@Salvador x Owen n’a pas parlé à beaucoup de monde jusqu’ici. Le soir du prime, tout s’est déroulé lentement pour lui, voyant partir tout le monde… Lui en dernier. C’était mieux que rien, évidemment. Aujourd’hui, levé en milieu de matinée pour récupérer de la veille – habitude de vieux – il semblait seulement en train de se réveiller après avoir avaler un bon déjeuner. Banal plutôt, mais tout peut bien sembler délicieux après une semaine de purée. Son assiette dévorée, il pose dans l’évier avant de s’éclipser. Ce serait bête de se faire prendre parce qu’il n’a pas fait sa vaisselle et pire encore, devoir la faire ensuite. Il n’est pas très vaisselle. Il ne laisse pas ça aux femmes cela dit, non, mais aux autres plus largement. Rapidement, c’est les extérieurs qu’il rejoint. Une espèce de grosse choucroute l’accueil pile à ce moment, le faisant sourire. La choucroute c’est Salvador avec ses cheveux, enfin lui-même ne se souvient pas de son prénom, seulement de sa chevelure qu’il aime pas mal. Il s’approche de lui et lui tape amicalement le dos. « Alors vieux frère… On a eu beaucoup de chance. On a eu le gros lot ! » Vieux frère, mieux que frérot. Il sourit. Lorena, c’est elle le gros lot. Il faut dire qu’elle a tapé dans l’œil du petit. Il n’est pas dupe Owen, il a bien remarqué que le courant passait pas mal entre eux. De toute manière, elle n’était pas pour lui, mais l’on ne peut pas dire qu’elle ne lui déplaisait pas. Mais son petit cœur de grand rouquemoute est déjà à une autre. Pas de partage possible, évidemment. « Enfin gros lot… Avec tout le respect que je lui dois évidemment » Il précise. « Ton prénom, tu peux me le rappeler ? » Quand il ne sait plus, il demande sans honte.

Réveil tardif en compagnie de Khadi. Enfin en tout bien tout honneur. On a discuté tattoo entre autre avant que je prenne ma douche. Il est un peu tard pour manger alors je fais l’impasse sur le déjeuner et je m’empare juste d’une banane. Je grignoterai surement avant le repas de ce soir. J’attache mes cheveux en choucroute en deux en trois mouvements puis je commence à dévorer le fruit. Je marche tranquillement vers la lumière du jour pour tâter la température et voir le jardin. Je mets à peine deux pas dehors quand soudain je suis rejoint par Owen, l’autre chevelu du jeu, qui pose sa main derrière mon dos. « Techniquement, c’est toi le vieux frère. » J’ai pas retenu tellement de choses dans les présentations mais j’ai pu voir que lui était plus âgé. Pas de beaucoup si je me souviens mais tout de même. Je tiens à rectifier car on a tendance à me vieillir avec ma barbe et mes cheveux longs. « Oh oui ! La tombola peut aller se refaire une santé. » Autrement dit, j’ai tiré le gros lot niveau partenariat et pas tombola car la tombola me proposait d’échanger justement ma partenaire, ce que je n’ai pas fait étant pleinement satisfait du choix qu’on m’a attribué. « Gros lot… gros lolo tu veux dire. » Je lui glisse doucement avec un sourire en coin à l’abri d’oreilles indiscrètes. « Et toi, ta partenaire te comble ? » Je crois qu’il s’agit d’une blonde mais je la connais pas du tout. C’est à peine si je me souviens de son visage. « Salvador. Tu peux m’appeler Salva. » On est frère, après tout, on peut s’attaquer directement aux surnoms même si pour lui ça me semble moins pratique, Owen étant déjà assez court. « Content d’être là ? » Même si la réponse paraît évidente, je lui demande ça tout à fait sérieusement. Sait-on jamais des fois qu’il aurait été forcé à participer au jeu pour je-ne-sais-quelle-raison.

C’est lui le vieux frère. Même si cela n’est qu’une expression, effectivement, il semblerait que le chevelu soit plus jeune que lui. Il n’aurait pas cru : sans dire qu’il aurait pu être plus vieux que lui, il donnait au mieux le même âge que lui. Il faut dire qu’avec Owen, c’est un truc de dingue : lorsqu’il était ado, il faisait vraiment minet. Voire légèrement efféminé. Puis dans la vingtaine, il faisait beaucoup plus vieux que son âge, ce qui ne le dérangeait pas et aidait à la drague. Avant de rencontrer Moïra. À présent, il trouve qu’il ne fait toujours pas son âge, mais plus jeune. C’est qu’un jour, quelqu’un a osé croire que Moira était plus vieille que lui et d’une bonne marge loin devant : le scandale qu’elle a tapé, je ne vous dis pas. Mais soit. Il sourit. Deux fois. Owen n’aurait pas détesté avoir le ticket or en sa possession: même sans attente particulière côté partenaire, la sienne n’était pas forcément au niveau qu’il aurait imaginé. Assez ambitieuse et indépendante, mais peut-être trop gamine pour lui. Il sait se contenir, mais ça pourrait le saouler dans le temps. Pour avoir une chiante, il aurait peut-être préféré avoir sa chérie comme partenaire… Oui non, peut-être pas. Le goût du jeu n’aurait pas été présent. Owen, sortit de sa rêverie, ne peut s’empêcher de lâcher un rire. Il a beau être intelligent, ce genre de plaisanterie à base de « gros lolo » comme il dit, le fait quand même marrer. Il aurait même pu ajouter pour le bon mot que son surnom devrait maintenant être Lolorena, mais ça serait peut-être de trop et ne voudrait être taxé de lourd au mauvais goût. Quant à sa partenaire. « On va dire qu’elle n’est pas assez vieille, pas assez brune… On fera avec quand même. J’aime bien les défis. » Il sourit. On dira qu’il n’a pas eu autant de chance que lui, parce que Lorena était un vrai cadeau du ciel. Quand même. « Salvador, c’est ça. Salva, si tu veux. » Il l’appellera ainsi. « Je compte sur toi pour ne pas me trouver de surnom ridicule, je sais que d’autres s’en chargeront et avec bien plus de génie. » Il semblerait qu’un « petit con » ait été sélectionné avec eux : il suppose sans mal que les surnoms ça le connait et qu’il saura très bien lui en trouver un. Si ce n’est à partir d’Owen, ce sera à partir de sa rousseur, il le devine. « À peine plus que la moyenne… » Regard en biais. « Je rigole. Je suis très heureux. J’ai essayé de m’en convaincre, mais je ne pense pas que j’aurai su contenir toutes les larmes de mon corps si je n’avais pas été pris » Encore une fois, il avoue sans honte. Ca aurait été affreux. « Pourquoi cette question ? T’as vu quelqu’un triste d’être sélectionné ? »

Je suis pas un beauf, non. Mais la blague sur ma partenaire que je viens de faire à Owen, c’était pas du haut niveau, j’en ai conscience. De toute façon, mon humour a toujours été assez douteux mais maintenant, je crois que c’est pire qu’avant. C’est en partie pour ça que je rigole moins. Faut dire que la joie de vivre se lit pas tellement sur mes lèvres. Rares sont les occasions où j’ai envie de plaisanter. Avec Owen, bizarrement, c’est le cas. J’crois que c’est le type de gars avec qui je pourrai être pote. Enfin j’en sais rien, en fait, mais le courant passe bien. On s’appelle « vieux frère », c’est pour dire. A croire que c’est les cheveux longs qui nous ont rapprochés. « Tu les préfère vieilles et brunes ? Genre Lucy Liu ? » Je sais pas pourquoi, je l’imagine soudainement bien avec une asiat’. En tous les cas, si il a un type prédéfini de femme, ça sera probablement plus simple pour lui de trouver chaussure à son pied ici surtout que des brunes y’en a. Ce que j’ai pas encore compris moi, c’est qu’il a déjà trouvé son âme sœur ici apparemment. A côté de la plaque. Faut dire qu’il m’a laissé croire jusqu’à présent que Lorena lui plaisait bien. Le fourbe. « Owen, c’est déjà assez court, non ? » Pourquoi lui trouver un surnom ? Je vois pas l’intérêt. De toute manière, j’suis pas vraiment le genre de mec qui donne des surnoms débiles aux gens. Du moins, pas à la longue. Et puis, « vieux frère », c’est pas mal comme appellation même si j’me vois pas l’utiliser dans toutes les circonstances. Bref, j’me fais la réflexion soudainement qu’il aurait pu rester qu’un souvenir des abysses et ne pas être sélectionné pour participer à la saison. Heureusement, il fait partit des candidats et il semble en être ravi malgré sa petite blague du début qui a laissé planer le doute l’ombre d’un instant. « Non. Enfin pas encore. Mais y’en a qui donnent pas cette impression. » Et je me dis que je fais peut-être parti de ce lot là au final car j’suis pas le genre de mec à montrer mes émotions et sauter de joie partout. Pourtant, j’suis content d’être candidat et… non, putain, il déconne là Cupidon. « Ah non. » Je m’exprime fermement d’un air dépité. Je coupe un peu la parole à la chanteuse avec ma grosse voix. « J’ai déjà donné y’a même pas une heure. Saleté de Cupidon à la con ! » L’ange joufflu m’a pris pour un mec facile ou quoi ?! En plus, il veut que j’embrasse un mec ? Il a fumé ou… ? Je l’aime bien Owen mais y’a des limites. Le pire, c’est que j’ai pas envie de perdre des sous. Donc je réfléchis jusqu’à trouver une parade. « Attends. » Je détache mes cheveux en les secouant telle une pub pour shampoing puis je m’empare d’une grosse épaisseur que je glisse sur mes lèvres à l’aide de mes doigts. Je me constitue une barrière en soit qui me permettra d’éviter de toucher directement les lèvres du garçon. « J’me suis lavé les cheveux tout à l’heure. T’as juste à les sentir de près. » Que je déclare pas très clairement vu que j’ai une touffe de cheveux devant la bouche. Bon, j’espère qu’Owen jouera le jeu et sentira de très près la noix de coco qui parfume ma touffe.

Owen avait brossé le portrait express et légèrement bâclé de sa chère et tendre… Pourtant cela ne fait pas tiquer Salvador qui parle de Lucy Liu. Le roux grimace, suivit d’une tête légèrement wtf. « Bah non, genre… » Il se reprendre et se tait, lorsqu’il se rendit compte que Salvador ne sait pas qu’il est avec Moïra, n’ayant pas saisi la référence. Il pourrait lui signifier ce qu’il avait raté, mais l’espace d’un instant Owen se dit qu’omettre ce détail pouvait être drôle. « Enfin si, Lucy Liu est plutôt pas mal pour son âge ! » Elle ne le fait d’ailleurs pas, son âge. Il préfère continuer à la lui faire croire qu’il apprécie Lorena, même un peu trop, pour voir sa rection. « C’est quoi ton type de filles à toi ? » Il demande d’ailleurs, puisqu’il connait le sien à présent. Sur le coup, s’il pouvait ne pas répondre la Lorena en question, ce serait merveilleux, mais en même temps il est mordu. Ca se voit. Il hausse les sourcils en parlant de sourcils et pour lui dire que oui : déjà très court et surtout merveilleux comme prénom pour le bâclé d’un surnom à la con. Mais il n’a le temps de répliquer que la musique retentie. Salvador est plus rapide que lui en terme de réaction ; cela n’empêche que ça ne l’arrange pas plus que lui. Embrasser un mec, ce n’est pas son kiff comme certain dirait. Il n’a jamais été du genre Conchita Wurtz, même s’il respecte ceux aimant ce genre. Dans le genre, Salva s’en approche. Mais Owen préfère prendre ça à la rigolade, contrairement à son « frérot » qui ne semble le vivre mal. « Quoi ? Tu ne me trouves pas assez attirant c’est ça ? » Il fait mine d’être vexé. Il tire sur l’une de ses mèches pour l’enrouler autour de son doigt comme font les midinettes. Une midinette de son gabarit : ça impressionne. Pas son camarade, qui trouve toute une parade pour échapper à ce baiser du mal. Owen le regarde faire, un sourire aux lèvres et les bras croisés. Un peu perplexe sur le coup. « Parce que tu t’es déjà lavé les cheveux ? » Il taquine. Il est près ! Avec un sourire, il s’empare du visage de son camarade ; ses mains encadrant son visage pour ne pas le laisser bouger, avec une certaine force. Il n’est pas con, il a repérer la caméra la plus proche d’eux et avait poussé son camarade pour être hors de son champs. Grâce à sa force. « Arrêtes de faire la chochotte ! » Sans crier gare, il plaque ses lèvres contre les siennes. Pas longtemps, deux ou trois secondes, sans passer par son plan. Non, juste avant le méfait, il avait pris le soin de tirer sa mèche de cheveux, protectrice, et de lui laisser le champ libre. « Ca va, ce n’est pas la mort hm ? Ta réputation d'homme viril n’en sera pas impacté ! » Qu’il ajoute, en se retournant un instant. Pour grimacer. Ce n’est pas qu’il trouve ça dégueulasse, mais ce n’est vraiment pas pour lui. Il a même l’impression d’avoir – au passage – avaler un ou deux poils de sa barbe. Affreux.

Toujours dans l’ignorance à propos du couple d’Owen, je lui dresse déjà le portrait idéal d’une fille qui lui correspondrait : Lucy Liu. « Elle est canon, ouais. » Plutôt pas mal ? Hm..  il l’a pas bien regardé lui ? Ou alors c’était un euphémisme. Enfin je me suis peut-être trompé au final et son type c’est peut-être pas les asiats. Remarque, c’est pas plus mal car si jamais un jour il a des enfants avec une asiat’, je plains un peu les enfants : roux avec des yeux bridés. Les pauvres. Quant à moi, j’m’imagine bien avec, y’a pas photo. Pour autant… « J’ai pas vraiment de type de fille. Tant qu’elle est jolie et qu’il y a en là-dedans, c’est le principal. » Mon doigt montre la cervelle du candidat pour faire comprendre que je recherche une fille assez intelligente. J’suis pas très compliqué moi. Je recherche avant tout quelqu’un qui me comprenne et qui m’accepte pleinement tel que je suis. Bref, on est assez vite coupé dans notre conversation à propos des surnoms par la musique de Cupidon. J’me souviens clairement de ce qu’elle signifie vu que j’ai déjà dû embrasser Khadija il y a même pas une heure. C’est aussi pourquoi je m’indigne. Deux baisers en si peu de temps, c’est beaucoup. Puis là, en plus, je dois embrasser un mec. J’ai pourtant précisé lors de mon casting que j’étais intéressé que par le sexe féminin. Enfin techniquement, j’ai dit « les seins » mais c’est du pareil au même. Owen n’a pas de sein. Et puis, j’irai pas embrasser non plus une transsexuelle de toute manière.  « T’as beau avoir les cheveux longs et de beaux yeux, il te manque quelque chose. » Je décide de plaisanter moi aussi. J’imagine qu’il est dans la même situation que moi après tout. Je l’imagine mal bisexuel. D’ailleurs, je trouve une parade pour qu’on ne perde pas d’argent sans qu’on ait pour autant à se faire un vrai smack : une barrière de cheveux. En plus, comme je le lui dis, mes cheveux brillent et sont tout propres. Ils sentent très bon la noix de coco. Du coup, j’attends qu’il se prête au jeu sauf qu’au lieu de ça, il dégage mes cheveux et me viole mes lèvres. Le bougre ! J’m’essuie la bouche instinctivement avec mon poignet en affichant une mine dégouté. « Arnaqueur. » Je rajoute simplement légèrement agacé. Heureusement que c’est lui et pas un autre candidat. Sinon, je l’aurai pas aussi bien pris. « J’vais aller me chercher une autre banane, faut croire que j’y prends goût maintenant. » J’lâche une phrase volontairement pleine de sous-entendu tandis que je quitte le jardin pour retourner dans la baraque et aller grignoter autre chose car mon ventre n’est pas encore tout à fait rempli.