WITH WADE
ASMAA

« T'as vu tout ces gens à notre sortie ! » Je parlais, émerveillée, entrant dans la chambre d'hôtel derrière Wade. Nan mais, jamais je n'aurai cru voir autant de personnes à ma sortie. En fait, je ne savais pas vraiment si ces personnes avaient été prévenues justement, ou si des fans sont tout le temps postés là au cas ou. J'ai signé des autographes ! Incroyable ! Ca faisait peur aussi, d'être propulsée d'un coup en avant, mais surtout de s'en rendre compte par soi même. Non parce qu'à l'intérieur, je n'avais pas eu conscience de ça... En tout cas, se dire que tout est derrière nous fait... Oh fait sacrément bizarre ! Il est vrai que je ne me sentais plus bien à l'intérieur du jeu, mais une fois un pied dehors, j'eus cette envie de faire demi tour, d'aller me confiner de nouveau dans l'ancien village. Enfin, j'aurai pu le faire, si je n'avais pas eu Wade, heureusement, à mes côtés. Sans lui, en fait, je ne sais pas ce que j'aurai fait. J'étais sacrément contente de repartir avec quelqu'un. Ouaaai un trophée ! Non, plutôt de repartir avec lui. Mine de rien, Wade représentait beaucoup pour moi. Un pilier sur qui me reposer, mais aussi celui qui faisait battre mon cœur en cet instant. Hé oui ! Mon petit guide à moi, car il avait eut à faire au monde extérieur plus tôt que moi. Il savait déjà ce que faisait de sortir de ce jeu, même s'il n'était pas rentré aussi tôt que moi. En réalité, contrairement à ce que je pensais, je ne me sentais pas autant perdue que je ne l'aurais cru. Peut-être que si j'étais sortie seule, tout aurait été différent. Peut-être serais-je restée jusqu'à la fin. Pour Malik... Je baissais finalement la tête. « Malik me manque déjà... » Soufflais-je, dans une petite moue triste, à la limite de me mettre à chialer. Ah ! Un coup c'est Wade qui me manquait, un coup c'est l'égyptien. Pas pour les même raisons et d'ailleurs, il fallait que je me fasses une raison : la saison n'était pas encore terminée, je ne le verra pas jusqu'à ce moment-là. Parce que je comptais le revoir plus tard évidemment. En tout cas, ce n'était pas le cas. Je n'étais pas sortie seule. Wade et moi avions décidé de sortir ensemble. Puis nous avions pris un taxi ensemble. Jusqu'à la grande ville voisine. Pour se trouver un petit hôtel tranquille, mais en centre ville tout de même. J'avançais dans la chambre plutôt spacieuse. Je contournais le lit. Je gardais par réflexe la poignet de ma valise dans ma main et mon sac à dos, dans mon dos. Je regardais à travers la baie vitrée. C'était quand même merveilleux de pouvoir retrouver l'extérieur et de voir autre chose que le décor du jeu. Je ne lâchais pas ma valise, car finalement, tout ce que je possédais se trouvait à l'intérieur. Jamais au grand jamais je n'aurai laissé mes affaires dans le squat qui, maintenant, ne devait même plus exister. Je collais ma tête contre le carreau, comme les gamins. Dans mon sac à dos, le Kiki de Malik, que je ne quitterais pour rien au monde. Même si Wade me le demandait non, je ne le quitterais pas. J'avais une mission à accomplir et je voulais le faire bien. Veiller dessus comme la prunelle de mes yeux, en hommage à son papa décédé. Me rendant compte finalement que je tenais encore ma valise, je la lâchais, tout en déposant également mon sac à dos à côté et le manteau que je portais sur le dos. Alors je lâchais un rire, avant de sauter sur le grand lit, en mode étoile de mer. « C'est trop biiiieeeeen ! » Clamais-je la tête dans le draps, le son de ma voix se frayant un chemin entre ceux-ci et mes cheveux en plus, cachant totalement mon visage, même s'ils étaient attaché. Non parce qu'être dans une vraie chambre, en même temps hors des caméras, ça ne m'étaient pas arrivé depuis très longtemps. Ne tenant pas en place et pourtant, pas sous l'emprise de quoique ce soit, je me relevais bien vite. J'enlevais mes chaussures au passage pour me lever sur le lit et m'approcher de Wade, autour duquel j'enroulais mes bras. Aaaaah, pour une fois j'suis la plus grande ! Oui mes bras autour de ses épaules, j'esquissais un large sourire. « Ca fait bizarre de se dire que l'on est seul... Pas tout seul dans une pièce, avec d'autres personnes à côté... Mais vraiment... Tout seul ! Tu trouves pas ? » Ouai, ce que je veux dire, c'est que les autres n'étaient plus là. Que nous étions dans une chambre d'hôtel à deux. Qu'il faudrait un temps pour me faire à cette idée. Je déposais un baiser sur le bout de son nez. Puis un léger du bout de mes lèvres, sur les siennes.

« Et encore c’est rien par rapport à une vraie sortie après le prime ! » Non effectivement, je n'avais pas eu cette chance. Quoique, pour le jeu, je préférais ne pas connaître la folie d'une fin de prime. Ca me faisait vraiment plaisir de voir ces personnes postées devant les portes, attendant une photo ou une signature. C'est maintenant que l'on se rend compte que l'on ne pourra plus passer inaperçue pendant quelques temps, quelques mois... Avant de retomber dans l'oubli et vivre de nouveau un vie paisible... Si on en a déjà vécu une évidemment. Je ne répondais rien, repensant finalement à tout mon parcourt et à Malik, seul à présent. « A moi aussi…Je me sens un peu coupable de l’avoir laissé. » J’acquiesçais d'un mouvement de tête. C'était exactement ça. L'avoir vu pleurer me faisait encore quelque chose. Le savoir fier de moi aussi, mais le savoir ailleurs. Loin. Je l'ai connu avant Wade, nous avions eu nos premiers délires dès le début, dès la première semaine de jeu même. Ca ne s'invente pas une amitié pareille et lui dire adieu en très peu de temps. Je soufflais. On se reverra oui, mais quand... C'est vrai qu'après tant de temps, ça faisait bizarre de se retrouver seul et non plus dans une communauté d'au moins une dizaine de personne. Seul, enfin avec Wade. À deux, dans cette chambre d'hôtel dont lit venait d'être baptisé par mon petit corps. Je me relevais bien vite, pour venir le surplomber. « Si mais c’est agréable d’avoir un peu d’intimité. De pouvoir faire ça… » J'esquissais un sourire et bougeait légèrement ma tête de haut en bas, avant qu'il ne vienne capturer mes lèvres. Je fermais un instant les yeux, savourant ce moment. « …sans être dérangé. » Je souriais comme une gamine. J'étais on ne peut plus heureuse, franchement. Je ne pensais pas à l'avenir, mais simplement à ce présent nouveau pour moi en tout point. Je m'étais quand même fais des millions de film pour ma sortie, ouai, la police, le retour dans la rue, dans mon squat d'antan ou à la recherche d'un nouveau. Jamais je n'aurai prédit que je me retrouverais dans un hôtel en compagnie d'un garçon, juste à ma sortie. Une bonne surprise alors, évidemment. Je passais mes mains dans sa nuque en l'écoutant parler, le dévorant des yeux. « Ou de ne pas avoir d’oreilles qui traînent… » Je lâchais un soupir, comme si effectivement j'en étais soulagée... Mais en vérité je ne m'étais jamais vraiment gênée pour parler comme ça, sans chercher à savoir si quelqu'un m'écoutais ou non. En même temps, je suis bien incapable de dire du mal de qui que ce soit, alors ce qui pouvait sortir de ma bouche n'a jamais dû être bien intéressant. Wade vint m'embrasser de nouveau, ce qui avait tendance à me mettre en joie. J'avais envie de rester coller à lui ainsi et l'embrasser autant qu'il m'était donné de le faire. Ce que je n'aurais sûrement pas fait dans le nid à la vue des caméras... « …ou des caméras fixées sur nous… » Je lâchais un rire. « Je pensais exactement à la même chose ! » Lui répondais, toute contente, avant d'ajouter : « J'vais enfin pouvoir laisser mes cheveux coiffés n'importe comment ! » Je rigolais. J'aimais trop me les coiffer, pour les laisser à l'abandon. Non c'est vrai, passer d'au mois trois caméras sur soit à plus aucune était impressionnant. Je restais encore et toujours près de Wade, caressant doucement son visage. « C'est vrai que c'est vachement agréable... » Soufflais-je dans un premier temps, d'une petite voix, avant de continuer... « J'suis contente que tu sois avec moi, je sais pas ce que j'aurai fait si j'avais été seule... À la sortie du jeu j'veux dire... » Je n'aurai peut-être pas prit la décision immédiatement de le faire, j'aurai attendu la fin et après... Seul Allah sait ! Ou en tout cas je sais que je n'aurai pas été ici, dans un hôtel plutôt pas mal, même si ça n'est pas le grand luxe. De nouveau à mon tour, j'allais l'embrasser... Avant de me laisser tomber en arrière, au milieu du lit dans lequel je faisais l'étoile. Un soupire de bonheur s'échappait de mes lèvres. La « liberté », c'était vraiment cool, quand je ne pense pas au manque de Khat qui se faisait parfois ressentir. Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres, avant que je ne relève le haut de mon corps pour venir attraper ce qui lui servait de haut, pour l’entraîner avec moi afin qu'il atterrisse lui aussi sur le matelas. Je fermais les yeux, passant mes mais derrière ma tête, dans mes cheveux. J'avais envie de lui demander « Et maintenant ? » Mais était-ce si urgent, vraiment ? « Et maintenant ? » Peut-être bien que si...

« Han non, tu veux m’effrayer c’est ça ? » Je lâchais un rire enfantin, amusée. Ouai, c'était la première chose qui m'était passé par la tête, bien trop sage pour penser à autre chose... Hm... Non en vrai, la première chose qui me passait pas la tête était de passer du temps aux côtés du jeune homme. D'ailleurs j'en profitais déjà en lui caressant doucement le visage. Rasé ou pas, il restait très beau à mes yeux : ne pas être rasé lui donnait un petit look négligé plutôt sexy. Ouai en plus c'est pas un peu la mode d'avoir l'air négligé ? En tout cas, il ne l'était pas envers moi. Au contraire, j'étais vraiment heureuse de l'avoir avec moi et rien qu'à moi en ce moment même et peut-être pour les moments à venir ? « Heureusement, tu n’as pas à y penser. » Je pris une large inspiration, avant de sourire largement en secouant lentement ma tête de droite à gauche. Effectivement, je n'avais absolument pas à y penser. Bien que maintenant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce que nous ferions maintenant. Lui comme Malik me donnait la force et le courage de penser à me soigner, mais ce n'était pas le tout. Il fallait le faire et ce n'était pas sans avenir certain que j'allais y arriver. Alors, après mettre posé de nouveau sur le lit en le prenant avec moi, je le lui demandais. Enfin, je lui demandais ce que l'on pouvait maintenant entreprendre de faire. Nous n'allions pas rester ici et je n'avais pas vraiment envie de reprendre ma vie d'avant. « Et maintenant…on ne quitte plus jamais cette chambre, voilà » J'ouvrais mes yeux pour les poser sur lui, ou sa main qui me caressait doucement, lâchant de nouveau un léger rire, avant d’acquiescer d'une petite mine sérieuse. Je n'y voyais aucun inconvénients : un toit sur ma tête, un bon lit, Wade. Oui, oui, c'était une bonne idée... « Je me demandais…Tu penses quoi de l’Irlande ? » Mes yeux allèrent de nouveau sur son visage, perdant un peu de mon sourire. Je pinçais carrément mes lèvres, avant d'avoir une moue de réflexion. Hmmm ce que je pensais de l'Irlande... Son pays hm ? Je ne devais pas dire de connerie et le blesser... « Je pense que... C'est loin d'ici... » J'esquissais un sourire en me rapprochant un peu de lui. Hmm... « Je pense que ça doit être un pays super ! Mais il doit faire froid là-bas, non ? » Lui demandais-je, en plissant un peu les yeux, le taquinant d'un coup de coude léger. Je crois que j'avais compris où il voulait en venir en me demandant ça. J'en sentais mon cœur tressaillir et rater un battement, mais je n'osais pas lui répondre tout de suite, sans qu'il m'en ait dit plus. Pourtant ma réponse était déjà toute prête dans ma tête. Oui, sans vraiment avoir peser le pour et le contre. En fait, je n'avais pas besoin de le faire. Rien ne m'attachait à la France, alors je pouvais bien recommencer ma vie autre part. Au moins, je me considérerais plus encore, comme une fille du monde. Même si l'anglais n'est pas tant mon fort, nous arrivions à communiquer sans ambiguïté. Je relevais un peu le haut de mon corps, pour venir l'embrasser une énième fois. Bon, oui, je ne pouvais pas résister, mais ce n'était nullement de ma faute. Qui peut lui résister, vraiment ? En décollant mes lèvres et en les laissant à, à peine, deux centimètres de son visage, je lui demandais : « Et pourquoi tu te demandais ça? ... Hm et pourquoi tu veux mon avis sur l'Irlande ? » En lui demandant, légèrement ingénue, un nœud se noua dans ma gorge, que j'essayais de faire passer en avalant ma salive, mais non rien n'y faisait. J'étais stressé d'entendre quelque chose qui me ferait sûrement plaisir.

« Non…Pas beaucoup plus qu’ici pfff » Je rigolais évidemment. Je me doutais bien qu'il ne faisait pas si froid que ça, bien qu'il devait faire beaucoup de vent, non ? J'ai l'habitude de ne pas vivre au chaud en vivant dans le nord de la France. Enfin. J'étais curieuse de savoir ce qu'il avait derrière la tête, même si j'avais déjà ma petite idée. Ma petite idée qui me faisait légèrement stresser, ouai, c'était bien bête. Quoique s'il s'avérait que je pensais bien, ce n'était pas rien. Il me demandais mon avis sur l'Irlande, si ça ne voulait pas dire quelque chose... « Oh pour rien en particulier, comme ça… » J'esquissais un sourire timide, tandis que sa main suivait les traits de mon visage. « Non mais en fait…je me disais que…comme t’as pas de réelles attaches en France…que tu pourrais peut être…si tu voulais… » Je ne le quittais pas des yeux, buvant chacune de ses paroles. Je crois que... Non c'est vrai, je n'avais aucune attache ici. La France n'était même pas mon pays d'origine alors, je ne pouvais pas dire que j'en étais rudement attaché non plus. « …habiter avec moi… » Mon cœur fit une sorte de soubresaut et j’eus comme premier réflexe de m'éloigner de lui... Oh non, je n'étais pas révulser à cette idée. Au contraire l'idée de vivre avec lui m’emplissait de joie. C'était simplement l'étonnement, même si j'avais bien compris depuis quelques secondes où il voulait en venir. C'était bien rapide quand même, nous nous connaissions que depuis moins de deux mois, mais partir en Irlande ne me semblait pas fou. Pas du tout même. Alors je sourirais niaisement. Muette, mais très heureuse de cette proposition. Immobile, mais mon cœur battant trop fort sous ma poitrine. « Bon ce n’est pas le grand luxe, et j’ai 4 colocataires…mais on serait ensemble » Mon sourire s'élargissait, lâchant un soupire d'émotion. Qu'il ait quatre, six, dix ou douze colocataires, m'importaient peu. La seule perspective de ne plus vivre seule, dans un coin d'immeuble abandonné et plus encore, vivre en sa présence, était la meilleure des choses qui pouvaient m'arriver. Oui, bizarrement, c'était bien mieux que de gagner le jeu. « Je sais que ça peut te paraître précipité ou effrayant mais…je ne veux plus qu’on soit séparés. Alors…qu’est ce que…qu’est ce que tu en penses ? » Je pris mon visage entre mes deux mains, cachant à la fois les probables larmes que je pouvais verser prochainement, toute en cachant ce sourire qui irradiait mon visage. Si j'avais assez de culot, je lui répondrais que j'étais même déjà prête à partir, car tous mes biens étaient présent dans ma valise et que je n'avais aucun adieu à faire ici, mais je n'en avais pas. Je me rapprochais alors seulement de lui. J'avalais doucement ma salive, pour prendre enfin la parole et lui demander : « Mais tes colocataires seront d'accord ? » Oui, c'était bien la seule pensée qui me traversa l'esprit, je ne souhaitais nullement déranger qui que ce soit par ma présence, oh ça ! Non ! Puis un frisson prit mon corps entièrement, élargissant mon sourire au maximum, me rendant compte que finalement, je ne lui avais pas répondu. « Mais oui, oui oui oui, je veux. C'est une super idée ! » J'appuyais pour la trente cinq millième fois mes lèvres contre les siennes, faisant cette fois perdurer ce baiser, passant mes mains sur ses joues, avant de les décoller. « C'est vrai que c'est précipité... Mais... Je crois que j'ai vraiment besoin de toi. » Pour des tas de choses. Pour les choses quotidiennes que je ne connaissais très peu, autant que pour les moments plus compliqué, comme le sujet toujours délicat de mon addiction. Je fondais alors sur lui, me serrant à lui, posant ma tête au creux de son cou dans lequel je laissais mourir mon souffle. Je crois en fait, que ma sortie de jeu n'aurai pas pu être meilleure que celle-ci.

Il ne m'était pas concevable de refuser sa proposition. Quel être sain d'esprit irait lui dire non, surtout dans mon cas ? Mais avant, je voulais m'assurer que ma présence ne dérangerait personne. Je n'avais nullement envie d'être l'objet de conflit ou de dispute. « Voyons…Pourquoi ne voudraient ils pas d’une jeune femme aussi adorable que toi ? » J'esquissais un sourire timide et gêné. Peut-être parce que je débarque comme un cheveux sur la soupe. Qu'ils ne me connaissent pas. Parce que je ne suis pas irlandaise, allez savoir. « Mais t’inquiètes, je leur ai déjà demandé en fait, et ils sont ok… » Je lâchais un soupire de soulagement. C'était bien ainsi, de savoir ça, que de leur imposer ma présence. Alors je ne voyais pas pourquoi je devrais lui dire non. Un sourire illumina le visage de Wade, que je ne pu pas m'empêcher d'embrasser une nouvelle fois. J'ajoutais également que j'avais le sentiment d'avoir besoin, terriblement besoin de lui. Je ne me voyais pas vivre sans lui, c'est bête et assez précipité que de dire ça, mais c'était la stricte vérité et en deux minutes à peine, je signais pour « changer de vie », mais pour une vie meilleure. J'allais me poser, enfin, vivre normalement, ce qui n'était pas le cas depuis des lustres. Depuis... Quasiment jamais même. Au Maroc j'étais pauvre, alors je n'habitais pas une belle maison et après j'ai enchaîné les squats française. Et après j'ai vécu dans un village filmé vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour les besoins d'un jeu. Après ça, me poser dans un vrai habitat et ne plus vivre seule me rendait tellement joyeuse que je n'avais pas de mot pour décrire tout ce que je ressens. Alors tout ce que je ressentais à cet instant présent ressemblait bien à ça : j'avais besoin de lui, tout simplement. « Cela tombe bien, je crois que j’ai besoin de toi aussi » Mon sourire s'élargissait un peu plus, touchée par ce qu'il venait de dire. Même s'il ne faisait que répéter ma phrase, me sentir indispensable pour quelqu'un était plus que fabuleux et plaisant. C'était un vrai bonheur. Wade est un vrai bonheur. J'allais me prendre dans ses bras, en profitant pour me coller à lui et sentir sa chaleur corporelle contre la mienne. « Tu peux pas savoir à quel point je suis heureux que t’ai accepté… » Et il ne pouvait pas savoir à quelle point j'étais heureuse et très reconnaissante de m'avoir proposé d'aller vivre chez lui. La chose la plus merveilleuse qu'il aurait pu me demander après cette sortie. « Vraiment heureux… » Je fermais quelques secondes mes yeux, souriant inlassablement, avant de sentir Wade bouger. J'ouvrais alors mes yeux, le suivant avec ceux-ci, le regardant se poser sur moi, pour occuper mes lèvres et ses mains, me déshabiller d'une première couche de vêtement. Mon corps frissonna entièrement et je restait immobile de surprise. Agréable, évidemment. Il avait alors envie de moi, comme j'avais envie de lui depuis quelques minutes maintenant. Il prenait les devants, ce qui m'arrangeait plutôt. Alors, une fois débarrassé de ma veste en jean, mes mains s'animèrent à leur tour pour venir le débarrasser de son pull. Nos lèvres ses quittèrent alors quelques secondes, pour mieux se retrouver. Doucement, délicatement. Entre deux baisers, je ne pouvais m'empêcher de sourire et d'admirer son visage sans cesse. Mes mains glissèrent dans son cou, puis descendirent le long de son dos pour venir agripper son tee-shirt. Je me mordillais la lèvre inférieure, puis je lâchais un léger rire nerveux. Tout allait très vite et je ne voulais absolument pas gâcher ce moment. C'était, ça allait être, je l'espérais, notre première fois... Et ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait. Alors mes mains se mirent à trembler, anxieuse à l'idée de ne pas être à la hauteur, ou de le décevoir. Je laissais alors son tee-shirt sur son dos, posant dans son cou pour venir l'embrasser à cet endroit même. J'en profitais pour prendre une grande inspiration. J'essayais de ne pas lui montrer que j'avais... Peur, oui, alors que j'avais aussi terriblement envie qu'il me fasse sienne. Je repris alors son tee-shirt pour venir le lui ôter, avant de poser mes yeux dans les siens. Pas besoin de parler, je n'avais absolument aucune envie de lui dire quoi que ce soit, quand mes yeux parlaient d'eux même : il me comblait de bonheur, déjà oui et c'est tout.