candace + branca

J'aurais beau me faire les pires ennemis ici, qui soit dit en passant seront bien ternes face à ce que j'ai pu connaître dans ma vie passée, il y en aura toujours un que je ne pourrais pas battre et ce même en y mettant tout le cynisme et la mauvaise foi possible : l'ennui. Il est un peu à la fois notre meilleur ami, jamais ne nous délaissant et la pire des pourritures. Alors il y a des jours comme ça où ça ne m'ennuie que moyennement de m'ennuyer et d'autres, où ça me fait royalement chier. Ce matin par exemple, je me suis levée, pas si tard que ça et après avoir récupérer comme une mendiante les restes de pancakes du couple marié que Callan laisse pour moi dans le frigo, je suis retournée me coucher, tranquillement, sans personne. Car pour une fois, Asmaa est on ne sait où et j'ai le lit pour moi toute seule alors j'en profite, je m'étire, me roule sous la couette le regard rivé sur la fenêtre que la pluie martèle doucement. Un magnifique jour de novembre enthousiasmant donc. La chambre quant à elle est calme, à cette heure ci pas étonnant d'ailleurs et je ne peux que m'en réjouir. Mais ça, c'est trop beau car à peine me suis-je faire cette réflexion qu'un bruit de porte attire mon attention. Candace entre alors dans la chambre, je la suis du regard et finalement, une fois arrivée à ma hauteur, je lui indique ma présence, en plaisantant bien évidemment. « C'est pas ta chambre ici. » Ah oui mais c'est celle de Callan. Et de William. C'est vrai. « Si tu es venue pour une partie de jambes en l'air, auras-tu l'amabilité de me laisser déguerpir avant que vous commenciez ? » Jsuis pas tellement adepte du live, il faut bien le dire.

Je crois que j'ai plus souvent dormi dans la chambre dans l'école des garçons que dans ma propre chambre. C'est celle de Callan, et on aime dormir ensemble, ce n'est pas vraiment une surprise j'imagine. Alors du coup je gagnerais mon temps à utiliser l'un des dressings vide pour y mettre mes vêtements, mais en même temps je refuse d'abandonner Raphaël. Bref, du coup je fais sans arrêt des allers et retours entre ici et là bas. J'ai tendance à ne plus savoir où je dépose mes affaires aussi. C'est ce qui m'arrive ce matin, je ne sais pas ce que j'ai fait de mon paquet de cigarette et de mon briquet. Ce matin j'ai taxé des cigarettes à un peu tout le monde néanmoins, ce serait mieux que je fume les miennes parce que je les préfère. Je me rends dans cette chambre où j'ai dormi cette nuit, parce que je me souviens en avoir fumé une avant de rejoindre mon mari. Elle a l'air vide, mais ce n'est pas étonnant vu l'heure. J'arrive non loin de mon lit lorsque j'entends une voix familière, je me retourne immédiatement. Je découvre Branca cachée sous sa couette. « Non ? C'est vrai ? » Je joue la fille étonnée, trop étonnée pour que ce soit crédible puisque de toute façon je plaisante. Je ne peux pas m'empêcher de sourire face à sa remarque. « C'est vraiment dommage, je comptais t'inviter à te joindre à nous... » Je pose mes mains sur mes hanches, légèrement contrariée, bien que là encore, je plaisante. Je renonce à chercher mes cigarettes puisque déjà je me pose sur le lit de la jeune femme bien qu'elle ne m'y est pas invitée. « Je ne te dérange pas j'espère ? » On ne sait jamais, après tout, elle avait peut être envie d'être seule. Et puis en même temps je dis ça mais je viens de m'allonge sur le lit donc c'est vrai que ma question est particulièrement bizarre.

Je sais pertinemment que Candace devait passer le plus clair de son temps dans cette chambre, plutôt que dans l'autre étant donné la présence de Callan (et William) dans cette dernière. Pour autant, je m'amuse à relever ce détail et je sais qu'elle comprendra que je ne suis pas vraiment sérieuse et que donc ce n'est pas vraiment un reproche. En plus, avec les départs et le nombre de candidats restants, j'imagine que pas mal de lits sont vides, ici et là-bas ce qui nous laisse le choix niveau literie. Mais je suis fidèle à ma partenaire et reste dans son pieu, c'est la règle, non ? Comme je m'y attendais, Candace joue la fausse blessée suite à ma réplique. Je souris, quant à la suite, je la voyais venir à milles lieux. Après tout, il s'agit de Candace. Candace qui me fait des avances à quasi chacune de nos entrevues, avances que parfois je provoque légèrement. Candace dont le discours est toujours plus ou moins ambiguë ce qui est assez amusant et rafraîchissant en réalité. Et puis, cette façon qu'elle a d'osciller entre vérité et plaisanterie me déstabilise toujours légèrement. Est-elle sérieuse ou non ? Là est la question essentielle. « A quatre tu veux dire ? Dans ce cas là, je ne dis pas non, c'est un peu chiant quand il n'y a qu'un homme pour deux femmes. » Et puis bon, dans son genre, elle ne choisit pas que les laiderons, il y a largement pire que Callan et William. Puis elle s'assoit et finit par s'allonger sur mon lit, à mes côtés, sans vraiment me demander la permission si ce n'est une fois installée ce qui me faire légèrement rire. « Qu'elle que soit ma réponse, je pense que c'est trop tard. » Non, elle ne me dérange pas, j'aurais réagi bien plus tôt si c'était le cas. « Ne compte pas te rabattre sur moi si jamais tes prétendants sont absents, je te préviens... » On ne sait jamais avec Candace...

L'avantage avec Branca c'est que je peux plaisanter, et qu'elle peut plaisanter sans que les paroles de l'autre soit mal interprété. On est sur la même longueur d'onde à ce sujet, on se provoque l'une et l'autre et c'est cette combinaison qui me plait particulièrement. Alors bien sûr que je joue l'étonnée, c'est logique à mon sens. On plaisante, de toute façon je ne prends pas cette remarque comme un reproche. Et quand bien même, ça ne m'atteindrait pas le moins du monde. Evidemment, elle me taquine quant à ma venue ici, sur ma passion favorite à savoir m'envoyer en l'air. Je la provoque à mon tour, enfin, est-ce réellement de la provocation ? Ce n'est certain, et je pense qu'elle le sait. « A quatre pourquoi pas, plus on est de fous, plus on rit... » Je ne pense pas que les hommes soient du même avis, encore qu'il y aura toujours un moyen de convaincre Callan s'il le faut, mais évidemment, ça n'arrivera pas. C'est simplement histoire de lancer la conversation. Je m'installe, je ne demande rien, elle pourra toujours me virer si je la dérange au pire. Et elle me le fait savoir. « C'est parce que je sais que t'es pas du genre à subir si tu n'en as pas envie. » Branca est reconnue pour son franc parler donc je ne m'en fais pas pour ça. Par contre sa remarque suivante me fait sourire. « Oui bon ça va, j'ai compris qu'il ne se passerait rien entre nous. » Je fais mine d'être déçue, presque froissé, mais c'est une mascarade et elle le sait. « Je ne te plais pas ? » Je pose ma tête contre la paume de ma main et la regarde alors qu'aucune expression ne vient troubler mon visage...

Je savais bien que parler de plans à plusieurs avec Candace ne lui ferait pas peur et même qu'elle renchérirait. Je commence à connaître l'animal finalement, à moins qu'elle joue un jeu, peut-être que je serais surprise le jour où j'apprendrais son secret. Mine de rien, je commence à penser à ça de plus en plus, les secrets et ce qu'ils engendreront. Je ne pense pas qu'ils changeront mon regard sur les personnes que j'apprécie mais j'y pense, tout simplement. Comme prévu, je ne m'étais donc pas trompée et Candace rebondit rapidement sur ma proposition de partie de jambes en l'air en commun. « Je savais que ça te plairait... » Reste à savoir si je serais acceptée dans leur trio, après tout, je ne suis pas vraiment le même genre de femme que Candace, pas du tout même... Elle s'installe, je ne dis rien, pas avant qu'elle prenne la parole. Et si je l'ai bien comprise, c'est certainement également le cas pour elle aussi vu ce qu'elle me dit. Non, je ne suis pas du genre à subir, je ne laisse déjà pas les gens arriver à ce stade en général. Par contre, la question suivante, je ne m'y attendais pas vraiment. Même si je savais qu'elle allait à un moment ou un autre me demander cela. Elle prend sa mine déconfite et déçue ce qui me fait sourire car je sais pertinemment qu'elle plaisante et surtout qu'elle n'est pas du genre à s'attrister pour si peu. « Ce n'est pas une question de me plaire ou pas et si ça peut te rassurer, tu es du genre très attirante. Je ne te considère tout simplement pas comme ça. » je dis en souriant. J’imagine qu'elle en sera pas vexée et dans un sens, je pense qu'il est plus agréable d'être considérée comme une amie que comme une fille avec qui j'aurais seulement envie de coucher.