avec santiago -- dans la cuisine
Santiago. Satané Santiago. C'était à cause de ce petit con d'immature qu'il se retrouvait aujourd'hui à se balader dans tout le nid en soubrette, franchement c'était magnifique et tellement sexy, on voyait ses jambes poilues sous les bas résilles, on aurait dit un travelo sérieux, ça le faisait déjà chier profondément de se coltiner ce costume ridicule. Heureusement que le ridicule ne tuait pas.Justement en se promenant dans la cuisine aux alentours de midi pour se trouver quelque chose à grignoter, Sami tomba nez à nez avec Santiago qui avait le même but : bouffer. Bon. Sami ne dit mot, se contenta de fouiller dans les armoires, et trouva une soupe minute à réchauffer, parfait. Il mit le sachet dans de l'eau bouillante qu'il avait pris le temps de réchauffer au four à micro-ondes. Avec une cuillère il mélangea le tout et sa soupe minute fut prête, hm ça allait lui remplir un peu l'estomac. Il s'assit sur le plan de travail, regardant Santiago s'affairer dans la cuisine, tandis qu'il tenait sa tasse chaude entre ses mains attendant qu'elle refroidisse un peu. Il le regarde longuement. « Tu comptes te la jouer muet comme une tombe encore longtemps ou tu comptes te comporter comme un adulte et avoir une conversation fructueuse ? » demanda Sami sur un ton calme et serein en mélangeant sa soupe, son regard allant de Santiago à sa soupe, assis sur le plan de travail en soubrette sexy, hm.

Treize heures passées et je n’ai toujours pas mangé. Fuck. Mon estomac crie famine. Je me tortille donc dans tous les sens sur le canapé. Puis je décide de me lever une fois que j’en ai marre et d’aller directement en cuisine. Me voilà le nez plongé dans le frigo. Rien ne m’inspire. Je n’ai pas envie de sandwich et.. oh ! Du gaspacho ! J’attrape la bouteille et la sort aussitôt du réfrigérateur. Étant d’origine espagnole, j’adore la soupe de tomate. Toutefois, je la préfère faite maison. Mais étant nul en cuisine, je ne me risquerai pas à la faire moi-même. Je préfère quand c’est mama qui l’a fait. Hum.. Je me sers donc dans une assiette à soupe avant de m’asseoir et de tremper une cuillère dedans. Pourquoi au juste ? J’en sais rien. Réflexe débile d’attraper une cuillère à soupe en même temps qu’une assiette à soupe, je crois. Bref, je commence alors à déguster le plat froid quand une soubrette apparaît dans mon champ de vision. Je me retiens de tout recracher. Le spectacle est juste hilarant. Mais je ne ris pas, non, Sami n’a à présent plus sa place dans mon cœur. Dommage. Je décide donc de l’ignorer. Il en fait de même. Tant mieux. Je continue de boire le liquide rouge. Puis voilà que le silence est brisé par le trentenaire. Je repose aussitôt mon assiette avant de soupirer. « Je ne me comporte pas comme un gamin. J’estime simplement n’avoir plus rien à te dire Sami. Tu m’as profondément déçu. » Je me contrôle, je reste calme, mon intonation est neutre, du moins, tout n’est qu’apparence. Je bouillonne encore intérieurement. Et la cuillère dans le gaspacho peut en témoigner. Je la tourne, la fais tourner encore, en attendant la suite.

Toujours sa tasse en main et assis sur le plan de travail en soubrette, Sami fixait intensément du regard l'espagnol avec qui il s'était pris la tête la semaine passée pour cause de non-réciprocité d'envie sexuelle. Mouais disons cela ainsi. Ca convenait plutôt bien à l'histoire qu'il s'était passée. Sami avait vraiment du succès auprès des hommes dans le nid, une chose qui ne lui était jamais arrivée et avec laquelle il avait tenté de s'amuser, mais à la fin ça le rebutait. Non ce n'était définitivement pas pour lui. Même s'il le voulait il ne saurait pas. Ce que Santiago n'avait toujours pas compris ou pas digéré, il ne savait pas exactement. Si bien qu'il voulait avoir une conversation d'adulte à adulte avec lui, mais l'espagnol ne l'entendait pas de cette oreille. « Je ne me comporte pas comme un gamin. J’estime simplement n’avoir plus rien à te dire Sami. Tu m’as profondément déçu. » Sami le regarda, dubitatif, sans une once d'expression sur le visage, s'il aurait dû y en avoir une, cela aurait été un rire réprimé. Parce que sa réaction était puérile. « J'dois faire quoi, sérieusement, pour que t'arrêtes de me pourrir et que tu réagisses mieux ? J'ai clairement rien fait de mal, si ce n'est te dire que ça n'irait pas plus loin parce que je n'en ai pas envie. Je ne saurais pas aller plus loin même si j'en avais envie. » Visez la nuance, ça le dégouterait carrément ouais. Il n'était pas fait pour ça.

La semaine dernière, j’ai vraiment pris la conversation avec Sami comme un coup de poignard. Non pas pour sa sexualité que je juge non-assumée mais pour son comportement. Il a été odieux avec moi. Il m’a clairement avoué qu’il n’en avait rien à secouer de ma personne et qu’il ne m’avait jamais réellement considéré comme un ami. Une sorte de trahison donc. Et le pire, c’est que j’ai failli en arriver aux mains avec lui. Cela aurait été regrettable. Aujourd’hui, je n’ai nullement envie de me battre, j’essaye donc de contenir les sentiments qui grouillent en moi. Mais Sami n’hésite pas à les faire ressortir. Je suis donc obligé de hausser légèrement le ton. « Tu te fou de moi ? Je t’ai ignoré toute la semaine. Ce n’est pas ce que j’appelle pourrir quelqu’un. » Parfois, j’ai l’impression que le brun ne réfléchit pas à ce qu’il dit. On dirait qu’il balance des répliques déjà toutes faites des feux de l’amour. En tout les cas, j’ai bien dû mal à comprendre son comportement. « Et si tu estimes n’avoir rien fait de mal, tant mieux pour toi. En attendant, moi, je te considérai comme un ami. » Putain, j’ai mal. Je ne saurai dire où. Je comprends pas. Je comprends plus. Et la suite des propos de Sami me trouble encore plus. Il veut dire quoi par là ? Qu’il a peur d’aller plus loin ?

Sami avait décidé d'être honnête avec Santiago aujourd'hui, il avait envie que les choses rentrent dans l'ordre, et que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce que Santiago ne consentait pas tant que Sami ne virait pas de bord, en gros. Ca allait donc sûrement être un dialogue de sourds, comme la dernière fois, et ça ne mènerait à rien mais selon Sami ça valait le coup de tenter tout de même, sans monter dans la violence cette fois, bien que Santiago était tout comme lui du genre à partir au quart de tour. « Tu te fous de moi ? Je t’ai ignoré toute la semaine. Ce n’est pas ce que j’appelle pourrir quelqu’un. » Ouais et son attitude présente alors il appellait ça comment l'espagnol, hm ? Sami laissa passer la discussion à ce propos, cela ne servait à rien, Santiago n'en démorderait pas. « Et si tu estimes n’avoir rien fait de mal, tant mieux pour toi. En attendant, moi, je te considérais comme un ami. » Sami soupira alors, toujours en soubrette sur son plan de travail, et descendit laissant ses pieds nus rejoindre le sol. Oui déjà qu'il portait ce déguisement débile alors il pouvait bien rester pieds nus. Il tenait toujours sa tasse de soupe. « Je … Tu es quelqu'un que j'apprécie aussi Santi. Seulement tu étais aveuglé par le fait que tu veuilles m'attirer dans tes bras, or ce n'est pas pour moi de ces choses-là avec des … hommes. Le fait que tu ne veuilles que ça m'a fait penser que tu ne chercherais que ça, le genre "du cul sinon rien", pas d'amitié. J'me serais trompé alors ? » demanda alors Sami, sincèrement, en se rapprochant de Santiago au sein de la cuisine. Franchement, c'était le moment de mettre tout à plat, calmement, une bonne fois pour toute.

J’aurai pensé ne plus adresser la parole à Sami jusqu’à la fin du jeu mais le destin en a décidé autrement. Le brun a décidé de crever l’abcès, je ne sais pas dans quel but. Si la conversation se déroule mieux que celle de la dernière fois, il est évident que la tension est toujours à son comble et que j’en veux toujours terriblement au candidat. Malgré tout, je lui fais pars de l’estime que je lui portais auparavant. « T’es con parfois. T’es l’une des personnes que j’apprécie le plus ici. Comment tu peux penser que je ne vois qu’en toi un morceau de viande ?! » J’utilise là une métaphore pour faire comprendre au brun, qu’à mes yeux, il est avant tout un ami. Ok, une amitié ambiguë puisque je lui tourne autour depuis quelques semaines mais une amitié sincère avant tout. Du moins c’est ce que je pensais. Il semble évident à présent que le candidat n’en ai rien à cirer de moi après ses révélations de l’autre fois. « Maintenant j’ai dû mal à te comprendre. Tu dis que les hommes ce n’est pas pour toi mais t’as même pas essayé. Qu'est-ce que t'en sais ? » Un rire nerveux s’échappe de mes lèvres tandis que mon regard se porte sur la tenue du trentenaire. Il a l’air fin en soubrette. Il ne manque plus que la perruque et le maquillage et le voilà travesti. Rien de bien sexy.

Santiago n'est pas méchant au fond, il est juste susceptible et terriblement rancunier, ce que Sami va essayer de lui faire oublier un instant en crevant l'abcès et en essayant de clarifier les choses. « T’es con parfois. T’es l’une des personnes que j’apprécie le plus ici. Comment tu peux penser que je ne vois qu’en toi un morceau de viande ?! » Sami eut l'air honteux un moment, baissa la tête. « Je … je ne pensais pas que tu étais comme ça, je t'ai pris pour un vulgaire coureur de jupons, enfin pas de jupons en l'occurence. J'suis … désolé, sérieusement. J'pensais juste être un fantasme ouais. » C'était sérieux et Sami se confiait comme il le pouvait. Il ne voulait pas le blesser loin de là, plutôt mettre les choses à plat, ce qu'ils étaient en train de faire clairement. « Maintenant j’ai dû mal à te comprendre. Tu dis que les hommes ce n’est pas pour toi mais t’as même pas essayé. Qu'est-ce que t'en sais ? » Sami secoua la tête pour marquer son désaccord sur la question. « Non j'veux dire par là que même si j'voulais te faire plaisir et tester une seconde fois un baiser ou même plus, ça ne me … conviendrait pas. Ça ne me tente pas et je crois qu'au delà d'un baiser ça me dégoûterait. J'avoue ne jamais avoir été plus loin qu'un baiser mais je pense qu'un baiser suffit pour me statuer sur le fait que ce n'est pas mon truc, même si j'imagine que je ne le saurai jamais. » Enfin peut-être un jour hein mais bon. « Et arrête de mater ma tenue, elle est horrible mais assume c'est toi qui l'a choisie, mesquin. » Sami étira un fin sourire sur son visage en s'asseyant sur la chaise à coté de celle où Santi était assis, toujours sa tasse de soupe en main, maintenant tiède. Il but une gorgée avant d'écouter Santi.

Il est évident que Sami s’est trompé sur mon compte. Il me croit frivole, coureur de jupons, libertin mais peut-être que cela n’est qu’apparence. Je suis acteur après tout et j’ai un peu compris comment me faire apprécier des téléspectateurs. Jouer enfin plutôt surjouer. Car tout est sincère mais parfois exagéré. Genre dans la vraie vie, je ne suis pas autant exhibo et je ne suis pas non plus un gigolo comme tout le monde me voit ici. Sami, en tout cas, n’a pas su percevoir l’amitié réelle que je ressentais à son égard. Il n’a pensé que je ne le voyais que comme un jouet. Un fantasme même. Cela me déçoit presque qu’il ait pu penser ça. En tout cas, ses propos me laissent toujours perplexe. Je décide alors de lui avouer avoir du mal à le comprendre. Mais il me rétorque tout un charabia qui me laisse une fois de plus perplexe. Ce n’est pas contre lui mais j’ai l’impression qu’il cache quelque chose là-dessus. Peut-être est-ce lié à son secret ? « Pour moi, tu ne le sauras jamais réellement avant d’avoir testé. » Je ne dis pas ça dans le but d’échanger un long et savoureux baiser avec Sami mais plutôt car j’ai connu cette situation. Au début, alors que je me pensais hétérosexuel, j’étais assez proche d’un garçon sans pour autant éprouver une attirance envers lui et puis un jour il m’a embrassé et c’est là que j’ai compris. « La vengeance est un plat qui se mange froid. » La tenue de Sami ne constituait pas une vengeance pour moi, non, mais je décide de faire comme si. « Moi je trouve qu’elle te va très bien. » Un petit sourire sadique s’affiche sur mon visage alors que j’observe la tenue du garçon sous tous ses recoins.

Sami avait expliqué clairement et de manière nette et précise à Santiago la façon dont il voyait les choses et il pensait encore et toujours que c'était présentement la meilleure chose à faire pour les réconcilier, ou tout du moins effacer cette rancoeur que Santiago gardait en lui envers Sami, du fait que ce barbu ne soit pas du bord que Santi l'aurait souhaité. Même si à part un baiser, il n'avait jamais rien testé avec un mec, ça ne le tentait à vrai dire pas vraiment. « Pour moi, tu ne le sauras jamais réellement avant d’avoir testé. » Sami ricana, non mais sérieux il voulait, il cherchait quoi là en disant ça? Sami haussa les épaules. « Depuis le début de l'aventure, j'peux te dire que des mecs m'ont déjà roulé des grosses pelles et que cela ne m'a pas titillé les hormones pour le moins du monde. M'enfin oui, j'imagine que je ne le saurai jamais si je ne teste pas, mais ça ne m'inquiète pas tant tu sais. Même si je suis certain que tu te ferais une joie de m'initier. » Sami se marra à l'idée, sans penser une seconde au fait que Santi puisse prendre cela comme une invitation, ce n'en était pas une, clairement, juste une constation et une idée drôle qui lui avait traversé l'esprit. « La vengeance est un plat qui se mange froid. Moi je trouve qu’elle te va très bien. » Bah tiens, clairement, il pouvait se rincer l'oeil, le pervers. « Profites-en, ça ne durera qu'une semaine, pervers. » Sami lui lança alors un regard noir en lui ordonnant de la main de regarder autre part, non mais.

Je vois bien que Sami fait des efforts. Il semble vouloir mettre les choses à plats. Mais même si nos discussions se font dans la bonne humeur, je reste toujours méfiant et septique quant à la sexualité de Sami. « Non. Je suis pas le genre de mec à vouloir faire changer de bord un autre. » Je ne dis pas ça dans le but de rembarrer Sami ou pour le contredire. Si cela peut paraître étonnant, je ne désire plus le brun. Je suis passé à autre chose. Et comme je l’ai dis, je ne souhaite pas être le mec qui essaye de faire changer de bord un autre. Tout simplement car je n’aurais nullement aimé être le mec qui m’a fait réalisé que j’étais bi. Voilà. Passons. « Il vaut mieux après tout. Tu ternis l’image des soubrettes. » En cet instant, je retrouve le Sami d’avant. Je plaisante avec lui sans ambigüité. C’est assez plaisant. Mais cela ne signifie pas pour autant que je lui accorde un total pardon. Cela signifie plutôt le commencement d’une nouvelle amitié. Une amitié toutefois dont je me méfie. « Merde ! » En me retournant, je donne un coup de coude dans mon assiette à soupe. Evidemment, le gaspacho se renverse sur moi. Mon tee-shirt est tout rouge à présent. Je me lève alors aussitôt. « Bon, je vais me changer. A plus tard. » Pas d’autre choix que d’aller changer de tee-shirt et d’essayer de nettoyer celui-ci dans la salle de bain.