Nous sommes resté à Dublin quelques jours supplémentaires après le dernier prime et l'annonce de ma victoire. Callan a vu sa famille, j'ai passé tout mon temps avec Raphaël. Et puis nous sommes rentrés, j'ai repris ma vie comme si de rien était. L'exception : Callan connait à présent tout mes petits secrets. Ce n'est pas si mal, je crois qu'il s'est fait à l'idée, je crois qu'il accepte le fait que je ne l'aimerais jamais comme lui m'aime. Mais il m'aime suffisamment pour bien le vivre. Il m'accepte tel que je suis, il est parfait. J'ai repris le chemin du cabinet avec satisfaction le lendemain de mon retour de Dublin. Fake Lover est derrière moi à présent. Néanmoins j'ai des coups de téléphone fréquent de mon petit Raphaël, William fait partie de notre vie désormais, de toute façon il va falloir que je m'occupe de sa défense, de son arnaque, de la rupture de contrat. J'ai profité d'un moment de détente dans mon bain pour l'appeler. D'ailleurs, j'ai pris soin de lui signaler ce détail parce que notre relation n'a rien perdu de son caractère ambiguë. C'est comme ça que je l'aime. « Bon, il faut que je raccroche beau gosse, mon mari est rentré. Tu m'appelles mercredi... » J'entends la porte d'entrée claquer, Callan rentre sans doute de l'hôtel où réside ses parents qui sont arrivés depuis peu à Denver. Peu après notre atterrissage. « Joyeux Noël William. » Je souris puis mets fin à la conversation. Je pose le téléphone en sécurité sur le rebord de la baignoire puis je me saisis de mon verre de vin que je porte à mes lèvres. Je me suis déjà descendu le quart de la bouteille mais il me faut bien ça. J'entends Callan monter les escaliers. Il ne tarde pas à rejoindre la salle de bain, il est élégant. Je lui souris, il s'approche et m'embrasse. « Tout est prêt, je me suis occupée de tout. Cameron apportera le dessert. » J'agrippe sa cravate pour rapprocher ses lèvres des miennes une nouvelle fois, je ne suis pas rassasiée. Je ne le suis jamais néanmoins, j'ai encore envie de les sentir contre les miennes. Je mordille légèrement sa lèvre inférieur et me détache. « Comment ça s'est passé ? » Ses parents ne m'apprécient pas, ils ne m'appréciaient pas vraiment lors de notre première rencontre fortuite peu avant notre mariage, mais depuis qu'ils ont appris que j'étais psychopathe c'est pire encore. Je m'en fiche, qu'on se le dise, mais ça a tendance à agacer Callan que sa famille n'approuve pas notre relation, je pense qu'ils rêveraient de le voir retourner à Belfast. Je me redresse légèrement, et détache sa cravate que j'envoie valser un peu plus loin, je déboutonne sa chemise sans quitter ses iris. « Tu viens ? » Je fais la moue espérant que sa réponse soit positive, je sais qu'on a pas beaucoup de temps avant de voir débarquer les invités mais suffisamment pour que je l'invite à venir se détendre dans cette immense baignoire pleine de mousse en ma compagnie.

Honnêtement je m'en fous de tout ce que les autres peuvent dire sur ma femme, elle ne m'aime pas, elle ne m'aimera jamais, elle n'a eut aucun scrupule à s'en taper un autre ? J'ai fait la même chose pourtant j'suis pas psychopathe. J'étais juste alcoolique, en plus j'ai fait de la taule. On a tous nos squelettes dans le placard. Ca n'empêche que je sais qu'elle tient à moi, bien plus qu'ils ne peuvent l'imaginer, bien plus qu'elle n'oserait l'avouer. Parce qu'elle est là, avec moi, elle aurait très bien pu s'envoler avec William mais c'est chez nous qu'elle est rentrée, avec moi. Et même qu'elle m'a aussi conseillé d'inviter mes parents pour noel. Ils ne peuvent pas la supporter. Pourtant elle a accepté, elle a préparé le repas pour que je puisse passer du temps avec eux alors qu'elle n'aime pas cuisiner et qu'elle ne le fait jamais. Elle s'est chargée de tout. Quand je rentre à la maison, je remarque le sapin qu'elle a sans doute dû trouver à la dernière minute, on vient de rentrer de Dublin. Elle ne m'a pas empêché d'aller à Belfast non plus, elle a été très compréhensive, trop sans doute. J'en sais rien, je sais juste que je l'aime et que je vais parvenir à vivre avec son secret. J'aurais sans doute préféré qu'elle me mette au courant mais bon, ça n'aurait sans doute rien changé. J'ai passé une journée assez éprouvante, ma soeur a été particulièrement exécrable, elle ne supporte pas Candy. Elle ne l'aime pas du tout et j'ai tout essayé pour éviter un incident ce soir. Je me suis éclipsé pour venir me préparer, pour décompresser un peu avant le diner. Je monte à l'étage parce que j'ai besoin d'une douche. La maison est silencieuse, il n'y a aucun bruit. Candance doit être dans son bain, ça ne manque pas puisque c'est là que je la retrouve. Je m'approche pour l'embrasser. « Tout est prêt, je me suis occupée de tout. Cameron apportera le dessert. » Elle est parfaite. Elle attrape ma cravate pour m'embrasser encore. Je m'assis sur le rebord de la baignoire. « Ton père sera là ? » C'est toujours tendu entre eux, alors j'sais pas, il est toujours là mais bon. « Comment ça s'est passé ? » Je soupire, et m'empare de son verre de vin qui traînait juste là. Je bois une gorgée avant de le reposer derrière elle pour éviter que je ne le fasse tomber. « La même rengaine de d'habitude. Caitlyn qui te déteste. Kyle qui essaye de temporiser les choses. Mon père qui ne dit rien mais qui n'en pense pas moi et ma mère qui fait comme si de rien était. Alors ouais, globalement ça va. D'ailleurs, elle a va sans doute rapporter quelque chose, fais semblant d'être ravie d'accord ? » Ouais enfin j'sais pas pourquoi je lui dis ça, parce qu'elle est forte pour ça. Mais bon compte tenu qu'elle n'est plus obligé de mentir, je préfère prévenir que guérir. Elle commence à me déshabiller. Je me laisse faire surtout quand elle laisse traîner ses mains sur mon torse. Elle a cette capacité à me rendre fou. Est-ce que j'viens ? Je regarde l'horloge derrière moi. « D'accord. » Je me lève, me débarrasse de ma chemise. Je retire mes chaussures tranquillement sans la quitter des yeux. Et finalement je ne suis nu, j'entre dans la baignoire face à elle et m'appuie contre la paroi alors que je ferme les yeux un instant. Je les ouvre et attrape sa main pour l'inviter à venir contre moi. « William va bien ? » Je demande avant d'embrasser sa nuque tandis qu'elle vient de s'installer contre mon torse.