Siana - le 06/12/12 vers 16h40

Je profite des quelques rayons de soleil apparent, peut-être les derniers du mois de décembre, pour me promener en dehors du village. Après tout, ça fait un bail que j’ai pas bougée mes fesses en dehors des pièces principales. Peut-être bien depuis octobre même. A la différence qu’avant mon abandon, il faisait pas aussi froid et le soleil était omniprésent. L’hiver approche et même si en Provence la saison est plus douce que dans le nord, il n’en reste pas moins qu’il faut se couvrir. Me voilà donc vétue d’un large pull et de bottes. Oui, j’ai retenue la leçon : ne pas aller à la ferme avec des chaussures de valeurs sous peine de les abîmer ou de se les faire bouffer par la chèvre diabolique. Comment elle s’appelle celle-là déjà ? Bergère ? Non, c’est pas ça. C’était plutôt un nom de couleur genre blanchette. Ah non, blanquette ! Genre blanquette de veau sauf que c’est une biquette. Peu importe. Je cherche l’animal en vain dehors. « Blaaaaanqueeeeette ! Où es tu vieille biquette ? » Forcément, cette flemmarde doit se tenir au chaud. Je poursuis donc mes recherches avec une petite chanson à la con en tête. « A la radio, il y a une chèvre. A la radio, il y a une chèvre. Et la chèvre bêêe. Et le chien ouaf ouaf. Et le chat miaou. Et le pigeon roucoule. Et la dinde glouglouglou. Et le coq cocorico. Et la poule cot cot. Et le poussin piou, et le poussin pi..ou ! » Oups, véritable honte. Me voilà, dansant et chantant devant une Siana qui semble morte de rire. Du coup, je passe la main dans mes cheveux histoire de me cacher. Mais trop tard. « Euh.. salut. T’as rien vu. » J’adresse à la brune mon plus beau sourire avant de sortir une pomme de ma poche. « Dis, je trouve pas la biquette. Ça m’inquiète. Moi qui voulais faire la paix avec elle. » Pour une fois que ça partait de bonne intention, il faut que l’animal ait disparu, me laissant m’enfoncer un peu plus dans le ridicule. Heureusement que celui-ci ne tue pas tiens. « Ça va sinon ? Tu fais quoi ici ? » Si ça se trouve, la demoiselle aussi venait voir la chèvre pour la nourrir.