des hasards par le biais de Tweedy que cette histoire concerne aussi d'ailleurs... ah c'est du propre. » Je prends l’air outrée « Bah elle devait te le dire ! » Supeeeer excuse. Moi je l’ai dit à Tweedy, hein. Voilà. « Tu vas encore m’en vouloir longtemps ? Pace que ça me fait un peu chier, tu vois, surtout qu’au final on tous là. »

Il ne l'aurait jamais laissée partir... Et mon cul, c'est du cochon ?! Il pensait que j'allais le croire, avoir de nouveau confiance en lui après ce qu'il avait comploté derrière mon dos avec Irène ? Non, je regrette, je ne pouvais pas avoir foi en ses paroles. Plus maintenant. De toute façon à partir du moment où il s'était montré assez con pour faire ce pari, il était susceptible de se montrer tout aussi con et de laisser partir Irène sans réagir, sans même s'en vouloir. Tel était mon point de vue sur l'instant. « Ouais ok. » Ah, il n'est jamais bien agréable de constater qu'on est qu'un con. Car con il l'était, ou en tout cas l'avait véritablement été ces derniers temps. Remettre en cause la présence d'Irène dans le château par soucis... de quoi d'abord ? D'orgueil ? Il voulait se prouver quoi le Finnick, qu'il pouvait la coiffer au poteau ? Bah oui, il nous avait niqués tous les deux sur les pourcentages. Donc il avait eu ce qu'il voulait. Mais je ne comprenais pas pourquoi il avait joué sans même penser une seconde à moi, à mes sentiments pour elle. Autre chose que je ne parvenais pas à comprendre, le fait qu'il se soit rangé de mon côté, contrairement à tous les autres, même après l'épisode de ma petite guéguerre avec Irène. Bon on allait pas se mentir, j'avais été un vrai chien avec elle et heureusement tout ceci était maintenant derrière nous. « C’est clair que j’ai trouvé ça dégueulasse que tu la juges comme ça, ton intolérance m’a vraiment surpris. Mais je pense qu’au fond t’es un type bien, la preuve t’es plus que correct avec elle maintenant. » Un type bien, ouais peut-être. Fut un moment, j'en ai quand même grandement douté. Mais j'essayais de me conforter dans l'idée que peut-être, effectivement, je n'étais pas qu'un connard égocentrique et ne pensant qu'à sa gueule. « Et Irène… C’est pas faute d’avoir essayé d’être sympa avec elle mais elle me casse les couilles, vraiment. » Ah carrément. Je fronçai légèrement les sourcils, intrigué, tandis qu'il se mit à poursuivre. « La première fois qu’on s’est parlé elle en a trop dit, je pense, elle s’est tout de suite refermée comme une huître et quand j’ai essayé d’apprendre à la connaître ça l’a encore plus braquée. » Il devait s'y prendre comme un manche. Quoi ? Je ne voyais pas d'autre explication sur le moment. Et puis je ne risquais pas de le défendre, hein, il m'avait trahi tout de même. Bon c'était donc pas la grande entente avec Irène, je venais de piger. « Mouais, ça t'aurait quand même soulagé si elle s'était barrée. Bah oui, puisqu'elle te "casse les couilles" comme tu le dis si bien. T'aurais peut-être tenté de la retenir, mais sans plus. » Ouais ouais, je m'imaginais tout le scénario dans ma tête, sans même penser une seule seconde que ça aurait pu se passer totalement autrement et que peut-être Finnick aurait véritablement annulé ce pari de merde le moment venu, en cas d'élimination d'Irène. Non, je ne lui laissais pas le bénéfice du doute. Mais quand même, l'apprendre de la bouche de Tweedy au lieu de la leur... ça non plus, ça ne passait pas. « Bah elle devait te le dire ! » Ah non, c'était clairement pas le moment de se foutre de ma gueule là. « Oh ! C'est pas seulement ta copine en fait, c'est carrément ta messagère ! Et tu la payes en chocolats ? » Quel humour, je sais, j'étais tordant. Mais voilà, j'avais vraiment l'impression qu'il avait envoyée Tweedy pour me le dire à sa place. « Dans le genre lâche... » rétorquais-je, en levant les yeux au ciel. « Tu vas encore m’en vouloir longtemps ? Pace que ça me fait un peu chier, tu vois, surtout qu’au final on tous là. » Oh, alors ça le faisait chier comme situation ? Il ne voulait pas qu'on se brouille, lui et moi ? Dans ce cas il aurait peut-être dû y penser avant, le bonhomme. « Donc je dois passer outre comme si de rien n'était. Le truc c'est que moi, contrairement à toi, je n'aurais jamais fait un pari aussi stupide avec Tweedy. Je sais à quel point tu tiens à elle. Et à quel point elle tient à toi. Elle n'aurait d'ailleurs jamais accepté une telle chose... » Et là, comme une triste constatation... « C'est à se demander pourquoi Irène l'a accepté, ce pari. » Par fierté, espérons-le. Je préférais me dire qu'elle était en effet trop fière pour le refuser. Oui oui, c'était plus rassurant de penser ça.

« Mouais, ça t'aurait quand même soulagé si elle s'était barrée. Bah oui, puisqu'elle te "casse les couilles" comme tu le dis si bien. T'aurais peut-être tenté de la retenir, mais sans plus. » Je soupire, putain qu’est-ce qu’il me prend la tête ! « Andreas, tu crois vraiment que j’aurais à ce point un égo surdimensionné pour risquer de m’embrouiller avec toi aussi fort ! » Non mais genre, vraiment quoi ? Il a pas déjà capté que quand on était en froid à cause de Tweedy et de mon secret ça m’avait bien fait chier ? Je me lève et passe mes deux mains dans mes cheveux. « Ca me fait chier, j’ai fais le con, mais je l’aurais retenue comme tu l’aurais fais pour Tweedy dans le cas inverse. » Je sais qu’il l’aurait fait, il ne peut pas le nier. « Oh ! C'est pas seulement ta copine en fait, c'est carrément ta messagère ! Et tu la payes en chocolats ? » J’arque un sourcil sous l’incompréhension. Irène, ma copine ? Et messagère mais… Oh ! « Dans le genre lâche... » Il est vraiment con lui, non je veux dire ok je le suis aussi mais il est con genre teubé quoi. Je vois tellement pas où est la logique que Tweedy aurait du le lui dire que je pige pas comment il a cru une seule seconde que je parlais de ça. Justement, Tweedy aurait limite du se taire mais, bien sur, je ne lui en veut pas, rien dans tout ça n’est de sa faute après tout, hein. « Je parle d’Irène ! Tu sais, grande, blonde, plutôt pas mal. » Dis-je en positionnant ma main à plat dans l’air comme si je désignais la taille d’Irène. Finalement je lui demande si il compte encore me faire la gueule longtemps ou si on peut passer outre cet incident mineur, puisque personne n’est partit. « Donc je dois passer outre comme si de rien n'était. Le truc c'est que moi, contrairement à toi, je n'aurais jamais fait un pari aussi stupide avec Tweedy. Je sais à quel point tu tiens à elle. Et à quel point elle tient à toi. Elle n'aurait d'ailleurs jamais accepté une telle chose... » Oh, merde, je sens la catastrophe arrivé. Il va douter, pourquoi Irène a accepté hein ? Il le sait mieux que moi, pour la même raison qui m’a poussé à le faire, ce pari : parce qu’on a trop de fierté tout les deux. Et pour assumer le fait de perdre et pour assumer le reste aussi, nos faiblesses, nos sentiments. Il devrait le savoir comme moi et comme Irène, parce qu’il est de la même trempe. « C'est à se demander pourquoi Irène l'a accepté, ce pari. » Je secoue la tête. « Ok t’arrêtes tout de suite de penser à ce que t’es en train de penser, si t’as pas confiance deux secondes en elle c’est mort. » Ah ouais et je sais de quoi j’cause. « Par fierté, tiens, c’est pour ça qu’elle a accepté, c’est pour ça que j’ai lancé ce pari. Parce que il était hors de question d’admettre que je ne me voyais pas en demi-finale. Vous battre tous les deux j’en avais rien à foutre jusqu'à ce qu’elle me dise que j’en étais incapable. » Du coup j’avais pris ça comme une petite victoire personnelle. « C’est clair que Tweedy aurait jamais fait cette connerie. Peut être que toi non plus et je suis à peu près certain qu’Irène ne m’aurait pas retenu, mais moi je l’aurais fait en sens inverse. » Ah ouais Irène elle aurait même pu m’apporter mes valises et enfoncer le couteau dans les plaies faites à Tweedy. Ouais bon ok j’avais pas une très bonne opinion de la jeune femme mais j’ai vraiment tenté d’être sympa avec elle. C’était peine perdue, elle ne voulait tout simplement pas, va savoir pourquoi hein.

« Andreas, tu crois vraiment que j’aurais à ce point un égo surdimensionné pour risquer de m’embrouiller avec toi aussi fort ! » Bah il aimait pas ça, les embrouilles ? Mais pourtant, tout le monde aimait ça non ? Ou alors j'étais le seul. Bref. Je me foutais bien de connaitre la taille de son égo. Les faits étaient là, et nous étions véritablement en train de nous embrouiller depuis quelques minutes. « Ca me fait chier, j’ai fais le con, mais je l’aurais retenue comme tu l’aurais fais pour Tweedy dans le cas inverse. » Bien sur que j'aurais retenue Tweedy. Mais voilà, je ressentis le besoin de riposter une fois encore. Fallait me pardonner là, moi je voulais toujours avoir le dernier mot quitte à faire empirer les choses. « Je n'aurais pas eu besoin de retenir Tweedy, tout simplement parce que je n'aurais jamais eu une idée aussi tordue. Faire un pari comme celui-là, non mais t'as quel âge bonhomme ? » Onze, douze ans tout au plus. Pour moi il n'était qu'un gamin. Un gamin prêt à jouer avec la place des autres dans l'aventure sans penser aux conséquences. C'était stupide de sa part, et je ne me faisais pas prier pour le lui faire comprendre. Il y eut ensuite comme un quiproquo, une sorte de malentendu. Je crus comprendre qu'il avait envoyé Tweedy pour me faire part de cette histoire, mais en fin de compte il s’avéra que monsieur venait de faire référence à Irène. « Je parle d’Irène ! Tu sais, grande, blonde, plutôt pas mal. » Oui heu je voyais encore qui était Irène, merci. Jusqu'à preuve du contraire nous étions en couple elle et moi. « Au temps pour moi. Mais elle n'est pas si grande que ça, tssss. » Ce besoin de toujours contredire les gens finirait par me perdre, j'en étais bien conscient. Aussi devais-je passer pour un sacré emmerdeur, sur le moment. Bah, Finnick le savait depuis le temps que j'étais du genre à n'en faire qu'à ma tête, hein. Certains doutes concernant Irène me vinrent ensuite à l'esprit. Je connaissais ses sentiments pour moi, mais malgré tout je ne pouvais m'empêcher de douter, encore et encore. C'était plus fort que moi, et je crois surtout que je ne parvenais pas à me faire à l'idée que quelqu'un puisse réellement m'aimer pour ce que j'étais. Pourquoi avait-elle accepté ce pari au fond ? Heuuu... « Ok t’arrêtes tout de suite de penser à ce que t’es en train de penser, si t’as pas confiance deux secondes en elle c’est mort. » HEIN ?! PARDON ?! Il venait de me donner quoi, là, un ordre ? C'était vraiment pas le genre de choses à sortir dans un moment pareil, où je me trouvais parfaitement susceptible et où je le lui en voulais encore terriblement. « Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi. » lâchais-je froidement, en serrant les dents. « Et j'ai confiance en elle, tu crois quoi ?... » C'était clair non ? Il parlait en connaissance de cause, je le savais bien, seulement le fait qu'il m'ait demandé d'arrêter de penser à cela venait de me mettre dans tous mes états. Je serrai les poings, tandis qu'il poursuivit bientôt. « Par fierté, tiens, c’est pour ça qu’elle a accepté, c’est pour ça que j’ai lancé ce pari. Parce que il était hors de question d’admettre que je ne me voyais pas en demi-finale. Vous battre tous les deux j’en avais rien à foutre jusqu'à ce qu’elle me dise que j’en étais incapable. » Okay, il venait en quelque sorte de justifier ce qu'il avait fait. Mais ça n'en restait pas moins stupide et puéril à mon sens. Et je gardais cette même rancune envers lui. « C’est clair que Tweedy aurait jamais fait cette connerie. Peut être que toi non plus et je suis à peu près certain qu’Irène ne m’aurait pas retenu, mais moi je l’aurais fait en sens inverse. » On allait finir par le savoir, qu'il méprisait Irène à force. Depuis tout à l'heure il crachait son venin. Les absents ont toujours tort, parait-il. Laissez-moi vous dire que si il y avait quelqu'un à défendre sur l'instant, c'était bien Irène. Surement pas Finnick. « On ne le saura jamais. Et ça n'est pas plus mal. » fis-je, tout en tentant de me calmer. Il avait raison tout à l'heure, en prétendant qu'au final personne ne s'était barré. « De toute façon si Irène avait été éliminée, et si elle était partie... Tweedy serait en deuil à l'heure actuelle. » Ouarf ça va, si on pouvait plus rigoler. Ceci visait en fait à lui faire comprendre qu'il aurait prit cher, très cher... et surtout que je tenais à Irène comme à la prunelle de mes yeux.

Cette discussion commençait réellement à me faire chier. Autant il ne servait à rien de parler de ça maintenant, puisqu’on étaient tous encore là, autant il avait mit le doigt sur ma plus grosse connerie et que j’avais un peu de mal a m’en dépêtrer. « Je n'aurais pas eu besoin de retenir Tweedy, tout simplement parce que je n'aurais jamais eu une idée aussi tordue. Faire un pari comme celui-là, non mais t'as quel âge bonhomme ? » Dix ans. Mentalement du moins. Non mais il se prend pour qui à me parler comme si il était le gars le plus mature de la planète ? Dire qu’avait de jouer Jamie pendant deux mois, j’étais comme lui. A force de m’obliger à me lâcher un peu, c’était devenu plus naturel pour moi. En fait j’avais changé grâce à mon secret, principalement. Et j’espérais que Jamie aussi, pour deux trois choses. « Ok, j’ai compris Andreas, tu m’en veux, je me suis excusé, je t’ai expliqué pourquoi j’ai fais ça, maintenant si t’as plus envie qu’on soient potes, dit le et on arrête de discuter, ça me prend le chou là. » Franchement les candidats ont pris leur temps avant de capter que j’avais une tolérance aux prises de têtes très basse. « Au temps pour moi. Mais elle n'est pas si grande que ça, tssss. » Dit-il alors qu’il avait cru que je parlais de Irène, quand je parlais en fait de Tweedy. Finalement après une petite réflexion de sa part, j’eus l’impression qu’il doutait d’Irène, ce qui était une mauvaise chose car si il l’aimait et voulait la garder pour lui, il devait s’efforcer de lui faire confiance. « Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi. » fit-il, tendu. Je soupire, ce n’était pas un ordre, mais un conseil. Je vous jure je vais le laisser là en plan et qu’il se démerde avec sa meuf, hein. « Et j'ai confiance en elle, tu crois quoi ?... » Je hausse les épaules. « C’est pas un ordre, c’est un conseil. Si tu commences à douter, elle va le sentir et ce sera un cercle vicieux. » Puis de toute manière ça se voit comme le nez au milieu de sa tronche que Irène l’aime et qu’il l’aime en retour. C’est aussi flagrant que Tweedy et moi, Evan et Adie… « Mais bon ne va surtout pas croire que je te donne des ordres, hein, fais ce que tu veux. » Et ruines bien ton couple, aussi. Mais Andreas nétait pas si con que ça, quand même et puis vu qu’elle l’aimait, Irène, elle allait pas le quitter comme ça aussi facilement. « On ne le saura jamais. Et ça n'est pas plus mal. » Fit-il finalement après mon petit discours. « De toute façon si Irène avait été éliminée, et si elle était partie... Tweedy serait en deuil à l'heure actuelle. » Ouais bien sur, en deuil. Je soupire et retourne m’installer dans le divan. « T’es vraiment hilarant. Et maintenant t’as finis ou tu vas vraiment m’en vouloir à vie pour une prise de risque qui s’est révélée faire plus de peur que de mal ? » Parce que sinon, j’étais en train de lire et j’aimais bien l’histoire.

Et voilà, on se prenait encore la tête. Encore, oui, une fois de plus quoi. Notre amitié n'avait jamais vraiment été au beau fixe, fallait quand même le savoir. Et j'avais toujours eu quelque chose à lui reprocher. Non je regrette, cette fois je n'étais pas en tort. Il m'avait fait un coup foireux que je ne tolérais pas. Comment étais-je censé réagir maintenant, hm ? L’accueillir à bras ouverts et un large sourire aux lèvres, comme si de rien n'était ? Désolé, mais les choses ne fonctionnaient pas de cette façon avec moi. J'avais la rancune tenace et Finnick ne risquait pas de s'en sortir facilement. J'aurais pu être privé d'Irène toute la fin d'aventure à cause de ses conneries. Comment passer outre et oublier une telle trahison de la part du type à qui j'avais accordé ma confiance après l'avoir perdue quelques semaines plus tôt... « Ok, j’ai compris Andreas, tu m’en veux, je me suis excusé, je t’ai expliqué pourquoi j’ai fais ça, maintenant si t’as plus envie qu’on soient potes, dit le et on arrête de discuter, ça me prend le chou là. » Il se foutait de ma gueule, c'était pas possible autrement. Ou alors il était vraiment, vraiment très con. Il devait y avoir un peu des deux, au fond. Je soupirai longuement - ce mec était exaspérant au possible. « Nous les allemands on oublie pas un coup de pute comme ça, d'un claquement de doigt. T'as omis à qui tu causais là. » L'argument de l'allemand ne servait pas à grand chose, ou si, à appuyer mes propos et à le contredire une fois de plus. Après qu'eut lieu un certain quiproquo, monsieur me suggéra (m'ordonna ?) de cesser de me faire les pires scénarios dans ma tête, et de faire confiance à Irène. L'occasion pour moi de lui rappeler deux choses : premièrement ses ordres, il pouvait se les foutre au cul. Ensuite, j'avais confiance en Irène. Oui monsieur. « C’est pas un ordre, c’est un conseil. Si tu commences à douter, elle va le sentir et ce sera un cercle vicieux. » La seule chose sur laquelle je doutais, présentement, c'était la solidité de notre amitié. « Mais bon ne va surtout pas croire que je te donne des ordres, hein, fais ce que tu veux. » Oh alors je me trouvais libre d'agir comme bon me semblait ? Vraiment ? Trop aimable. Si je n'avais aucun ordre à recevoir de Finnick, je décidai de ne pas non plus suivre le moindre de ses conseils, à présent. Puisqu'il était du genre à me faire les pires crasses sans que je ne me doute de quoi que ce soit, et bien ses conseils aussi, il pouvait se les garder. « Oh ça j'y compte bien. » Faire ce que je voulais. Personne ne m'avait jamais contraint à faire la moindre chose dans ma putain de vie. Et ça n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Je n'étais pas du genre soumis, voyez-vous. « T’es vraiment hilarant. Et maintenant t’as finis ou tu vas vraiment m’en vouloir à vie pour une prise de risque qui s’est révélée faire plus de peur que de mal ? » Eh mais si je l'emmerdais, il pouvait aussi me le dire tout de suite hein. Parce que là, vraiment, on aurait cru qu'il ne voulait plus qu'une chose : se débarrasser de moi. Parce que j'étais du genre légèrement chieur et que j'avais beaucoup de temps devant moi cet après-midi, je vins m'assoir à ses côtés, sur le divan, pour finalement reporter un regard des plus basés sur lui. « Je sais pas. Tu penses que tout ceci ne rime pas à grand chose au final ? Que je donne de la voix depuis dix minutes pour rien ? J'avais espéré ne me mettre à dos personne durant cette dernière semaine, mais là franchement t'as tout fait pour que ça se fasse. » Il avait cherché la merde, il venait de la trouver. Simplement. Et maintenant, il pouvait peut-être, hum, je sais pas moi... assumer ses âneries ?