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 I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00

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Ithaque

Ithaque
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MessageSujet: Re: I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00   I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00 - Page 2 EmptySam 9 Fév 2013 - 1:59

Quand le rêve débute, je contemple une image, elle est floue mais je la reconnais immédiatement tant je la connais. C’est un tableau, il s’agit de la Vanité de Simon Renard. Un crâne humain déposé sur un livre de partition près d’un violon, de son archet, et d’un sablier. Entre autres. Je me concentre sur le sablier et je remarque qu’il coule. Alors je m’approche, en plissant les yeux, et je me rend compte que je ne suis pas devant une toile mais que tout les objets de l’oeuvre originale sont bien présent sur une petit commode, en face de moi. Tout de suite je prend conscience de la réalité de ce décors mais aussi de ce sentiment qui essaye de m’emporter aussitôt, et que je prend d’abord pour une profonde tristesse, parce-que ce tableau représente à mes yeux et avant tout la musique que j’ai laissé derrière moi. Mais je reste attentif à ce sentiment que je devrais bien connaitre mais qui me semble étranger. Je me rend alors compte que je ne suis pas triste. Je suis angoissé, je me sent oppressé et désemparé. Etrangement préoccupé.

Avec la vue mes sens me reviennent petit à petit. L’ouïe. Je reconnais le bruit caractéristique de la pluie battante sur la toile et sur le sol à l’extérieur. De l’extérieur me parviennent aussi des bruits de voix lointaines qui crient entre elles pour s’entendre, le henissement des chevaux, des battements de tambour, il y a de la musique aussi mais la musique elle, elle vient de nulle part, c’est LA BANDE ORIGINALE DE MON RÊVE. Et il fait froid. Ma simple respiration provoque de petit nuages de condensation qui s’échappent avec un densité proche de la fumée de cigarette. Je décide de me tourner. Tchling.

Je suis surpris, j’ai beaucoup de mal à me mouvoir, j’ai l’impression de peser des tonnes, mes épaules sont douloureuses et je ne peux pas faire un pas sans que le bruit du métal qui s’entrechoque n’emplisse la...tente sous laquelle je me trouve. Pas une tente Quechua deux secondes merdique hein, plutôt le chapiteau immense de la garden party présidentielle. Tchling. Mais enfin...je baisse la tête pour voir ce qu’il se passe et je constate que je porte une jupe. Merde. Une jupe de lattes en cuir, avec des clous comme ac. Des jambières, et une cuirasse aussi, le truc richement décoré sur le torse, tellement bien décoré que celui qui l’a forgé y à même gravé ma cicatrice à l’endroit ou celle-ci devrait se trouver. Et depuis mes épaules, pend un long drapé rouge, épais comme un rideau, qui me donne l’impression de me trimballer un cachalot mort sur le dos. Alors...attention, ça a de la gueule hein, mais putain qu’est-ce que c’est lourd ! Je tiens à peine debout dedans. Alors je décide d’aller m’assoir à une grande table au milieu de la pièce.

J’y trouve des parchemins avec mon écriture. Alors je les prend, et je me rend compte qu’il s’agit d’un journal que je tiens rigoureusement à jour. Depuis une éternité, visiblement. 13 ans. Normal. Je m’entend lire, en voix off par dessus la musique.

«Nous avons compris qu’ils ne cèderaient pas, pourtant nous avons décidé de continuer à occuper le front en comptant sur notre seul atout, cette famine qui sévit à l’intérieur des enceintes de la ville. Ils ne peuvent rien faire entrer ni sortir sans qu’on leur tombe dessus et selon nos espions, leur récolte de cette année ne devrait pas leur permettre de passer l’hiver. A mon plus grand désarroi, nous non plus, nous ne devrions pas passer l’hiver. Le fléau, s’est abatu sur le camp, je perd mes hommes. La mort est subite. Il nait dans l’aine ou dans l’aisselle une plaie semblable à la morsure d’un serpent, et ce venin agit tellement sur les hommes qu’ils rendent l’âme le lendemain ou le troisième jour. Comme si Seth en personne, avait fait le déplacement depuis l’Egypte pour arbitrer la dernière partie...»


D’après le ton dramatique de ma voix, la situation me parait plutôt désespérée mais je ne comprend toujours pas ce que je fou là, ni quel est ce fléau auquel je fais allusion. Alors quelqu’un intervient dans mon rêve. Un homme, du genre qui sent la grande classe à 10 bornes. Il porte plus ou moins le même accoutrement que le mien, à peu de choses prêt, moins ouvragé. Il est entré dans la tente sans s’annoncer et comme il vient d’enlever son casque je me rend compte que c’est Russell Crowe, pour commencer, et qu’il est livide, évitant soigneusement de croiser mon regard comme s’il s’attendait à se prendre un taquet au moindre mot de travers.

    « Mon général il faut absolument que vous veniez. » qu’il m’dit
    « Pardon ? »
    « C’est très grave. »


Ca... non mais oui, j’avais à peu près compris à la façon qu'il avait eu de débarquer précipitamment sous la tente à bout de souffle que c’était urgent. Mais ce que je n’avais pas compris c’est que c’est moi qui commandait le bordel. C’est vrai qu’avec la demi tonne de métal que j’ai de collé aux miches, et que je soupçonne d’être du bronze, je me serais douté sans problème que j’étais pas le trou de balle qui ramasse le crottin pour en faire du combustible pour le feu quoi, mais de la à diriger une légion. Bon, je me lève pour le suivre. A l’extérieur je suis immédiatement trempé par la pluie et ma cape s’alourdie considérablement au fur et à mesure que je patauge dans la boue, une marche ponctuée par le salut de mes soldats à leur général de moins de 30 ans. Un salut plein de reproches dans le ton de la voix ou dans les regards, pour ceux qui peuvent encore parler, et ceux qui peuvent encore ouvrir les yeux.

Autour de moi je découvre l’ampleur de l’horreur de la situation déplorable décrite dans le parchemin. Je suis le témoins d’un amas de misère épouvantable. On crois toujours que l’on a tout vu jusqu’à ce qu’on assiste à ça. Le spectacle des hommes qui ont trouvé la mort, ou sont sur le point de la trouver. Les valides sont accablés et souffrent eux, de la crainte de mourir. Les ruelles tracées entre les tentes exhalent l'infection et la malpropreté, on n'y voit que des malades dont la lenteur et les cris effrayés ne permettent pas de marcher avec sécurité. Les exercices sont suspendus, les tâches mises en oubli. Chacun marche isolé, plus personne n’est ami, on ne rencontre que des gens infectés, chacun s'éloigne de l’autre et tous se délaissent. Certains portent sous le nez des herbes, des éponges, de l'ail... mais ce ne sont que des précautions. Les réunions qui avaient lieues sur la place, n'offrent plus qu'un spectacle morne et affligeant. Des chuchotement, on n’entend plus que un tel est mort ou un tel est malade, d’autres ont désertés. Tels sont les seuls bruits qui circulent, et qui, lorsqu'on y réfléchit, sont capables de rendre malade à eux seuls. Je respire a travers le tissu de ma cape que je suis allé chercher dans mon dos, et j’entre dans l’infirmerie du camp, encore plus glauque que l’extérieur. On me salut respectueusement avant de me conduire immédiatement au chevet d’un malade. Cet homme transpire d’une sueur due à la fièvre, mais il tremble, à priori de froid et ponctue ses convulsions de délires qu’il articule tellement mal qu’on pourrait croire qu’il ne parle pas la langue. Je murmure.

    « Hélion.»


C’est mon cousin. Ouai, j’ai pas 36 cousins, celui là même avec qui j’ai grandi et à qui je dois cette superbe cicatrice. On a jamais pu se voir, plus précisément on a toujours été rivaux. Je ne comprend pas ce qu’il fou là, si on m’avait prévenu qu’il serait dans mon rêve je me serait plutôt attendu à trouver ce connard en face, chez les ennemis. Mais non il est dans mon camp, après tout nous sommes de la même famille, et puis je suis dans un rêve surtout, un rêve ou pour rappel, je suis général dans l’armée romaine alors que je suis grec moi, à la base, et je donne des ordres à Russell Crowe aka Maximus de Gladiator, sur fond musical de Game of Thrones, tu vois le tableau ? L’uniforme de mon cousin lui a été enlevé et repose sur le sol un peu plus loin, il est en tunique. Une tunique qu’on relève pour que je puisse voir les marques du fléau sur ses cuisses. Des bubons, énormes, au niveau de l’aine.

    « Qu’est-ce qu’il a ? »
    « La même chose que tout les autres mon général. »
    « C’est à dire, crétin ? »


Je m’impatiente, c’est vrai que je suis censé le savoir mais comme je viens d’arriver dans mon rêve et que je me fait tout juste à l’idée de commander les troupes de César, j’en sais rien t’as vu. On me regarde étrangement, comme si j’étais devenu fou mais puisque je suis le plus haut gradé sur ce champ de ruine, voir de tout l’empire après l’empereur, on fait un effort pour me répondre comme si ma question était légitime.

    « La peste, mon général.»


J’esquisse un mouvement de recul, je me rétabli sur une jambe, manquant de tomber à la renverse emporté par le poids de mon attirail règlementaire. Je suis choqué, je panique même un peu. J’observe en silence mon cousin qui ouvre difficilement les yeux, qui me reconnait et murmure mon prénom, inaudible, que je ne déchiffre qu’en lisant sur ses lèvres violacées. La peste. On est en train d’être liquidés par l’épidémie la plus immonde de l’histoire de l’humanité. Je lève les yeux, vers les dieux, je tourne subitement le dos à mon cousin et je trace dehors.

Je suis plié en deux par la souffrance qui elle, s’estompe déjà pour faire place à une contrariété et à une colère sans nom, une haine dont je ne me doutais pas une seule seconde être capable de faire preuve. Je me suis redressé et je marche à grand pas vers ma tente, j’ai oublié le chemin mais maintenant je me doute qu’il s’agit de la plus grande, et j’entend derrière moi Maximus qui était venu me prévenir du décès imminent de mon cousin, essayant de me rattraper en m’appelant «Général, Général !» et en courant dans la boue avec ses jambières aussi lourdes que la sanction phénoménale que je prévois pour les mecs d’en face. J’arrive dans la tente et je me dirige tout de suite vers la grande table.

    « Mon général... »
    « Ca suffit, tu fermes ta gueule. » Dis-je en levant mon doigt bagouzé au ciel.


Je devrais pas l’insulter, il est plus vieux que moi ça me ressemble pas de manquer de respect à mes ainés, encore moins à Maximus. Mais je suis hors de moi et je suis général en effet, c’est moi qui commande et j’ai quelque chose à lui commander. Après, je sais juste que j’ai une idée en tête mais je ne suis pas sur de savoir laquelle c’est très étrange. Alors je donne de grandes claques de gauche a droite dans les parchemins et les cartes sur la table qui volent et s’écrasent sur les tapis persans au sol jusqu’à ce que je mette les mains sur ce que je cherchais. Un exemplaire du livre de l’Exode. C’est pas la première fois que je t’en parle.

Je m’assois à la table, enfin, je me laisse tomber comme une merde sur la chaise qui pourrait se casser sous le poids de mes 150Kg. On pourrais croire que je suis calmé, et je parcours les chapitres sous l’oeil attentif de l’autre con là, qui n’ose plus m’adresser la parole tant que je ne lui aurait pas signifié qu’il à de nouveau le droit de le faire. Soit quelques instants a peine plus tard, alors que mes yeux sont tombés sur le chapitre concernant les 10 plaies d’Egypte.

    « Vous ! » J’interpelle mon bras droit, ou je ne sais quelle autre fonction il peut avoir dans ce camp pour être dans mon champ de vision en toute circonstance. « Moi ?» Je serre le poing, je serre les dents et j’expire longuement. « Mais qui d’autre espèce de débile ?» Il hoche la tête, coupable. «Vous allez me balancer tout ça par dessus les murs.»« Je vous demande pardon ?» « Vous allez - me balancer - tout ça - par dessus les murs


Je me lève de ma chaise, tant bien que mal avec l’armoire que j’ai sur le dos, et je fais les cent pas .

    « Ca fait des mois et des mois et des mois qu’on essaye d’assiéger cette pute et qu’on crève de la peste dans la boue et bientôt dans la neige. L’hiver arrive. Ca suffit, 13 ans qu’on est là. Dans une semaine y a plus personne en face. Je décime la ville avant d’y foutre le feu. Vous allez ramasser tout les soldats morts de la peste que vous trouverez quitte à retourner la fosse commune, vous entasserez les cadavres sur les catapultes et vous me les balancez par dessus les remparts pour qu’ils atterrissent de l’autre coté. Il risquent pas de nous les renvoyer, ces cons ont pas encore inventé le fil à couper le beurre alors des catapultes vous imaginez...»


J’ai arrêter de marcher, je suis retourné observer la vanité et le sablier qui coule. Les bras appuyés sur la commode et le dos courbé pour essayer de me soulager du poids propre et du poids figuré. Quand je tourne ma tête baissée pour regarder derrière moi, Maximus n’a pas bougé d’un centimètre mais son expression est figée dans un masque d’épouvante. Je sais ce qu’il pense, mais je le questionne quand même, sans me tourner.

    « Y’a un problème ? Vous voulez passer par dessus le mur vous aussi comme ça vous pourrez me faire des rapports détaillés de la vitesse à laquelle la vérole attaque tout ce qui respire ? »
    « Mon général, le fléau ignore la Justice. Il n’épargnera personne, les femmes, les enfants... »


Cette fois-ci je me redresse de toute ma hauteur pour lui faire face. J’ai peut être vingt ans de moins que lui mais je me trimballe pas dans cette tenue pour gagner l’Oscar du meilleur costume. La lumière dans mon regard s’est éclipsée, ma voix témoigne de ma grande lassitude intérieure et pourtant, je ne saurait souffrir de la moindre réplique.

    « Τὸ ἀδικεῖν τοῦ ἀδικεῖσθαι κάκιον. Si t’es pas sorti exécuter mes ordres dans les trente secondes qui suivent, je te rétrograde le cul jusqu’en Macédoine.»


Maximus reste silencieux et m’observe, incrédule. Je compte silencieusement jusqu’à vingt-neuf avant qu’il ne tourne les talons et quitte la tente sans un mot. Je me tourne aussi à nouveau, dans le sablier, les derniers grains on fini de couler.

Alors je me réveille. Je suis allongé dans un lit et je suis tout de suite pris d’une violente nausée qui me force à vomir sur le sol en me penchant sur le coté. Il y a un miroir pas très loin, dans lequel je me vois. J’ai de grandes cernes noires sous les yeux, les joues creusées, les lèvres violettes. Et des taches sombres, sur tout les bras, dont une qui n’est pas due à la maladie, S.P.Q.R. c’est un tatouage. Quand on frappe à la porte, je ne répond pas, car j’ai déjà compris. Je reste immobile à m’observer. On frappe a nouveau mais cette fois on attend pas de réponse de ma part, on entre. Et dans le reflet de la glace je vois entrer un docteur. Il est habillé tout en noir, la face entièrement couverte par un masque de cuir à glacer le sang, en forme de bec de vautour. A la vue lugubre du médecin de peste, je me réveille. Vraiment.
Mickey

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MessageSujet: Re: I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00   I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00 - Page 2 EmptySam 9 Fév 2013 - 19:59

Pas un instant Mickey ne s'était imaginé faire savoir à son camarade que son rêve ne l'intéressait aucunement. Car c'était tout le contraire en fait, il voulait, désirait qu'il lui en fasse part. Dans ce nid, désormais, les affaires de l'écrivain étaient les suivantes : il y avait le ménage et l'entretien des lieux, les réprimandes à faire chaque jour à ses camarades et enfin le cas Ithaque. Il songeait d'ors et déjà à l'écriture d'un prochain roman et il fallait avouer que le Grec l'inspirait beaucoup. Il ne connaissait encore pas grand chose de son histoire, ni les causes de ce qui le tourmentait, mais étrangement il avait d'ors et déjà un titre tout trouvé. 'The Distraught Virtuoso'. Il trouvait que ça sonnait bien. Ithaque s'apprêtait à lui confier le rêve qu'il faisait occasionnellement. L'écrivain était alors parfaitement attentif, prêt à recevoir toutes les informations qu'il lui transmettrait. Et lorsque son camarade commença, et fit tout d'abord allusion à l’œuvre de Simon Renard de Saint-André, Mickey eut pour réflexe de sortir de l'une de ses poches un petit calepin, ainsi qu'un crayon de papier. Il sentait que son récit serait long, et qu'il omettrait pas mal de choses ensuite s'il ne couchait pas tout ça sur le papier. Ce qu'il fit donc. À mesure qu'Ithaque s'exprimait, il notait. Il notait l’accoutrement qu'il disait porter, combien celui-ci était lourd et encombrant, les parchemins, l'intrusion de Russell Crowe, les mots qu'ils semblaient échanger, son cousin mourant, l'Exode à nouveau, mais surtout, les références à la peste. L’œuvre qu'il avait posée sur la table et montrée à Mickey quelques instants plus tôt n'était donc pas là par hasard, c'était une sorte d’amorce avant d'attaquer le récit de son rêve. N'importe qui aurait pu lui dire qu'il avait trop lu l'ouvrage de Camus, mais pas Mickey. Ce jeune homme ne divaguait pas, et il n'avait certainement pas fait ce rêve pour rien non plus. Pour autant, il ne pu s'empêcher de penser au sens caché de la fameuse Peste qui, dix ans après sa rédaction, fit remporter un prix Nobel à son auteur. Les plus mordus de littérature savaient ce qu'il fallait déceler dans cet apologue, à savoir une métaphore de la peste brune, dite aussi nazisme. Mais devait-il faire pour autant le lien entre le réel sens de l’œuvre et le rêve d'Ithaque, y avait-il un rapport ? Pour le moment, il était incapable de le dire. Lorsque son camarade s'arrêta, Mickey reposa délicatement son calepin sur la table, avant de reporter le regard sur lui, sans aucune expression faciale. Extérieurement, il ne laissait comme à son habitude rien transparaitre. Mais intérieurement, c'était tout autre chose. Mickey n'était pas resté insensible aux dires d'Ithaque, et pour cause... il était impossible de ne pas être heurté, d'une façon ou d'une autre, par l'exactitude, le choix de ses mots. Il l'avait raconté d'une façon tout à fait poignante et même pour un homme dit réfractaire et aride comme l'était généralement Mickey, ignorer cela et ne pas se sentir un tant soit peu concerné semblait inconcevable. « Pour te souvenir avec tant de précision de ton rêve, tu dois faire celui-ci en entrant dans la phase de sommeil paradoxal. Et vu sa longueur, il doit advenir en fin de nuit, peu avant ton réveil. C'est aussi la raison pour laquelle tu t'en souviens si bien, pourquoi tu peux donner tant de détails. » Mickey avait eu l'occasion, quelques années auparavant, d'étudier la physiologie de rêve, et notamment les recherches effectuées par le neurobiologiste Michel Jouvet. « J'ignore pourquoi ce rêve se répète, mais sa signification n'est certainement pas anodine. Aussi, j'aurais une question maintenant. As-tu conscience, pendant celui-ci, que tu es entrain de rêver ? » Ce n'était pas sans importance, et lui permettrait alors de déterminer s'il s'agissait d'un rêve lucide, ou non. Les rêves lucides advenant le plus souvent durant la fameuse phase de sommeil paradoxal, si la réponse d'Ithaque s’avérait positive cela permettrait à l'écrivain de lier, dans un premier temps, ces deux phénomènes. Bon nombre de choses restaient encore à élucider mais il avait un début là, le compte rendu du rêve de son camarade lui permettant de trouver, ici et là, quelques pistes à approfondir plus amplement.
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MessageSujet: Re: I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00   I AM HELL TO THEE - 06.02 - 11h00 - Page 2 EmptyDim 10 Fév 2013 - 15:03

« Pour te souvenir avec tant de précision de ton rêve, tu dois faire celui-ci en entrant dans la phase de sommeil paradoxal. Et vu sa longueur, il doit advenir en fin de nuit, peu avant ton réveil. C'est aussi la raison pour laquelle tu t'en souviens si bien, pourquoi tu peux donner tant de détails. ».

"Hmmm."

J'émerge. Mon regard fixe la table, mes doigts que je frotte entre eux à la recherche des sensations qui reviennent petit à petit, c'est comme si j'étais en train de me réveiller, comme si j'étais retourné me plonger dans le sommeil pour raconter mon rêve, et je me rend compte que pendant tout ce temps, Mickey avait pris des notes. Une attention qui me touche.

"Et parce-que je le fait quasiment tout les soirs depuis deux ans, ça aide à me souvenir des détails."

« J'ignore pourquoi ce rêve se répète, mais sa signification n'est certainement pas anodine. Aussi, j'aurais une question maintenant. As-tu conscience, pendant celui-ci, que tu es entrain de rêver ? » Je m'enfonce dans ma chaise et je me croise les bras sur le torse dans un mouvement qui signifie, pour n'importe quel personne attentive au language du corps, que je suis en train de me refermer sur moi-même. Pourtant je suis disposé à continuer cette discussion. C'est juste que Mickey n'est pas en train de faire connaissance avec ma personnalité la plus intéressante, loin de là, j'essaye de l'épargner un peu. Il y a une signification oui, je la connais moi la signification, si ça peux t'aider.

"Oui, j'en ai conscience...c'est bien ça le plus triste

J'en ai conscience et sais que j'ai déjà fait le même rêve. Mais je n'arrive pourtant pas à le faire changer. Quand j'arrive au chevet de mon cousin par exemple je suis triste et misérable de le voir dans un tel état mais je lui tourne à chaque fois le dos l'abandonnant à crever de la peste parce-qu'une partie de moi me rappelle qu'il le mérite, que les Dieux sont en train de le juger pour ses actes de trahison et c'est comme si ils me demandaient si je suis prêt à lui pardonner ou non. Comme si le sort de mon cousin, condamné ou acquitté, dépendait de mon aptitude à faire preuve de miséricorde, de pitié, à pardonner éventuellement, et la réponse est toujours: NON !".


Pareil pour l'ordre de catapulter les cadavres. Je suis dans une colère tellement folle que je me dit pas une seule seconde qu'on devrait plutôt lever le camp. Non, mes propres hommes crèvent les uns après les autres et j'en profite pour faire sauter les autres avec moi. C'est ça ou rien, même si j'ai pleine conscience de l'horreur de ma décision.

Je suis pas quelqu'un de mauvais. Mais il m'est arrivé de condamner définitivement des personnes que j'aimais pourtant pour avoir dépassé les limites de ce que je crois juste, et d'employer des moyens disproportionnés pour raser tout le reste des fois que ça raserait ma conscience avec. Mais non, elle est toujours là, cette salope. Alors, information importante numéro 1: Je me suis toujours battu contre moi-même, jamais directement contre les autres.

Sur la fine ligne entre le bien et le mal, entre le yin et le yang, entre le plaisir et la douleur. Je ne sais pas rester en équilibre, il n'y a pas de juste milieu. C'est blanc ou c'est noir, c'est intègre quoi. Et ca commence à faire super longtemps que c'est noir chez moi. Il paraît que pour en revenir il faut une bonne raison de le faire. Je cherche je cherche, et non y'a rien à faire. Je vois pas. Ou plus exactement, je vois rien. Rien. Vacuité.

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