Blanquette, ma fidèle amie. Celle avec qui j'avais passé ma dernière vraie journée à Fake Lover. J'ai toujours eu le feeling avec ces bêtes, comme avec les moutons d'ailleurs. Et c'est sans aucun doute pour cette raison que j'en ai fait mon métier. J'ai choisit, en quelques sortes, ce que je voulais faire de ma vie. A vrai dire, j'avais le choix entre les différentes tâches à accomplir dans la ferme de mes parents et m'occuper des moutons a été la seule chose qui me donnait un peu de satisfaction. Et je sais pas, j'avais envie de revenir ici et de passer un peu de temps avec cette bête, qui n'était pas aussi méchante qu'on avait pu me le dire. Je suis donc assise sur une botte de paille rectangulaire et pas très haute dans laquelle Blanquette n'a de cesse de tirer des morceaux de pailles. A croire que la botte de paille est meilleure que ce qu'elle a dans son auge. Ma main caresse machinalement son pelage où je trouve quelques poils collés par la terre séchée. J'ai l'habitude de parler aux animaux qui m'entourent mais pour Fake Lover, je m'abstiens. Tout simplement parce que je ne pense pas avoir une très bonne réputation dans Fake Lover, mais si en plus les gens me voient parler aux animaux, ils vont me prendre pour une tarée. Je n'ai plus rien à perdre, certes, mais j'ai quand même un minimum de crédibilité à sauvegarder. Et lorsque j'entend des pas dans la cour de la ferme, ceux-ci attirent mon attention. Je me penche légèrement pour voir la personne qui vient d'entrer ici. Un sourire s'accroche à mes lèvres tandis que mes yeux se posent sur Jared. Je me lève, doucement, afin de ne pas effrayer la chèvre et sors de l'obscurité de l'abri de Blanquette pour aller à sa rencontre. « Salut ! » dis-je simplement, c'est sobre, c'est amical et mon air est enjoué. « Comment tu vas ? », je n'ai pas perdu cette habitude que j'ai depuis le début de l'aventure, je lui demande toutes les cinq minutes si ça va. Mais là, je m'inquiète un peu plus que d'habitude, parce que je ne sais pas comment s'est passé sa "remise en liberté", si on peut appeler ça comme ça.