J'ai une nouvelle au ventre, je me sens super mal depuis qu'Harlow m'a confirmé l'heure du rendez-vous, qu'elle m'a confirmé que son père allait me recevoir dans sa cage dorée. Oui bon j'exagère sûrement mais j'imagine que leur maison doit faire dix fois la taille de notre appartement même s'il est relativement grand et qu'on est très bien installé. Michael est plein aux as et sa nouvelle femme a des goûts de luxe, je crois qu'Harlow me l'a répété une bonne dizaine de fois depuis que je suis à Dublin. Et rien que l'adresse qu'elle m'a donné tend à le prouver. Quartier chic. Nouvelle femme. Pourquoi j'ai dit nouvelle femme ? C'est sa seule et unique femme en réalité. Peu importe je suis nerveuse et j'imagine que ce n'est pas étonnant. J'ai bien l'impression que cette rencontre va être plus qu'électrique et je culpabilise énormément que notre fille se trouve au milieu d'une rancœur vieille de presque vingt ans. Mais d'un côté je préfère qu'elle soit là parce que je n'ai pas vraiment le courage d'affronter son père seule. Je fais les cents pas dans l'appartement, notre appartement à Myles, Mason et moi. On y vit et il est parfait. Vraiment parfait. J'ai demandé à Myles s'il pouvait prendre soin de mon fils pendant que je serais avec ma fille et son père, enfin prendre soin c'est un grand mot. Il faut juste jeter un œil et réagir vite s'li venait à s'ouvrir le crâne mais j'ai confiance de toute façon, et ce sera toujours un poids en moins sur les épaules de le savoir en sécurité avec Myles. Je n'ai pas pu lâcher le trentenaire du temps qu'Harlow m'a appelé jusqu'à l'heure où j'ai dû partir heureusement qu'elle ne m'a pas prévenu trop longtemps d'avance, le pauvre. Quoi que bon, j'imagine que ça n'a pas été si horrible que ça vu notre activité. L'avantage c'est que ça détend. Je lui ai demandé à nouveau si ça ne lui posait pas de problèmes de garder Ethan tout en lui assurant que je saurais comment le remercier et que je le ferais dès qu'il le souhaitera. Une tonne de baisers plus tard pour me donner du courage et me voila au volant de ma voiture récemment acquise, pas le choix, Dublin ce n'est pas New York donc c'est nécessaire. Je conduis durant une bonne demi-heure. Peut être un peu plus, je ne sais pas trop puisque mon angoisse va en grandissant. Et ça ne s'arrange pas lorsque j'arrive à l'adresse indiquée. Je garde la voiture mais n'en descend pas immédiatement. Je crois que mon cœur va imploser. Je décide néanmoins de descendre et de marcher jusqu'à la porte d'entrée parce que je suis légèrement en retard alors que je suis partie très tôt. J'inspire profondément et appuie sur la sonnette qui retentit, c'est une de ces sonnettes que l'on entend que dans les maisons de ce genre, immense, imposantes et très luxuriantes. Elle est encore pire que ce que j'avais imaginé. La porte s'ouvre finalement sur Harlow. Ouf. Une tête connue.« Bonjour, ma chérie. » Je me penche pour la saluer comme il se doit à savoir la serrer dans mes bras et lui faire un petit bisou sur le front. Ça va, personne dans les alentours tant mieux je prends ma place sur le palier de la porte. « Qu'est-ce que tu penses de ma tenue ? Est-ce qu'elle dit, je suis désolée d'être partie comme une voleuse, je t'en prie ne soit pas trop en colère je sais que j'ai plus que merdé ? » J'ai faillit dire, je sais que j'ai ruiné ta vie mais vu la maison qu'il a, sa femme, sa fille j'imagine que sa vie n'est pas si ruinée que ça. A la limite celle que j'ai ruiné c'est celle d'Harlow, pas la sienne. Et là, j'entends des pas. Je lève la tête et le vois. C'est le même, plus vieux et donc inévitablement plus séduisant qu'avant. Mon cœur se remet à battre à tout rompre contre ma poitrine. J'imagine qu'il est trop tard pour faire marche arrière. Je ne sais pas vraiment quoi dire, salut ? Ce serait déplacée. M'excuser d'entrer ? Non et en plus je ne suis pas certaine qu'il veuille de mes excuses. Je ne sais pas vraiment ce qu'il veut finalement. Par contre ce que je veux moi c'est que tout ce passe bien pour Harlow et qu'il ne m'empêche pas de voir ma fille. « Bonjour Michael ... » Je murmure, bon finalement je lui dis bonjour mais c'est un peu ce que font les gens civiliser, se saluer. Alors voilà.