isis.

Il neige. C'est la première fois de ta vie que tu vois de la neige. Durant tes vingt-quatre ans de vie, tu n'as jamais quitté Los Angeles. Et dans cette ville, il ne neige jamais. Genre, vraiment jamais. En te levant ce matin, tu n'as même pas prit ton petit déjeuner, et tu es directement aller dans le jardin en t-shirt. Dans ce froid, oui. C'est pas que tu es plus crétin que les autres, Bob, c'est juste que tu ne prends jamais le temps de réfléchir. Tu agis d'abord, et tu réfléchis après. Bien après. Il faut dire que ces flocons te fascinent vraiment. Tu penches la tête en arrière vers le ciel. La neige tombe sur ton visage, et te glace la peau. Tu t'en fous, c'est beau. Vraiment trop beau. Tu regrettes presque qu'il ne fasse pas froid de temps en temps à L.A. Tu restes comme ça pendant cinq minutes, complètement béat. T'as sûrement l'air d'un beau débile, mais tu t'en fous complètement. T'admires la neige, t'es complètement obnubilé. Puis t'entends quelqu'un se racler la gorge, alors que tu croyais être seul. Tu baisses la tête. Isis. Oui, tu connais déjà son prénom. Parce que la veille, tu as rencontré Neila. Et tu te souvenais avoir retenu le nom des deux plus belles femmes du nid. Isis et Neila. Par élimination, cette personne ne pouvait être qu'Isis. Bref. T'as le visage tout rouge à cause du froid et de la neige que tu viens de te prendre, et en plus de ça, un sourire débile décore ton visage bronzé.

Il est 10 heures, je viens tout juste de me réveiller après une bonne nuit de sommeil et j'ai le plaisir de constater dès mon réveil que le chalet est sous la neige. Il a déjà un peu neigé hier, et j'avais déjà décidé de ne pas mettre les pieds dehors, et cette résolution n'a pas disparu lorsque je me suis levée ce matin. Cependant, après une journée confinée dans le chalet, j'ai tout de même envie de sortir, c'est donc pour cette raison que je me suis préparée afin de prendre un peu l'air. Bien évidemment, j'ai épaisseurs dont un pull plutôt épais, une grosse écharpe et un manteau. Je sors, des chaussures de neige aux pieds, contente d'avoir pu trouver ça dans le chalet après avoir cherché quelques minutes avec un bien mince espoir. Je me poste sur la terrasse quelques secondes avant de finalement voir un mec plutôt grand, en t-shirt et la tête levée vers le ciel. Qu'est-ce qu'il fout, ce dingue ? Je m'avance dans la neige, il n'a pas l'air d'avoir remarqué ma présence alors j'ose me racler la gorge. Il baisse les yeux vers moi, mes sourcils se haussent pendant qu'un sourire éclaire le visage du frisé. « T'as pas froid ? » c'est la première chose que je demande, parce qu'il me donne froid avec son simple t-shirt, je sais pas combien il fait mais il fait vraiment froid. « T'as le visage tout rouge, tu devrais peut-être pas rester là... » dis-je, légèrement inquiète pour l'état de santé de ce mec après ces quelques minutes passées à l'extérieur. Et avec tout ça, j'oublie la politesse. « Excuse-moi, je suis Isis, et toi c'eeeest...? »

La neige, c'est peut être que de la pluie gelée, mais c'est beau. Vraiment. Bon, en réalité, un rien te fascines. Tout ce que tu ne connais pas t'obsèdes un peu. Ça te passera sûrement. Un jour. Mais s'il y a une chose que tu veux faire avant de quitter cette avanture, c'est apprendre à faire du snow. Oui, c'est ce que tu viens de décider la maintenant tout de suite. Après tout, ca doit sûrement être comme du surf, seulement sur des vagues congelées, et une planche quelque peu différente. Bref. Quelqu'un vient de te surprendre, et bah.. bah t'es surpris. Surtout que cette personne est genre.. magnifique. Voilà pourquoi tu souris comme un idiot. « Oh que si, je meurs de froid. » réponds-tu. Pourtant, tu ne bouges pas. T'es gelé, mais t'es bien sous la neige. « J'ai pas emmené de pulls avec moi, donc bon.. » Oui, exact, dans ta valise, il n'y a que des t-shirt. Pas de pulls, ni de manteaux. Juste deux bonnets, et quelques gilets. En fait, c'est tout simplement parce que t'as oublié. T'as tellement l'habitude de la chaleur de la californie que ça ne t'est pas passé par la tête qu'il pouvait peut être faire plus froid dans d'autres pays. « T'as le visage tout rouge, tu devrais peut-être pas rester là... » Tu secoues négativement la tête, hors de question, t'as pas envie de rentrer. Ce qu'elle te dit est sûrement l'explication pour laquelle tu ne sens actuellement plus tes joues. Ni ton nez. « Non, j'aime bien rester sous la neige. C'est beau. » tu repenches ta tête en arrière pour regarder les flacons tomber. Ok, le froid te rends peut être un peu plus timbré que d'habitude. « Mes joues, je vais pouvoir les ressentir à nouveau, hein ? » demandes-tu finalement. Parce que ouais, cette sensation de froid, tu ne l'as jamais eu. Et tu ne sais pas ce que ça peut engendrer sur le corps humain et tout. C'est peut être dangereux. Du coup, ça te panique un peu tout ça. Puis elle se présente. Bien que t'ai déjà deviné son prénom. Parce que t'es un fifou, ouais ouais. « Moi c'est Bob. Comme Bobsleigh, sans le sleigh.»

« Oh que si, je meurs de froid. » répond-t-il quasi-directement. Alors pourquoi il reste là ? Je comprends pas sa logique, sincèrement. Quand j'ai froid, je mets... « J'ai pas emmené de pulls avec moi, donc bon.. » Ah. Ça change tout. Un air compatissant s'affiche sur mon visage, parce qu'il est bien dans la merde maintenant. Enfin, on va bien pouvoir lui trouver un pull ou deux, en demandant aux autres mecs de la maison ou en tentant d'en quémander à la production... « J'vais t'aider à trouver de quoi t'habiller plus... chaudement, si tu veux. » Je lui lance un léger sourire. Mais pour lui trouver des trucs, il faut rentrer un petit moment, et il n'a pas l'air d'être vraiment décidé... « Non, j'aime bien rester sous la neige. C'est beau. » On dirait un enfant, c'est incroyable. Il penche de nouveau la tête en arrière pour sentir de nouveau la neige fondre sur son visage. Il est dingue ce mec. « Mes joues, je vais pouvoir les ressentir à nouveau, hein ? » demande-t-il. Je le regarde, en fronçant les sourcils comme s'il avait dit la plus grosse bêtise possible et finalement, je prends un air sérieux et lui balance : « C'possible que non... Si le sang n'arrive plus à circuler, on va être obligés de couper... » J'espère que ce que je dis est faux, mais si c'est possible avec les doigts, alors pourquoi pas avec les joues ? Je souris calmement, et finalement, me présente. Avant qu'il n'en fasse de même « Moi c'est Bob. Comme Bobsleigh, sans le sleigh.» je souris et finis même par rire légèrement. Ce mec est dingue. « Enchantée. » dis-je, toujours souriante. « Tu viens d'où pour être si fasciné par la neige ? Tu vis dans le Désert du Sahara ? » Quoi que dans le désert du Sahara, il fait extrêmement chaud le jour et extrêmement froid la nuit, alors...

« J'vais t'aider à trouver de quoi t'habiller plus... chaudement, si tu veux. » Oh, proposé si gentiment.. tu ne peux pas refuser. Sauf que... « Ce n'est pas la peine de t'embêter pour moi, ne t'inquiète pas. Je survivrai. » T'as une soudaine envie de chanter "I am a survivor" des Destiny Child, parce que tu adores cette chanson et que tu connais les paroles par coeur, mais tu te retiens. Déjà que tu dois sûrement passer pour un attardé, il ne faudrait pas en rajouter. « C'possible que non... Si le sang n'arrive plus à circuler, on va être obligés de couper... » Ton visage se fige, naïf que tu es. Te couper les joues ? Ah non non, tu n'es pas d'accord. Tu les aimes bien, tes joues. Tu portes tes mains toutes aussi gelées à ton visage, et tu étires ta peau comme tu le peux. Peut être que ça les réchauffera et incitera le sang à circuler. « Peut être que si tu me lèches le visage, ça ira mieux... Ou si tu m'embrasses un peu partout, mon sang sera tout content, alors il voudra bien circuler..» Oui, tu viens vraiment de dire ça. « Les baffes ça ne marche pas. » préviens-tu avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit. Ce n'était qu'un peu d'humour, après tout. Après, il fallait voir si elle allait prendre ça au quart de tour comme toutes ces femmes frigides, ou si elle allait jouer le jeu. Puis, elle te demande d'où tu viens pour être aussi fasciné par la neige. En fait, tu ne comprends pas comment quelqu'un pourrait ne pas être fasciné par la neige. « Los Angeles.. Il neige jamais là-bas. C'est la première fois que j'en vois vraiment. » peut être qu'elle t'excusera donc ta gaminerie passagère devant ces flocons.