Le froid s'était éprit du nid et Carmen maudissait violemment chacun des techniciens de cette émission, capable de faire la pluie et le beau temps comme s'ils n'étaient que de vulgaires pions. Aussi, la blondinette se promit de rester toute la journée au lit. Que pouvait-elle bien faire d'autre, de toute façon ? Se balader dans le froid, attraper une bonne grosse grippe et devoir rester allongée le reste de son aventure, au moins ? Autant prendre de l'avance. Elle attendit que Nadan ne sorte de leur lit conjugal – Dieu que cette appellation pouvait lui laisser un goût amer - et prit toute la place, s'endormant de nouveau à l'image d'un ours en hibernation. Ce ne fut que plusieurs heures plus tard que ses yeux s'entre-ouvrirent pour se fixer sur une silhouette chocolat présente dans la chambre. Doucement, Carmen extirpa son visage de sa couette et fixa la candidate qu'elle reconnaissait mais dont le nom lui échappait. Elle était apparemment en train de se dévêtir, ou s'habiller qu'importe et l'italienne ne perdit pas une miette de ce spectacle. Non pas qu'elle fusse attirée par ce corps mais il était bien la seule chose à regarder dans la chambre, vide. « Sympa ton string. » annonça Carmen d'une voix éraillée, tout droit sortie d'un long sommeil réparateur.. ou pas finalement. Les cheveux en bataille, les yeux explosés, Carmen dormait mal dans ce satané lit et cela se voyait. « Il me semble que t'as le prénom d'une déesse ou quelque chose comme ça mais, j'suis pas certaine ». Quoiqu'il en soit, Carmen tentait de faire la conversation et là était le miracle.

Il était plus ou moins dix heures lorsque je sors du lit que je partage avec Diana, qui est déjà levée depuis facilement deux bonnes heures ou du moins, je crois. Je vais jusqu'à la cuisine, les cheveux légèrement en bataille et le regard quelque peu éteint. Lorsque j'ai fini ce que j'avais à y faire, je vais prendre ma douche et lorsque je rentre dans la première chambre, qui est la mienne, mais qui est malheureusement un peu en effervescence... On dirait que tous les candidats se sont donnés rendez-vous ici, ou presque. Alors je prends simplement mes affaires et je file vers la seconde chambre, qui, à l'instar de la mienne, est déserte. Je me colle contre la porte, enfile le string que j'ai pris, enlève mon peignoir et enfile mon soutien gorge, qui va de paire avec le string, évidemment. « Sympa ton string. » Je sursaute, parce que je n'avais pas vu qu'une blonde, que j'identifie comme étant Carmen, était présente. Dans la "panique" j'ai laissé tombé mes vêtements par terre et je les ramasse rapidement. « Tu veux le même ? J'en ai plusieurs dans le genre. J'sais pas si tu logerais dedans, mais on peut toujours essayer. » dis-je. Tout en enfilant un jean. « Il me semble que t'as le prénom d'une déesse ou quelque chose comme ça mais, j'suis pas certaine. » J'hoche rapidement la tête. « Isis. Et toi, c'est Carmen, nan ? » dis-je. Pour une fois que je crois me souvenir d'un prénom ! « T'es la coéquipière de Nadan, je crois. »

Elle fut surprise, apparemment et Carmen logea sa main sur sa bouche, confuse. Ce n'était pas son intention lorsque les mots avaient dévalé la barrière de ses lèvres carminées. Carmen est comme ça, spontanée. La jeune Isis se retourna tandis que de son côté, l'italienne se releva sur ses coudes, sortant de sa cachette, le visage encore marqué par le sommeil, les cheveux en batailles, une moue désolée sur le visage. « Tu veux le même ? J'en ai plusieurs dans le genre. J'sais pas si tu logerais dedans, mais on peut toujours essayer. » Carmen ne prit pas réellement la peine de hocher la tête ou de comprendre le début de la phrase. Son ouïe s'est plutôt concentrée sur les quelques mots de la candidate qui lui font froncer les yeux. « Parce que tu me trouves grosse ? » demanda-t-elle sur un ton faussement vexé. Carmen s'était recroquevillée sur elle même, ramenant ses genoux contre sa poitrine, le dos plaqué contre le mûr de sa chambre. Sans gêne aucune, elle continua à détailler la candidate et haussa négligemment les épaules. Elle ne voyait vraiment et définitivement pas pourquoi la jeune Isis supposait qu'elle ne puisse pas rentrer dans l'un de ses string, son cul n'étant pas plus petit que le sien. Quoiqu'il en soit, Carmen était bien loin de se foutre des complexes là où il ne devait pas y en avoir. « Isis. Et toi, c'est Carmen, nan ? » Carmen se contenta de hocher la tête cette fois-ci. De toute façon, la candidate ne lui laissa pas le temps d'en placer plus que de raison et continua sur sa lancée. « T'es la coéquipière de Nadan, je crois. » « Quelle chance tu as eu si tu l'as rencontré. » répondit-elle du tac au tac, faussement enjouée. Bien que Carmen n' avait rien à reprocher à son partenaire, leurs caractères complètement opposés faisaient tout de même souvent des étincelles. « Désolée pour ta nomination. J'y suis pour rien. » lança-t-elle à l'instar de la première nominée de la semaine, nominée par l'équipe Connor dans laquelle était l'italienne.

N'empêche que Carmen sait comment commencer des conversations, ça n'est pas moi qui lui apprendrait comment faire. « Parce que tu me trouves grosse ? » dit-elle, tout en se recroquevillant contre le mur. L'aurais-je vexée ? J'ai pas réfléchit avant de sortir la phrase que j'ai sortit, j'aurai peut-être dû, d'ailleurs... Je fais volte face, seulement vêtue de mon jean et de mon soutien-gorge. Je fronce les sourcils et la scrute longuement. « Autant pour moi, j'aurai cru que t'avais les hanches plus larges que ça. » Mais si je m'étais fait l'idée de hanche plus larges, ses jambes sont toujours aussi maigres. « Par contre, t'as des jambes squelettiques presque, ça j'avais remarqué et je m'étais pas trompée, faut croire. » Du coup, ouais, elle pourrait facilement rentrer dans l'un de mes strings si elle le voulait, ils seraient peut-être même trop grands pour elle... Parce que même si je ne suis pas grosse, j'ai sans doute plus de formes qu'elle. Et finalement je devine son identité, et je suis très contente de constater que je ne me suis pas trompée et qu'elle est également la coéquipière de Nadan. Isis 2, Mémoire défaillante 0. « Quelle chance tu as eu si tu l'as rencontré. » dit-elle alors, tout de suite après ta phrase. Je souris, met mon t-shirt et m'avance légèrement vers le lit de Carmen. « J'en ai eu l'occasion... » dis-je. D'abord dans la salle de jeu, au prime que nous avons presque passé ensemble, puis dans les douches juste après et enfin au dernier prime où il m'avait infligé une gifle que j'étais loin de mériter. Effectivement, j'ai bien rencontré Nadan et autant dire que c'est chaotique, j'ai du mal à m'y retrouver. « Désolée pour ta nomination. J'y suis pour rien. » dit-elle finalement. Sans doute est-elle de l'équipe de Connor... Je souris, fais encore un pas vers le lit et lui demande : « J'peux m'asseoir ? » Je prends ensuite une inspiration et répond à sa phrase précédente. « C'est pas grave, t'en fais pas. C'est le jeu, et fallait bien que ça m'arrive à un moment ou à un autre ! »

Carmen avait toujours prit soins de son corps. Elle ne le dénigrait d'ailleurs pas, regrettant simplement sa couleur bien trop pâle à son goût pour un sang aussi chaud que le sien. Mais non, définitivement, la blonde ne se trouvait pas grosse et le string apparent d'Isis ne paraissait pas si petit que ça bien qu'elle se trouve assez loin du dit bout de ficelle. Peu importe de toute façon, l'italienne n'avait émit là qu'un simple compliment sans pour autant vouloir à tout prix récupérer l'un des vêtement de la jeune métisse. « Autant pour moi, j'aurai cru que t'avais les hanches plus larges que ça. » Encore allongée sur son lit, Carmen se remit sur ses pieds et releva sa nuisette dévoilant une culotte en soie rouge oui messieurs – à froufrous, certainement sa préférée. Fière de ce corps qu'elle exilait dès lors qu'elle en avait l'occasion la jeune femme se contenta de sourire. Bien que les propos d'Isis ne soient absolument pas un compliment mais plus une constatation faite à la va vite, l'italienne les prit comme tel. « Par contre, t'as des jambes squelettiques presque, ça j'avais remarqué et je m'étais pas trompée, faut croire.» « Les tiennes ne sont pas mal non plus dans le genre. Elles paraissent moins squelettiques parce qu'elles sont hâlées. Je n'ai pas eu cette chance. D'où viens-tu, Isis ? » répondit-elle, curieuse d'en apprendre plus sur cette petite métisse au mordant incroyable. Entre temps, la blonde s'était rassise, dans un petit saut coquet, atterrissant en tailleur sur le lit qu'elle partageait avec Nadan. Ce simple prénom avait suscité chez son interlocutrice une foule de sentiments, apparemment. Alors, elle le connaissait. Après tout, quelle fille ne connaissait pas Nadan ? Le charmeur, le provocateur, l'homme à femme. Carmen ne faisait que supposer mais la jeune Isis avait certainement dû tomber sous son charme. Grave erreur lorsque l'on connaissait le tempérament de l'homme.. changeant. « J'en ai eu l'occasion... » Et l'italienne ne pouvait que comprendre la suspension dans sa voix. Rencontrer Nadan avait été une expérience délicate et l'était encore. Il était à prendre avec des pincettes et leurs deux caractère s'opposaient férocement si bien que la jeune femme n'aurait su dire si elle l'appréciait ou le détestait tant son avis se révélait partagé sur la question. « Mauvaise expérience ? » ne put-elle s'empêcher de demander malgré tout, laissant son caractère initiale et donc, sa curiosité revenir au galop. « J'peux m'asseoir ? » Bien sûr. Cela dit, elle ne lui répondit que d'un signe de la tête. « C'est pas grave, t'en fais pas. C'est le jeu, et fallait bien que ça m'arrive à un moment ou à un autre ! » Bien qu'elle n'eut pas fait partie du prime, Carmen s'en voulait. Son équipe avait nommée Isis en première nominée de la semaine sans même la connaître – du moins, le pensait-elle. « Tu vas rester, j'en suis certaine. Toi et tes jambes de grenouilles resterez. » tentative afin de lui remonter le moral, maladroitement, certes. D'autant plus qu'Isis ne paraissait pas si affectée que cela.