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 ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)

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Gaspard

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MessageSujet: ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)   ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20) EmptyLun 8 Oct 2012 - 1:58

NI CE QU'ILS ESPÈRENT
NI CE QU'ILS CROIENT

MADS & GASPARD

Les églises ne sentent pas bon. Elles sentent la sueur des hommes qui les ont construites en échange d'argent, elles sentent la mort et la peur qu'on veut fuir, le péché qu'on confesse. Le froid règne dans les églises, parce que la chaleur humaine n'existe pas dans ce silence et dans ces litanies latines visant la communion avec un être divin qui n'a rien d'humain, justement. L'existence semble ailleurs, dans les églises, et ça ne m'a jamais plu. La contemplation béate de moi-même et de mon créateur qui m'a créé à son image me paraît être un narcissisme touchant dont je me sens affreusement étranger. J'entre dans l'église mais ne profane rien. A pas lents, je traverse l'allée et lève les yeux vers le haut. Il n'y a que ça qui m'intéresse dans les églises: le haut. Leur hauteur aux allures de Babel, savamment décorée comme si elle représentait une porte menant au Ciel. Comme pour prévoir la Main du Tout Puissant et Sa Parole se glissant au travers et caressant les nuques penchées sur le sol, là pour Lui et uniquement pour Lui. Cela fait longtemps que j'ai cessé de me demander si Dieu existe ou non, la réponse m'étant apparue il y a bien longtemps. Oui. Évidemment. Dieu a existé dès lors que l'homme a transmis Sa parole, et dès lors que les hommes ont cru en Son existence. Qu'un être divin à l'image de l'homme se cache dans les hauteurs célestes et qu'aucun satellite ne l'ait jamais aperçu, là n'est pas la question. On s'en contrefout. Depuis des millénaires, nous croyons ou nous contestons. Celui qui s'acharne à prouver que Dieu n'existe pas prouve, d'une certaine façon, son existence. Car en parler si longtemps, c'est déjà conférer à son sujet une existence, une réalité palpable. J'ai toujours vu Dieu. Jamais en moi, toujours chez d'autres. Je l'ai vu scintiller dans le cœur des hommes, dans les yeux brillants et dans les mains jointes. S'il existe pour ces hommes, alors il existe pour moi aussi. Et nous ferons avec. Des pas résonnent contre le parterre froid de l'église, et je me retourne, surpris de me faire surprendre en pleine mâtinée dans un endroit si isolé. Je reconnais Mads, Mads qui a été, le temps d'une soirée, la femme fictive du duc que j'étais, celle à qui j'ai demandé de ne pas avoir confiance en moi. Celle à qui j'ai refusé les lumières rassurantes de la vérité. Elle souhaitait peut-être se recueillir et prier en paix, aussi je garde le silence par respect et m'approche d'elle, lui signifiant d'un regard que la laisser seule n'est pas un problème pour moi.
Mads

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MessageSujet: Re: ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)   ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20) EmptyLun 8 Oct 2012 - 2:54

Levée aux aurores par un sommeil fuyard ou alors est-ce l’inverse… si fuyard que je n’ai réussi à fermer l’œil de la nuit. Mais, ai-je seulement, à un moment, rejoint mon lit ? Une question floue que mon esprit à vite fait d’éluder au profit d’une marche somnolente et trainante. J’en suis à arpenter les rues du village encore vidées de monde, à profiter d’un calme ambiant qui à plus vocation à me perdre et m’étourdir qu’à réellement m’apaiser. J’ai, également, vite fait de remarquer je ne m’étais pas changée. Encore habillée comme la veille, me trainant ma paires de talon à la main. J’avance, je traverse le quartier d’Aragon en sens inverse. Aussi, ai-je conscience de passer devant des bâtisses que je reconnais, dont les noms me sont familier, mais devant lesquelles je ne prends la peine de m’arrêter. Pas même lorsque mon regard harassé se pose sur l’écriteau « école municipale de fille » alors que c’est tout mon corps qui hurle une pause, que c’est tout mon esprit qui s’insurge afin d’obtenir du répit. Néanmoins, je poursuis jusqu’à atteindre la place centrale. Je tourne sur moi-même un court instant, avant de prendre une autre direction. Je ne saurais dire ce qui me pousse à ne pas céder, seulement céder. Une contradiction que je ne saurais expliquer, que mon esprit n’arrive ni à disséquer ni à analyser. Alors, je laisse tomber. Simplement tomber. Mes prunelles éreintées accrochent un œil rouge avisé. Je bloque un instant avant de repartir. Puis, quelques secondes d’après, je me retrouve à fouler le sol marbré et froid de l’Eglise. Qu’est-ce que je fous là ? Terrée dans le silence, je lève les yeux, et admire, contemple. J’admire et contemple les vestiges d’une époque révolue. Oui, parce que ce n’est plus ce que c’était. Parce que cette architecture m’emmener rêver et créer. Rêver d’une ère passée. Créer des scènes via mon imaginaire désaxé. J’imagine des gens évoluer dans ce décor, je les imagine vivre, je les imagine respirer… Je cligne des yeux, j’accroche les voutes, le crucifix, Jésus. Je n’ai jamais su ou pu décréter si je croyais en Dieu. Si je croyais en une puissance suprême qui supplanterait tout le reste, qui se substituerait à tout le reste. Cette même puissance vers qui l’Homme se tourne dans les moments les plus difficiles ou même heureux. Cette même puissance qui serait maitresse de nos destins, de nos vies. Ca possède quelque chose de tout à la fois plaisant et dérangeant comme pensée. Je n’ai jamais su déterminer, mes pensées ne cessent de se contredire ou s’emmêler. Et, comme je n’ai aucunement une vision tranchée des choses, que je ne suis ni noire, ni blanche mais grise, je laisse filer ce flot de pensée sans me positionner de manière fixe et immuable. Mes yeux continuent de parcourir jusqu’à ce que se poser sur une silhouette masculine. L’inconnu, le duc, Gaspard. Nous échangeons un regard et je comprends. Encore une fois il est question de me laisser seule si je le souhaite. Sauf que sa présence ne me dérange en rien car, dans le fond, je suis toujours seule. Je parviens à m’extraire aisément malgré la compagnie. Aussi, je fais non de la tête. « On dit que Dieu nous éclaire… » Du moins, c’est Hugo qui le dit. Et, j’en use à ma façon afin d’orienter la citation dans le but qu’elle colle à ma pensée. Je souffle ça imperceptiblement faisant référence à quelques paroles échangées, ce mystère ambiant et irrésolu sur nos êtres une semaine plus tôt.
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En quoi est-ce qu'on croit vraiment? Qui adore-t-on réellement, dans nos prières, supplications, devant qui s'agenouille-t-on lorsqu'on s'incline devant l'absence, le sans-visage, l'inhumain? Toujours, depuis l'éveil de la pensée, nous avons adoré des dieux. Toujours, les dieux ont servi de réponses à nos questions éternelles, à nos peurs, à nos incompréhensions. Le sens de la vie pour celui qui ignore la réponse à la question « qui es-tu » explose et se morcelle chaque jour. Tous autant que nous sommes, nous trouvons des dieux. Dans la nature, dans l'amour, dans le travail, dans la persévérance, dans l'abstinence, dans l'adoration, dans le sexe. Nous trouvons des chemins et des voies balisées pour nous guider dans les ténèbres. Non, c'est vrai, je n'aime pas les églises. Je n'aime pas leur odeur ni ce qu'elles représentent, je n'aime pas les hommes en soutane, je n'aime pas le pape. Je n'aime pas ceux qui transmettent les ordres divins alors qu'ils ne sont pas le prophète. Je me souviens d'avoir vu l'église du côté des puissants, je me souviens avoir vu l'église combattre la connaissance quand elle s'insurgeait contre l'école obligatoire pour les enfants, combattre la tolérance, combattre l'avortement, je vois l'église prêcher ce qu'elle n'est pas, je vois des hommes et des femmes corrompus s'élever, montrer du doigt au nom de l'Invisible. Je vois une église politique, et non une église de cœur. Comment apprécier cette odeur? Mes doigts s'approchent des cierges qui brûlent dans l'autel, imperturbables, et attrapent l'une des bougies que j'approche de mon visage. La flamme tressaille mais en s'éteint pas, je l'emporte précieusement au creux de ma main et lève les yeux vers Mads. On dit? Je souris. Mads pense mais ne dit pas ce qu'elle pense. En tant qu'inconnu notoire, je suppose qu'il est... acceptable qu'elle ne me le dise que via quelqu'un d'autre, un auteur, une célébrité, une autre bouche que la sienne, laissant fermé à double-tour l'accès à ses pensées. Mais ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Ce n'est pas ainsi que je fonctionne. « Et toi, qu'est-ce que tu dis? » Je demande, la flamme éclairant mon regard, à la recherche de quelque chose, un mot, un souffle, une virgule, qui lui appartienne.
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MessageSujet: Re: ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)   ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20) EmptyMer 10 Oct 2012 - 1:34

Dieu nous éclaire. Comment ? Par notre croyance ? Par la puissance de notre dévotion ? Notre adoration ? Plus elle est grande, plus elle est aveugle, plus elle est tenace, plus on est dépendant et plus on est éclairé ? Plus on est frappé de cette lumière divine ? Plus on est… heureux ? C’est ainsi que ça marche ou est-ce que je me plante complètement ? Faut-il fermer les yeux fort, fort, fort, pour finir par voir ce que l’on veut ? Pour que les choses tournent comme on le souhaite ? Je n’en sais rien. Au final, j’imagine que Dieu nous éclaire principalement parce qu’on y croit. En effet, la puissance de nos propres convictions et certitude est parfois telle qu’inconsciemment on parvient à se berner, par se leurrer si ce n’est se duper soi-même. S’accrocher à quelque chose de manière passionnée c’est prendre le risque de s’y abandonner. S’abandonner et s’y perdre. Néanmoins, lorsqu’on s’y penche, un rien pourrait nous éclairer. Un rien, pourvu qu’on le désire, peut être qualifié de Lumière. Lumière qui éclaire nos êtres, nos âmes, nos esprits. La vie, l’amour, le savoir et la connaissance, par exemple. J’imagine qu’il n’y’a pas qu’une seule source de lumière, non, elles doivent être à l’image de l’Homme: diverses, variées, contradictoires, plaisantes, déplaisantes, saines ou malsaines... Alors, quelle est la mienne ? Quelle est ma Lumière ? Parce qu’aussi loin que peuvent aller mes pensées ou ma réflexion, elles finissent fatalement par ricocher et me revenir dans un effet boomerang. J’élargis pour m’élever puis inéluctablement tout se flétri, tout s‘effondre. Elévation temporaire, chute douloureuse. Cependant, présentement, ma chute n’est pas longue, au contraire, elle n’a même pas le temps de s’enclencher puisque c’est sa voix qui m’extirpe de ces quelques pensées. Je cligne des yeux et c’est son sourire qui me fait face. Un sourire illuminé par un cierge. Ironie. Je regarde la flamme danser devant ses prunelles, tressaillir sous son souffle régulier, avant de cligner à nouveau des yeux. Ce que je pense ? Qu’est-ce que ça peut faire ou changer ce que je pense ? Depuis quand est-ce que le « je » doit être mis en valeur ? Depuis quand est-ce que le mien compte ? Compte-t-il réellement d’ailleurs ? Mes prunelles accrochent les siennes un court instant, le temps de jauger, le temps de peser, avant de souffler presque imperceptiblement. « Moi, je pense simplement que… j’aspire à trouver la Lumière » Peu importe sa nature, peu importe son odeur ou sa couleur. Je souhaite juste en trouver une… Puis, d’un battement de cils, de deux iris qui cherchent les siennes au travers de l’écran orangeâtre, je lui retourne la question.
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MessageSujet: Re: ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)   ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20) EmptyJeu 11 Oct 2012 - 2:56

Il aurait été bien trop bourgeois, bien trop méprisant et auto-centré de lui dire que la lumière se trouve partout, émane de chaque lieu, chaque personne, que les ténèbres n'existent que pour qui ne sait pas regarder. Allez dire ça à celui qui meurt de fin et qui court quand même après l'espoir qui se dérobe, à celle qui prostitue ses enfants et que l'occident pointe du doigt, à celui qui a tout perdu et qui n'a plus d'atout parmi son jeu pour retourner la partie à son avantage. Ne parlez pas de vos lumières à ceux que la vie et les hommes plongent, chaque jour, chaque seconde qui s'écoule, dans des ténèbres épaisses et envahissantes comme un sable mouvant duquel on ne sort pas vivant. Ceux qui attendent la résurrection parce que la mort vient aussi sûrement à eux que la vie les a toujours fuit. Nous vivons l'ère de l'individualisme et de l'ultra-libéralisme, nous pensons que le bien particulier a tous les droits sur le bien collectif, nous laissons l'argent gouverner nos vies, nous en faisons dépendre nos réussites et nos échecs, nous vivons dans l'attente, nous fonçons droit dans le mur sans freiner sur la pédale, Dieu est le meilleur espoir qu'il nous reste en ces temps de fin du monde annoncée. Après deux mille ans d'espèce, nous avons compris que le changement n'est qu'un leurre qui appartient à une rhétorique politique de l'espoir vain. Le seul qui n'ait jamais menti reste celui qui n'apparait jamais. Dieu. Dieu et ses milles visages. Yahvé, Allah, et toutes les puissances qui sont du début et de la fin, de l'avant et de l'après, et tout ce qui nous dépasse, et qu'on sent malgré tout si proche au fond de nous. En voyant ces bougies, ces cierges allumés par des mains de toutes sortes, ces bancs de bois construits par des esprits et des bras que je ne connais pas, je ne saurais comprendre pourquoi l'homme n'assume pas de s'être, un jour, levé seul et d'avoir empoigné le feu au bout du bâton pour guider ses pas dans la nuit noire et affronter l'inconnu. Pourquoi l'homme n'ose-t-il pas reconnaître que cette voix dans son cœur qui lui murmure « lève-toi et marche » à chaque fois qu'il s'écroule ne vient de personne d'autre que de lui-même. Dieu existe autant que l'homme, parce que Dieu est l'homme. L'homme se dresse comme l'autre homme se dresse avant lui comme Dieu s'est lui-même dressé au Commencement et a créé le Verbe pour que les hommes qui viennent à leur tour se redressent. Il est étrange de voir comme l'homme n'ose pas accepter son statut de dieu et, pourtant, se comporte comme tel. Souillant la vie, le monde et la nature qui l'ont vu grandir le Premier Jour, qui l'ont bercé le Septième lors du repos final. L'homme, au fond de lui, le sait. J'en suis persuadé. C'est parce qu'il se sait dieu et qu'il se croit créateur de l'univers qu'il se permet de le détruire. C'est là qu'il a tort. Les mers, l'écume, les champs et les neiges n'appartiennent pas au champ du Verbe, toute nature muette est athée par nature. Ne parlez pas de lumière à ceux dont la nature brise la foi. À ceux que le culte de l'argent fait oublier qui ils sont et d'où ils viennent. Je l'écoute m'avouer qu'elle aspire à trouver la lumière, cette déification du feu essentiel à l'homme touché par le Verbe, ce dont il a su s'emparer et qu'il craint de se voir retirer. « Celle de ma bougie me suffit », je murmure en me retournant pour la reposer au milieu des autres, regardant ce grand bucher sage et immobile tressaillir sous mon souffle. « Je te souhaite la plus belle des Illuminations », dis-je sans ironie malgré la tournure de ma phrase, mais après tout, c'est bien de ça dont elle parle lorsqu'elle murmure le mot lumière avant tant que révérence, tant d'espoir.
Mads

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MessageSujet: Re: ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20)   ni ce qu'ils espèrent, ni ce qu'ils croient. (8/10 - 9h20) EmptySam 13 Oct 2012 - 3:45

Rapidement obnubilée par la lueur dansante devant mes iris, je la contemple osciller lascivement, onduler hypnotiquement jusqu‘à en oublier celui qui la tient, celui qui provoque, par son souffle, toute cette chorégraphie improvisée dont je n‘arrive à décrocher, jusqu’à voir se réfléchir mes deux pupilles en son centre, en la clarté de son éclat. Deux pupilles, miroir impénétrable de mon âme. Barrière infranchissable du néant. Cette âme dont je suis seule détentrice, cette âme dont je suis seule observatrice. Mienne et pourtant étrangère. Mienne et pourtant, dans le fond, si familière. Je ne sais plus exactement où nous en sommes de notre conversation, de nos divagations, mais je sens mon bras s’élever, mes doigts se tendre pour aller silencieusement toucher, pour aller religieusement effleurer et taquiner, pour aller témérairement se confronter… Se confronter à la chaleur, à la douleur, au miroir, à la Lumière... Sa lumière qu’il dit ? Je cligne des yeux et reporte l‘entièreté de mon attention sur lui. Je le dévisage un court instant relativement intensément, sondant ses paroles, ses iris. Gaspard se contente de cette lumière uniquement, pour l’instant, présentement. Vraiment ? Un fin sourire s’étire en coin de mes lèvres. Je le vois qui détourne les talons pour aller déposer son cierge, mes jambes s’animent et le suive pour s’approcher de la source de lumière, du feu frétillant. « Et que se passe-t-il si… » je commence d’une voix basse, les prunelles accrochant les siennes une seconde à peine, avant d’aller doucement souffler sur l’une des flammes, la sienne, afin qu’elle s’éteigne. Puis, soudainement, c’est l’obscurité qui agresse de nouveau, qui s‘installe de nouveau. Oui, car si précédemment je pouvais déceler quelques bribes expressions, quelques esquisses de sourires, désormais la tâche me semble moins aisée. Et pour cause, mes prunelles peinent à s’adapter, de nouveau, à l’opacité, à cet assombrissement soudain provoqué par mes soins. C’est ensuite que j’entends sa voix me souhaiter la plus belle des illuminations. J’échappe un léger rire -jaune- incontrôlé. « Je n’ai pas besoin qu’elle soit belle… » je commence avant de poursuivre sur d’une voix qui descend en décibel. « …seulement qu’elle soit… violente » Violente pour assurer sa pérennité. Violente pour s’imposer à moi, aux autres. Violente pour prédominer. Violente pour m'extirper de tout ça.

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